Ce que vaut un croyant

Par Alexandre Sarranle 22 décembre 2019

Qu’est-ce qui peut nous motiver à vivre à contre-courant du reste du monde ? Vous avez remarqué que la Bible était remplie d’instructions pour notre vie. Certaines sont évidentes : n’assassine pas les gens, ne vole pas les affaires des autres, ne couche pas avec la femme de ton prochain. D’autres sont un peu plus subtiles : montre du respect envers les autorités, ne dit pas du mal des autres, dis toujours la vérité. Et d’autres sont franchement exagérées : ne convoite pas dans ton cœur, ne t’inquiète de rien, fais du bien à celui qui te maltraite.

Mais quand on entend tout ça, on pourrait se dire : « Wow, c’est quand même compliqué d’être un chrétien. Comment donc est-ce que je vais arriver à faire tout ça ? » Et ça peut être vachement intimidant et décourageant. Qu’est-ce qui peut nous motiver à essayer, au moins, de faire tout ça, alors que ça va souvent à contre-courant du monde et certainement à contre-courant de notre nature (de ce qui nous vient naturellement) ?

Et vous êtes peut-être venu à l’église aujourd’hui en étant démotivé. Vous aimeriez changer, mais vous n’y arrivez pas. Peut-être que vous êtes un chrétien, et que vous avez conscience qu’il y a telle ou telle chose dans votre vie qui ne correspond pas à la volonté de Dieu révélée dans la Bible, mais vous êtes juste fatigué de lutter, et vous êtes tenté de baisser les bras. Ou peut-être que vous n’êtes pas un croyant aujourd’hui, mais que vous avez quand même conscience qu’il y a une certaine beauté aux enseignements et à la vie du Christ, un peu comme le dirait le philosophe athée André Comte-Sponville qui dit que « le véritable enseignement des Évangiles, en tout cas celui qui me touche et que je retiens — [concerne] la quantité d’amour et de justice dont on est capable[1]. » Et il y a une partie de vous qui aimerait aller dans ce sens—c’est juste que la barre vous semble tellement haute que vous n’osez même pas essayer. Vous ne vous en sentez, justement, pas capable.

Qu’est-ce qui peut donc nous motiver à suivre ce chemin qui semble plus difficile que les autres ? Eh bien la réponse du texte qu’on est sur le point de lire : c’est ce qu’on vaut en tant que croyants qui devrait nous motiver. C’est le montant de la facture. Et bien sûr, si vous n’êtes pas encore un chrétien aujourd’hui, il va être très important pour vous de comprendre ce que ça veut dire d’être un chrétien d’après la Bible—et on va en parler dans un instant. Mais si vous êtes déjà un chrétien, ce texte nous dit : tu vaux tellement cher que forcément, tu ne peux pas faire n’importe quoi de ta vie. Voyons comment en parle ce passage.

1/ La grâce qui a été manifestée (v. 11)

Il y a trois choses qui se manifestent dans ce texte. La grâce, la gloire, et la gratitude. Premièrement, la grâce. C’est vraiment le point de départ. Parfois on s’imagine que Dieu veut établir une relation avec nous sur la base de notre obéissance à lui. Comme si Dieu disait : « Bon, tu peux me connaître, et pour ça, il faut que tu fasses tes preuves. Commence par obéir à ça, ça et ça, et on verra après. » Mais rien n’est plus faux ! Depuis toujours dans la Bible, Dieu établit une relation avec les gens, basée non pas sur nos mérites mais sur sa grâce. C’est-à-dire que Dieu nous offre quelque chose que, justement, on ne mérite pas.

Et cette grâce de Dieu, qui est la source du salut pour tous ceux qui la reçoivent et qui comptent dessus, « a été manifestée » (v. 11). Il faut comprendre que Dieu, depuis le début de la Bible, fait des promesses aux gens. Il leur dit : « Je suis un Dieu de grâce, je souhaite que vous ayez une relation avec moi, alors que vous m’avez tourné le dos. Vous êtes incapables de rétablir par vous-mêmes cette relation, alors je vais faire ce qu’il faut pour ça. Faites-moi confiance, comptez sur ma grâce, et vous serez sauvés ! »

Mais cette grâce dont Dieu parle depuis l’époque d’Adam et Ève a maintenant été manifestée. L’apôtre Paul dit qu’il s’est passé quelque chose qui a manifesté, ou concrétisé, la grâce de Dieu dans l’espace et dans le temps. À votre avis, c’est quoi ? C’est la venue de Jésus.

