Une vie qui a du sens

Par Alexandre Sarranle 15 avril 2018

Ça vous dit de réussir votre vie ? Ça vous dit de comprendre un peu mieux ce qui se passe autour de vous, dans le monde, et comment votre vie peut s’inscrire là-dedans de façon utile et bénéfique pour vous et pour les autres ? Ça vous dit d’être… « du bon côté de l’histoire », pour prendre une expression que nous resservent les politiques et les médias depuis quelques années ?

Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais moi je trouve qu’il est facile de se laisser bercer par le courant de l’existence sans trop se poser de questions. Il y a des gens qui ne se sont jamais posé sérieusement la question du sens de leur vie. Il y en a d’autres qui se sont posé la question, sans trouver de réponse, et qui n’en perdent pas pour autant le sommeil. D’autres encore qui avaient la réponse, mais qui n’y pensent plus trop, ou qui l’ont perdue de vue parce que, eh bien, il y a d’autres soucis dans la vie. Il faut aller à la fac, faire ses devoirs. Travailler pour nourrir sa famille. Prendre soin de ses enfants. C’est à peine si on a encore le temps de penser à la sortie du prochain Avengers au cinéma, ou à la question de savoir si l’OL va finir ou non sur le podium du championnat de Ligue 1. Alors le sens de la vie, pensez-vous ! On a d’autres chats à fouetter ; ce n’est pas comme si c’était la question la plus importante qu’un être humain puisse se poser…

Alors j’ai peur que vous ne me preniez pas au sérieux si je vous dis que le texte qu’on va lire et étudier dans un instant nous donne justement la réponse à la question du sens de la vie, et nous montre comment on peut réussir sa vie et se trouver du bon côté de l’histoire. Ce qu’on va lire dans un instant, c’est la conclusion, ou le dénouement, de tout le livre de l’Exode, et pour résumer la portée de ce passage, c’est très simple : ça finit bien ! C’est un happy end, une histoire qui finit super bien, et cette conclusion est là pour nous donner envie. Le but de ce passage est tout simplement de nous dire : « Hé, ça te dit, de réussir ta vie ? Écoute, ça vaut carrément le coup de suivre Dieu ! »

Ce n’est pas très compliqué, comme message. En même temps, ce passage est extrêmement riche, parce que c’est un passage qui récapitule pratiquement tout le livre de l’Exode. Finalement, la leçon de ce passage, c’est la leçon de tout le livre : ça vaut carrément le coup de suivre Dieu ! Et pour nous faire comprendre cela, le texte va mettre en valeur les trois protagonistes principaux de l’histoire (qui nous avaient été présentés dans les trois premiers chapitres) : le peuple qui répond présent, le médiateur sur qui on peut compter, et le Dieu qui veut se faire connaître. Voici donc comment se termine cet épisode épique de l’histoire des Israélites, depuis l’esclavage en Égypte, jusqu’à la construction, dans le désert, d’un sanctuaire pour Dieu.

Un peuple qui répond présent (39.32-43)

« Alors, tu veux réussir ta vie ? Regarde, pour commencer, ce peuple qui répond présent à l’appel de Dieu ». Le texte nous dit que les Israélites ont fini de confectionner les éléments du tabernacle, ils font la déclaration d’achèvement des travaux, et ils obtiennent le certificat de conformité. Ils ont suivi exactement les consignes de Dieu (ce qu’il faut comprendre en contraste avec l’incrédulité ordinaire du peuple : rejet de Moïse, murmures dans le désert, veau d’or) et il en résulte qu’ils sont bénis par Moïse (v. 43). C’est la première fois que le texte dit une chose pareille, et c’est très significatif : au début de l’histoire, les Israélites servaient un dictateur et ils étaient détestés en Égypte (1.12). Maintenant, ils servent l’Éternel (le libérateur) et ils sont bénis, c’est-à-dire félicités par Dieu, appréciés et aimés. Autrement dit : c’est bien, de répondre présent à l’appel de Dieu !

