Comment résister à la pression

Par Alexandre Sarranle 10 juin 2018

Jusqu’où sommes-nous prêts à aller pour être acceptés par nos amis, par nos camarades de classe, ou par nos collègues de travail ? Jusqu’où sommes-nous prêts à aller pour gravir les échelons dans la société, pour gagner en crédibilité et en pouvoir, ou tout simplement pour être reconnus ? Imaginez. Vous êtes au collège, en classe de 4ème, et vous apprenez que cette personne très populaire du collège voudrait beaucoup « sortir avec vous » : « Allez, vas-y, sors avec cette personne, sinon tout le monde va penser que tu es coincé ou que tu es une mauviette, ou pire. » Bonne ou mauvaise idée ?

Ou bien vous venez de finir votre première année d’études à la fac, et on vous propose le « weekend d’intégration » avec ses jeux à boire et ses mises à l’épreuve trash : « Si tu ne viens pas, tu seras à la marge par rapport aux autres camarades de la promo ! » Que faire ? Ou bien l’année se termine dans votre boîte et on vous convoque à la soirée d’entreprise avec animation « cartomancie » et « go-go dancing » : « Il faut que tu sois présent, sinon tu ne vas jamais progresser dans l’entreprise—sans parler de la cohésion de l’équipe ! » Y aller ou ne pas y aller ? Ou bien vous êtes pasteur et on vous invite à un forum œcuménique (politisé et médiatisé), avec de grandes personnalités du monde orthodoxe, protestant et catholique romain, dont certaines nient l’infaillibilité de la Bible et d’autres sont incapables de formuler clairement le message de l’Évangile : « Si ton église n’est pas représentée, tu seras marginalisé, et les portes ne vont pas facilement s’ouvrir dans ta recherche d’un local ! »

Jusqu’où sommes-nous prêts à aller, ou plutôt, jusqu’où avons-nous la liberté d’aller, pour être reconnus, acceptés, et même respectés ? C’est la question qui est soulevée dans le texte qu’on va lire dans un instant. C’est une lettre que Jésus adresse à une église du premier siècle située dans la ville de Thyatire ; et Thyatire, comme on va le voir, c’était un endroit où on mettait aux gens une énorme pression pour qu’ils se plient à certaines attentes sociales, culturelles et religieuses. Mais dans cette lettre, Jésus va dire aux chrétiens de cette ville que cette pression, en fait, n’est pas anodine : c’est une séduction du diable, dont il faut se méfier comme de la peste. Jésus nous enseigne en fait, ici, à nous satisfaire de lui, c’est-à-dire à nous dire : « Jésus me suffit ! Je n’ai pas besoin de plaire à la société ou d’être accepté dans la culture ! », et c’est cela qui va nous permettre de garder le bon recul par rapport à cette pression que nous fait souvent subir le monde dans lequel nous vivons.

Un sérieux problème

Commençons par identifier un peu plus précisément le problème de cette église de Thyatire. Apparemment il y avait une femme qui se présentait comme une « prophétesse », c’est-à-dire qui prétendait transmettre infailliblement des messages de la part de Dieu ; et son enseignement conduisait des chrétiens à pratiquer l’immoralité sexuelle et l’idolâtrie. Comment est-ce possible ? Si une femme arrivait dans notre assemblée pour nous dire (soi-disant de la part de Dieu) qu’on devrait aller solliciter les services des prostituées de Gerland après le culte, et nous prosterner devant des statues en or qui représentent Bouddha ou la Vierge Marie, je ne suis pas sûr qu’elle aurait beaucoup de succès !

Mais voici quel était le contexte à Thyatire au premier siècle. Thyatire, c’était une ville qui n’avait pas un rayonnement très important ; qui n’était pas très estimée ou admirée (contrairement aux trois villes précédentes : Éphèse, Smyrne et Pergame). C’était auparavant une ville-garnison (une station militaire pour surveiller la région), dorénavant reconvertie en centre industriel et marchand. Donc les gens habitaient Thyatire pour y travailler et pour y faire du commerce. Voilà ce qui faisait battre le cœur de cette ville. Et puisque les gens étaient là pour réussir en affaires, ils s’organisaient en guildes ou en syndicats, selon leur activité, pour défendre leurs intérêts. Il y avait par exemple une guilde des fondeurs de bronze : les artisans-fondeurs de bronze, s’ils voulaient obtenir la reconnaissance des autorités, ou la confiance des clients, avaient intérêt à faire partie d’un syndicat qui les rassemble.

