Une église sous influence

Par Alexandre Sarranle 20 mai 2018

On est tous soumis à différentes influences dans la vie. Nos parents, par exemple, nous influencent depuis notre plus jeune âge, et ils ont un effet sur nos valeurs et sur notre caractère, en bien ou en mal. Nos copains nous influencent à l’école ; ils nous apprennent à dire des gros mots, à nous habiller d’une certaine manière, et à écouter tel ou tel style de musique. Notre formation universitaire, ou professionnelle, nous influence, forcément ! On en ressort avec des connaissances, des compétences, des ambitions pour la vie. Les médias nous influencent : ce qu’on voit à la TV ou sur internet, ce qu’on lit dans les journaux, ce qu’on écoute à la radio, tout cela contribue à façonner ce qu’on pense et ce qu’on fait, au niveau politique, au niveau de l’éducation de nos enfants, au niveau de nos relations avec les autres, au niveau de ce qu’on pense être bien ou mal, et même au niveau de la religion !

Est-ce qu’il y a quelqu’un ici qui arrive à rester parfaitement détaché et neutre et objectif par rapport à tout ça ? Impossible ! En fait, notre esprit, notre intelligence, notre caractère sont malléables, n’est-ce pas ? On est un peu comme de la pâte à cookies : on peut y mettre des ingrédients différents, en quantités différentes, et on peut donner à la pâte telle ou telle forme, et la cuire à telle ou telle température, et à la fin on va avoir un résultat particulier : cookie moelleux aux pépites de chocolat, cookie croquant à la cacahuète, cookie sablé aux noix de macadamia et au caramel beurre salé, faites votre choix ! Quels sont les ingrédients, les influences qui conditionnent la « saveur » de votre vie aujourd’hui ?

Telle est la question qui est soulevée dans le texte qu’on va lire et étudier ensemble dans un instant. C’est une lettre que Jésus a adressée à une église du premier siècle, située dans une ville appelée Pergame (située aujourd’hui dans l’Ouest de la Turquie, à 70 km au nord de Smyrne [Izmir], pas très loin de la mer Égée, juste en face de la Grèce). Jésus est soucieux de son Église, et notamment de cette église de Pergame qui, comme on va le voir, est soumise à des influences puissantes. Et Jésus veut tout simplement inciter les membres de cette église à être vigilants par rapport à ces influences qui s’exercent sur leur vie ! Comment va-t-il le faire ? En leur disant trois choses : qu’ils sont habitants d’un territoire à deux occupants, membres d’une église à deux visages, et visés par une épée à deux tranchants. Mais tout ça, finalement, pour qu’on retienne une seule idée principale : c’est que nous devons accueillir sans réserve l’influence de la Parole de Jésus dans notre vie, par-dessus tout autre chose.

Un territoire à deux occupants

La première chose à remarquer, c’est que Jésus souligne le contexte conflictuel, ou concurrentiel, dans lequel se trouve l’église de Pergame : là où elle demeure, Satan aussi demeure (v. 13). Un terme qui veut dire « habiter », « être chez soi » (pas juste « résider » ou « être de passage »). L’église de Pergame est implantée dans un endroit où Satan est aussi implanté. Jésus interprète la situation de l’église de Pergame en lui faisant comprendre qu’il existe une véritable concurrence pour l’occupation de ce territoire ! Pardon pour le parallèle, mais c’est un peu comme ce qui se passe en Palestine aujourd’hui : on a deux peuples, deux courants, deux occupants qui prétendent tous les deux être « chez eux » au même endroit. Et ça provoque d’énormes difficultés.

Par cette première remarque, Jésus souligne déjà l’influence considérable que devait avoir Satan sur cette ville. Alors que veut dire Jésus quand il dit que Satan demeurait là-bas ? Je ne sais pas si ça voulait dire que Satan habitait vraiment (spirituellement) dans cette région de la terre. C’est possible. Ce qui est aussi possible, c’est que Jésus désigne (sous le nom de Satan) le pouvoir de Satan (dont le nom veut dire « ennemi » ou « adversaire »). Satan représente en fait tout pouvoir qui s’élève contre Dieu. Il est l’esprit de tout pouvoir hostile à Dieu et aux hommes : le tentateur originel, l’instigateur du péché, l’accusateur des chrétiens, le père du mensonge, celui qui voudrait détruire l’Église et « dévorer » les croyants.