Et ce que nous dit le texte ici devrait nous paraître comme une évidence. Dans la vie, on comprend très bien l’importance de répondre présent dans plein de circonstances différentes. Il y a quelque temps, Denis nous parlait des étudiants en 1ère année de médecine qui arrivaient en retard au concours de fin d’année, et dont la suite des études s’en trouvait complètement gâchée. Quand on a un travail, on trouve normal de répondre présent aux sollicitations du patron ou du chef d’équipe ; on est là pour servir les intérêts de l’entreprise, pour collaborer avec les collègues et pour gagner sa vie. On répond présent, c’est normal, c’est notre job ! Quand on a un rendez-vous avec sa fiancée ou son fiancé, on s’arrange pour répondre présent. Normal ! Notre vie est en partie suspendue à notre capacité de répondre présent dans ce type de situation. On répond tous présent, sans sourciller, à toutes sortes de sollicitations dans la vie. À plus forte raison s’il y a un Dieu qui nous a créés, qui nous connaît et qui fait battre notre cœur, est-il important et… logique pour nous de répondre présent à son appel. On serait fou, en fait, de ne pas être attentif à Dieu, de ne pas écouter ses consignes, et de ne pas s’intéresser à son projet, si Dieu existe et si nous lui sommes redevables de notre existence !

Et c’est ce que le texte souligne dans un premier temps : pour la première fois, les Israélites sont explicitement « bénis », et c’est parce qu’ils ont été attentifs à Dieu, ils ont aligné leurs priorités sur les siennes, ils se sont impliqués dans son projet, ils ont suivi ses consignes, bref, ils ont répondu présent à son appel ! Dans un livre intitulé Et si je ne gâchais pas ma vie, le pasteur John Piper raconte la façon dont il a lui-même cherché le sens de sa vie, et il dit ceci : « Il est devenu de plus en plus évident pour moi que, si je souhaitais pouvoir arriver au terme de ma vie sans avoir à regretter de l’avoir gâchée, je devais m’engager entièrement à poursuivre l’objectif suprême de Dieu et m’associer à lui pour cela. » (La Maison de la Bible, 2006, p. 43). Est-ce que vous vous intéressez au projet de Dieu pour le monde, et à votre place dans ce projet ? Est-ce que vous êtes disposé à répondre présent à l’appel de Dieu ?

Moïse rappelle ces événements aux Israélites pour que plus tard, lorsqu’ils seront enclins à se laisser préoccuper par toutes sortes d’autres choses que Dieu, ils puissent se dire : « Ah oui, tu te rappelles, Éliphal (ou Amminadab) ? Dieu a un projet pour le monde. Au début, Dieu avait créé le monde, il a vu tout ce qu’il avait fait, et voici, c’était très bon. Mais l’humanité est déchue, et le monde est tombé dans la corruption. Mais Dieu a quand même entrepris de rétablir le monde, de le réparer, et pour cela, il nous a appelés, et il nous a invités à prendre part à son projet, et tu te rappelles ? On a eu du mal, mais on a dit oui. On a répondu présent, et on a fabriqué ce truc incroyable, le tabernacle, pour que Dieu ait de nouveau une demeure sur la terre parmi les hommes. Et un peu comme à la création du monde, Moïse cette fois a examiné ce qu’on avait fait, et voici, c’était très bon ! Et on a été béni ! C’était quasiment une nouvelle création, un nouveau jardin d’Éden, un nouveau commencement, Dieu a commencé à réparer le monde, et on y a pris part ! Tu te rends compte ? C’est bien de répondre présent à l’appel de Dieu. Il ne faut surtout pas qu’on perde de vue le projet de Dieu ! » Alors ça vous dit de réussir votre vie ? D’abord, on peut s’intéresser à Dieu, et s’il existe, on peut s’intéresser à son projet tel qu’il nous en parle dans la Bible, et si on comprend mieux quel est ce projet (un projet qui consiste à rétablir le monde), on peut répondre présent, et chercher à voir ce que Dieu nous appelle plus précisément à faire, aujourd’hui, pour « poursuivre l’objectif suprême de Dieu ».

