La pensée qui était en Christ-Jésus

Par Alexandre Sarranle 29 mai 2016

Quelles sont vos ambitions dans la vie ? Qu’est-ce que vous espérez réaliser avant de quitter ce monde ? Peut-être que vous êtes encore jeune, et vous espérez trouver un emploi épanouissant, épouser le conjoint de vos rêves, fonder une merveilleuse petite famille, acheter une maison au bord d’un lac ou sur le flanc d’une montagne, vous assurer une retraite confortable… Peut-être que vous espérez pouvoir voyager, parcourir le monde, découvrir de nouveaux horizons. Peut-être que vous espérez un jour acquérir une certaine notoriété et influencer le monde, peut-être en enregistrant un CD ou en tournant un film.

Moi, mon ambition, ce serait d’écrire un livre qui rencontrerait un vrai succès, et au travers duquel je deviendrais connu et respecté, et un jour, je serais un des orateurs principaux d’une grande conférence chrétienne. En même temps, mon église aura grandi et sera la première méga-church réformée évangélique française, et j’entrerais dans les annales de l’histoire de l’Église. Ce serait bien, non, d’arriver à la fin de sa vie et de se dire : « J’ai pu réaliser tout ce que j’espérais » ?

Mais… si votre vie ne ressemblait pas à ça, finalement, en dépit de vos meilleures intentions et de vos plus grands efforts ? Qu’est-ce que ça vous ferait ? Si, finalement, vous n’arriviez pas à trouver l’emploi que vous recherchez ? Si vous ne rencontriez jamais quelqu’un qui devienne votre conjoint ? Ou si vous vous mariiez et ensuite, votre conjoint tombait gravement malade ou devenait gravement handicapé, et vous deviez vous occuper de lui (ou d’elle) pour le restant de votre vie, oubliant vos rêves de maison au bord d’un lac ou sur le flanc d’une montagne ? Et si votre retraite, vous la passiez à l’hôpital, à lutter contre un cancer ? Et si vous n’aviez jamais les moyens ou l’occasion de voyager et de découvrir le monde ? Et si personne ne s’intéressait jamais à mon livre, et si je n’étais jamais célèbre, et si mon église ne grandissait jamais et si mon ministère finissait en eau de boudin ? Comment je le vivrais, et notamment, en tant que croyant, qu’est-ce que ça ferait à ma relation avec Dieu ?

En fait, je suis prêt à parier que si vous avez plus de vingt ans, vous avez déjà été confronté, d’une façon ou d’une autre, à la réalité d’une vie qui n’est pas ce que vous espériez, et vous avez déjà dû faire le deuil de certaines aspirations. Pour certains d’entre vous, cela a même été une véritable lutte intérieure, douloureuse ; si vous êtes croyants, vous avez peut-être douté de Dieu, vous avez eu de l’amertume dans le cœur contre lui ; peut-être même l’avez-vous vécu comme une crise existentielle !

J’ai une bonne et une mauvaise nouvelle pour vous. La bonne, c’est que vous n’êtes pas obligé de passer par là. La mauvaise, c’est que pour ça, il va falloir que vous changiez de perspective sur votre vie, ce qui ne peut pas vous venir naturellement. Et c’est toute la leçon du texte que nous venons de lire. C’est un texte qui pointe notre égocentrisme (c’est-à-dire la recherche effrénée de notre intérêt personnel), et qui compte remédier à notre égocentrisme tout simplement en nous faisant considérer Jésus-Christ. Que vous soyez chrétien ou pas, aujourd’hui, la leçon de ce texte finalement est la même : par nature, nous sommes excessivement préoccupés par nos intérêts personnels, mais avec Jésus, on peut être délivré de cet aveuglement qui, en fin de compte, nous tyrannise.

