Ces petits qui croient en moi

Par Alexandre Sarranle 26 avril 2015

Vous avez sûrement déjà entendu parler de ces entreprises qui veulent encourager leur personnel en décernant tous les mois un prix : celui de l’« employé du mois ». Tous les mois, donc, un employé est mis à l’honneur parce qu’il a particulièrement bien travaillé, et qu’il a été particulièrement rentable. Je me demande ce que ça donnerait si, dans notre église, on décernait à notre tour le prix du « paroissien du mois ». Qui c’est qui l’emporterait, ce prix ?

Sans doute quelqu’un avec de bonnes connaissances théologiques, quelqu’un avec une discipline de piété très solide, quelqu’un d’influent dans l’église, peut-être quelqu’un qui contribue beaucoup d’argent au fonctionnement de l’église, quelqu’un d’expérimenté dans la foi et dans le service, quelqu’un d’intelligent et de perspicace… Et on aimerait tous être cette personne, n’est-ce pas ? Non seulement on aimerait être cette personne, mais on n’aimerait pas être le contraire de cette personne.

Imaginez que le prix du « paroissien du mois » soit décerné, finalement, à quelqu’un qui est tout juste en train de devenir croyant, qui n’y connaît pratiquement rien en théologie, qui trébuche dans sa foi naissante et fragile, quelqu’un de timide qui passe généralement inaperçu dans l’église, quelqu’un qui est au chômage, qui n’a pas d’argent, qui s’habille mal, qui sent un peu mauvais et qui n’est franchement pas très fute-fute, comme on dit ! Si c’était cette personne-là qui remportait le prix du « paroissien du mois »,  je pense que la plupart d’entre nous, au fond, on l’aurait un peu en travers de la gorge, non ? Je veux dire : il nous est difficile d’accepter qu’on félicite quelqu’un à qui nous ne voudrions pas ressembler. Et franchement, ce n’est pas à ce genre de personne qu’on veut ressembler, si ?

Eh bien justement, le texte qu’on est sur le point de lire et d’étudier soulève la question de savoir comment on devrait considérer les gens dans l’Église qui sont les moins considérés. Dans ce passage, Jésus emploie une expression particulière pour désigner ces gens humbles, faibles et fragiles qui le suivent ; il les appelle « ces petits qui croient en moi ». Et le texte va dénoncer notre tendance qui consiste à soumettre ces gens-là (même involontairement) à une forme de discrimination élitiste dans l’Église, et il va complètement renverser notre paradigme (c’est-à-dire notre mode de pensée et de comportement vis-à-vis de ces personnes), pour nous faire comprendre une leçon, et c’est la suivante : les humbles dans l’Église ont une qualité éminemment précieuse aux yeux de Dieu.

Pour qu’on retienne bien cette leçon, le texte va nous inciter à faire trois choses : d’abord, à ressembler aux petits qui croient, ensuite à faire attention aux petits qui croient, et enfin, à estimer les petits qui croient.

Ressembler aux petits qui croient (v. 1-5)

Pour commencer (v. 1-5), le texte veut nous inciter à ressembler aux petits qui croient. Ce que le texte veut nous faire comprendre ici, dans un premier temps, c’est qu’un vrai chrétien, c’est quelqu’un qui n’a volontiers rien à faire valoir. Ce qui se passe dans le texte est très simple : les disciples demandent à Jésus quels sont les critères qui déterminent le rang d’une personne dans le « royaume des cieux », c’est-à-dire dans cette humanité renouvelée que Jésus est en train de constituer, dans cette société nouvelle que l’Église incarne aujourd’hui (même imparfaitement), en attendant qu’elle soit pleinement révélée à la fin de l’histoire. Bref, les disciples veulent savoir comment ils peuvent faire partie de l’élite parmi les chrétiens.

