La question des priorités

Par Denis Blumle 3 mars 2019

Nous passons notre vie à faire des choix.

Certains choix sont plus faciles que d’autres : il est plus facile de choisir son pain à la boulangerie, que de choisir un conjoint pour la vie ! Aujourd’hui vous avez fait le choix de venir à l’église, plutôt que d’aller au cinéma ou de profiter du temps plutôt clément en ce début de mois de mars.

Nous sommes en permanence confrontés à des décisions, et certains arbitrages sont difficiles.

Alors quelles doivent être les priorités qui guident nos choix ?

Pour répondre à cette question nous allons lire un passage très court à la fin du chapitre 10 de l’Évangile de Luc. Ces quelques versets pourraient nous sembler être simplement une anecdote insignifiante dans le ministère de Jésus. Mais vous allez voir que ce petit épisode est riche d’enseignements et d’implications pratiques pour notre vie.

La raison en est simple, Jésus nous invite dans ce passage à revoir nos priorités en nous rappelant que dans notre échelle de priorités, il n’y a qu’une seule chose nécessaire. Et nous allons découvrir ce que c’est en lisant ensemble l’évangile de Luc, chapitre 10, versets 38-42

Nous allons dans un premier temps voir que le service est utile.

Dans un deuxième temps que c’est l’activisme de Marthe que Jésus lui a reproché.

Et dans une troisième partie nous nous attarderons sur la bonne part de Marie, la seule chose nécessaire à laquelle Jésus fait référence.

1/ Le service utile

Commençons par regarder l’attitude de Marthe.

En louant Marie au v. 42, est-ce que Jésus sous-entend que Marthe a choisi la mauvaise part en s’afférant en cuisine ? Est-ce que Marthe aurait dû attendre que les choses se fassent toutes seules ?

Bien sûr que non !  Alors commençons par regarder ce que texte ne dit pas.

1 - Ce texte ne dit pas que l’hospitalité n’est pas importante.

Marthe a fait preuve de générosité en invitant et en recevant Jésus et ses disciples, alors qu’ils passaient par son village, certainement le village de Béthanie, (Jean 11.1, Matthieu 26.6-13, Marc 14.3-9), où elle résidait avec sa sœur Marie et leur frère Lazare.

En recevant Jésus et ses disciples (13 personnes), Marthe a très bien fait. Par son hospitalité, Marthe a su honorer Jésus. À cette époque, on avait une haute estime de l’hospitalité et de l’accueil, y compris de l’étranger de passage.

Les invitations à exercer l’hospitalité sont nombreuses dans le nouveau testament : « Tachez d’exercer l’hospitalité » (Rm 12.13), « Exercez l’hospitalité les uns envers les autres » (1 Pi 4.9) « N’oubliez pas l’hospitalité » (Hé 13.2). Être hospitalier fait même partie des critères de choix pour un ancien dans l’église (1 Tm 3.2, Ti 1.8).

L’hospitalité est importante aux yeux de Dieu et ce texte ne dit pas le contraire.

2 - Ce texte ne dit pas non plus que le service est inutile.

Le service est utile. Il paraît que les mères de famille, qui sont bien souvent plus appliquées aux soins domestiques que les hommes, n’aiment pas ce passage. Parce que lorsqu’elles entendent Jésus faire des reproches à Marthe, elles se disent, il est bien gentil Jésus mais le repas n’allait pas se faire tout seul. De quoi aurait eu l’air Marthe, si à 23h il n’y avait toujours pas de repas prêt, et qu’elle pouvait seulement offrir un verre d’eau à ses invités affamés.

Marthe était une maîtresse de maison soucieuse et consciencieuse, et il faut lui reconnaître ce mérite. Ne la critiquons pas trop vite, parce que le service est important, et il est utile.

Que seraient nos églises s’il n’y avait pas en leur sein des membres ayant un véritable esprit de service, qui ne viennent pas seulement se servir, mais qui viennent servir (servir Dieu et leurs frères et sœurs dans la foi) ?

(J’en profite pour rappeler que nous avons toujours besoin de volontaires pour s’occuper de l’accueil avant le culte.)