Un médiateur sur qui on peut compter (40.1-33)

Ce qui nous amène au deuxième point. « Tu veux réussir ta vie ? Tu as vu ces gens qui répondent présent à l’appel de Dieu, maintenant regarde ce médiateur sur qui tu peux compter. » Le texte souligne maintenant le rôle de Moïse dans l’histoire. Ici, il reçoit des instructions pour dresser le tabernacle à une date précise, et il va faire exactement ce que Dieu lui a dit. C’est raconté de façon à vraiment louer l’obéissance de Moïse, avec ce refrain qui revient sept fois (« comme l’Éternel l’avait ordonné à Moïse »). C’est une épiphore qui nous donne l’impression d’un véritable hymne à la fidélité de Moïse.

Ce que le texte veut nous faire comprendre en conclusion du récit de l’Exode, c’est que Moïse a réussi sa mission en tant qu’envoyé de Dieu. Il a délivré les Israélites de l’esclavage en Égypte (malgré eux !) ; il a été le médiateur de l’alliance au Mont Sinaï, celui qui a fait l’intermédiaire entre Dieu et le peuple, pour relayer la Loi de Dieu au peuple et pour représenter le peuple auprès de Dieu ; il est aussi celui qui a intercédé pour le peuple, de façon à leur obtenir le pardon de Dieu ; et il est celui qui a commandé et coordonné la construction du tabernacle et qui l’a dressé exactement selon le modèle que Dieu lui avait montré sur la montagne (Ex 25.8-9). Mission accomplie. La réussite est totale. Et cette réussite est symbolisée par le fait que le tabernacle est dressé le premier jour de l’année, c’est-à-dire le premier jour du nouveau calendrier basé sur la sortie d’Égypte (cf. Ex 12.2). C’est le premier « jour de l’an » passé hors d’Égypte ; c’est la conclusion solennelle de « l’exode » proprement dit, et le commencement de quelque chose de nouveau. C’est une page qui se tourne, avec la réussite de la mission de Moïse.

Le texte met donc en valeur le rôle de ce médiateur qui s’est consacré au salut des Israélites. On est censé être en admiration et reconnaissant pour tout ce que Moïse a fait. Moïse est le héros de l’œuvre de Dieu à laquelle les Israélites prennent part. C’est lui qui a été en première ligne, tout le temps. Il s’est dépensé sans compter, dans la fidélité à Dieu, au profit des autres. Quel homme ! Et vous savez, la littérature et le cinéma sont plein de héros de ce genre, des gens qui se consacrent au salut des autres : Spiderman, James Bond, John McClane, Frodon, Tintin, Actarus, le Capitaine Flam… On les connaît bien, ces héros. Ils prennent des risques. Ils mettent de côté leurs propres intérêts, leur propre sécurité. Ils ont le sens du devoir, de l’intérêt supérieur. Heureusement qu’ils sont là ! Et c’est ce qu’on est censé se dire à la fin du livre de l’Exode : heureusement que Moïse est là. Heureusement que Dieu a envoyé ce héros sur qui les Israélites ont pu compter, qui a été fidèle jusqu’au bout, qui a réussi sa mission.

Les Israélites ont vite découvert qu’ils avaient besoin de quelqu’un comme ça. Ils ont voulu répondre présent à l’appel de Dieu, après la sortie d’Égypte, mais ils se sont rendu compte qu’ils ne pouvaient pas avoir cette relation avec Dieu indépendamment d’un médiateur (cf. Ex 20.18-19). Ils se sont rendu compte qu’ils étaient indignes d’être aimés de Dieu et de prendre part à son projet, et qu’ils avaient besoin de quelqu’un qui se tienne dans l’intervalle. Et leur situation, c’est aussi la nôtre. Nous avons aussi un cœur incrédule et mauvais, nous préférons aussi notre autonomie plutôt que la confiance en Dieu, nous méritons aussi le châtiment de Dieu plutôt que sa faveur et sa bénédiction.