Jésus répond, et par sa réponse, il fait un reproche à ses disciples. Il prend un petit enfant, il le met au milieu de ses disciples, et il leur dit, en gros : « Voilà la réponse à votre question. Vous devez vous convertir, c’est-à-dire complètement changer d’attitude, laisser tomber votre orgueil et vos ambitions, et devenir humble comme ce petit enfant, sinon vous n’allez même pas entrer dans le royaume des cieux ». L’humilité de ce petit enfant, voilà ce qui caractérise les vrais croyants, ceux qui sont dans le royaume et qui sont en communion avec Jésus (v. 5). Ce que Jésus dit ici confirme ce qu’il a dit tout au début de son ministère public, quand il a commencé à prêcher publiquement. La première phrase de son fameux Sermon sur la montagne, c’était : « Heureux les pauvres en esprit, car le royaume des cieux est à eux ! » (5.3).

Un vrai chrétien, c’est quelqu’un qui n’a volontiers rien à faire valoir. La vraie foi, c’est ressembler à un petit enfant. J’en ai eu des petits enfants, et j’en ai encore. Bien sûr, Jésus n’est pas en train de dire qu’un bon chrétien, c’est quelqu’un qui est égocentrique et impatient et qui fait des caprices ! Ce que Jésus souligne sans doute chez les petits enfants, c’est plutôt leur candeur et leur confiance. Je suis frappé de voir que mes enfants savent qui je suis et se fient à moi, même avant qu’ils sachent dire « papa », et même avant qu’ils comprennent le lien filial qui existe entre nous et qu’ils aient des arguments pour justifier la confiance qu’ils me font. Aucun de mes enfants ne m’a jamais demandé ma carte d’identité avant que je leur mette une cuillerée de nourriture dans la bouche. Les petits enfants sont dépendants de leurs parents, mais ce qui me frappe, c’est qu’ils le sont volontiers. Ils n’ont rien à faire valoir, et ça ne leur pose pas de problème.

Et donc pour nous, « devenir comme les petits enfants », ou « se rendre humble comme un petit enfant », ça consiste à reconnaître volontiers qu’on n’a rien à faire valoir par nous-mêmes. Par la question qu’ils posent, les disciples montrent qu’il y a peut-être quelque chose en eux qui pourrait faire d’eux des disciples supérieurs aux autres. Et Jésus leur reproche donc sévèrement cette attitude. Parce que cette attitude contredit le but-même de la venue de Jésus, qui est résumé au verset 11, mais que toute la Bible explique :

« Le Fils de l’homme est venu sauver ce qui était perdu. »

C’est-à-dire que par nature, en tant qu’êtres humains nous sommes perdus, et cela sans discrimination : jeunes, vieux, hommes, femmes, riches et pauvres, intelligents et analphabètes, nous n’avons strictement rien à faire valoir devant Dieu parce que nous lui avons tourné le dos et nous voulons vivre indépendamment de lui. Cette situation est celle d’une mort spirituelle. La seule façon pour nous d’être réconciliés avec Dieu, c’est si Dieu vient nous chercher et nous sauver, et encore une fois, sans discrimination ni favoritisme. Et c’est exactement le sens de la venue de Jésus. Il a souffert les conséquences de nos fautes à la croix pour nous en délivrer, il a tout payé, il a tout accompli, pour que nous n’ayons rien d’autre à faire qu’à recevoir son pardon et le don de la vie éternelle, par la foi. Un peu comme un enfant qui n’a rien d’autre à faire qu’à ouvrir la bouche pour que son papa ou sa maman y mettre la nourriture qu’il ou elle a achetée et préparée pour lui.

Le problème, c’est que de la même façon qu’un enfant commence à rechigner contre sa dépendance de ses parents quand il commence à sortir de la petite enfance, nous aussi, nous nous mettons à ressembler aux disciples dans ce texte lorsque nous commençons, peut-être subtilement, à vouloir faire valoir certaines de nos aptitudes propres et à les faire peser dans la balance de notre salut. « Je suis quand même un bon chrétien parce que je lis ma Bible tous les jours » ; « Je sais que je suis sauvé parce que j’arrive à bien expliquer la doctrine de la substitution pénale » ; « Heureusement que je suis assez intelligent pour avoir fait le bon choix, celui de suivre Jésus » ; « Le récit de ma conversion est tellement spectaculaire que je suis sûrement un chrétien à part »…