Comprenez bien que toute l’humanité était séparée de Dieu par notre propre faute. On a voulu vivre sans Dieu et ça n’a pas trop bien marché. Mais on s’en fiche parce qu’au moins, on est libre ! Libre de nous taper dessus, de nous faire du mal, de nous auto-détruire, de détruire la terre ; libre de souffrir, de culpabiliser, d’avoir peur, d’avoir honte ; libre d’être égoïste, menteur, cruel, orgueilleux, jaloux, angoissé, déprimé, seul, vide, perdu ; et libre de mourir à la fin et de retourner à la poussière. C’est chouette, la liberté !

Mais Dieu est plus intelligent que nous, et surtout, il nous aime plus que nous nous aimons nous-mêmes. Et donc il a voulu nous sauver de cet état de perdition dans lequel on était. Et pour ça, Jésus est venu concrétiser les promesses de grâce de Dieu. Dieu avait promis qu’on pouvait compter sur sa grâce, et maintenant il l’a prouvé. Jésus est venu de la part de Dieu et il a vécu la vie parfaite qu’on aurait dû vivre, et en étant parfait, il a pris sur lui la peine de nos fautes—il a pris sur lui notre perdition. Et il l’a portée avec lui sur la croix, et là, la malédiction qui nous séparait de Dieu s’est abattue sur lui. Ce que nous, on méritait, a été transféré sur lui. C’est ce que veut dire le prophète quand il dit :

« Il s’est livré lui-même à la mort, […] il a été compté parmi les coupables, […] il a porté le péché de beaucoup et […] il a intercédé pour les coupables. » (Ésaïe 53.12)

C’est comme ça que « la grâce de Dieu, source de salut pour tous les hommes, a été manifestée ». Avant que Jésus ne vienne, Dieu en avait parlé. Les croyants d’autrefois savaient qu’ils pouvaient compter sur sa grâce. Mais maintenant, c’est encore plus concret. C’est comme quand un couple se fiance—ils sont d’accord pour se marier, et vous savez qu’ils vont se marier, et vous savez même à peu près vers quelle période. Mais un jour, vous recevez un faire-part. Et là, ça devient beaucoup plus concret. Il y a un lieu, une date, et vous êtes personnellement invité !

Et c’est ce qui se passe ici aussi. Il y a un lieu et une date. Christ est né de la vierge Marie, il a souffert sous Ponce-Pilate, il a été crucifié, il est mort. Le troisième jour, il est ressuscité. La grâce de Dieu a été manifestée. Et il y a un faire-part, c’est le Nouveau Testament. Et il y a une réponse à donner. Un RSVP. Il n’y a pas d’argent à envoyer, il faut juste confirmer sa présence. Répondre « oui » à la grâce de Dieu.

Et avant d’aller plus loin, je veux vraiment insister sur le fait que c’est ça, fondamentalement, être un croyant. Ce n’est pas moi qui fais plein d’efforts pour essayer de me hisser vers Dieu ; c’est Dieu qui est venu vers moi et qui a fait tous les efforts nécessaires pour que la relation soit rétablie. C’est ça, la grâce qui a été manifestée. Est-ce que j’ai saisi la main tendue de Dieu ? Est-ce que j’ai envoyé ma réponse, est-ce que j’ai confirmé ma présence ?

C’est peut-être surprenant, voire choquant, mais il n’y a vraiment rien à payer ! Qui qu’on soit, d’où qu’on vienne, quoi qu’on ait fait, quel que soit notre sentiment de honte, de culpabilité, de solitude, de peur, de désespoir, on peut immédiatement, sans attendre, transférer notre confiance de nous-même à Jésus, le Christ ressuscité, le puissant Sauveur, le bon Maître, le berger et le gardien de notre âme (1 Pi 2.25). Ça vous dit ?