Jésus ne reproche pas à Marthe son esprit de service. Il a lui-même montré que nous devions être serviteurs les uns des autres. Quand Jésus a lavé les pieds de ses disciples, alors que c’était la tâche qu’on réservait au dernier des esclaves, il leur a donné là un exemple d’humilité et d’esprit de service (Jean 13).  Le service est valorisé dans la Bible, il est important aux yeux de Dieu, et ce texte de Luc 10 ne dit pas le contraire.

3 - Ce texte ne dit pas non plus que la paresse est une bonne chose.

Ce n’est pas un éloge de la paresse. Si vous espériez vous réfugier derrière ce texte pour ne plus rendre service à la maison, pour pouvoir répondre à votre épouse que vous ne pouvez pas l’aider à faire la vaisselle parce que vous n’avez pas encore écouté la dernière prédication de Tim Keller, eh bien c’est une grave erreur d’interprétation. Les enfants, quand vos parents vous diront d’aller ranger votre chambre, ne leur répondez pas : Je préfère choisir la seule chose nécessaire dont parle Jésus en Luc 10.42. Vous ne pourrez pas excuser votre paresse avec ce texte car la Bible condamne la paresse. Ecoutez bien le Proverbe 10.26 : « Ce que le vinaigre est aux dents et la fumée aux yeux, tel est le paresseux pour celui qui l’envoie » (voir aussi Pr 26.13-16, Mt 25.26, Jg 18.9).

Et Marie n’a pas été paresseuse. Il y a quelques éléments dans le texte qui montrent que Marie avait probablement commencé par aider sa sœur avant de s’installer aux pieds de Jésus. On peut le voir notamment parce que Marthe reproche à Marie de l’avoir laissée seule pour servir, de l’avoir abandonnée, comme si elle avait commencé par aider sa sœur avant de s’asseoir aux pieds de Jésus. Il y a également un élément grammatical souligné par le théologien Frédéric Godet qui montrerait au v. 39 que Marie a aidé à recevoir Jésus. Il y a un « aussi » (elle vint aussi s’asseoir pour écouter) qui montrerait qu’elle s’est assise à ses pieds dans un second temps.

Marie avait commencé par servir ; mais elle a compris qu’il y avait des bornes à ce service matériel, et qu’elle ferait mieux d’écouter Jésus, plutôt que de s’activer dans tous les sens avec sa sœur.

Ce texte n’est donc pas un éloge de la paresse, mais il est éloge des bonnes priorités.

Et vous vous dites peut-être maintenant, si Marthe a si bien fait de faire preuve d’hospitalité et d’esprit de service, pourquoi Jésus lui fait-il des reproches ?

Regardons cela à présent et passons à la deuxième partie.

2/ L’activisme néfaste

L’activisme néfaste de Marthe se manifeste par son agitation et son inquiétude, qui la font passer à côté de l’essentiel.

1- Nous voyons qu’elle s’agite. (C’est l’un des deux reproches de Jésus.)

En lui reprochant de « s’agiter pour beaucoup de choses » (v. 41), Jésus souligne qu’elle en fait trop. Au v. 40, l’expression littérale c’est qu’elle était tirée de côté et d’autre par les soins nombreux du service. On peut imaginer qu’elle courait de partout, qu’elle sortait en trombe de la cuisine pour apporter de l’eau, qu’elle courait au placard chercher de la farine. Elle est dans l’action, et elle surgit (le texte dit survint, v. 40) pour prendre à partie sa sœur devant tout le monde. Elle ne s’adresse même pas à sa sœur, elle s’adresse à Jésus, et fait un reproche à Jésus lui-même : « Seigneur, cela ne te fait-il rien que ma sœur me laisse seule pour servir ? » (v. 40). Elle aurait pu simplement demander discrètement de l’aide à Marie, mais elle choisit plutôt le reproche public. On peut déjà dire que ce n’est pas la meilleure manière pour demander de l’aide à quelqu’un que de passer par une tierce personne. Au passage, Marthe donne même un ordre à Jésus : « Dis-lui donc de m’aider » (v. 40). Elle humilie sa sœur en montrant publiquement qu’elle, Marthe, elle n’est pas oisive et paresseuse. Qu’elle, elle ne manque pas à ses responsabilités. Elle démontre ainsi que pour elle recevoir le Seigneur Jésus n’était pas seulement une question de lui faire honneur, mais aussi de recevoir peut-être un peu d’honneur pour elle-même, à travers une réception élaborée.

