La foi, ça vaut vraiment la peine ?

Par Alexandre Sarranle 23 mai 2021

La foi, ça vaut vraiment la peine ? Franchement, croire en Jésus, venir à l’église, lire la Bible, fréquenter des chrétiens, avoir une vie finalement en bonne partie réglée par notre religion chrétienne, est-ce que ça vaut vraiment la peine ? Est-ce qu’il n’y a pas plus important, ou plus intéressant, ou plus urgent que ça dans la vie ?

Cette semaine, l’association Portes Ouvertes qui est le porte-voix des chrétiens persécutés dans le monde, nous informe de la situation d’un chrétien saoudien qui a été condamné par les autorités de son pays à des coups de fouet et à de la prison, parce qu’il a quitté la religion officielle de son pays, pour suivre Jésus. Pendant ce temps, sa femme est séquestrée par sa famille qui fait pression sur elle pour qu’elle le répudie.

Ce n’est qu’un exemple parmi des milliers, qui illustre le coût que ça représente pour certains de croire en Jésus. On le sait : dans certaines régions du monde, la persécution des chrétiens est intense. Alors est-ce que ça en vaut vraiment la peine ?

En France, bien sûr, ce n’est pas tout-à-fait pareil. Et pourtant. En France non plus, ce n’est pas super évident d’être un chrétien ! On fait quand même face à une certaine pression des médias, de la culture, du discours politique, même de l’école, qui mettent en avant des croyances ou des valeurs qui ne sont pas toujours alignées avec la foi chrétienne.

Je veux dire : quand on affirme croire qu’il y a un Dieu, que Jésus est Dieu, que Jésus est mort, puis ressuscité corporellement, que la Bible est la parole de Dieu, eh bien on le fait au péril de sa crédibilité, de sa réputation, de ses amis, peut-être même de son métier ! Peut-être qu’il y en a ici qui ont fait ce genre d’expérience. Peut-être que vous êtes un croyant, mais que vous vous sentez un peu découragé, un peu hésitant, face à ce genre de pression sociale.

Et honnêtement, la société met aussi la pression aux non-chrétiens, d’une certaine manière. Elle leur met la pression en alimentant des préjugés contre le christianisme, ce qui a pour effet, souvent, de tuer dans l’œuf toute intention que les gens pourraient même avoir de s’intéresser un peu au message de la Bible.

Et peut-être qu’il y en a ici, qui ont fait ce genre d’expérience. Vous avez connu des chrétiens qui vous ont parlé de leur foi, ou bien vous avez entendu parler de la Bible, ou bien vous passez régulièrement devant l’église de votre quartier, et vous vous êtes déjà dit : « Tiens, je me demande de quoi il en retourne ! ». Mais bien vite, vous avez été rattrapé par les préjugés que vous aviez sur la foi (et que la culture ambiante a entretenus chez vous), et vous êtes rapidement passé à autre chose.

Mais aujourd’hui, on va réveiller cette question. De quoi il en retourne ? Comment se fait-il que des gens croient, parfois contre vents et marées ? Des gens croient, et persévèrent dans leur foi, en France, en Arabie Saoudite, et partout dans le monde. Des gens croient si fort en Jésus qu’ils veulent témoigner publiquement de leur foi et transmettre cette foi à leur entourage, même si ça doit parfois leur coûter cher. Pourquoi ?

Est-ce que la foi, c’est si important que ça ? Est-ce que ça en vaut vraiment la peine ? De quoi est-ce qu’il en retourne, pour que des gens s’engagent comme ça ?

Alors on va prendre un texte de la Bible qui est un extrait d’une lettre que l’apôtre Pierre a écrite à des chrétiens du Ier siècle, qui vivaient eux-mêmes dans un contexte très tendu et très hostile à la foi chrétienne. Il y avait même de la persécution physique. Et l’intention de l’apôtre Pierre en écrivant cette lettre, c’était d’inciter ses lecteurs à persévérer dans la foi malgré les difficultés. Il veut les persuader, justement, que ça vaut le coup d’être un chrétien ; que la foi chrétienne, justement, ça vaut la peine !

Et dans les quelques lignes qu’on va lire, on va voir que le message de l’apôtre Pierre est finalement assez simple. Ce message, qu’il adresse aux chrétiens du Ier siècle, mais aussi à nous ce matin, c’est le suivant : il est absolument impératif que chacun se tourne vers Jésus par la foi et s’attache à lui de tout son cœur ! Est-ce que c’est ce que tu as fait, déjà ? Sinon, tu as quelque chose à entendre de toute urgence ce matin. Et si oui, si tu t’es déjà tourné vers Jésus par la foi, tu as aussi quelque chose à entendre ce matin pour t’encourager à rester attaché à Jésus, et à faire de ta relation avec lui la priorité de ta vie.

On va lire le texte, mais je vous préviens que c’est un texte qui, par moments, est un peu difficile à comprendre. Même si le message général du passage n’est pas très compliqué, il y a quand même un ou deux versets dans ce texte qui figurent parmi les versets les plus compliqués de toute la Bible ! Mais on ne va pas s’arrêter à ces difficultés-là ; on va plutôt essayer de voir ce qui est clair dans ce texte, et la portée générale de ce passage.