2/ La gloire qui sera manifestée (v. 12-13)

On peut vraiment connaître Dieu, on peut être sauvé, et ça ne dépend pas de nos capacités ou de nos performances. Le point de départ, c’est la grâce de Dieu. Mais si on a répondu à cette grâce, alors ça ne peut pas nous laisser là où on était quand on l’a reçue. L’apôtre Paul ajoute que c’est cette grâce qui, ensuite, nous enseigne à renoncer au mal et à rechercher le bien. Pourquoi ? En raison, dit-il, de la gloire qui sera manifestée (v. 12-13). Il y a la grâce qui a été manifestée, mais il y a aussi la gloire qui sera manifestée.

Le texte nous explique que quand on répond présent à la grâce de Dieu, ça nous place dans une attente : l’attente du plein accomplissement de tout ce que Dieu promet à ceux qui mettent leur confiance en Jésus. C’est comme quand vous confirmez votre présence au mariage de vos amis : votre place y est réservée, vous êtes très heureux et vos amis sont très honorés, mais vous devez encore attendre le jour J pour vraiment faire l’expérience de toutes les joies de ce moment. Et quand on est croyant, c’est un peu pareil.

Dans un autre passage, l’apôtre Paul dit que « c’est en espérance que nous avons été sauvés » (Rm 8.24), et ici, il parle aussi d’une « bienheureuse espérance » (v. 13). De quoi est-ce qu’il parle ? Il parle de la ligne d’arrivée de notre vie si on est croyant. Il parle du fait qu’un jour, on va entrer au paradis. On va être accueilli dans un monde complètement renouvelé, débarrassé de tout mal, de toute souffrance, de toute injustice. Un monde où on sera parfaitement consolé de toutes nos peines. Un monde, surtout, où on vivra dans la présence lumineuse et bienfaisante de Dieu notre créateur, et où on se rassasiera de son amour pour toute l’éternité. Toutes les aspirations de notre âme seront pleinement satisfaites.

Vous savez, des fois je suis dans mon bureau, et je suis en train de préparer ma prédication pour le dimanche, et j’ai une espèce de langueur qui me prend, je commence à rêver d’un chalet en bois sur le flanc d’une montagne enneigée… Un feu de cheminée qui crépite, une grande baie vitrée qui donne directement sur la chaîne des Écrins, le frigo et les placards bien garnis. Un canapé confortable, une bibliothèque, les skis de randonnée tout fartés et affûtés, prêts à partir. Ma femme et mes enfants sont là (peut-être dans le chalet d’à côté), et tous mes amis préférés. Et pas de téléphone. Pas d’internet. Ah, quel bonheur !

Alors je ne sais pas si ce genre de rêve se réalisera pendant cette vie. Mais je sais que les aspirations profondes qui suscitent ce genre de rêve seront un jour pleinement et définitivement satisfaites. Elles seront satisfaites lorsque se manifestera la gloire de notre grand Dieu et Sauveur, le Christ-Jésus (v. 13). Soit parce que je serai mort et que je serai entré dans cette gloire ; soit parce que Jésus sera revenu avant ma mort et qu’il aura amené cette gloire avec lui sur la terre.

Et ce que l’apôtre Paul veut qu’on fasse, c’est qu’on relativise notre vie présente par rapport à cette vie à venir (si on est croyant). La grâce qui a été manifestée nous place dans l’attente de la gloire qui sera manifestée. Dans un autre passage, Paul dit :

« J’estime qu’il n’y a pas de commune mesure entre les souffrances du temps présent et la gloire à venir qui sera révélée pour nous. » (Rm 8.18)

C’est pour ça qu’on ne devrait pas s’attacher aux choses de ce monde qui vont passer—« l’impiété et les désirs de ce monde », comme il dit (v. 12).

On pourrait dire qu’il n’y a pas de commune mesure entre les tentations d’aujourd’hui et la gloire à venir, entre la satisfaction présente de ma chair et la gloire à venir, entre le plaisir immédiat que me propose le monde et la gloire à venir, entre le chalet à la montagne et la gloire à venir ! Si j’ai placé ma foi en Jésus, je n’appartiens plus à ce monde qui passe, et je vis désormais dans l’attente de la révélation du monde auquel j’appartiens vraiment—et non pas en vertu de quelque chose que j’aurais fait pour le mériter, mais plutôt en vertu de ce que Dieu a fait pour moi pour que je puisse en hériter.