1. Les souffrances du Christ (v. 17-19)

La première chose que le texte veut nous faire comprendre, c’est que si nous suivons Jésus, nous marchons dans les pas de quelqu’un qui a beaucoup souffert. Le fait que nous devrions suivre Jésus a déjà été clairement établi dans le récit de Matthieu, car Jésus est présenté comme le messie, le sauveur du monde. Mais depuis le chapitre 16, maintenant l’auteur nous rappelle régulièrement que Jésus a annoncé d’avance à ses disciples le chemin qu’il allait emprunter pour accomplir sa mission, et établir son règne au profit des croyants ; c’est le chemin de sa passion et de sa mort. Et donc ici encore (v. 17-19), l’auteur insiste sur le fait que la souffrance est caractéristique de la mission du messie. Ce que l’auteur veut, c’est que nous pensions à Jésus aujourd’hui comme à quelqu’un qui a beaucoup souffert, et non par accident mais en raison de sa mission en tant que messie. Ses souffrances font partie intégrante de sa fonction en tant que sauveur du monde.

Si nous suivons Jésus, donc, nous marchons dans les pas de quelqu’un qui a beaucoup souffert, et cela devrait conditionner notre perception de notre propre vie. Si j’appartiens à Jésus, j’appartiens à un royaume dont le chef a des cicatrices. Imaginez une élection présidentielle où vous auriez plusieurs candidats, et vous examinez le CV de ces différents candidats, et il y en a un qui a eu une brillante carrière dans le monde de l’entreprise, un autre qui a été ministre et conseiller de plusieurs présidents, un autre qui est une célébrité dans le monde du show-biz, et puis un autre… qui a été en prison pour ses idées, qui a été battu et torturé et qui porte même sur son visage les stigmates des supplices qu’il a subis. Imaginez que vous souteniez ce candidat ; je pense que ces souffrances auraient un effet sur votre perception de votre propre vie, de la politique et du monde.

De façon un peu similaire, l’auteur ici veut que les souffrances de Jésus, inhérentes à sa mission en tant que messie, aient un effet sur notre perception de notre propre vie et de la vocation chrétienne en général. Nous suivons un maître qui est appelé dans l’Ancien Testament : « homme de douleur, habitué à la souffrance » (És 53.3). Nous marchons dans les pas de quelqu’un qui a beaucoup souffert. Comment pourrions-nous maintenant nous indigner de nos propres souffrances, comme si c’était injuste ou anormal ? Comme si nous valions mieux que Jésus ?

Sur un passage similaire dans Marc 8.31, le théologien Don Carson fait remarquer que Jésus, en annonçant ses souffrances, n’explique pas ici la portée de ses souffrances en termes d’expiation et de pardon des péchés (on y reviendra), mais je le cite : « Jésus établit le modèle de nos souffrances ». Vous voyez, s’il y a un modèle que Jésus a établi pour la vie chrétienne, vécue à la suite du maître, ce n’est pas le modèle des miracles et des guérisons et des bienfaits matériels (même si Dieu peut nous les accorder dans sa grâce), mais c’est d’abord le modèle des souffrances qu’il a subies. Donc il est bon pour nous, pour notre piété, de nous souvenir des souffrances du fils de l’homme. C’est déjà là un remède à notre égocentrisme.

2. L’aveuglement des disciples (v. 20-23)

Cette idée est confirmée dans la suite du passage. La deuxième chose que le texte nous fait comprendre, c’est que nous sommes capables d’être véritablement aveuglés par la recherche de notre intérêt personnel. Ce qui se passe est frappant et en quelque sorte tragi-comique. Jésus vient de parler en détail de ses souffrances, et immédiatement après dans le texte, deux des disciples font une demande à Jésus qui est complètement déplacée. Ils aimeraient avoir les meilleures places dans le royaume de Jésus. Le fait qu’ils se fassent représenter par leur maman sert, à mon avis, à souligner combien cette demande est ridicule. La réponse de Jésus montre que ces deux disciples sont en effet complètement à côté de la plaque : « Vous ne savez ce que vous demandez » (v. 22). Jésus poursuit en pointant de nouveau ses souffrances, comme s’il disait : « Mais est-ce que vous avez bien écouté ? Est-ce que vous avez réfléchi à ce que vous êtes en train de dire ? Est-ce que vous avez compris ce que cela voulait dire de marcher à la suite du messie souffrant ? » Et la suite souligne l’impudence, la prétention, ou plutôt (tout simplement) l’aveuglement des disciples : « Oui, bien sûr, on est prêt à y aller ! ». Ils n’ont rien compris. Dans le passage parallèle, dans l’Évangile selon Luc, l’auteur dit (suite à l’annonce de la passion) : « Ils ne comprirent rien à cela ; c’était pour eux un langage caché, des paroles dont ils ne saisissaient pas le sens » (Lc 18.34).