Mais la Bible nous dit qu’il y a un médiateur sur qui on peut compter, et ce n’est pas Moïse, qui est mort dans le désert et qui n’a même pas pu entrer en terre promise ; c’est Jésus le messie, le « prophète comme Moïse » (Dt 18.15), bien meilleur que Moïse puisqu’il est le Fils-même de Dieu. Le Nouveau Testament nous dit que Jésus « a été fidèle à celui qui l’avait établi, comme Moïse le fut, dans toute la maison de Dieu. » Mais tandis que Moïse a été fidèle comme un serviteur, Christ l’a été « comme un Fils sur sa maison » (Hé 3.2, 5-6). Cette obéissance de Jésus l’a conduit jusqu’à la mort sur la croix, où il a volontairement pris sur lui le châtiment de notre incrédulité et de notre cœur mauvais, pour nous en délivrer, et pour nous permettre d’être réconciliés avec Dieu. Il a fait mieux encore que Moïse, en faveur de tous ceux qui lui font confiance. Cette rencontre avec Jésus peut être le premier « jour de l’an » d’une nouvelle vie !

Et donc de la même façon que le texte ici veut rappeler aux Israélites qu’ils doivent une fière chandelle à Moïse pour leur sortie d’Égypte, pour la relation d’alliance qu’ils ont avec Dieu, pour la révélation de la Loi de Dieu, pour le pardon de Dieu suite à leur idolâtrie dans le désert, et maintenant pour la confection et le dressage du tabernacle ; de la même façon, toute la Bible veut nous rappeler que nous devons « une fière chandelle » à Jésus, le médiateur sur qui on peut compter ; nous pouvons et devons lui être éternellement reconnaissants pour notre délivrance des liens du mal et de la mort, pour notre relation d’alliance avec Dieu, pour la révélation plus complète encore de sa Parole, pour le pardon de nos péchés et pour la place qu’il nous prépare dans sa demeure au paradis. Alors ça vous dit de réussir votre vie ? Non seulement on peut s’intéresser au projet de Dieu et répondre présent à son appel, mais on peut, et on doit, s’intéresser à ce héros que Dieu nous a envoyé pour nous sauver, l’admirer, le louer, l’honorer, nous appuyer sur lui, nous confier en lui, nous assurer que notre vie est centrée sur lui, comme le dit aussi l’apôtre Paul : « Comme vous avez reçu le Christ-Jésus, le Seigneur, marchez en lui ; soyez enracinés et fondés en lui » (Col 2.6-7).

Un Dieu qui veut se faire connaître (40.34-38)

Il y a encore un dernier point. « Tu veux réussir ta vie ? Tu as vu ces gens qui répondent présent à l’appel de Dieu, tu as vu ce médiateur sur qui tu peux compter ; maintenant, regarde ce Dieu qui veut se faire connaître au reste du monde. » On arrive aux tout derniers versets de tout le livre de l’Exode, et le texte insiste sur une chose, c’est sur la présence glorieuse de Dieu au milieu de son peuple. « La gloire de l’Éternel remplit le tabernacle » (répété deux fois) ; et sous la forme de la nuée le jour et du feu la nuit, cette gloire guide dorénavant le peuple dans le désert, sur le chemin de la terre promise. C’est tout-à-fait extraordinaire. Cette gloire de l’Éternel, que l’on avait « aperçue » dans la nuée dans le désert (Ex 16.10), vue « de loin » depuis le bas de la montagne (Ex 24.16-17) ; cette gloire que Moïse a demandé à voir et qu’il n’a pu voir que de dos, et en passant (Ex 33.18-23), maintenant « remplit » le tabernacle, au plus près du peuple, conformément à la promesse de Dieu (Ex 29.43). Dieu prend ses quartiers au milieu de son peuple, dans sa tente (cf. Ex 25.8).

