Une foi qui se voit

Par Alexandre Sarranle 23 avril 2017

Je vous pose une question : quand quelqu’un est chrétien, est-ce que vous pensez que ça devrait se voir ? Certains pensent qu’ils peuvent reconnaître les chrétiens dans la rue à la façon dont ils s’habillent : les filles avec des serre-têtes et des jupes plissées, les garçons avec la raie sur le côté et des mocassins à glands. À l’inverse, une fille avec des piercings et des cheveux roses, ou un garçon avec des tatouages et des cheveux longs, impossible !

J’ai même lu un article cette semaine écrit par un pasteur réformé, qui dit que les chrétiens ne devraient pas se teindre les cheveux ni porter des piercings, parce que ce seraient des signes objectifs de rébellion contre Dieu. Un chrétien, vous voyez, ça n’écoute pas de métal, ça vote à droite, ça met un poisson autocollant à l’arrière de sa voiture, ça prie avant tous les repas, et bien sûr, ça ne fume pas. Alors les chrétiens, on les reconnaît de loin !

Maintenant, ce que vous observez, c’est peut-être le contraire. Peut-être que 99% des gens de votre entourage qui se disent chrétiens ressemblent en tout point, ou presque, aux non-chrétiens que vous connaissez. Ils s’habillent pareil, parlent pareil, font leurs courses pareil, ont les mêmes centres d’intérêt et le même emploi du temps. Et qui sait, si vous êtes chrétien aujourd’hui, peut-être qu’il n’y a rien qui vous distingue en tant que chrétien, aux yeux de votre entourage.

Alors quand quelqu’un est chrétien, est-ce que vous pensez que ça devrait se voir ? La réponse du texte qu’on est sur le point de lire, c’est : oui ! Mais à quoi est-ce que ça devrait se voir ? Peut-être pas à ce qu’on imagine.

On reprend aujourd’hui notre étude du livre de l’Exode là où on l’avait arrêtée… le 4 novembre 2012, c’est-à-dire à la fin du chapitre 19, où il s’est passé quelque chose de très important. Dieu vient de délivrer les Israélites de l’esclavage en Égypte, et il a conduit tous ces gens jusqu’au Mont Sinaï, et là, par l’intermédiaire de Moïse, il a adressé à ce peuple une vocation extrêmement solennelle. Il a dit au peuple, en gros : « Je vous ai délivré de l’esclavage, désormais vous êtes mon peuple, et je vais faire de vous une grande nation, et à travers vous, je vais me faire connaître au monde entier, pour le plus grand bonheur de l’humanité ». Et le peuple, par la foi, a accepté d’assumer cette vocation (cf. Ex 19.4-8). Ensuite, Dieu s’est manifesté depuis la montagne, par des phénomènes spectaculaires : du tonnerre, des éclairs, de la fumée, et le son d’une trompette.

Et là, il va se passer quelque chose d’inédit dans tout l’Ancien Testament, et c’est ce qu’on va découvrir dans notre texte : Dieu va parler à haute voix, directement au peuple, depuis la montagne !

Vous allez reconnaître ce texte, puisqu’il s’agit des fameux « dix commandements ». Mais ce que ce passage veut nous montrer, surtout, c’est en quoi la vie (ou la foi) des croyants doit se voir, c’est-à-dire en quoi elle doit se distinguer, en quoi elle doit être différente. Mais vous allez voir que ce n’est pas juste une question de pratique ; c’est d’abord une question de motivation, et ensuite une question d’attitude.

1. Une motivation à part (v. 1-2)

Quand on est chrétien, ça doit se voir. Mais d’abord, pourquoi ? Est-ce que c’est parce qu’on a envie de se faire remarquer ? Ou de se faire admirer ? Ou au contraire, de se faire persécuter ? Est-ce que c’est parce qu’on a envie de gagner des points avec Dieu, de monter dans son estime ? Est-ce que c’est parce qu’on a envie de témoigner aux gens de ce que c’est qu’une vie sainte ? Ça peut paraître très pieux comme motivation. Non, la motivation principale, elle est soulignée au tout début de ce passage, dans ce qu’on appelle le « préambule » des dix commandements (v. 1-2), où Dieu rappelle aux Israélites ce qu’il a fait en leur faveur. Il les a délivrés de l’esclavage, pour qu’ils le connaissent, lui le vrai Dieu.