Et vous allez voir que finalement, l’apôtre Pierre nous parle de deux choses relativement simples : d’abord un fait incontournable, ensuite une réponse indispensable.

1/ Un fait incontournable (v. 18-19)

L’apôtre Pierre nous parle donc d’abord d’un fait incontournable. Et la première chose qu’il veut nous faire comprendre, c’est que rien dans la vie ne surpasse, en importance, la personne et l’œuvre de Jésus.

Alors souvenons-nous que Pierre s’adresse à des gens qui subissent une certaine pression sociale anti-chrétienne. La pression est telle que la vie est très compliquée pour certains croyants. Il y en a qui sont tentés de renoncer à leur foi, d’autres de mener une double vie, c’est-à-dire de continuer de se dire croyants mais de vivre comme des non-croyants. Il y a aussi des gens qui ne sont pas croyants, et que la pression de la société empêche de devenir croyants et de se joindre à l’Église.

Eh bien tous ces gens, Pierre veut les ramener (ou les amener pour certains) à l’essentiel, c’est-à-dire à ce qui devrait compter plus pour eux que la pression qu’ils subissent.

Et l’essentiel, pour Pierre, ce n’est pas comment vivre une vie paisible et tranquille, se marier et avoir pleins d’enfants ; ce n’est pas comment avoir une meilleure estime de soi, monter en grade dans la société et gagner plus d’argent ; ce n’est pas la santé ou le développement personnel ; ce n’est même pas comment transformer la société pour qu’il y ait plus de justice et moins de souffrance. Non : l’essentiel, pour Pierre, c’est une personne et ce qu’elle a fait.

C’est comme s’il disait, dans ce texte : « Je sais que c’est dur. La pression sociale, anti-chrétienne, est importante. Vous souffrez, vous hésitez à rester chrétiens, ou à devenir chrétiens [c’est le contexte de cette lettre]. Mais écoutez, je vais vous dire ce qui est plus important que toutes les pressions que vous subissez : Christ est mort pour les péchés, lui juste pour des injustes, afin de vous amener à Dieu » (v. 18) !

Honnêtement, il n’y a pas beaucoup de passages dans la Bible où le message central de la foi chrétienne est aussi précisément, succinctement, et explicitement résumé.

Et bien sûr que c’est là l’essentiel pour Pierre, puisque la personne et l’œuvre de Jésus sont au centre non seulement du message biblique, mais aussi de l’histoire entière de l’humanité, et du projet de Dieu pour le monde ! Vous pouvez imaginer quelque chose de plus important ?

Et quel est ce message si important ? Pierre nous le résume en une phrase, constituée de trois éléments : une proposition principale, et deux compléments circonstanciels (écoutez bien, je vais vous aider à réviser pour le brevet).

D’abord la proposition principale : l’apôtre Pierre dit que Jésus « est mort pour les péchés ». Il faut savoir que « les péchés », dans la Bible, c’est ce qui sépare les gens de Dieu. La Bible dit que « tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu » (Rm 3.23). Le péché, c’est tout ce qu’on fait, dit ou pense, ou même ressent, qui n’est pas conforme à la volonté sainte et parfaite de Dieu. Ça fait beaucoup de choses, et ça nous rend injustes aux yeux de Dieu !

Mais Pierre dit que Jésus « est mort pour les péchés ». Il nous donne le sens de sa mort. Jésus s’est offert volontairement en guise de règlement ou de paiement pour les péchés (en théologie on parle d’expiation). Il y avait une amende à payer—le prix de nos péchés—et Jésus l’a payée par sa mort.

Mais Pierre ajoute (1er complément circonstanciel) : « lui juste pour des injustes », c’est-à-dire que Jésus, lui, était innocent, contrairement à tous les autres êtres humains. Et il s’est substitué à des gens qui, eux, étaient coupables. C’est un peu comme une procuration. Parfois on peut accomplir des choses par procuration, comme voter par exemple : c’est quelqu’un d’autre qui vote, mais ça compte comme si c’était nous.

Ici, l’apôtre Pierre nous dit que Jésus a accepté d’être la procuration pour des gens injustes. C’est lui qui a payé l’amende, par sa mort, mais ça compte comme si c’était les coupables qui avaient payé. Du coup, en prenant la place des coupables, Jésus les délivre du prix qu’ils devaient payer pour leurs péchés.

Tout ça pourquoi ? C’est le 2ème complément circonstanciel (de but) : afin de nous « amener à Dieu ». C’est-à-dire pour ôter les obstacles qui nous séparaient de lui.