L’auteur est donc en train d’attirer notre attention sur cet aveuglement des fils de Zébédée, qui sont pourtant des disciples de Jésus. Qu’est-ce qui les préoccupe, en réponse à l’annonce des souffrances de Jésus ? Leur intérêt personnel. C’est aussi déplacé que si un ami m’appelait pour me dire : « Écoute Alex, j’ai des soucis. Je vais chez le médecin demain pour faire examiner une tumeur douloureuse que j’ai sous le bras, je suis très inquiet. L’après-midi j’ai une réunion pour essayer de régler un horrible conflit que j’ai avec un collègue de mon entreprise. J’essaierai quand même de rendre visite à ma mère qui est mourante. Ça va être une journée difficile, surtout que c’est l’anniversaire de la mort de mon petit frère. » Et imaginez que je lui réponde : « Hm. Au fait, est-ce que tu penses que tu pourrais m’obtenir des places pour le prochain match de l’OL ? »

C’est déplacé, non ? Eh bien c’est un peu ce qui se passe dans le texte. Et c’est aussi ce qui se passe dans notre propre vie, lorsque nous nous disons disciples de Jésus-Christ, « l’homme de douleur », et qu’en même temps, nous élevons nos intérêts personnels par-dessus le reste, et nous nous indignons quand la satisfaction de nos désirs nous est refusée. L’auteur nous montre ici que nous sommes capables d’être véritablement aveuglés par la recherche de notre intérêt personnel.

Et donc quelle importance accordez-vous, dans votre vie, à la satisfaction de vos désirs et de vos ambitions ? Serait-ce un peu trop d’importance ? Est-ce que c’est cela qui vous conduit, qui vous contrôle même dans certains domaines ? Et comment réagissez-vous lorsque vous devez réviser vos rêves ? Lorsque vous devez revoir à la baisse vos espoirs et vos ambitions ? Est-ce que vous le prenez mal ? Est-ce que vous luttez contre le mécontentement et l’amertume ? Si vous êtes chrétien, j’espère que vous voyez le décalage qui existe entre votre allégeance prétendue à Jésus-Christ et cet égocentrisme qui nous aveugle si facilement. Mais regardons la suite du texte.

3. Les valeurs du royaume (v. 24-28)

La troisième chose que ce texte veut nous faire comprendre, c’est que la vie chrétienne est censée être l’antithèse de l’égocentrisme. Ce qui se passe dans le texte, c’est que l’auteur associe les autres disciples à l’aveuglement des fils de Zébédée, et raconte que Jésus saisit cette occasion pour leur enseigner à tous une leçon importante. Il leur dit que leur ambition en tant qu’apôtres et donc futurs responsables dans le royaume de Jésus, ne devrait pas être d’occuper un rang élevé, mais plutôt de servir les autres. Jésus oppose deux modèles ici : celui qui nous vient naturellement en tant qu’êtres humains et qui est celui des chefs des nations, qui recherchent leur intérêt au détriment des gens autour d’eux, et de l’autre côté un modèle complètement contre-intuitif qui est celui du messie, un roi lui aussi, mais qui recherche l’intérêt d’autrui par-dessus le sien, à un tel point qu’il a même offert sa vie en rançon pour délivrer d’autres personnes. Et donc la véritable dignité dans le royaume de ce roi consiste à l’imiter et donc à renoncer à ses intérêts propres au profit du service.