Et donc la vie des croyants est fondée sur cette grâce de Dieu, qui est un cadeau immérité et « imméritable ». Autrement dit, quand on est chrétien, ça doit se voir, et pourquoi ? Parce que quand on est chrétien, on est au bénéfice d’un cadeau incroyable qui ne peut pas nous laisser indifférents. Un cadeau qui ne peut pas ne pas produire un effet dans notre vie.

Vous savez sans doute, ou vous l’avez appris ces dernières semaines, que dans notre pays, les parlementaires doivent déclarer tout cadeau qu’ils reçoivent d’une valeur supérieure à 150 EUR. Et pourquoi ? Parce que dès qu’un parlementaire reçoit un cadeau d’une certaine valeur, il y a forcément suspicion de « trafic d’influence ». C’est-à-dire qu’on suppose qu’un cadeau d’une valeur importante ne peut pas laisser le bénéficiaire du cadeau totalement indifférent aux intérêts de la personne qui a fait le cadeau. Il est tout simplement dans notre nature d’être influencés par les cadeaux, surtout quand ils valent cher.

Dans le contexte des parlementaires, c’est plutôt quelque chose de négatif, qu’on peut assimiler à de la corruption. Mais ça souligne en tout cas un mécanisme qui est logique et naturel chez nous. Imaginez que vous receviez en cadeau, un jour, le titre de propriété d’un magnifique château en Écosse, avec dans le garage une douzaine de Ferrari et de Maserati, et tout ça accompagné d’un chèque de 10 milliards d’euros. Je pense que ça produirait un effet visible sur votre vie, non ?

Eh bien en tant que croyants, on est au bénéfice d’un cadeau plus précieux encore ! Non seulement Dieu a délivré son peuple de l’esclavage en Égypte, il y a bien longtemps, mais ensuite, il a fait naître au milieu de ce peuple son Messie, le Seigneur Jésus, son Fils bien-aimé, qui, à l’image de Moïse, a opéré une délivrance plus puissante encore en faveur des croyants. Il a donné sa vie en rançon pour nos péchés (pour ce qui nous séparait de Dieu), et il est ressuscité le troisième jour. Maintenant, Dieu nous présente un cadeau incroyable en Jésus, et il n’y a pas de cadeau plus précieux : par la foi en Jésus, nous pouvons être gratuitement délivrés de nos péchés, réconciliés avec Dieu, et destinés à vivre éternellement avec lui. Entre la vie éternelle avec Dieu, et le château en Écosse, moi je choisis la vie éternelle avec Dieu !

Mais à combien plus forte raison un cadeau d’une telle valeur devrait-il produire un effet visible sur notre vie ! Et donc pourquoi est-ce que ça doit se voir, quand on est chrétien ? Ce n’est pas parce qu’on a envie de se faire remarquer, ou parce qu’on a envie de gagner des bons points avec Dieu ; mais c’est parce que Dieu a fait quelque chose d’incroyable pour nous. Et c’est tellement incroyable que ça ne peut pas ne pas produire d’effet visible dans notre vie !

Et donc si je suis chrétien aujourd’hui, et s’il n’y a rien vraiment qui me distingue en tant que chrétien, ce n’est pas d’abord parce que je manque de discipline dans ma vie ; c’est d’abord parce que j’ai perdu de vue la valeur extraordinaire du cadeau que Dieu m’a offert en Jésus. Ou peut-être que je n’en ai jamais pris conscience. Peut-être que c’est parce que je ne suis pas chrétien, après tout ! Eh bien aujourd’hui, c’est l’occasion de recevoir ce cadeau de la grâce de Dieu en Jésus, ou de reprendre conscience de la valeur inestimable de ce cadeau, et de reconnaître que cette grâce, logiquement, va conditionner tout le reste de ma vie. OK. Mais pratiquement, qu’est-ce que ça va entraîner ?