C’est sa grâce qui m’enseigne « à renoncer à l’impiété, aux désirs de ce monde, et à vivre dans le siècle présent d’une manière sensée, juste et pieuse ». Je ne fais pas ça pour gagner des points avec Dieu, mais parce qu’il m’a sauvé et qu’il a révolutionné ma vie. C’est comme si, un jour, vous receviez dans votre boîte aux lettres un chèque de banque, à votre nom, tiré sur le compte de Mark Zuckerberg, d’un montant de 10 millions d’euros. Je pense que votre rapport au monde va être immédiatement changé, même si l’argent, techniquement, n’est pas immédiatement crédité sur votre compte.

À plus forte raison si vous recevez un document qui vous certifie que vous êtes pardonné de vos fautes, réconcilié pour toujours avec Dieu, et destiné à vivre éternellement dans le bonheur du paradis ! Laissez-moi vous lire ce document :

« Je vous ai écrit ces choses afin que vous sachiez que vous avez la vie éternelle, vous qui croyez au nom du Fils de Dieu. » (1 Jn 5.13, Segond 1910)

3/ La gratitude qui devrait se manifester (v. 14)

Et donc ça nous amène au dernier point. Il y a la grâce qui a été manifestée, il y a la gloire qui sera manifestée, et il y a la gratitude qui devrait se manifester ! Pour bien comprendre ce dernier point, je voudrais que vous regardiez de nouveau le texte. Au verset 14, Paul rappelle d’où vient le salut des croyants. C’est Jésus qui s’est « donné lui-même pour nous, afin de nous racheter de toute iniquité ». Racheter, ça veut dire récupérer, réparer, réhabiliter.

Imaginez un ami qui vous dise : « Voilà j’ai cette voiture depuis 20 ans, elle n’a que des problèmes, et elle est tout le temps en train de tomber en panne, j’en ai vraiment marre, je vais l’emmener à la casse en m’en débarrasser. » Mais vous, vous lui dites : « Non ! Ne la jette pas ! Je te la rachète. Je t’en donne, disons, deux mille euros. » Vous avez racheté cette voiture de la destruction ou du démantèlement, et ce n’est pas pour la laisser traîner au garage. C’est pour la réparer, la reconditionner, la remettre en état de marche, et l’utiliser de manière profitable.

Et dans le texte, les gens qui ont répondu présent à l’offre de la grâce, et qui vivent dorénavant dans l’attente de la gloire, ont été « rachetés » par Jésus qui veut faire de ces gens « un peuple qui lui appartienne, purifié par lui et zélé pour les œuvres bonnes » (v. 14). Des gens rachetés, reconditionnés, et remis en état de marche.

Mais ce qu’il faut surtout remarquer, ici, c’est que Paul vient d’appeler Jésus « notre grand Dieu et Sauveur » au verset 13, et ici (v. 14), il reprend un langage qui décrit historiquement la relation entre Dieu et le peuple d’Israël dans l’Ancien Testament. Ce peuple racheté de l’esclavage en Égypte pour appartenir à Dieu d’entre tous les peuples (Ex 19.4-5), un peuple purifié, et saint comme Dieu (Lv 20.26, par ex.), un peuple appelé à pratiquer des bonnes œuvres au nom de Dieu (Dt 4.6-8).

Paul est en train de dire que la relation de Jésus avec les croyants, c’est celle de Dieu avec son peuple. Comme il l’a fait dans l’Ancien Testament avec les Israélites, il le fait maintenant avec tous ceux qui lui font confiance : il nous rachète de la malédiction pour la bénédiction, de l’injustice pour la justice, de la mort pour la vie. Mais regardez surtout ce que notre grand Dieu et Sauveur a donné pour nous racheter. Quelle est la valeur de ce qu’il a payé pour nous racheter ? Deux mille euros ? 10 millions d’euros ?

« Il s’est donné lui-même pour nous ». Attends, attends. Le pronom personnel au début de la phrase, ça désigne qui ? Notre grand Dieu et Sauveur, le Christ-Jésus ! Notre grand Dieu : megalos theos, notre méga-Dieu. Il s’est donné lui-même. Quel est donc le montant de la facture de mon rachat, de ma rédemption ? Montant TTC : « Notre grand Dieu ».