Aujourd’hui, on a des choses équivalentes : des réseaux d’artisans, des labels de qualité, des syndicats (bien sûr), des appellations, des normes ISO, etc. Il est dans l’intérêt des commerçants d’intégrer ces « guildes » modernes pour pouvoir réussir en affaires. Mais à Thyatire, au premier siècle, les guildes avaient un caractère non seulement commercial mais aussi religieux. Les guildes pratiquaient les rites religieux païens de l’époque, qui consistaient souvent en de l’idolâtrie et de l’immoralité sexuelle. Vous commencez à voir le problème que cela pouvait présenter aux chrétiens qui cherchaient tout simplement à vivre de leur artisanat.

Pour compliquer la situation, il y avait aussi au premier siècle des gens qui, tout en se disant chrétiens, avaient une compréhension vraiment tordue de la foi chrétienne. Ils disaient que la foi chrétienne, c’était un truc essentiellement spirituel. En fait, en devenant chrétien, ils pensaient qu’on était délivré du monde matériel, qui était essentiellement mauvais et voué à la destruction. Du coup, en devenant chrétien, on s’élevait spirituellement, on se détachait du matériel, et le matériel devenait par conséquent indifférent. Autrement dit : « Je suis chrétien, je suis devenu quelqu’un de spirituel, mon corps va disparaître avec le monde matériel, et donc ce que je fais de mon corps ou avec mon corps ne compte pas. »

Donc : je peux aller solliciter sans scrupules les services des prostituées de Gerland. Je peux me prosterner corporellement devant des statues de Bouddha ou de la Vierge Marie. Et non seulement je peux faire ces choses-là si j’en ai envie, mais en plus, il peut y avoir un intérêt à le faire ! Je peux en tirer un intérêt social, voire financier. Mais je peux aussi en tirer un intérêt spirituel, puisque ces pratiques constituent des expériences qui me permettent d’augmenter ma connaissance spirituelle. Les pseudo-chrétiens qui pensaient comme ça au premier siècle croyaient que ce genre d’initiation les élevait encore plus spirituellement !

Voilà pourquoi cette femme qui se dit prophétesse a autant de succès : son message fait gagner les chrétiens sur tous les plans ! Vous êtes des êtres spirituels et vous avez été libérés de tout ce qui est matériel ! Alors allez-y, exercez votre métier librement, rejoignez les guildes, pratiquez l’immoralité sexuelle et le culte des idoles ; et vous serez intégrés socialement, vous réussirez plus facilement en affaires, et en plus, vous allez augmenter votre connaissance « ésotérique » et gravir les échelons de la spiritualité. Ceux qui vont vraiment au bout de la démarche pourront même se vanter de connaître les « profondeurs de Satan » : ça c’est vraiment de la super-spiritualité (d’où l’allusion de Jésus au v. 24) !

Les historiens appellent cette façon de penser le « gnosticisme ». Une philosophie fondée sur la séparation radicale entre le matériel et le spirituel, et obsédée par l’acquisition de la connaissance spirituelle et occulte (ginosko en grec). Cette façon de penser trouve un terrain fertile à Thyatire parce que déjà, à la base, c’est une ville qui souffre un peu d’un complexe d’infériorité ; et ensuite, parce que les chrétiens là-bas n’attendent que ce genre de justification pour pouvoir se joindre aux guildes et s’intégrer socialement dans le but de faire tourner leur commerce.