C’est un moment qu’on a longtemps attendu dans le récit. Il a beaucoup été question du cahier des charges, du descriptif de la construction, et des travaux (12 chapitres !). Maintenant, c’est l’ouverture, si j’ose dire ! Ici, à Gerland, il y a beaucoup de gros chantiers. Depuis plusieurs mois, par exemple, on entend parler de travaux en vue de l’ouverture d’un établissement appelé « La Commune » (dans la ZAC des Girondins). Un centre de restauration un peu original (avec une quinzaine d’échoppes). Il y a eu du buzz sur les réseaux sociaux et dans la presse. Et enfin, après de longs mois de travaux et d’aménagements… les chefs restaurateurs ont pris leurs quartiers et l’établissement a été inauguré en grande pompe il y a tout juste une semaine. Dans le texte, c’est pareil ! Dieu « s’installe » enfin dans sa maison.

Mais ce qui se passe est très important, surtout parce que c’est la première fois depuis la chute de l’humanité, au début de la Genèse, que Dieu a une demeure avec les hommes sur la terre. La dernière fois, c’était dans le jardin d’Éden. Le texte nous fait comprendre ici que le projet de Dieu est en train d’aller de l’avant, et que ce projet consiste à rétablir le monde comme habitation de Dieu et des hommes ensemble. C’était le but au départ. Et le tabernacle est une avancée très importante dans ce sens. Dorénavant la gloire de Dieu se révèle de manière spéciale sur la terre au travers d’un peuple, au travers d’une révélation écrite qui a été confiée à ce peuple, et au travers d’un lieu de culte qui représente les mécanismes de la relation de Dieu avec les hommes. C’est la fin d’un épisode important ; et la conclusion s’ouvre sur la suite : comme au buisson ardent (Ex 3.5-6), Moïse ne peut pas s’approcher et doit attendre que Dieu l’appelle (ce qu’il va faire dès le début du Lévitique). Et ensuite le peuple se mettra en marche vers la terre promise (1 mois et 20 jours plus tard, cf. Nb 10).

Et donc le texte nous ramène ici au grand projet de Dieu pour le monde, et à la place que nous avons dans ce projet en tant que peuple de Dieu, c’est-à-dire si nous avons répondu présent à son appel, et si nous nous appuyons sur le Christ, le médiateur. Dieu est présent au milieu de son peuple, et il veut se faire connaître à toutes les nations, et il veut remplir le monde de sa gloire. Et depuis l’époque de Moïse et du tabernacle, le projet de Dieu a connu encore d’autres avancées extraordinaires, puisque la gloire de Dieu qui remplissait le tabernacle s’est même incarnée pour s’approcher au plus près de nous.

« La Parole a été faite chair, et elle a habité [tabernaclé] parmi nous, pleine de grâce et de vérité, et nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme celle du Fils unique venu du Père. » (Jn 1.14)

Jésus est mort pour les croyants, il est ressuscité, et ensuite il nous a dit de faire de toutes les nations des disciples, en nous promettant d’être avec nous « tous les jours, jusqu’à la fin du monde ». Il est monté auprès du Père, et il nous a envoyé le Saint-Esprit, qui est Dieu, et qui habite spécialement en nous et dans l’Église. La gloire de Dieu nous remplit, et remplit l’Église, c’est la lumière des chandeliers de l’Apocalypse (Ap 1), qui nous conduit sur le chemin de la terre promise, c’est-à-dire du paradis, c’est-à-dire de la nouvelle terre, qui verra un jour descendre du ciel la nouvelle Jérusalem, notre cité permanente, au son de la voix forte venant du trône, et disant :

« Voici le tabernacle de Dieu avec les hommes ! Il habitera avec eux, ils seront son peuple, et Dieu lui-même sera avec eux. » (Ap 22)