L’apôtre Paul dit qu’il est « le prince de la puissance de l’air, cet esprit qui agit maintenant dans les fils de la rébellion » (Ép 2.2). Mais pourquoi Jésus dit-il que Satan demeure à Pergame en particulier, et même… qu’il y a son trône ? Peut-être parce qu’à l’époque où cette lettre a été écrite, Pergame était la capitale de toute la Province romaine d’Asie, où se trouvaient d’ailleurs les six autres villes qui reçoivent des lettres de Jésus dans cette section du livre de l’Apocalypse. C’est un centre administratif et politique. C’est aussi une capitale intellectuelle et culturelle, avec une bibliothèque qui contenait 200,000 livres, ou plutôt des « parchemins » (dont le nom en latin se disait pergaméné du fait de leur origine à Pergame—l’Égypte ayant interdit l’exportation [par embargo] de papyrus par crainte que la bibliothèque de Pergame devienne plus prestigieuse que celle d’Alexandrie !).

C’est aussi une ville hautement religieuse, avec des temples et des autels dédiés à plusieurs divinités greco-romaines, y compris à Dyonisos, fils de Zeus, dieu du vin et des fêtes, dont le culte était surtout caractérisé par les orgies et la débauche. Et il y avait aussi des lieux sacrés dédiés à l’empereur, et on attendait de la population qu’elle lui offre un culte dans ces lieux, en déclarant solennellement : « César est Seigneur ». À Pergame, donc, se concentrent et se mélangent le pouvoir politique, l’élitisme culturel, la débauche, l’idolâtrie… Je ne veux pas citer de noms, mais quand on contemple un peu les hautes sphères du pouvoir dans notre pays encore aujourd’hui, on y trouve à peu près le même cocktail : politique, argent, médias, hégémonie culturelle, débauche, et paganisme.

Maintenant je vous pose une question personnelle. Dans tout ce qui exerce une influence dans votre vie, qu’est-ce qui vient de Dieu, et qu’est-ce qui vient… de l’ennemi de Dieu et des hommes ? Je ne sais pas si Jésus dirait que Satan a son trône à Lyon, même s’il paraît que Lyon fait partie d’un « triangle de la magie blanche » avec les villes de Turin et de Prague. En tout cas, il est certain qu’ici comme à Pergame comme dans le monde entier, « votre adversaire, le diable, rôde comme un lion rugissant, cherchant qui dévorer » (1 Pi 5.9). Et je vous assure que le diable tend ses pièges, et distille son poison, à travers toutes sortes de moyens qui peuvent nous paraître ordinaires (et qui ne sont pas mauvais en soi !)… Une bibliothèque ? Un système politique ? La culture du plaisir et de la liberté ? Rien de nouveau sous le soleil, finalement. Voilà déjà pour nous une invitation à la lucidité et à la vigilance.

Une église à deux visages

Mais voyons ce que Jésus dit d’autre aux chrétiens de Pergame. Ils sont habitants d’un territoire à deux occupants… mais ils sont aussi membres d’une église à deux visages. Jésus les félicite, d’une part, en leur disant qu’ils « retiennent » son nom (v. 13) malgré un contexte difficile. Ils n’ont pas abandonné la foi. Ils continuent de se dire chrétiens, ils n’ont pas encore révisé leur confession de foi sous la pression de l’ennemi, ils n’ont pas désactivé leur compte Facebook par mesure de sécurité, ils n’ont pas dissout l’association cultuelle. Ils n’ont pas reculé, sur le papier, alors même qu’un membre fidèle de l’assemblée est mort en martyr, sans doute sous la persécution des Romains. Peut-être même un pasteur !