Vous voyez que dans tous ces exemples (certes caricaturaux), notre salut commence à reposer, au moins en partie, sur nos performances, plutôt que sur la seule grâce de Dieu. Or si notre salut devait reposer même en partie sur nos performances, nous ne serions pas sauvés ! C’est déjà grave pour ce qui nous concerne individuellement, mais ça devient encore plus grave quand, par ce faux évangile, nous mettons des bâtons dans les roues des humbles et nous nous mettons à provoquer leur chute,  comme nous le voyons dans la suite du passage.

Faire attention aux petits qui croient (v. 6-9)

On vient de voir, donc, que le texte voulait nous inciter à ressembler aux petits qui croient ; mais maintenant en effet, (v. 6-9), le texte veut nous inciter à faire attention aux petits qui croient. Ici, ce que le texte veut nous faire comprendre, c’est que faire chuter les humbles qui aiment Dieu, c’est extrêmement grave. Le langage de Jésus dans ces quelques versets est très virulent. En gros, il dit qu’il faut tout faire pour éviter de scandaliser les croyants, et particulièrement les croyants fragiles (scandaliser, c’est-à-dire faire chuter spirituellement, soit en provoquant le péché, soit même en s’interposant d’une façon ou d’une autre à la relation des gens avec Jésus). Il est possible de se rendre coupable de ça vis-à-vis des autres, mais aussi vis-à-vis de soi-même. Jésus dit qu’il n’y a pas de mesure trop radicale pour empêcher que cela se passe, et si ça se passe, pour empêcher que cela se reproduise. Le texte nous montre ici combien les humbles qui croient en Dieu, c’est-à-dire les petits, les fragiles, les faibles, les vulnérables, sont incroyablement précieux aux yeux de Dieu.

Il y a certainement des choses dans votre vie qui vous sont précieuses. Et quand c’est le cas, vous en prenez soin, naturellement, et vous vous assurez que les autres gens manipulent ces choses avec une extrême précaution. « Je veux bien te prêter ma voiture toute neuve, mais si tu l’abimes, il serait avantageux pour toi qu’on suspende à ton cou une meule de moulin et qu’on te noie au fond de la mer, plutôt que de devoir affronter ma réaction » !

Et c’est exactement l’attitude de Jésus dans ce texte, mais non pas par rapport à des objets, mais par rapport à des personnes : les « petits qui croient en lui ». Faire chuter les humbles qui aiment Dieu, c’est extrêmement grave. Personnellement, en étudiant ce texte, je me suis senti très mal : combien de fois mes propres attitudes, mes paroles, mes actes, ont été des occasions de chute pour mes propres enfants ? Combien de fois leur ai-je prêché un faux évangile par mon propre comportement ?

Et dans l’Église, combien de fois avons-nous fait croire aux humbles, à ceux qui ressemblent le plus aux petits enfants, qu’ils n’étaient en fait pas assez intelligents, pas assez éloquents, pas assez vieux ou pas assez jeunes, ou pas assez riches, ou pas assez éduqués, ou pas assez en bonne santé, ou pas assez blanc, ou pas assez français, pour vraiment connaître Jésus et pour vraiment avoir place dans son royaume ? Combien de fois avons-nous mis des humbles au ban de l’Église (combien de fois les avons-nous écartés de la vie du royaume) parce que nous n’avons pas pris la peine de leur passer un coup de fil, parce que nous ne sommes pas allés les voir chez eux ou à l’hôpital, parce que nous n’avons pas trouvé très intéressant de leur parler puisqu’ils n’ont pas notre niveau d’intelligence ? Combien d’enfants ou de personnes simples dans l’Église faisons-nous chuter parce que nous repoussons leur baptême ou leur profession de foi en sous-entendant qu’ils ne sont pas assez grands ou assez intelligents pour faire partie de la famille de Dieu ? Comme si nous, nous étions assez grands et intelligents pour en faire partie !