Bon. Tout ça pour dire quoi ? Ben, que ça vaut carrément le coup de suivre Dieu ! Peut-être que vous connaissez cette chanson du groupe de rock Téléphone : « Je rêvais d’un autre monde / Où la terre serait ronde / Où la lune serait blonde / Et la vie serait féconde ». C’était le rêve utopique de toute une génération désabusée, la fameuse « génération X ». C’est le désir frustré d’un monde meilleur, d’un monde qui tourne rond, d’un monde où Cendrillon ne finit pas prostituée et junkie. Et cette frustration, beaucoup de gens la ressentent aujourd’hui. Le monde ne semble pas aller de mieux en mieux. Et ma vie dans tout ça ? Quel est le sens de l’histoire, et comment faire pour être du « bon côté de l’histoire », si tant est qu’il y a un bon côté ?

La Bible nous dit qu’il est possible de réussir sa vie, c’est-à-dire d’être à la place où on est censé être, et de se consacrer à ce qui sera utile et bienfaisant. Tout le livre de l’Exode, en fait, est là pour nous inviter, d’abord, à nous intéresser attentivement à l’appel de Dieu. Dieu a un projet, un grand projet, et tu peux découvrir ce projet en lisant la Bible, en passant du temps à l’étudier, en discutant de ces choses avec tes amis chrétiens. Et tu peux répondre présent. Tu peux décider d’être attentif à Dieu, décider que la connaissance de Dieu et le service de Dieu vont être les priorités de ta vie. Et tu vas vite découvrir, ou re-découvrir, comme aussi nous le montre le récit de l’Exode, que tu as désespérément besoin d’un médiateur sur qui tu peux compter. Heureusement, Dieu nous a donné Jésus pour nous sauver, pour nous conduire, et pour nous défendre. Tu peux lui faire confiance, tu peux t’appuyer sur lui ; et surtout fais en sorte qu’il soit toujours au centre de ta vie.

Et la leçon de l’Exode, c’est aussi que le projet de Dieu consiste à réparer le monde en se faisant connaître et en remplissant le monde de sa gloire. Si tu es chrétien, il y a quelqu’un d’important qui vit en toi, et qui vit dans l’Église ; c’est le Dieu tout-puissant, créateur du ciel et de la terre. Et vous savez, dans la vie, quand quelqu’un d’important se déplace, ça se remarque ; il y a des gardes du corps, il y a des gyrophares, il y a des journalistes, des barrières, des caméras, un tapis rouge, des trompettes, un feu, une nuée… Et toi aussi, tu as les signes de la présence de Dieu dans ta vie et dans l’Église : tu as sa sainte Parole, la Bible, entre les mains, quel trésor ! Tu as été baptisé en son nom, quel honneur ! Tu as la communion de l’Église, quel privilège ! Tu as la sainte-cène, que le Seigneur lui-même a institué comme moyen de grâce pour les croyants, quel délice !

Maintenant, que fais-tu de tout cela ? Dieu ne t’appelle pas à construire un tabernacle ; tout est déjà accompli par Jésus. Il t’appelle simplement à le connaître davantage et à le faire connaître davantage ; qui sait, peut-être même au péril de ta vie, comme c’est le cas pour beaucoup de chrétiens dans le monde aujourd’hui. Est-ce que tu es prêt à consacrer ta vie à Dieu et à prendre part à son projet pour le monde ? Comme le dit aussi John Piper dans le livre que j’ai cité tout-à-l’heure : « Il est plus avantageux de perdre notre vie [en servant Dieu] que de la gâcher [en vivant des jours heureux pour nous-mêmes]. » (p. 10)

« Notre Père qui es aux cieux,

Que ton nom soit sanctifié,
Que ton règne vienne,
Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.

Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour.
Pardonne-nous nos offenses
Comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés.
Et ne nous soumets pas à la tentation,
Mais délivre-nous du mal.

Car c’est à toi qu’appartiennent
Le règne, la puissance et la gloire
Pour les siècles des siècles,

Amen. »

(Mt 6.9-13)

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