Son agitation était certainement empreinte de perfectionnisme et d’une certaine forme d’orgueil. Et Jésus lui reproche avec bienveillance le problème de son cœur.

Notre service à nous aussi peut être parfois teinté d’orgueil, d’autosatisfaction et d’auto-justification. Soyons donc vigilants par rapport à nos motivations intérieures lorsque nous servons.

Est-ce que nous servons pour servir ou pour nous mettre en avant ? C’est une question qu’il faut toujours se poser.

2- Le deuxième reproche de Jésus, c’est que son agitation perfectionniste conduit Marthe à l’inquiétude.

Son agitation extérieure la conduit à une préoccupation intérieure qui est néfaste elle aussi : c’est l’inquiétude. C’est parce qu’elle est stressée qu’elle fait des reproches à sa sœur. Et je suis sûr que plusieurs d’entre nous sommes concernés par l’anxiété.

Vous savez certainement que les invitations de l’Écriture à ne pas s’inquiéter sont nombreuses. Philippiens 4.6 : « Ne vous inquiétez de rien ; mais en toutes choses faites connaître vos besoins à Dieu par des prières et des supplications ».

Matthieu 6.34 : « Ne vous inquiétez donc pas du lendemain ; car le lendemain aura soin de lui-même. À chaque jour suffit sa peine. »

Luc 12.22 : « Ne vous inquiétez pas pour votre vie de ce que vous mangerez, ni pour votre corps de quoi vous serez vêtus. »

Je reconnais que c’est facile à dire, mais plus difficile à vivre. Demandons à Dieu de nous aider si nous luttons avec de l’anxiété. S’il exige de nous de ne pas nous inquiéter, soyons certains qu’il nous donnera aussi son assistance et sa grâce suffisante pour y parvenir. « Et la paix de Dieu, qui surpasse toute intelligence, gardera nos cœurs et nos pensées en Jésus-Christ » (Philippiens 4.7).

3- Jésus lui montre enfin que par son activisme, elle est en train de passer à côté de l’essentiel.

Il lui répond avec beaucoup de tendresse, en répétant deux fois son prénom (Marthe, Marthe), il l’interpelle avec douceur, pour qu’elle se calme et s’apaise. Avec beaucoup de grâce il cherche à lui faire prendre conscience de son problème.

Elle est en train de recevoir le Roi des rois, le Seigneur des seigneurs, le Prince de la vie, le Fils de Dieu, et elle préfère être dans la cuisine ! Il ne dit pas que son service est inutile, mais qu’il ne doit pas prendre toute la place. Jésus interroge là le problème des priorités et il nous invite à revoir nos priorités.

Le service ne doit jamais passer avant le Maître.

Ce que fait Marthe c’est un peu comme si vous receviez un cadeau incroyable, le dernier Iphone, le dernier mascara Chanel, un livre jamais publié de Jean Calvin, bref, un cadeau incroyable. Mais vous reprochez à votre généreux bienfaiteur que le papier cadeau n’est pas joli et que le nœud du ruban est mal fait. On s’en fiche du papier cadeau, ce qui compte c’est le cadeau en lui-même. Et en se fixant sur des détails, on risque de passer à côté de l’essentiel, et de ne pas profiter des bienfaits du cadeau. Marthe se préoccupait de tous les aspects extérieurs de cette réception et elle en oubliait l’hôte. Elle en oubliait Jésus et son enseignement.

Au lendemain de ce repas, Marthe aurait certainement raconté à ses copines qu’elle avait reçu le grand rabbi Yechoua (c’est son nom hébreu), qu’elle avait au pied levé préparé un repas somptueux, pour ses 13 invités (Jésus et les 12 disciples), composé en entrée de bisque de homard, suivie d’une fricassée de volaille de Bresse à la crème et aux morilles, et qu’elle avait terminé ce banquet en servant à ses invités un mille-feuille à la framboise. Et quand ses amies admiratives lui auraient demandé : « Et alors qu’est-ce qu’il vous a dit le maître ? » Elle n’aurait pu que répondre : « Je ne sais pas, j’étais à la cuisine, je n’ai pas écouté ! ». « Marthe ! tu as reçu chez toi le grand rabbi Yechoua, et tu n’as même pas écouté ce qu’il avait à dire. Non mais allô quoi ! Tu reçois Jésus et tu ne l’écoutes même pas ?  Non mais allô quoi ! »  C’est absurde !