Mieux vaut être amputé de son intelligence que de faire tomber les petits qui croient en Jésus. L’apôtre Paul dit :

« Ce qui était pour moi un gain je l’ai considéré comme une perte à cause du Christ. Et même je considère tout comme une perte à cause de l’excellence de la connaissance du Christ-Jésus, mon Seigneur. À cause de lui, j’ai accepté de tout perdre, et je considère tout comme des ordures, afin de gagner Christ, et d’être trouvé en lui, non avec une justice qui serait la mienne et qui viendrait de la loi, mais avec la justice qui est obtenue par la foi en Christ, une justice provenant de Dieu et fondée sur la foi. » (Ph 2.7-9)

Voilà l’Évangile que nous voulons annoncer et manifester aux petits, aux faibles et aux vulnérables dans l’Église, n’est-ce pas ? Le problème, c’est que plutôt que de vouloir ressembler aux petits, et plutôt que de faire attention aux petits, nous avons tendance à les mépriser, et cela pour une raison simple, c’est que nous ne les voyons pas du même œil que Dieu. C’est ce que confirme la suite et la fin du passage.

Estimer les petits qui croient (v. 10-14)

Troisièmement et dernièrement en effet (v. 10-14), le texte veut nous inciter à estimer les petits qui croient. Ici, ce que le texte veut nous faire comprendre, c’est que quand on méprise les chrétiens faibles et fragiles, on a l’attitude inverse de Dieu. Jésus donne deux arguments pour nous convaincre que Dieu tient énormément à son Église tout entière, forts et faibles compris.

Il dit d’abord qu’il y a des anges qui invoquent continuellement Dieu en faveur des croyants, notamment en faveur des humbles (v. 10). Le texte ne dit pas que chaque croyant a un ange gardien qui lui est attribué, comme le prétendent certains. Le texte mentionne simplement une vérité qui apparaît aussi dans l’épître aux Hébreux, où il est dit que les anges sont « des esprits au service de Dieu, envoyés pour exercer un ministère en faveur de ceux qui doivent hériter du salut » (Hé 1.14). Et Jésus dit simplement que les humbles dans l’Église sont particulièrement au bénéfice de cette mission des anges : c’est dire que les humbles sont importants aux yeux de Dieu !

Le deuxième argument de Jésus, c’est une parabole, où il montre que Dieu tient tellement à ce que toute son Église soit sauvée, qu’il serait prêt à laisser temporairement 99% de l’Église qui n’a pas « besoin » de son aide pour aller chercher le 1% que personne ne considère et qui s’est égaré.

Vous voyez : quand on méprise les chrétiens faibles et fragiles, on a l’attitude inverse de Dieu. Maintenant imaginez que je vous invite chez moi pour garder mes enfants. Je dois sortir avec Suzanne et je vous laisse gérer les six enfants, en attirant votre attention en particulier sur les besoins des jumeaux, qui doivent manger des petits pots adaptés à leur âge, prendre le bain à 37 degrés, être mis en pyjamas, et couchés soigneusement à 20h, avec leur doudou et la petite musique. Suzanne et moi revenons vers 23h et qu’est-ce qu’on découvre ? Les jumeaux sont par terre au fond du couloir, en train de pleurer à en perdre la voix, ils n’ont pas pris leur bain, ils n’ont pas mangé, et ils ont la couche qui déborde, tandis que vous, l’estomac bien rempli, vous êtes en train de jouer à des jeux vidéo avec les plus grands ! Pas très cool, parce que vous n’avez pas accordé d’importance à ce à quoi moi j’accordais de l’importance en tant que maître des lieux !

Et c’est ce que le texte veut nous faire comprendre ici par rapport à ces petits dans l’Église. Dieu leur accorde énormément d’importance, au point que des anges les servent continuellement au ciel ! Au point que Dieu lui-même met en œuvre tous les moyens nécessaires pour les préserver ! Mais nous, qu’est-ce que nous faisons ? Nous préférons jouer à des jeux vidéo avec les plus grands. Alors que nous devrions, non seulement ressembler aux petits qui croient, non seulement faire attention aux petits qui croient, mais aussi estimer les petits qui croient, car Dieu les estime. Nous devons aller vers eux, leur manifester notre sollicitude, les aimer et les servir, leur montrer d’une façon ou d’une autre la valeur qu’ils ont dans le royaume de Dieu.