Mais d’autre part, Jésus leur fait un reproche. Oui, ils « retiennent » son nom, mais en même temps, il y en a qui « retiennent » la doctrine de Balaam, et d’autres encore qui « retiennent » la doctrine des Nicolaïtes. C’est le même verbe, qui veut dire « tenir », « serrer », « agripper » (comme pour ne pas lâcher ou perdre, un peu comme on tient la perche du tire-fesse)… Et ce qui est clair, c’est que ces doctrines ne plaisent pas à Jésus. La doctrine de Balaam, c’est sûrement juste une expression pour désigner la position des gens qui se disaient chrétiens et qui en même temps ne voyaient pas d’inconvénient à pratiquer certains rites païens et à s’autoriser des comportements sexuels tout-à-fait inconvenants.

D’où vient ce nom ? Balaam, c’est un personnage qui intervient assez tôt dans l’histoire d’Israël, quand le peuple est encore dans le désert, avant d’entrer en terre promise. C’est un genre de prophète païen qui se fait solliciter par un roi de Moab (Balaq) pour maudire le peuple d’Israël et ainsi mettre Balaq dans de bonnes conditions pour battre les Israélites (qui prévoient de passer par son territoire pour rejoindre le pays de Canaan). Le problème, c’est que Balaam n’arrive pas à maudire les Israélites. Ce n’est pas faute d’essayer, mais à chaque fois qu’il ouvre la bouche, il est contraint par le Saint-Esprit de bénir et non de maudire !

Alors l’histoire nous apprend qu’il va conseiller à Balaq une autre stratégie pour affaiblir les Israélites : les jeunes femmes de Moab vont séduire les hommes d’Israël pour les entraîner dans la débauche et dans l’idolâtrie (Nb 25.1-3 ; 31.16). Et ça va marcher ! Et donc la « doctrine de Balaam » dans notre texte fait référence à cet épisode de l’histoire d’Israël, où on voit de nouveau cette ambivalence : un discours fidèle et en même temps un comportement infidèle. Balaam honore l’Éternel « de la bouche et des lèvres » (cf. És 29.13), mais il n’en pense pas moins ! Et les Israélites eux-mêmes sont d’accord avec cette bénédiction prononcée (forcément !) ; ils ne renient pas expressément la foi, ils « retiennent » le nom de l’Éternel, mais ils se laissent aussi séduire par leur adversaire.

Telle est la « doctrine de Balaam » : penser, consciemment ou non, qu’on peut jouer sur les deux tableaux. Montrer patte blanche à l’église, être tout-à-fait d’accord, en surface, avec la confession de foi de l’église, avec le contenu des chants et le discours du pasteur ; mais en même temps, laisser son comportement, dans tel ou tel domaine, être conditionné par les valeurs et l’éthique de l’adversaire. Et la « doctrine des Nicolaïtes », c’est sans doute quelque chose de semblable. On n’est pas sûr, mais il est possible que ce courant ait pris le nom d’un certain Nicolas qui avait trouvé le moyen de justifier, en tant que chrétien, la participation à des rites païens idolâtres, et la pratique de l’immoralité sexuelle (peut-être même s’agissait-il du diacre Nicolas, qui se serait ainsi éloigné de la foi, cf. Ac 6.5).

En tout cas, on est dans le même registre. Une église à deux visages. Vous voyez comment certains chrétiens de Pergame ont donné accès au diable ? La pression culturelle, sociale, était si grande qu’ils se disaient peut-être qu’il était naturel en tant qu’habitants de Pergame de prendre part à certaines traditions—en ne voyant pas qu’il s’agissait là d’une stratégie de Satan pour les faire chuter.

Je suis sûr que vous savez ce que c’est que la pression sociale ou culturelle : je ne sais pas si cette statistique existe pour de vrai, mais je suis prêt à parier que si vous êtes né à Lyon, et si vous avez grandi à Lyon, et si vous aimez le football, eh bien il y a 9 chances sur 10 que le club que vous allez soutenir est l’Olympique Lyonnais. Ce n’est pas un choix objectif ; c’est l’influence de votre environnement culturel. Mais il y a plus dangereux que le foot. Si tous vos copains à l’école ou à la fac, ou tous vos collègues au travail, ou tous les membres de votre famille, estiment qu’il est parfaitement normal de regarder telle ou telle série télévisée semi-érotique, de fumer telle ou telle substance, d’avoir des relations sexuelles à droite ou à gauche, de mentir aux autorités, de tricher aux examens, de se moquer des faibles, de voler à ceux qui en ont moins besoin que vous, etc., comment faire pour savoir si ça vient de l’adversaire ? Et comment faire pour résister à cette pression, si c’est le cas ?