Si tu es croyant aujourd’hui, Dieu s’est donné lui-même pour toi en Jésus. Pour te racheter, pour que tu lui appartiennes, pour que tu aies ta place avec lui au paradis pour toujours, et pour que tu vives dès maintenant en rayonnant de cette espérance. Écoute bien : Dieu ne t’a pas capturé comme un esclave pour que tu le serves ; c’est tout le contraire, il s’est donné lui-même pour toi pour te libérer. Tu as été délivré de la tyrannie de ton ancienne vie, et tu es maintenant réellement libre de servir Dieu volontairement !

Et notre motivation pour suivre Dieu, dans notre vie quotidienne, ça devrait être une gratitude irrépressible qui se manifeste dans tous les domaines de notre vie. J’étais totalement perdu, et Dieu s’est totalement donné, pour que je sois totalement sauvé. Dans un autre passage, Paul dit :

« Vous avez été rachetés à grand prix. Glorifiez donc Dieu dans votre corps et dans votre esprit qui appartiennent à Dieu. » (1 Co 6.20)

Votre salut est un incroyable cadeau—le cadeau de rêve—mais il a coûté incroyablement cher à celui qui vous l’a offert. Une de mes grandes frustrations à Noël, c’est quand j’offre des cadeaux à mes enfants, et que clairement, ils ne se rendent pas compte de combien j’ai payé pour ces cadeaux. Ils se montrent un peu négligents, ils n’en prennent pas soin, et moi je leur dis : « Hé mon loulou ! Tu ne te rends pas compte de combien ça vaut ce truc-là ! Fais attention avec ! »

Et honnêtement, c’est ce qu’on devrait se dire par rapport à notre propre vie si on est croyant. « Tu sais combien vaut ton salut, Alex ? Tu sais combien vaut la relation qui a été rétablie entre toi et Dieu ? Tu sais combien vaut la grâce qui a été manifestée, et combien vaut la gloire qui sera manifestée ? Ça vaut Dieu, et il n’y a pas de prix supérieur à ça. » Quel genre de gratitude devrait donc se manifester dans notre vie chrétienne ? Quel zèle pour les œuvres bonnes ? Quelle motivation pour vivre pour Dieu ?

C’est pourquoi je disais en introduction que ce qui peut nous motiver à vivre à contre-courant du monde, et à contre-courant de notre nature, c’est ce qu’on vaut en tant que croyants. C’est le montant de la facture. C’est le montant de la grâce qui a été manifestée, et qui nous enseigne à renoncer au mal et à rechercher le bien. C’est le montant de la gloire qui sera manifestée et que nous attendons avec assurance, et qui relativise tout ce qu’on peut connaître ici-bas. Et le montant de la facture de notre salut devrait susciter naturellement une gratitude constante qui devrait se manifester au jour le jour à travers un désir de suivre Dieu, d’apprendre à le connaître et à le servir de mieux en mieux.

Au début du mois, il s’est passé un truc bizarre à Miami (USA). Un homme prénommé David a été prié de quitter une foire d’art contemporain après avoir commis l’impensable. Il encourt même des poursuites judiciaires. Qu’est-ce qu’il a fait ? Il a mangé une banane. Le problème, c’est que ce n’était pas n’importe quelle banane. Cette banane avait été scotchée au mur par un artiste du nom de Maurizio Cattelan, puis vendue à un collectionneur français pour 120,000 dollars. Et ce David Datuna, un autre artiste, l’a mangée, spontanément, sous prétexte d’une « performance artistique ». Il n’aurait peut-être pas dû.

Parce qu’une banane qui a été rachetée pour 120,000 dollars, ce n’est pas juste n’importe quelle banane. À plus forte raison, quelqu’un qui a été racheté au prix de notre grand Dieu et Sauveur le Christ-Jésus, ce n’est pas n’importe qui. Si on est chrétien, ce texte nous dit : tu vaux tellement cher que forcément, tu ne peux pas faire n’importe quoi de ta vie. Tu es incroyablement précieux pour Dieu. Et on pourrait s’en rappeler ce Noël : le cadeau le plus cher qui nous ait été donné, c’est Dieu qui s’est approché de nous en Jésus-Christ, et qui est venu se donner lui-même pour nous, afin de nous racheter.

[1] Capelle, P. et Comte-Sponville, A. (2005), Dieu existe-t-il encore?, Paris : Les Éditions du Cerf, p. 94.

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