Et donc dans un premier temps, en comprenant mieux quelle était la situation des chrétiens à Thyatire, on peut déjà souligner ce danger auquel on fait face, sans doute inconsciemment, dans notre quête de reconnaissance. Notre envie de réussir, d’être acceptés, d’être respectés, peut nous faire perdre un peu notre lucidité et nous rendre vraiment vulnérables. Oui, cette série télévisée est remplie d’immoralité et de scènes semi-pornographiques, mais si on est un chrétien « fort », on peut regarder ça sans se laisser atteindre ; et même, ce sera utile de la voir pour pouvoir en parler ensuite avec les non-chrétiens ! Oui, le travail au noir est illégal, mais honnêtement, on est libres en tant que chrétiens ; et si tu n’acceptes pas le travail au noir, tu vas te ruiner et les gens vont te regarder bizarrement ! Oui, les personnalités religieuses qui se disent chrétiennes et qui enseignent un faux évangile, ce n’est pas bien, mais bon, leur serrer la main, se laisser prendre en photo avec elles, sourire à leurs mensonges théologiques, ça ne t’engage à rien, spirituellement ; en revanche, ça peut vraiment te donner de bons contacts.

Un sérieux avertissement

Alors qu’est-ce qu’il en pense, Jésus ? Eh bien vous avez sans doute remarqué que Jésus est assez sévère à l’encontre de cette façon de penser ! Pour commencer, cette pseudo-prophétesse, Jésus lui donne le surnom de « Jézabel », qui est le nom d’une femme horrible dans l’histoire d’Israël : c’était l’épouse païenne (sidonienne) du roi d’Israël Achab, qui incitait les Israélites à rendre un culte à un faux dieu du nom de Baal (1 R 17-21). Elle a fini dévorée par des chiens (2 R 9.30-37). Ensuite, Jésus dit que l’enseignement de cette femme est une « séduction » (v. 20) et que son comportement est de « l’inconduite » (v. 21), littéralement de la porneia, c’est-à-dire de l’inconduite sexuelle. Jésus compare cette pseudo-prophétesse à une prostituée qui fait du racolage !

Du coup, Jésus est très ironique et cinglant dans la sentence qu’il prononce contre elle, puisqu’il dit qu’il va la jeter sur un lit (v. 22). Mais ce lit de prostituée va devenir un lit de malade, un lit d’hôpital, voire même un lit de mort ! Sur ce lit, ceux qui la suivent vont aussi subir avec elle un châtiment sévère : une « grande tribulation » et une mort si spectaculaire que tout le monde reconnaîtra la main puissante de Jésus (v. 22-23).

On a d’ailleurs ici une citation de Jésus qui n’est pas souvent rappelée dans les calendriers bibliques : « Dimanche 10 juin 2018 ; Jésus dit : Je frapperai de mort ses enfants ! », avec une image de Jézabel en train de se faire manger par des chiens. Quelle sévérité dans le verdict de Jésus, n’est-ce pas ? Toute la teneur de ses paroles, ici, montre que Jésus attend une consécration vraiment radicale de la part des gens qui veulent le suivre, de la part de ses disciples, de la part de son Église. Jésus n’est pas du tout d’accord que les chrétiens pratiquent l’immoralité sexuelle et l’idolâtrie. Il n’est pas du tout d’accord que les chrétiens aillent découvrir « les profondeurs de Satan » sous prétexte de respectabilité dans la société, de pertinence culturelle ou d’expertise spirituelle !

Pourquoi Jésus semble-t-il si intransigeant ? Tout simplement en raison de ce que ça veut dire, en fait, d’être un chrétien. La Bible nous explique que tous les êtres humains, sans exception, étaient par nature morts spirituellement, c’est-à-dire séparés de Dieu et incapables de se rétablir et de se réparer eux-mêmes. On était complètement dysfonctionnels, abîmés, malades, et en proie à Satan qui est l’ennemi de Dieu et des hommes. Et Jésus a payé un prix inimaginable pour nous sortir de là. Il s’est donné lui-même en rançon pour nous délivrer ; et être un chrétien, ça consiste à placer toute sa confiance en Jésus qui nous a rachetés à un si grand prix ! Être un chrétien, ça veut dire qu’on est passé de la mort à la vie, en vertu de ce que Jésus a fait pour nous au prix de son sang précieux qui a coulé sur la croix !

