"Arrêtez, et sachez que je suis Dieu"

Par Alexandre Sarranle 8 novembre 2020

Aujourd’hui, c’est le dimanche de l’Église persécutée, et je suis un peu gêné d’être celui qui doit apporter un message (une prédication) en rapport avec ce thème.

Il y a 260 millions de chrétiens qui sont « fortement persécutés » dans notre monde aujourd’hui, et je n’en fais pas partie ! Qu’est-ce que je pourrais dire, moi, un quarantenaire français bourgeois du XXIème siècle, plutôt en bonne santé, pasteur d’une église qui diffuse en toute liberté son culte en direct sur internet—qu’est-ce que je pourrais dire qui puisse nous sensibiliser à la condition de nos frères et sœurs dans le monde qui sont confrontés, au quotidien, à l’insécurité et à la violence ?

Comment en parler sans être impudent ou insensible ? Comment ne pas passer pour un donneur de leçon alors que je ne sais rien, par expérience, de la souffrance de mes frères et sœurs persécutés dans le monde ? Comment éviter d’être « un ami de Job » pour ces victimes ? Je n’ai pas de remède ou de conseil à leur donner, honnêtement—c’est eux qui ont des leçons à nous apprendre sur la foi !

Cela dit, parfois la persécution des chrétiens vient quand même frapper à notre porte, même en France. La semaine dernière, il y avait une patrouille de police qui montait la garde devant l’entrée de notre lieu de culte—ce n’est pas anodin ! Il y a eu dans notre pays ces derniers mois et ces dernières années, des actes de terrorisme, et dans la plupart des cas, les motivations étaient religieuses. Parfois c’étaient des chrétiens qui étaient visés.

En tout cas, il y a un climat d’insécurité qui augmente petit-à-petit, même dans nos pays occidentaux. Il y a de l’hostilité à l’encontre de la foi et des valeurs chrétiennes. Et de manière générale, il y a des fractures de plus en plus profondes dans la société, il y a de l’inquiétude, de l’angoisse, il y a des crises et de l’incertitude quant à l’avenir. À un tel point que les consultations chez les psychologues, les ventes d’anxiolytiques et de somnifères, et même les hospitalisations pour troubles cardiaques, ne cessent d’augmenter depuis quelques années.

On a—et je le dis humblement—des points communs avec nos frères et sœurs dans le monde qui sont persécutés. La question se pose pour nous aussi de savoir si la foi change quelque chose à notre rapport à un monde instable, voire hostile. On doit aussi se demander s’il y a quelque chose dans le message biblique qui peut nous prémunir contre la peur, ou contre le désespoir, ou contre la haine.

Et la réponse du texte qu’on est sur le point de lire et d’étudier, et que l’association Portes Ouvertes nous propose en ce dimanche de l’Église persécutée, est la suivante : oui, la foi ça change quelque chose ! Pourquoi ? Parce que quand on connaît le vrai Dieu, on peut se savoir en parfaite sécurité. Voilà toute la leçon du Psaume 46, qui nous invite à nous arrêter, et à savoir (à contempler) que l’Éternel est Dieu ! Et ça, ça change la donne.

1/ La puissance absolue de Dieu (v. 1-4)

Il y a donc trois strophes (ou trois couplets) dans ce psaume. La première strophe nous parle de la puissance absolue de Dieu ; la deuxième de la présence favorable de Dieu, et la dernière de la prérogative salvifique de Dieu. On verra ce que ça veut dire dans un instant. Mais pour commencer, la puissance absolue de Dieu.

Ce que l’auteur veut nous faire comprendre dans un premier temps (v. 1-4), c’est que rien ni personne ne peut faire perdre à Dieu le contrôle du monde. Le psalmiste (l’auteur du psaume) parle de la confiance qu’il a en Dieu malgré les catastrophes, l’instabilité, l’insécurité qu’il observe autour de lui.

Il ne nous dit pas pourquoi, exactement, il a une telle confiance (il y viendra dans la deuxième strophe), mais il nous fait tout simplement remarquer que Dieu est toujours là dans la détresse (v. 2), et c’est déjà ça qui change sa perspective sur les circonstances difficiles qu’il traverse. Tout simplement, Dieu n’est pas dépassé par les événements. Dieu continue d’être Dieu, et puisqu’il est Dieu, le monde continue de lui être suspendu. Et juste le fait de se rappeler cette réalité, ça le rassure.