Et Jésus lui dit d’une certaine manière : « Je n’ai pas besoin d’une fricassée de volaille, fais juste des pâtes rapidos et viens m’écouter. Je ne serai pas toujours avec vous. Tu passes à côté de l’essentiel ».

Une seule chose est nécessaire ! Et tu passes à côté.

Nous arrive-t-il à nous aussi de vivre dans une forme d’activisme, avec un agenda bien réglé, mais où Dieu n’a pas de place, et où il est régulièrement oublié ?

Jésus fait l’éloge de l’attitude de Marie qui a su mettre les priorités au bon endroit et choisir la bonne part. Regardons maintenant notre troisième partie.

3/ La bonne part

1 – Quelle est cette bonne part dont parle Jésus ?

Au v. 39 nous voyons que Marie était « assise aux pieds du Seigneur et qu’elle écoutait sa parole ».

C’est tout simple, une attitude humble aux pieds du maître et qui écoute son enseignement, voilà la bonne part qu’avait choisie Marie. Elle a choisi l’adoration, la méditation des paroles de Jésus, elle a choisi l’écoute avec un esprit et un cœur ouverts.

La bonne part est accessible à tous, c’est juste une question de priorité.

2- Pourquoi Jésus dit-il que c’est la seule chose nécessaire ?

Manger et boire aussi c’est nécessaire. Dormir c’est nécessaire. Évidemment.

Mais la réflexion de Jésus va au-delà des considérations matérielles. Il voit plus loin. Ce que Marie écoutait avec attention c’étaient les paroles de la vie éternelle. C’est ce que Simon Pierre a répondu à Jésus en Jean 6.68 : « À qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle ».

Jésus est le chemin la vérité et la vie. La mission de Jésus en venant sur terre était de mourir sur une croix pour le pardon de nos péchés, pour que nous puissions être réconcilié avec le Père. Il devait supporter la colère de Dieu à la croix, pour que nous n’ayons pas à la subir nous-même. À la croix il devait mourir pour expier nos péchés, c’est-à-dire payer le prix de la condamnation de nos fautes.

Ultimement à la fin des temps, une seule chose comptera : Est-ce que nous avons accepté ou pas cette grâce qui nous est offerte ? Et je m’adresse plus spécifiquement à ceux d’entre nous qui n’auraient pas encore saisi la main tendue de Dieu. Si Jésus n’est pas votre Seigneur, il sera votre juge. Si Jésus n’est pas votre Sauveur personnel, il sera votre juge. Si Jésus n’est pas votre avocat, il sera votre juge.

À la fin des temps, une seule chose comptera : le camp que vous aurez choisi sur cette terre.

Jésus dit une seule chose est nécessaire, parce que oui, pour le salut de notre âme une seule chose est nécessaire. Soit nous sommes avec Dieu, soit nous sommes contre Dieu. Soit nous sommes aujourd’hui aux pieds de Jésus comme Marie, soit nous serons loin de lui pour l’éternité, loin de sa présence, en enfer. La seule chose nécessaire, c’est Christ lui-même, qui nous offre la vie éternelle. Et cette vérité est contenue dans sa Parole (la Bible). La seule chose nécessaire, c’est donc d’écouter et recevoir cette Parole, comme Marie le faisait.

 3- Et nous aujourd’hui : est-ce que nous écoutons Jésus ?

Quand je parle d’écoute de la parole de Dieu, je ne parle pas seulement de l’enseignement collectif, celui qui est reçu au cours des réunions de l’église. Cet enseignement ne suffit pas. Il ne peut pas remplacer le contact direct avec Jésus. Rien ne peut remplacer la communion intime et quotidienne avec Christ, aux pieds du Christ. Vous me voyez venir avec mes gros sabots concernant le culte personnel. Mais c’est l’application logique et naturelle de cet enseignement à notre vie.

Comment pouvons-nous grandir dans la connaissance de Dieu, dans l’amour de Dieu et dans la haine du péché, si nous ne nourrissons pas fréquemment notre foi, par sa Parole ?

Voici 4 raisons qui doivent nous motiver à nous arrêter pour l’écouter :

- C’est vital pour notre foi. Si on ne met pas des bûches dans le feu il s’éteint.

- C’est nécessaire pour le connaître, parce que le connaître c’est la vie éternelle.