Et donc il faut se rendre compte que le Jésus qui parle ici, c’est le même Jésus qui a souffert l’agonie et qui est mort pour que les croyants soient délivrés de leur état de perdition. C’est normal, en fait, que Jésus soit choqué, et même en colère, par rapport au fait que des chrétiens se laissent embobiner par une Jézabel qui les attire dans la compromission religieuse, dans la débauche et dans les profondeurs de Satan. Imaginez que je sois un luthier et que j’offre à Maïlys, gratuitement, ma plus belle pièce : un Stradivarius authentique du début du XVIIIe siècle, hérité de mon arrière-grand-père, que j’ai passé dix ans à restaurer. Et imaginez que quelques temps plus tard, je découvre que Maïlys utilise ce Stradivarius comme tapette à tapis (l’ustensile qu’on utilise pour frapper les tapis pour les dépoussiérer) !

Imaginez encore qu’on vous offre une Ferrari ou une Lamborghini de luxe, flambant neuve. La voiture de vos rêves ! Est-ce qu’il vous semblerait approprié de prendre cette voiture et d’aller vous amuser à faire des dérapages sur des chemins rocailleux dans la campagne ? Je ne pense pas. Et si vous prêtiez votre voiture à quelqu’un et que vous découvriez qu’il s’amuse avec de cette façon, vous ne seriez pas très content ! Et de même, les chrétiens sont très précieux pour Jésus ; ils sont « ses serviteurs », comme il les appelle au verset 20, et il n’a pas envie qu’on fasse n’importe quoi de ces hommes, ces femmes et ces enfants qu’il a rachetés à un si grand prix, bien supérieur au prix d’un Stradivarius ou d’une Lamborghini.

Voilà ce qui explique la sévérité de Jésus à l’encontre de cette Jézabel et de ceux qui la suivent. Mais il faut noter aussi ce qu’il dit au verset 21 : « Je lui ai donné du temps pour se repentir ». De même au verset 22, Jésus dit que le châtiment réservé à ceux qui l’ont suivie n’est pas inéluctable, à condition que ces gens se « repentent ». Jésus nous semble sévère, mais en réalité, il est tellement patient et miséricordieux ! « Tu utilises mon précieux Stradivarius pour dépoussiérer tes tapis ; mais tu peux arrêter, tu peux faire demi-tour, et on sera encore amis ! »

Et je suis persuadé que nous avons besoin d’entendre cette exhortation de Jésus aujourd’hui : « Repens-toi ». C’est-à-dire change d’avis, change d’attitude, corrige ta façon de penser. Peut-être que jusqu’à aujourd’hui, tu as voulu vivre pour toi-même, et pas pour Jésus. Peut-être que tu te disais chrétien, mais qu’en réalité, tu étais bien plus fidèle au monde, ou à tes copains, ou à ton syndicat, ou à tes désirs, ou à Satan, qu’à Jésus ! Peut-être que tu suivais Jésus mais que tu t’es laissé séduire par un discours qui t’a chatouillé les oreilles, et maintenant tu prends un peu de recul et tu te rends compte que finalement ces choses que tu fais ne plaisent pas du tout à ton Sauveur et Seigneur. Ou peut-être que jusqu’à aujourd’hui, tu ne te disais même pas chrétien et tu n’étais pas tellement intéressé par la foi. Jésus est patient. Il t’attend. Mais aujourd’hui, il te dit encore : « Viens, confie-toi en moi, et je te pardonnerai ».

Un sérieux encouragement

Et en fait, dans cette lettre, Jésus se montre très encourageant vis-à-vis de ceux, justement, qui veulent se confier en lui, et se satisfaire de lui, plutôt que de se laisser entraîner par la pression sociale, culturelle et religieuse. Dès le début de cette lettre, Jésus se présente comme celui qui a « les yeux comme une flamme de feu » et des pieds « semblables à du bronze ». Vous vous rappelez qu’à Thyatire, il y a une guilde importante d’artisans-fondeurs de bronze ? Jésus se présente ici comme celui qui « s’y connaît » en fonte du bronze—un peu comme s’il se présentait aux Lyonnais comme « celui qui mange au ciel des quenelles de brochet à la sauce aurore, de la cervelle de Canut et des brioches aux pralines ».