Imaginez que vous preniez place dans un véhicule qui n’a pas de volant, ni de pédales de frein, ni d’accélérateur, ni aucune autre commande. C’est un véhicule totalement imprévisible, qui va extrêmement vite, qui est capable, sans prévenir, de monter soudainement dans les airs, et ensuite de se précipiter vers le sol, et puis qui fait parfois des loopings et des vrilles, qui fonce sur des obstacles en les évitant à la dernière milliseconde… Est-ce que vous vous sentiriez rassuré dans ce véhicule ? Probablement pas.

Mais si on vous expliquait que ce véhicule était en fait raccordé à des rails, et qu’il y avait des ingénieurs très intelligents qui avaient conçu son fonctionnement, sa vitesse et sa trajectoire, et que tout était contrôlé par des professionnels employés par un parc d’attractions… ça vous aiderait peut-être à avoir un peu plus confiance !

Parce que vous sauriez qu’en prenant place dans le véhicule, même si vous ne savez pas ce qui vous attend, vous savez au moins que vous ne remettez pas votre vie à des forces impersonnelles et aveugles. Il s’agit de montagnes russes, et pas de roulette russe !

De la même façon dans notre texte, le psalmiste nous dit que ce monde dans lequel on vit, c’est peut-être des montagnes russes, mais ce n’est pas la roulette russe. Le monde ne répond pas à des forces impersonnelles et aveugles, mais Dieu est toujours là, même dans la détresse. Parce que Dieu est Dieu, ça veut dire qu’il est là (il est omniprésent), qu’il sait ce qui se passe (il est omniscient), et que rien n’échappe à son contrôle (il est omnipotent).

Alors certes, on pourrait se dire : « Mais c’est pire alors ! Dieu est aux commandes, et c’est comme ça qu’il gère le monde ? En autorisant les catastrophes et la violence ? C’est comme ça qu’il prend soin de son peuple, en permettant que 260 millions de chrétiens soient fortement persécutés ? » Et on pourrait légitimement se demander pourquoi le psalmiste a tellement confiance en un Dieu qui n’empêche pas ces choses de se produire ! On va y venir.

Pour l’instant, le psalmiste veut juste qu’on s’arrête, et qu’on songe à ce changement de perspective qu’entraîne tout simplement la conviction qu’il y a un Dieu, un Dieu digne de ce nom, c’est-à-dire dont la puissance est absolue (ou irrésistible). Et puisque la puissance de Dieu est absolue (ou irrésistible), eh bien rien ni personne ne peut faire perdre à Dieu le contrôle du monde. Et ça, c’est quand même mieux qu’un monde livré au hasard et à la futilité.

L’année dernière, il y a eu 9500 attaques contre des lieux de culte et des institutions chrétiennes, dans le monde, contre 1850 l’année précédente ! Une flambée spectaculaire des violences contre les croyants. 2983 chrétiens ont été tués en raison de leur foi en une année. Mais au moins, parce qu’il y a un Dieu, ce n’est pas le dernier mot de l’histoire. Parce qu’il y a un Dieu, on ne peut pas dire : « Bah, ce sont des choses qui arrivent, hein. Ce n’est pas de chance pour ces gens, mais bon c’est comme ça, point. »

Dieu n’empêche pas la persécution, la violence, la souffrance, ni la mort dans le monde ; il n’a pas promis aux croyants de les protéger dans le sens de les immuniser ou de les prémunir contre ces choses ; en revanche, il est là dans la détresse et il contrôle la situation selon son projet souverain. Et même si on ne comprend pas tout (loin de là !), au moins on sait que les malheurs de notre monde et de notre vie ne sont pas aléatoires, futiles ou absurdes.

2/ La présence favorable de Dieu (v. 5-8)

Mais ce n’est pas tout. Revenons au texte. Le psalmiste évoque ensuite, dans la deuxième strophe (v. 5-8), la présence favorable de Dieu. Ce qu’il veut nous faire comprendre maintenant, c’est que Dieu a voulu se faire connaître aux hommes et se rendre propice à ceux qui lui font confiance.

Dans cette deuxième strophe, on voit que le psalmiste porte son attention vers un lieu particulier : il s’agit du temple de Dieu, qui se trouve dans la cité de Dieu, c’est-à-dire à Jérusalem. Et en pensant à cet endroit, le psalmiste se rappelle que Dieu a établi une relation particulière avec des gens que Dieu appelle son peuple, et que Dieu est même présent au milieu de son peuple, et même qu’il est favorable à son peuple malgré l’instabilité du monde.