Une épée à deux tranchants

Eh bien justement, regardons encore ce que dit Jésus à cette église de Pergame. Il lui dit qu’il va « combattre » ces chrétiens qui jouent un double jeu, « avec l’épée de sa bouche » (v. 16). C’est quoi cette épée ? C’est une référence à la vision que l’apôtre Jean a eue au chapitre précédent, où Jésus s’est manifesté dans sa gloire ; et il avait « une épée aiguë à deux tranchants » qui sortait de sa bouche (Ap 1.16). C’est évidemment l’image de la parole de Jésus, qui produit son effet puissant, avec une autorité irrésistible. C’est cette parole qui permet de discerner entre ce qui vient de Dieu et ce qui vient du diable.

Jésus dit qu’il va remédier au problème de l’église de Pergame par le moyen de sa parole. C’est la raison pour laquelle il s’est présenté, au début de la lettre, comme « celui qui a l’épée aiguë à deux tranchants » (v. 12). L’idée, c’est celle d’une épée très puissante et efficace. Jésus l’utilise pour exercer son autorité, et elle « coupe », pour ainsi dire, dans deux sens. Elle a un effet bienfaisant sur les croyants, sur ceux qui reçoivent son effet par la foi, qui sont dociles face à l’autorité de Jésus ; mais de l’autre côté, elle exerce un jugement à l’encontre des incrédules, de ceux qui s’endurcissent. C’est pourquoi Jésus exhorte l’église de Pergame à « se repentir ». C’est la condition pour recevoir l’effet bienfaisant de la parole de Jésus.

La question qu’on doit se poser est donc la suivante : comment accueillons-nous la parole de Jésus ? Comment accueillons-nous ses instructions, qui nous sont données par la Bible ? Lorsque Jésus nous dit, par sa parole, que nous sommes des êtres déchus, c’est-à-dire que nous sommes dysfonctionnels et coupables parce que nous avons voulu tourner le dos à Dieu ; lorsqu’il nous dit que nous ne méritons pas par nature d’avoir la faveur de Dieu et d’entrer au paradis, comment est-ce qu’on accueille cette mauvaise nouvelle ? Est-ce qu’on est attristé, est-ce que notre cœur est profondément peiné parce qu’on reconnaît que c’est vrai ? Ou bien est-ce qu’on s’endurcit sous l’effet de notre orgueil ?

Et quand Jésus nous dit, par sa parole, qu’il s’est approché de nous pour vivre une vie parfaite à notre place, et pour offrir volontairement sa vie en rançon pour notre délivrance, en payant à notre place le prix de nos péchés ? Et quand il nous dit qu’il est ressuscité le troisième jour en vainqueur et qu’il nous invite à lui faire confiance pour entrer gratuitement au bénéfice de tout ce qu’il a fait ? Comment est-ce qu’on accueille cette bonne nouvelle ? Est-ce qu’on est ému, bouleversé, enthousiaste ? Est-ce qu’on a envie de se jeter dans les bras de Jésus, ou bien est-ce qu’on lui oppose des arguments et des prétextes ?

Et quand Jésus nous dit, par sa parole, qu’il appelle les croyants à une vie de consécration, une vie de disciple, en luttant contre le péché et en recherchant le bien selon Dieu, en se séparant du mal même au prix des moqueries et de la marginalisation ? Et quand il nous explique quelles sont les vertus chrétiennes, et le fruit de l’Esprit, et son éthique du mariage et de la sexualité, et ses directives pour le culte de Dieu, comment est-ce qu’on accueille toutes ses instructions bienveillantes ? Est-ce qu’on les accueille par la foi, est-ce qu’on y répond par amour, ou bien est-ce qu’on préfère fermer les yeux et se justifier soi-même et se dire qu’on n’est pas « légaliste » et qu’on est « libre en Christ »… de faire ce qu’on veut !