Jean 17.3 : « La vie éternelle, c'est qu'ils te connaissent, toi, le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus Christ. » Pour apprendre à connaître quelqu’un, il faut lui consacrer des temps de qualité. C’est vrai dans un couple et dans n’importe quelle relation. C’est vrai aussi pour notre relation avec Dieu.

- Ce serait une folie de négliger son invitation. On ne louperait pas un rendez-vous prévu avec le président de la République, et on louperait notre rendez-vous quotidien avec Dieu ?

- Ce serait une folie de négliger ce moyen de grâce que Dieu nous donne, sa Parole. Étienne Grosrenaud qui faisait un atelier sur le culte personnel au séminaire Évangile 21 (et dont j’ai repris quelques éléments dans cette prédication) faisait remarquer que finalement quand on néglige notre relation avec Dieu, on prétend consciemment ou pas, qu’on peut s’en sortir tout seul dans notre vie, sans l’aide du Seigneur.

Si vous voulez être stimulé par un plan de lecture de la Bible, je vous conseille le plan de lecture de la Bible en 1 an que vous pouvez trouver à cette adresse : https://www.bibleclassmaterial.com/Catalog/Mark%20Roberts/BibleReadingSchedule.htm

Je n’avais jamais réussi à lire la Bible en un an avant de découvrir ce plan de lecture. Il est triplement intéressant. Déjà parce qu’il est prévu en 5 jours et pas en 7 jours (ça donne un droit à l’erreur : même la grâce est présente dans le plan de lecture !), ensuite parce que c’est un plan parfaitement chronologique, qui permet de mieux comprendre l’enchaînement historiques des différents textes et notamment des petits prophètes, et troisième intérêt, c’est que nous sommes plusieurs à le suivre dans l’église, dont notre cher pasteur. Cela veut dire que si vous avez des questions sur ce que vous avez lu pendant la semaine, vous pouvez aller trouver votre pasteur qui aura lui aussi médité sur ce texte pendant la semaine. C’est plutôt intéressant.

Et si la bible en entier en un an c’est trop pour vous, ne lisez que les passages du Nouveau Testament.

Je viens de vous conseiller un outil de lecture et il en existe bien d’autres. Mais attention : on peut lire des km de notre Bible sans pour autant nous tenir véritablement aux pieds de Jésus dans une attitude d’humilité. On peut lire des km sans les méditer. On peut lire des km sans adorer notre Dieu. Veillons à ne pas juste lire pour lire. Il y a une différence entre écouter la Parole et se tenir aux pieds de Jésus.

Et qu’est-ce que cela peut bien vouloir dire, se tenir aux pieds de Jésus ?

Nous n’avons pas la possibilité comme Marie, de nous tenir physiquement devant Jésus incarné, n’est-ce pas ? Mais nous avons la possibilité de nous tenir seul, dans un lieu calme, et de focaliser nos pensées et notre attention sur notre Sauveur. De passer un temps de qualité avec lui, et rien qu’avec lui. Nous pouvons nous rappeler qu’il est Vivant, qu’il est présent en nous par son Esprit, qu’il nous aime. Nous pouvons passer du temps simplement à le contempler, ou à le remercier pour qui il est.

Quelle est la dernière fois que vous avez dit à Jésus que vous l’aimiez ? Que vous lui étiez reconnaissant pour son amour et son sacrifice pour vous ? Quelle est la dernière fois que vous avez adoré Dieu en méditant et vous émerveillant de ses attributs ?

Nos amis catholiques romains pratiquent ce qu’ils appellent l’adoration. Ils peuvent passer parfois des heures, dans le recueillement et dans l’adoration. Nous avons à apprendre.

Le Seigneur aime plus que tout que nous passions du temps en sa présence et que nos cœurs s’agenouillent devant lui. Se mettre physiquement à genoux peut nous aider à nous humilier devant Lui.

Se tenir aux pieds de Jésus c’est une attitude de cœur qui va au-delà de juste lire sa Bible.

 4- Comme je le disais en introduction, ce texte nous interroge sur nos priorités, sur ce qui compte vraiment. Si nous sommes convaincus que la bonne part et la seule chose nécessaire c’est se tenir aux pieds de Jésus et écouter sa Parole : pourquoi y a-t-il tant de choses qui passent avant dans notre agenda et dans nos préoccupations ? Probablement parce que nous manquons d’amour notre Sauveur, parce que nous n’avons pas encore suffisamment compris son amour.