2. Une pratique à part (v. 3-17)

Qu’est-ce qui doit être différent dans la vie d’un chrétien ? Qu’est-ce qui doit le distinguer ? Est-ce que c’est une question d’habillement ? De couleur des cheveux ? De goûts musicaux ? Ben… pas tout-à-fait. Le texte nous présente ici dix « paroles » (cf. v. 1) qui décrivent (de façon résumée) la vie des croyants du point de vue de la pratique. On sépare traditionnellement ces dix instructions en deux groupes, qu’on appelle souvent « les deux tables de la loi », d’un côté les quatre premières paroles qui concernent notre relation à Dieu, de l’autre côté les six autres paroles qui concernent notre relation au prochain.

Comment faire pour vous parler des dix commandements en quelques minutes seulement ? Disons que dans la première table de la loi, il est avant tout question de la primauté de Dieu dans la vie des croyants. Vu ce que Dieu a payé pour nous sauver d’une perdition certaine, il est logique que notre vie maintenant soit centrée sur Dieu, et qu’elle ait pour but de le glorifier. Par conséquent, il est impensable que nous rendions un culte religieux à d’autres entités qu’au seul vrai Dieu. Nous ne devrions pas non plus nous rendre dépendants d’autres choses dans notre vie qui pourraient sembler faire concurrence à Dieu : comme l’argent, la réputation, le plaisir, le sport, qui peuvent être des idoles. Nous devrions honorer publiquement le nom de Dieu que nous portons en tant que croyants, déjà par la façon dont nous parlons de lui. Nous devrions manifester la centralité de Dieu dans notre vie en faisant une priorité du culte hebdomadaire. Tout cela, c’est bien la moindre des choses, n’est-ce pas, étant donné ce que Dieu a fait pour nous sauver, par pure grâce, mais à grand prix !

Et puis dans la seconde table de la loi, il est surtout question du respect et de l’amour du prochain dans la vie des croyants. L’idée, c’est que la grâce que nous avons reçue se traduit dans nos relations les uns avec les autres, et cela, de façon bénéfique à l’humanité. Ça commence par le respect de ses parents, qui est le fondement du respect de toute autorité instituée par Dieu, et même du respect tout court. Ne pas en vouloir à la vie des gens qu’on n’apprécie pas, puisqu’ils ont été créés à l’image de Dieu, comme nous. Honorer le mariage, qui est une institution « créationnelle », fondamentale, qui structure et sécurise la famille et la société. Respecter la propriété privée et le salaire du travail. Toujours dire la vérité, et respecter la réputation de notre prochain, dans nos interactions les uns avec les autres. Et ne pas se laisser habiter par la jalousie, par l’envie, par l’ambition, par la rivalité, mais au contraire cultiver notre contentement en Dieu.

Bref. Aimer Dieu de tout son cœur, de toute son âme, et de toute sa pensée. Et aimer son prochain comme soi-même (cf. Mt 22.37-40). « De ces deux commandements dépendent toute la loi et les prophètes », dit Jésus. Mais surtout, ce que ce passage veut nous faire comprendre, c’est que Dieu n’a pas sauvé son peuple… pour rien. Il a sauvé son peuple à grand prix, et il lui a adressé une vocation extrêmement importante, fondée sur cette grâce, une vocation qui consiste à servir Dieu avec joie et à le faire connaître au reste du monde. Et voici déjà à quoi c’est censé ressembler : la centralité de Dieu dans la vie des croyants ; et le respect et l’amour du prochain. Et ça, il faut le comprendre, c’est extrêmement bénéfique pour le monde.

Imaginez que votre voiture tombe en panne ; toute votre famille est pénalisée. Vous devez faire vos courses à pied avec les enfants, aller à l’école à pied, partir en vacances à pied, et disons que ça dure depuis des mois parce que vous n’avez pas les moyens de payer la réparation. Mais un jour, quelqu’un qui a compassion de vous et de votre famille vous répare votre voiture gratuitement, en vous disant : « Je vous aime et je veux vous rendre cette mobilité tellement utile pour le bon fonctionnement de votre famille ». C’est un cadeau, mais un cadeau qui a une portée pratique. Ce serait ridicule de recevoir ce cadeau, mais ensuite, de laisser la voiture au garage. Votre bienfaiteur a réparé votre voiture dans un but pratique et bienfaisant pour votre famille.