C’est encourageant, parce que Jésus montre par là qu’il n’a pas besoin de la reconnaissance de la société ; il est déjà expert et suprême dans tous les domaines. Expert et suprême en fonte du bronze ; expert et suprême en gastronomie ; expert et suprême en médecine, en physique, en webdesign, en économie numérique, en musique, en football, etc. Comme le dit l’apôtre Paul :

« En Christ sont cachés tous les trésors de la sagesse et de la connaissance. » (Col 2.3)

Et donc ça veut dire que les chrétiens non plus n’ont pas absolument besoin de la reconnaissance de la société. Ils n’ont pas besoin de chercher leurs lettres de noblesse auprès de la culture. Ou auprès des copains, ou des collègues, ou du monde politico-médiatique.

Jésus se montre très encourageant ici. Il montre aussi à cette église située dans une ville pas très estimée, que lui, Jésus, a de l’estime pour son église. Il félicite longuement ceux qui lui sont fidèles (v. 19). Il leur écrit la plus longue des sept lettres, et il la place au milieu. Il va à contre-courant du monde en donnant de l’importance aux Thyatiriens ! Et surtout, il se démarque radicalement de la tyrannie de la société et de la culture, en leur disant : « [Moi,] je ne mets pas sur vous d’autre fardeau » (v. 24). « Restez tout simplement attachés à moi par la foi ; attendez mon retour dans la gloire ; vous n’avez pas besoin de faire vos preuves ou de gagner ma reconnaissance ; si vous m’aimez, vous avez déjà tout pleinement en moi ».

Et c’est exactement ce que dit l’apôtre Paul dans une lettre qu’il a écrite à des chrétiens qui se laissaient aussi séduire par une forme de « syndicalisme » élitiste et par la recherche d’une connaissance ésotérique :

« En Christ habite corporellement toute la plénitude de la divinité. Et vous avez tout pleinement en lui, qui est le chef de toute principauté et de tout pouvoir. » (Col 2.9-10)

En fait, Jésus décharge les chrétiens du fardeau que constituent les attentes de la société ou de la culture.

Et par un ultime pied-de-nez à cette tyrannie, Jésus ajoute à la fin de sa lettre que c’est justement ceux qui lui font confiance dans la simplicité de la foi qui seront élevés à la fin, jusqu’à prendre part au règne suprême et universel de Jésus (v. 26-28) ! Ceux qui se laissaient séduire par Jézabel dans leur quête de respectabilité, de pouvoir et de connaissance, et qui ne se repentent pas, vont finir détruits, comme elle. Mais ceux sur qui Jésus ne place pas d’autre fardeau que la foi, et qui lui demeurent fidèles, en fin de compte vont avoir autorité sur les nations et vont régner avec « l’étoile du matin », c’est-à-dire avec le Roi des rois, Jésus.

Alors jusqu’où sommes-nous prêts à aller aujourd’hui pour être acceptés par nos amis, par nos camarades de classe, ou par nos collègues de travail ? Jusqu’où sommes-nous prêts à aller pour gravir les échelons dans la société, pour gagner en crédibilité et en pouvoir, ou tout simplement pour être reconnus ? Un jour, le diable a montré à Jésus tous les royaumes du monde et leur gloire, et lui a dit : « Je te donnerai tout cela si tu te prosternes et m’adores » (Mt 4.8-9). Heureusement pour nous, Jésus n’a pas accepté. Il a opté pour les souffrances de la croix, parce qu’il nous aime. Et Dieu le Père l’a relevé d’entre les morts, et lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom (Ph 2.9).

Et donc dans cette lettre à l’église de Thyatire, Jésus nous enseigne à nous fier à lui plutôt qu’à Jézabel et à la pression du monde—qu’elle vienne par nos copains, par le milieu du travail, par la politique, ou par la culture et les médias. Jésus nous enseigne à nous satisfaire de lui. À fonder notre identité en lui. À faire de lui notre joie par-dessus tout autre chose. Et c’est ça qui va nous libérer de la tyrannie du monde, et qui va nous rappeler que nous n’avons pas besoin de gagner la reconnaissance de qui que ce soit, au prix de telle ou telle compromission morale ou religieuse, parce que nous sommes déjà aimés… de Dieu !

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