Le texte sous-entend quelque chose de vraiment radical ici, quelque chose que l’auteur ne suppose pas que nous allons accepter sans sourciller. Il est vraiment en train de dire que le remède à notre égocentrisme consiste tout simplement à renoncer à notre vie. Essayons de comprendre. Quand Jésus se présente lui-même comme un modèle, ici, il est en train de pointer vers le fait que, par nature, nous sommes captifs et que nous avons besoin que Jésus paie la rançon de notre délivrance. Nous sommes captifs du péché, qui fait que nous sommes séparés de Dieu et passibles de son juste jugement. Et Jésus dit qu’il est venu dans notre intérêt, et pour cela, il a payé cher. Il s’est dépouillé volontairement de la gloire qu’il avait au ciel éternellement avec le Père et le Saint-Esprit, et il s’est humilié et il a obéi comme un serviteur et il a souffert et il est mort. Il a fait cela pour prendre sur lui le châtiment qui était réservé à nos péchés, et c’est comme cela qu’il a payé la rançon de la délivrance de tous ceux qui se confient en lui. Maintenant Jésus est ressuscité, et par la foi en lui, nous sommes associés à sa mort et à sa résurrection, de sorte que nous entrons au bénéfice d’une vie nouvelle, éternelle, qui est la vie de Jésus-Christ !

Ce n’est donc pas déraisonnable de supposer qu’en recevant une grâce si extraordinaire, en étant morts et ressuscités avec Christ par la foi, nous cessons d’occuper le centre de notre vie, et que Jésus l’occupe à la place. Et donc quand Dieu nous invite à renoncer à notre vie et à mourir à nous-mêmes, pourquoi ne le ferions-nous pas ? Mourir à nous-mêmes, c’est mourir à notre ancienne nature, celle qui faisait de nous les ennemis de Dieu, qui nous aveuglait et qui nous conduisait droit vers la mort. Renoncer à notre vie, c’est renoncer à une vie dysfonctionnelle, tyrannique et éphémère. Mais c’est comme se jeter à la mer quand on est sur un bateau en flammes : ça paraît logique, mais ça ne veut pas dire que c’est facile.

J’ai été très touché par le témoignage d’un pasteur anglican qui est intervenu pendant le séminaire auquel plusieurs d’entre nous avons assisté cette semaine. Ce pasteur (Sam Allberry) nous a raconté la façon dont il s’est rendu compte, en tant que jeune homme, qu’il éprouvait de l’attirance pour d’autres hommes. Dieu l’a convaincu que la fidélité à l’Évangile impliquait qu’il vive dans le célibat et la chasteté. Et il a dit ceci : « Mourir à soi-même, c’est se dire souvent non à soi-même, non à ce que nous pensons être notre identité, non à nos ambitions et à nos rêves. On va avoir l’impression que suivre Jésus, c’est comme perdre la vie. Dans l’expérience de tout disciple, Jésus va pointer du doigt quelque chose de sacré dans notre vie, et il va nous demander de lui offrir en sacrifice. » Donc la vie chrétienne est censée être l’antithèse de l’égocentrisme, en raison de ce que Jésus a fait pour nous. En retour de sa grâce, nous devrions vivre sans réserve à son service, en étant tournés vers lui et vers les autres plutôt que vers nous-mêmes. Et ainsi, nous serons toujours reconnaissants et satisfaits de la part qui nous revient sous le soleil. Facile ? Non, et c’est pourquoi il y a encore une partie à ce texte.

4. Le salut des humbles (v. 29-34)

La dernière chose qu’on découvre à travers ce texte, en effet, c’est que le remède à notre égocentrisme débute par notre contrition. Je ne sais pas si ça vous a frappé lorsqu’on a lu le texte, mais il y a un parallèle évident que l’auteur veut faire entre les deux fils de Zébédée au début de cet épisode, et les deux aveugles à la fin. Dans les deux cas, Jésus est confronté à deux personnes qui ont une requête, et dans les deux cas, Jésus leur pose la même question : « Que voulez-vous ? ». Mais il y a un contraste saisissant, d’abord entre la manière d’aborder Jésus (par l’intermédiaire diplomatique de la maman d’un côté, en criant : « Aie pitié de nous, Seigneur, fils de David » de l’autre), puis un contraste entre leurs deux réponses à la question de Jésus (les fils de Zébédée : « Donne-nous une place de choix dans ton royaume » ; les deux aveugles : « Seigneur, que nos yeux s’ouvrent »). Contraste aussi, enfin, entre les deux réactions de Jésus (le reproche d’un côté, v. 22, et la compassion de l’autre, v. 34). Il y a là bien sûr le récit d’une véritable guérison miraculeuse, mais l’auteur a voulu aussi utiliser cette histoire comme illustration et résolution de cet épisode. L’égocentrisme qui aveugle les fils de Zébédée doit céder la place à la prise de conscience de cet aveuglement, la contrition, et l’imploration du secours de Jésus.