De la même façon, Dieu nous a sauvés dans un but pratique et bienfaisant pour le monde. Et si en tant que chrétien, il n’y a rien de pratique qui me distingue, dans ma vie, je peux me poser la question de savoir si je n’ai pas laissé la voiture au garage alors qu’elle est réparée.

Est-ce que la centralité de Dieu dans ma vie est visible, est-ce qu’elle se traduit par des choix manifestes au niveau de mon emploi du temps, au niveau de la gestion de mon argent, au niveau de mon témoignage ? Est-ce que le respect et l’amour du prochain sont aussi des priorités dans ma vie, au point d’honorer mes parents même quand je suis avec les copains, au point de montrer du respect envers ce gars que j’apprécie pas trop, au point d’honorer le mariage même dans mes pensées, au point de travailler dur pour gagner ma vie, et de me montrer généreux avec les biens que Dieu me confie, etc. ?

Dieu ne nous a pas sauvés pour rien. Il ne nous a pas sauvés juste dans l’attente du paradis. Il nous a sauvés déjà maintenant pour sa gloire présente, pour notre bien présent, et pour le bien présent du monde.

3. Une attitude à part (v. 18-26)

Très bien. Mais ce n’est pas tout. Parce que si on s’arrêtait là, on pourrait penser que pour Dieu, on a les moyens d’accomplir tout ça. Et si on pense que pour Dieu, on a les moyens d’accomplir tout ça, alors on va chercher à accomplir tout ça par nos propres moyens, et ça va produire plusieurs choses : quand on va réussir, on va se sentir fort et méritant. Et quand on va échouer, on va se décourager et déprimer. Et quand on va en parler aux autres, on va leur dire qu’il faut faire plus d’efforts, et qu’il y a ceci ou cela qu’il faut corriger dans leur vie, et on va petit à petit les charger d’un fardeau de plus en plus lourd.

« Si tu es chrétien, tu dois aller à l’église tous les dimanches, tu dois prier tous les jours, tu dois t’habiller de telle manière, tu dois écouter telle ou telle musique, tu dois élever tes enfants comme ceci ou comme cela, tu dois, tu ne dois pas, tu dois, tu ne dois pas, jusque dans les moindres détails… »

C’est ce qu’on appelle du moralisme. Et le moralisme, ça entraîne une forme d’élitisme spirituel ; c’est comme si on avait tous comme vocation de gravir l’Everest. Il y a des gens que ça pourrait exciter. D’autres, ça pourrait les intimider. Et tout le monde peut produire beaucoup d’efforts dans son entraînement. Mais à la fin, il y en a qui vont y arriver, semble-t-il, et beaucoup qui vont échouer.

Résultat ? Il y a les bons et les moins bons. Les bons peuvent être fiers, et finalement peut-être un peu condescendants. Les moins bons peuvent redoubler d’efforts, ou désespérer devant leur faiblesse, et finalement peut-être avoir du ressentiment envers les bons.

Mais ce qui est intéressant dans ce texte, c’est ce qui vient juste après les dix commandements. Les Israélites ont peur. Ils demandent à Moïse de s’interposer entre Dieu et eux. Et juste après, Dieu donne pour instruction au peuple de construire un autel, c’est-à-dire un endroit pour offrir des sacrifices. Et c’est censé être un autel différent des autels des autres peuples ; et le culte lui-même qui va se faire à cet endroit sera différent (v. 24-26).

Ce que le texte est en train de souligner, c’est qu’il y a quelque chose d’autre qui va démarquer le peuple de Dieu : ce n’est pas juste sa motivation et sa pratique, mais c’est aussi son attitude. Le texte rappelle ici au peuple qu’à l’écoute de la voix de Dieu, ils ont eu peur. Ils n’ont pas fait les marioles ou les fanfarons. Ils ne se sont pas vus plus beaux ou plus forts qu’ils ne l’étaient. Ils ont très vite compris leur faiblesse. Heureusement, d’une part, que Moïse était là pour les représenter auprès de Dieu. Et heureusement, d’autre part, que Dieu a prévu un autel pour y faire des sacrifices pour expier, à l’avenir, les échecs du peuple et pour renouveler la relation entre le peuple et Dieu.