Autrement dit, non seulement il y a un Dieu qui gouverne l’univers, mais en plus, ce Dieu est intervenu dans le monde pour que les hommes puissent le connaître et entrer personnellement au bénéfice de sa puissance. Dieu n’est pas juste l’ingénieur souverain, ou le grand architecte, qui veille sur le fonctionnement du monde—mais il a voulu entrer en relation personnelle avec les êtres humains. Il s’est approché pour qu’on le connaisse.

Le psalmiste pointe ici ce qu’on appelle « l’alliance de grâce », c’est-à-dire ce contrat, en quelque sorte, que Dieu a élaboré pour que les gens puissent le connaître, et dont les modalités sont toutes simples : Dieu se rend propice à tous les êtres humains qui lui font confiance.

Et donc le psalmiste pense à « la cité de Dieu » et au « sanctuaire des demeures du Très-Haut », et ça lui rappelle que les croyants ont une relation particulière et privilégiée avec Dieu—ça lui rappelle l’histoire de la rédemption, comme on dit en théologie. « Dieu a pourvu à des moyens pour qu’on lui rende un culte, nous les Israélites. Il a établi sa demeure au milieu de nous, à Jérusalem. Le Dieu unique et vivant nous est propice ! »

On n’a pas de mal à imaginer que si on est convaincu qu’on a une relation privilégiée avec un Dieu tout-puissant qui nous est favorable, ça va changer beaucoup de choses à la façon dont on va considérer l’instabilité du monde, et même l’insécurité, la violence et la persécution dans notre propre vie.

Permettez-moi de m’adresser aux enfants qui m’écoutent. Imaginez, les enfants, que vous deviez faire un long voyage très dangereux, quelque part où vous n’avez jamais été. Heureusement, vous pouvez vous faire accompagner d’un adulte : mais quel adulte est-ce que vous allez choisir ? J’imagine que beaucoup d’entre vous, si vous avez un papa dans votre vie, c’est lui que vous allez choisir, n’est-ce pas ?

Vous aimeriez que votre papa vous accompagne sur ce voyage, plutôt qu’un inconnu, parce que vous savez certainement que votre papa, en cas de danger, n’hésiterait pas une seconde à intervenir, même au péril de sa propre vie, pour vous protéger ou pour vous secourir.

Je me rappelle un fait divers il y a quelques années, ça s’est passé au Mont Aigoual, dans le Massif des Cévennes. Une jeune fille de 12 ans est tombée dans un ravin, et son papa s’est jeté à son secours. Il a sauvé la vie de sa fille, mais il y a lui-même laissé sa vie. Il n’a pas réfléchi longtemps, le calcul était vite fait pour lui. « Peu importe ce qui m’arrive, je vais porter secours à mon enfant bien-aimé. »

C’est rassurant, quelque part, d’être accompagné par quelqu’un comme ça. Eh bien le psalmiste dans notre texte, observe l’instabilité et l’insécurité du monde, il se rappelle la puissance absolue de Dieu (premier couplet), et il est convaincu, en plus, de la présence favorable de Dieu à ses côtés (deuxième couplet). Cette conviction s’appuie sur les choses que Dieu a révélées dans l’histoire, et sur les choses que Dieu a faites dans l’histoire.

À notre tour aujourd’hui, si on fait confiance à Dieu, au vrai Dieu, celui de la Bible, selon ce qu’il a dit et ce qu’il a fait dans l’histoire, on peut être sûr de sa présence favorable à nos côtés à tout instant. On peut être sûr que quoi qu’il arrive dans le monde, quoi qu’il arrive dans notre vie, malgré l’instabilité politique, malgré le terrorisme, malgré la persécution, malgré la crise économique—même si on devait perdre un proche, souffrir nous-mêmes ou mourir—eh bien on peut être sûr que Dieu nous est propice et qu’il ne nous abandonnera jamais.

Comment est-ce qu’on peut en être sûr ? Eh bien Dieu a prouvé ses intentions en s’approchant de nous par Jésus-Christ, et en s’interposant, au péril de sa propre vie, pour secourir les croyants. Il en avait parlé, et il l’a fait. On était en proie au mal et à la mort, et surtout en proie au mal qui est dans notre propre cœur, et Jésus est venu à notre secours—il s’est jeté à notre secours—en acceptant de mourir à notre place sur la croix pour qu’on puisse survivre à notre propre péché et être réconcilié avec Dieu.

Vous voyez : les promesses de grâce auxquelles le psalmiste pense dans cette deuxième strophe (quand il pense au temple de Dieu et à la cité de Dieu)—ces promesses de grâce se sont accomplies en Jésus-Christ, au profit de tous ceux qui ont foi en lui.