J’aurais bien aimé vous trouver une super illustration pour ce point, mais il n’y a pas de meilleure illustration que celle du texte ! Est-ce que vous avez déjà considéré votre condition en tant qu’être humain déchu et dysfonctionnel comme étant celle d’un aveugle ? Vous êtes aveugle-né, en fait, et bien que vous ayez conscience d’exister, et conscience qu’il y a des choses à voir, vous ne savez pas ce qu’il y a à voir. Et vous êtes complètement démuni face à cette infirmité. De même, nous sommes par nature aveugles spirituellement. Nous avons peut-être l’intuition qu’il y a plus à notre existence que seulement ce que nous sommes capables de percevoir. Mais nous ne pouvons pas nous éclairer et nous instruire nous-mêmes. Nous vivons par conséquent dans le noir, une vie centrée sur nous-mêmes.

La question est donc : avez-vous conscience d’être infirme spirituellement ? Voilà qu’on vous parle de quelqu’un qui a le pouvoir de vous guérir. Le Seigneur Jésus-Christ. Quelle réaction plus logique que la contrition, c’est-à-dire reconnaître sans réserve que vous êtes démuni face à votre infirmité, et vous jeter aux pieds de Jésus en implorant son secours ? Il peut vous délivrer de cette vie dans le noir, vous libérer de la tyrannie de cette vie centrée sur vous-mêmes et sur vos aspirations et sur vos désirs jamais assouvis. Peut-être que vous n’êtes pas chrétien aujourd’hui, et il se peut que pour la première fois, vous soyez en train de vous rendre compte que vous avez besoin de Jésus. Ou peut-être que vous êtes chrétien, mais vous vous rendez compte que depuis quelque temps, vous vivez pour vous-mêmes, en étant mû par la recherche de votre intérêt personnel, au lieu de vivre la vie de Christ (la vie « chrétienne », littéralement), en sacrifice à Dieu. Dans les deux cas, Dieu vous invite à lui demander pardon humblement, et à vous approcher de Jésus, qui est rempli de compassion pour vous, et qui accorde toujours son secours au cœur humble et contrit.

Pour conclure. Quelles sont vos ambitions dans la vie ? Qu’est-ce que vous espérez réaliser avant de quitter cette terre ? Et comment réagissez-vous lorsque vos projets et vos rêves sont détruits par la réalité ? Nous avons du mal à gérer ces déceptions. Nous avons du mal à accepter la part que Dieu nous donne, souverainement, sous le soleil. Même en tant que chrétiens, nous avons du mal à prendre notre croix et à marcher à la suite de Jésus, dans la reconnaissance et la foi. C’est parce que nous sommes par nature égocentriques, préoccupés que nous sommes par notre intérêt personnel, notre épanouissement, bref notre bonheur, ou ce que nous pensons être notre bonheur ! Mais ce texte a voulu remédier à notre égocentrisme, tout simplement en nous faisant considérer Jésus-Christ, le Seigneur et Sauveur. Le messie souffrant. Le roi serviteur. Celui qui a tellement été l’antithèse de l’égocentrisme qu’il a donné sa propre vie en rançon pour la délivrance de plein de gens, des gens qui étaient, en fait, ses ennemis !

« Ayez donc en vous les sentiments (ou la pensée) qui étaient en Jésus-Christ, lequel, existant en forme de Dieu, n’a point regardé comme une proie à arracher d’être l’égal avec Dieu, mais s’est dépouillé lui-même, en prenant une forme de serviteur […] se rendant obéissant jusqu’à la mort, même jusqu’à la mort de la croix. » (Ph 2.5-8)

(Photo by Ben White on Unsplash)

Copyright ©2025 Église Lyon Gerland.