Mais cette épée à double tranchant, si nous ne recevons pas son effet bienveillant par la repentance et la foi, nous en recevrons son effet de jugement à la place. C’est un peu comme quand on veut détartrer sa machine à café. On met du vinaigre dedans, et ce vinaigre va avoir un double effet : il va dissoudre le tartre, et en même temps nettoyer le plastique. La question est de savoir si on va accueillir le vinaigre comme du tarte ou comme du plastique.

Par sa parole, Jésus nous juge déjà aujourd’hui. Il exerce son autorité dans son église ; il émonde sa vigne. Il veut la rendre plus belle, plus fructueuse. C’est la raison pour laquelle l’enseignement fidèle de la parole de Dieu attire des gens et en repousse d’autres. À l’écoute de cette parole, certains sont humiliés et contrits et convaincus de péché, et se tournent vers le Seigneur par la foi ; mais d’autres qui écoutent tout aussi attentivement ferment la porte de leur cœur, se trouvent des prétextes, se justifient eux-mêmes et s’endurcissent.

Et c’est le sens de ce que dit Jésus à la fin de cette lettre. Il dit que ceux qui s’endurcissent, qui ne se repentent pas, seront « combattus » par Jésus. Il va leur faire la guerre, les repousser, les retrancher. Mais à l’inverse, « au vainqueur », c’est-à-dire à celui qui se repent et qui place sincèrement sa confiance en Jésus, à celui qui s’humilie et qui reçoit avec foi la parole de Jésus, celui-ci dit qu’il lui donnera de la « manne cachée », c’est-à-dire qu’il va le nourrir spirituellement, lui donner sa subsistance, la vraie, celle qui dure (par opposition aux viandes sacrifiées aux idoles, v. 14). Jésus va édifier le vrai croyant, le garder, le faire progresser dans la foi et le faire persévérer jusqu’à la fin.

Il va aussi lui donner « un caillou blanc » avec un « nom nouveau » écrit dessus. Cette image est un peu mystérieuse, mais un peu plus loin, on voit que Jésus écrit « sur le vainqueur » son propre nom nouveau, c’est-à-dire le nom de Jésus ressuscité et glorifié (Ap 3.12). On peut supposer que l’image est celle de l’union irrévocable du vrai croyant à Jésus-Christ. Celui qui place sa confiance en Jésus, qui reçoit sans réserve sa parole, s’unit à jamais à Jésus, de sorte qu’il vit dès à présent en lui, qu’il mourra en lui, qu’il ressuscitera en lui, et qu’il règnera pour toujours en lui et avec lui !

Alors oui, on est soumis à toutes sortes d’influences dans la vie. Notre esprit, notre intelligence, notre caractère sont malléables, comme de la pâte à cookie ; quels sont les ingrédients, les influences qui conditionnent la « saveur » de votre vie ? Jésus veut nous rappeler que l’église n’est pas toute seule à demeurer sur la terre ; Satan y demeure aussi, et son influence se fait sentir. Jésus veut nous rappeler aussi qu’il est très facile de tomber dans un double jeu ; d’honorer Dieu des lèvres, mais avec un cœur qui est éloigné de lui (És 29.13) ; d’avoir une profession de foi chrétienne mais un comportement païen ; de commettre une hérésie non pas en doctrine, mais en pratique. Et Jésus veut nous rappeler, enfin, la centralité et l’efficacité de sa Parole, et combien il est important que nous accueillions avec confiance son règne et son autorité.

Ce n’est pas une mauvaise chose, d’être sous influence. Si c’est l’influence de Jésus ! C’est pourquoi je disais en introduction que tout le message de ce texte se résumait finalement à cette idée, c’est que nous devons accueillir sans réserve l’influence de la Parole de Jésus dans notre vie, par-dessus tout autre chose. Cette parole est plus puissante, plus fiable, et bien meilleure pour nous que tout ce que le monde—qui n’est pas neutre—peut nous présenter. Puissions-nous la recevoir avec empressement ; et toujours accueillir par la foi le règne bienfaisant de Jésus dans notre vie et dans notre église, en déclarant de nos lèvres et par notre vie, non pas que « César est Seigneur », mais bien plutôt que « Jésus est Seigneur » !

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