L’association Portes Ouvertes nous rapporte le témoignage d’Amar, un chrétien d’arrière-plan musulman, en Égypte, qui a été enfermé (à cause de sa foi) dans un caisson carré, en pierre, d’un mètre cinquante de largeur, sans lumière. On lui glissait un peu de nourriture et d’eau tous les trois jours, mais à part ça il restait dans le noir absolu en permanence. Et au bout d’une semaine, il raconte qu’il a commencé à perdre la raison.

Mais il dit aussi qu’au bout d’un moment, au milieu de ses hallucinations, Dieu s’est manifesté à lui. Il raconte ce qu’il a ressenti à ce moment-là :

« Un ruisseau d’eau claire et fraîche coula à travers la cellule, me lavant, parce que j’ai pris conscience que Christ m’aimait même à ce moment-là, assis dans mes excréments, avec tous mes péchés, et ma foi en miettes, et ma santé mentale qui s’effritait… Je me suis rendu compte que même dans cet état, Christ m’aimait. »

Dieu ne nous immunise pas contre le malheur, mais dans le malheur, on est aimé de Dieu, en Christ. C’est ce que le psalmiste nous rappelle dans ce deuxième couplet. Dieu a voulu se faire connaître aux hommes et se rendre propice à ceux qui lui font confiance. On n’a donc rien à craindre, si on appartient à Christ, parce que Dieu est avec nous, et même pour nous, dans la vie comme dans la mort.

3/ La prérogative salvifique de Dieu (v. 9-12)

Mais il reste encore un point. Dans le troisième et dernier couplet (v. 9-12), le psalmiste évoque maintenant la prérogative salvifique de Dieu. Qu’est-ce que ça veut dire ? Une prérogative, c’est un droit qui revient en particulier à quelqu’un d’exercer ; et salvifique, ça se rapporte à quelque chose qui produit le salut, quelque chose qui sauve. Donc tout simplement, le psalmiste veut nous faire comprendre dans cette troisième et dernière strophe, qu’il appartient à Dieu et à Dieu seul de faire disparaître le mal, et il le fera.

Ce que fait le psalmiste ici, c’est qu’il interprète l’histoire du monde en disant : « C’est Dieu qui détermine l’issue des guerres, c’est lui qui renverse les régimes, c’est lui qui décide de la fin des conflits. » Autrement dit, quand on a l’impression d’être entouré de violence et d’injustice et de persécution, on sait que c’est Dieu qui, en fin de compte, a le pouvoir d’y mettre un terme.

Et c’est une bonne nouvelle pour les croyants, pour deux raisons. Un, parce que ça veut dire que Dieu est capable de nous délivrer dès maintenant du mal auquel on fait face. Il est capable de nous délivrer, tout de suite s’il le souhaite, de la maladie ou de la violence. Il est capable de délivrer nos frères et sœurs de la persécution. Et donc on peut et on doit prier pour ça, sachant que Dieu est capable, puisque « c’est lui qui fait cesser les combats, qui brise l’arc et rompt la lance, et qui domine sur les nations » (v. 10-11) !

Mais deux, ça veut aussi dire que si Dieu n’exauce pas tout de suite notre prière, on peut savoir pour sûr que c’est quand même lui qui aura le dernier mot un jour ! C’est sûr, puisque « c’est lui qui fait cesser les combats, qui brise l’arc et rompt la lance, et qui domine sur les nations et sur la terre » !

Étant donné que Dieu contrôle le monde souverainement (première strophe), et étant donné que ce Dieu est propice à ceux qui lui font confiance (deuxième strophe), eh bien c’est extrêmement rassurant de savoir que ce Dieu a aussi le pouvoir de mettre fin définitivement à toute injustice, et qu’il le fera (troisième strophe).

Ce que ça veut dire, c’est que toute hostilité à l’encontre de Dieu, de ses projets et de son peuple, est en fin de compte vouée à l’échec. C’est comme construire un château de sable sur la plage sans se rendre compte que c’est la marée basse. On peut y mettre beaucoup d’effort, beaucoup de raffinement, mais c’est quand même voué à l’échec et on finira à un moment donné par s’en rendre compte, c’est sûr !

Ce que le psalmiste veut nous faire comprendre, donc, c’est que si on est croyant, on est dans le camp de celui qui a cette prérogative salvifique—de celui qui, seul, est capable de vaincre définitivement le mal et de réduire à néant les projets de ses ennemis. On est dans le camp de celui qui domine sur le monde comme la marée montante sur la plage.