Et ce que le texte nous montre ici, c’est que dès le départ, il est prévu que les croyants n’arrivent pas à faire tout ce que Dieu leur demande. Mais ils ne doivent pas pour autant vivre dans la peur de Dieu, mais plutôt dans la crainte de Dieu, c’est-à-dire dans le respect de Dieu et dans la foi en lui. Pourquoi ? Parce que malgré les échecs du peuple, il y a un médiateur, et il y a un sacrifice pour leurs péchés.

L’attitude que cette réalité entraîne, c’est ni l’orgueil, ni le désespoir ; c’est la contrition. C’est-à-dire cette attitude humble et dépendante de Dieu. J’ai tellement envie que Dieu soit manifestement au centre de ma vie, et j’ai tellement envie de respecter et d’aimer mon prochain, car je sais que ça glorifie Dieu et que c’est bienfaisant pour le monde, et je suis motivé en raison de sa grâce ; mais je sais aussi que je suis faible, et que je n’ai pas les ressources en moi pour le faire. Heureusement qu’il y a un médiateur qui s’est interposé entre Dieu et moi, et qui me représente auprès de Dieu ; c’est Jésus-Christ. Et heureusement qu’il y a un autel, c’est l’autel de la croix, où Jésus a offert un sacrifice suffisant pour couvrir tous mes péchés ; le sacrifice de son propre corps.

Et heureusement qu’aujourd’hui, ce médiateur parfait, meilleur que Moïse, fait valoir perpétuellement en ma faveur les mérites de son sacrifice, de façon à ce que mes échecs soient constamment pardonnés, et que ma relation avec Dieu soit constamment renouvelée. Et heureusement que Jésus-Christ est présent dans ma vie par son Esprit pour me relever de mes échecs et me faire marcher chaque jour en nouveauté de vie et m’aider à vivre selon Dieu.

Et donc les chrétiens veulent vivre selon les instructions de Dieu. Mais ils le font avec une attitude à part. Une attitude différente de toutes les autres religions. C’est une attitude humble et contrite. Une attitude qui reconnaît nos faiblesses et qui s’appuie de tout son poids sur la miséricorde de Dieu. C’est une attitude qui ne dit pas, avant tout : « Je dois faire ceci, et je vais redoubler d’efforts pour le faire, et par l’exemple de ma maturité spirituelle je vais montrer aux autres comment vivre », mais plutôt : « Seigneur, aie pitié de moi, un pécheur, pardonne-moi mes échecs, relève-moi et apprends-moi à t’obéir ».

Qu’est-ce qu’on peut retenir de tout ça, pour terminer ? Quand on est chrétien, ça doit se voir. Oui, oui, ça doit se voir.

Ce texte s’adresse à l’origine aux Israélites avec lesquels Dieu vient de faire alliance dans le désert. Et Dieu veut prémunir les Israélites contre le danger de s’assimiler aux autres peuples et aux autres religions et de mettre en oubli la particularité de leur vocation en tant que peuple de l’Éternel. Et aujourd’hui, bien souvent, soit les chrétiens sont méconnaissables en tant que chrétiens, soit ils sont reconnaissables entre mille, mais pas pour les bonnes raisons !

Aujourd’hui, nous avons pu nous rappeler quelques réalités importantes. D’abord, la foi chrétienne consiste à entrer au bénéfice d’un cadeau incroyable qui ne peut pas ne pas produire un effet dans notre vie ; c’est le cadeau du pardon de nos péchés et de la vie éternelle qui nous sont présentés en Jésus-Christ. J’espère de tout cœur que vous avez tous reçu, par la foi, ce cadeau, et que vous avez conscience de sa valeur inestimable.

Ensuite, nous n’avons pas été sauvés pour rien, mais pour incarner ce salut de manière pratique et visible, par une vie centrée sur Dieu et caractérisée par le respect et l’amour du prochain. C’est cette vie, fondamentalement, qui est décrite par les « dix paroles » de ce texte. Enfin, étant puissamment motivés par la grâce de Dieu, nous cherchons à mettre en pratique les instructions de Dieu avec une attitude humble et contrite, c’est-à-dire dans la crainte de Dieu. Non pas dans la peur de Dieu, mais dans la confiance respectueuse en Dieu, car nous reconnaissons que nous sommes faibles, mais que lui est miséricordieux.

Copyright ©2024 Église Lyon Gerland.