Pourquoi, lorsque l’on est amoureux dans des fréquentations ou des fiançailles on peut relire dix fois le même SMS, le même e-mail ou la même lettre de la personne que nous aimons tant ? Tout simplement parce qu’on l’aime. Si nous aimions vraiment Dieu de tout notre cœur, de toute notre âme de toute notre pensée, nous aurions toujours un désir profond de passer du temps à ses pieds dans la lecture de sa Parole et dans la prière. Ce serait une priorité dans notre vie et notre agenda, et nous dirions NON à de nombreuses distractions et à toutes les choses éphémères de ce monde : le pouvoir, l’argent, les choses matérielles, le plaisir, les loisirs, la connaissance, la gloire, les séries Netflix, les matchs de foot, les jeux vidéos etc

Et nous choisirions la seule chose nécessaire dans ce monde. Rien ni personne ne devrait prendre la place de Dieu, ni le service, ni notre conjoint, ni nos enfants (même en bas âge), ni nos préoccupations, ni le sport, ni le shopping, ni le travail.

En étouffant la Parole de Dieu dans notre vie, le cœur risque de se refroidir peu à peu jusqu’à ce que le Seigneur ne se retrouve à dire : « J’ai contre toi que tu as abandonné ton premier amour » (comme à l’église d’Éphèse en Apocalypse 2.4). Notre amour pour lui peut grandir, en plongeant nos regards dans l’amour qu’il a pour nous et qu’il a manifesté par Jésus Christ.

Pour terminer je voulais vous laisser avec une illustration sur la question des priorités : c’est l’image du vase que l’on cherche à remplir.

Imaginez que je remplisse un vase avec des mandarines jusqu’à ce qu’il soit plein. À ce moment-là le vase n’est en fait pas encore totalement plein car je peux toujours rajouter des éléments plus petits comme des myrtilles qui vont venir combler les espaces restants. Mais le vase ne sera toujours pas plein, car je peux encore rajouter de plus petits éléments comme du sucre, et ainsi de suite.

Quelle est la morale de cette illustration ?

Marthe dirait que la morale c’est que lorsque l’on pense qu’il n’y a plus de place, il y a toujours de la place. On peut toujours en rajouter dans les coins dans son agenda.

Mais la vraie morale, celle que Marie aurait probablement donné à cette histoire, c’est que pour faire rentrer les plus gros éléments, eh bien il faut les faire rentrer en premier, parce qu’après avoir fait rentrer les plus petits, les plus gros ne peuvent plus rentrer.

C’est la même chose dans notre gestion du temps et dans la gestion de nos priorités.

Il faut bien réfléchir à ce qui est essentiel, et à ce qui devrait rentrer en premier dans notre agenda, après on ne pourra plus l’inclure. Si vous voulez par exemple que le temps passé aux pieds de Christ à lire sa Parole soit une priorité dans votre journée (que ce soit une mandarine et pas un grain de sucre), et bien il faut la placer intentionnellement en priorité dans votre planning, et choisir pour Dieu le meilleur moment de la journée pour lui donner la bonne part, et pas les restes. Il est digne de recevoir la bonne part de notre agenda.

Si vous êtes convaincu que notre relation avec Dieu doit être le premier élément à mettre dans le récipient, alors je nous propose comme application pratique d’écrire au-dessus de notre to do liste la leçon de ce jour : Une seule chose est nécessaire.

Cela permettra de s’en souvenir à chaque fois qu’on regarde notre liste de chose à faire.

Conclusion

Moi je suis une « Marthe » et cette prédication, elle était en premier pour moi.

Ça fait du bien de revoir ses priorités, sa gestion du temps, de regarder en face son agitation et son inquiétude, et de se rappeler qu’au bout du compte, il n’y a qu’une seule chose nécessaire, notre relation avec Dieu. Ça permet de relativiser tellement d’autres choses.

Et je prie que l’exposition de ce texte vous serve à vous aussi à reconsidérer votre vie, vos engagements, votre emploi du temps.

Et je vous propose de terminer avec un temps de silence. Un temps pour simplement se tenir en silence devant Dieu, pour l’adorer en silence, et pour réfléchir peut-être à nos priorités.

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