Nous devons tout simplement refléter l’Évangile, le vrai, d’après lequel le Fils de Dieu lui-même s’est abaissé, s’est donné de la peine, pour chercher et sauver ce qui était perdu, à savoir nous : des hommes et des femmes, des enfants et des vieillards, des intellos et des analphabètes, qui avons tous un point commun, c’est que nous n’avons rien à faire valoir par nous-mêmes. Nous étions tous égarés, tous coupables, tous morts spirituellement, et Jésus s’est préoccupé de nous. Nous devons tout simplement avoir en nous « la pensée qui était en Christ-Jésus, lui dont la condition était celle de Dieu, il n’a pas estimé comme une proie à arracher d’être égal avec Dieu, mais il s’est dépouillé lui-même, en prenant la condition d’esclave, en devenant semblable aux hommes ; après s’être trouvé dans la situation d’un homme, il s’est humilié lui-même en devenant obéissant jusqu’à la mort, la mort sur la croix. C’est pourquoi aussi Dieu l’a souverainement élevé et lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse dans les cieux, sur la terre et sous la terre, et que tout langue confesse que Jésus-Christ est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père » (Ph 2.5-11). Jésus est celui qui, par excellence, s’est rendu humble « comme ce petit enfant », et qui par conséquent, est le plus grand dans le royaume des cieux !

Pour conclure. Il faut savoir qu’au premier siècle, à l’époque où ce texte a été écrit, la question du rang que l’on occupait dans la société était une question très importante. Des enfants aux parents, des élèves aux tuteurs, des esclaves aux maîtres, des vaincus (comme les Juifs) aux vainqueurs (comme les Romains), le rang d’une personne dans la société déterminait en grande partie ses devoirs et ses privilèges. Et donc c’est assez naturellement, bien que naïvement, que les disciples, comme on vient de le voir, se sont posé la question de savoir quel genre de personne avait le rang le plus élevé, non pas dans la société civile dont ils faisaient partie, mais dans le royaume de Dieu (ou des cieux), c’est-à-dire dans cette nouvelle société que Dieu est en train de créer et que l’Église chrétienne est censée incarner.

Et la France aujourd’hui, à son tour, est une sorte de méritocratie élitiste où il y a certains critères qui déterminent le rang d’une personne dans la société ; et par l’application de ces critères, qu’on le veuille ou non, certaines personnes sont mises au ban de la société. Elles sont mises de côté, elles sont comme des sous-citoyens : je pense aux enfants, aux personnes âgées, ou encore aux handicapés, notamment les handicapés mentaux.

Alors bien sûr, les caractéristiques qui déterminent le rang élevé d’une personne dans notre société ne sont pas forcément des choses mauvaises en elles-mêmes ; le savoir, l’expérience, la richesse, la force physique, la santé, sont des choses légitimes que nous pouvons rechercher. Mais est-ce que nous avons été conditionnés par le fonctionnement de la société civile, au point peut-être d’avoir introduit une forme d’élitisme dans l’Église ?

Comment considérez-vous les gens dans l’Église qui sont les moins considérés ? Franchement, est-ce que vous ne les regardez pas un tout petit peu de haut, étant donné que, en toute objectivité, vous êtes quand même plus intelligent, plus éduqué, plus expérimenté, et plus éloquent ? Eh bien j’espère que le texte qu’on a lu a renversé votre paradigme (c’est-à-dire votre mode de pensée et de comportement) vis-à-vis des « petits qui croient en Jésus ». Les humbles dans l’Église ont une qualité éminemment précieuse aux yeux de Dieu. Ressemblons-leur, faisons attention à eux, et estimons-les, comme Jésus leur a ressemblé, comme Jésus a fait attention à eux, et comme Jésus les estime aujourd’hui.

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