Le texte nous incite donc ici à nous tourner vers Dieu par la foi et à nous appuyer sur lui, parce qu’il est capable d’exaucer nos prières pour la paix, il peut nous délivrer immédiatement de la violence et de l’injustice, comme il peut délivrer l’Église de la persécution dans le monde, mais s’il ne le fait pas tout de suite, on sait qu’il le fera un jour ; et en attendant, il peut fortifier notre foi et notre confiance en lui, il peut nous encourager et nous réconforter dans l’espérance de la paix et de la consolation futures, qui seront complètes et définitives.

Il appartient à Dieu, et à Dieu seul, de faire disparaître le mal, et il le fera ! Ce triomphe ultime de Dieu sur le mal est inéluctable ; on le sait, parce que Jésus est ressuscité. Par sa résurrection, Jésus a scellé la défaite du mal et de la mort.

Un jour, le triomphe de Dieu et la défaite du mal seront pleinement manifestés ; c’est ce qu’on appelle traditionnellement le jour du jugement dernier, lorsque Dieu corrigera toute injustice, consolera toute souffrance, et purgera sa création de tout mal, une fois pour toutes. Et tous les croyants ressusciteront glorieux pour habiter éternellement avec Dieu sur cette terre renouvelée. « Il essuiera toute larme de leurs yeux, la mort ne sera plus, et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car les premières choses ont disparu. » (Ap 21.4)

Alors on se posait la question en introduction de savoir si la foi, ça pouvait changer quelque chose à notre rapport à un monde instable, voire hostile. On se demandait s’il y avait quelque chose dans le message biblique qui pouvait nous prémunir contre la peur, ou contre le désespoir, ou contre la haine—quand on observe l’injustice et la violence autour de nous, et quand on en fait l’expérience.

Et la réponse du texte qu’on a vu aujourd’hui : oui, la foi ça change quelque chose. Nos frères et sœurs persécutés dans le monde en témoignent (comme on l’a vu dans la vidéo), et leur exemple illustre pour nous la leçon de ce psaume, qui est la suivante : quand on connaît le vrai Dieu, on peut se savoir en parfaite sécurité.

« Arrêtez, et sachez (ou reconnaissez) que je suis Dieu ! » (v. 11)

L’Éternel, le Dieu de la Bible, le Dieu de l’alliance, le Dieu de Jésus-Christ, est Dieu, et ça, ça change la donne pour tous ceux qui le connaissent et qui lui font confiance.

On entend dire parfois que s’il y avait moins de religion dans le monde, il y aurait moins de conflits et de violence. Et c’est vrai, comme je le disais en introduction, qu’un certain nombre d’agressions et de meurtres ont, effectivement, des motivations religieuses, notamment dans notre pays. Mais en fait, ce qu’il nous faut, ce n’est pas, dans l’absolu, « moins de religion ». C’est moins de fausse religion, qu’il nous faut, et plus de la vraie religion au sens étymologique du terme, c’est-à-dire le fait de connaître le vrai Dieu, d’être relié à lui et d’avoir sa faveur. Et ça, ça ne se trouve que dans l’Évangile.

Ces jours-ci, beaucoup de gens sont confrontés à la fragilité de la vie, et se posent des questions qu’ils ne se sont peut-être jamais posées avant. Quel est le sens de ma vie ? Y a-t-il autre chose que le monde matériel ? Est-il possible d’avoir une espérance qui soit plus forte que la crise économique, plus forte que le terrorisme, plus forte que la persécution, plus forte que l’injustice, plus forte que la Covid-19, plus forte que la mort ?

Eh bien je veux le dire très solennellement pour conclure : il y a un Dieu, et ce Dieu, le seul vrai Dieu, est le Dieu de la Bible, le Dieu d’Abraham, de Moïse, de Jésus et des apôtres. C’est un Dieu qui s’est approché de nous par Jésus-Christ, qui se laisse rencontrer, qui se fait connaître personnellement, et il a prouvé qu’il était digne de confiance, qu’il était bienveillant et plein de miséricorde, parce qu’il s’est donné lui-même pour nous.

En vertu de la mort et de la résurrection de Jésus-Christ, eh bien contrairement aux athées, et aux adversaires de l’Église chrétienne, et aux adeptes de toute autre religion, nous qui faisons confiance à Jésus, on peut être certain d’avoir la faveur de Dieu, et donc, d’être en sécurité pour l’éternité. On peut être certain, tout simplement, que les paroles du Psaume 46 s’appliquent à nous !

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