Juste après, Pierre ajoute que Jésus est ressuscité par la puissance du Saint-Esprit, c’est-à-dire que cette œuvre de Jésus (sa mort sur la croix en substitution pour des gens injustes, pour les délivrer des conséquences de leurs péchés) a été validée. Cette mission a été une réussite totale. Jésus est ressuscité, c’est le signe incontestable de sa victoire sur le mal et sur les conséquences du mal. Et ça veut dire qu’on peut placer sa confiance en lui avec beaucoup d’assurance, et recevoir de cette manière la conviction d’être en paix avec Dieu et d’avoir une place avec lui dans le paradis pour toujours.

Bon. Vous trouvez ça important ? C’est un truc énorme ! C’est un fait incontournable, vous comprenez ? C’est inouï, ce que Jésus a fait ! Voilà « de quoi il en retourne » !

Et pour souligner le caractère absolument essentiel de ce que Jésus a accompli en mourant et en ressuscitant, Pierre ajoute que ce message a même été prêché « aux esprits en prison », c’est-à-dire aux morts (v. 19). Alors il y a des avis différents sur qui c’est, ces morts, mais ce qui semble clair, c’est que Pierre cherche à souligner l’importance extraordinaire de ce que Jésus a fait. C’est si important, que ça a même été raconté aux morts !

C’est un peu comme quand il se passe quelque chose d’important dans le monde aujourd’hui. Si c’est très important, eh bien très vite, toutes les chaînes de télé et de radio modifient leurs programmes pour raconter ce qui se passe. La une des journaux est la même partout, et pas seulement dans un ou deux pays, mais dans le monde entier.

Si vous êtes né avant 1990, vous vous souvenez sûrement de ce qui s’est passé le 11 septembre 2001, par exemple : impossible de rater l’information, qui a été relayée immédiatement par tous les médias. Même les astronautes dans la station spatiale internationale ont été informés de ce qui se passait. Et si vous étiez né, et assez grand pour vous en souvenir, je pense que vous n’oublierez jamais ce que vous étiez en train de faire lorsque vous avez découvert ce qui se passait à New York, et je suis sûr que cette information a un peu bouleversé votre journée.

Eh bien vous savez ce qui surpasse en importance les attentats du 11 septembre 2001 ? Vous savez ce qui (d’après l’apôtre Pierre et d’après toute la Bible) surpasse en importance tout événement de l’histoire des hommes et toute circonstance de votre vie, heureuse ou malheureuse ? La personne et l’œuvre de Jésus.

Pourquoi est-ce qu’on peut dire ça ? Tout simplement… parce que Jésus a fait ce qu’il fallait pour nous amener à Dieu. Et voilà bien quel est, de loin, notre problème le plus sérieux, non ? Nous ne pouvons pas nous approcher par nous-mêmes de Dieu ! Qu’est-ce que vous en pensez ? Est-ce qu’on peut avoir un problème plus sérieux que ça ?

Je ne dis pas ça pour minimiser les problèmes réels auxquels on est confronté dans la vie. Les difficultés, les épreuves, la souffrance, sont réelles et parfois intenses. Et je ne dis pas ça non plus pour minimiser les joies de la vie. Nos réussites, nos moments de bonheur en couple ou en famille, notre épanouissement, tout ça c’est super ! Parfois, ça nous transporte et c’est sublime. Mais rien de tout ça n’est aussi important que la personne et l’œuvre de Jésus. Parce que ça vise directement notre relation à Dieu.

Est-ce que c’est quelque chose qui vous préoccupe ? Parce que ça devrait vous préoccuper ! On vit tous avec des préoccupations, et elles sont classées sur une échelle, en ordre d’importance. Qu’est-ce qu’il y a tout en haut ? Je vais vous dire ce qu’il devrait y avoir tout en haut : votre relation à Dieu. Il n’y a rien qui comptera plus que ça à la fin.

Et c’est bien ça que Pierre veut faire comprendre dans un premier temps à ses lecteurs, dans ce passage. Oui, la pression sociale est grande. Oui, c’est difficile d’être un chrétien. Oui, il y en a parmi nous qui n’ont peut-être pas envie d’être des chrétiens. Mais il faut qu’on se pose les bonnes questions. Il faut avoir les bonnes préoccupations. En effet, rien dans la vie ne surpasse, en importance, la personne et l’œuvre de Jésus.

Maintenant qu’on le sait, comment est-ce qu’on va répondre ? Eh bien c’est ce qui nous amène au deuxième point.

2/ Une réponse indispensable (v. 20-22)

Après nous avoir parlé d’un fait incontournable, eh bien dans la deuxième partie de ce passage, l’apôtre Pierre nous parle d’une réponse indispensable. Et ce qu’il veut nous faire comprendre maintenant, c’est qu’en réponse à ce que Jésus a fait, on ne peut ni rester indifférent, ni avoir une réaction simplement superficielle.

Alors ce n’est pas forcément évident de comprendre à première vue où l’apôtre Pierre veut en venir dans ces versets 20 à 22. Je vous ai dit que le verset 19 faisait l’objet d’interprétations diverses, et c’est aussi le cas des versets 20 et 21. La raison, c’est qu’en grec, la grammaire et même le vocabulaire sont franchement, par moment, très ambigus.

Ce qui est clair en tout cas, c’est que Pierre fait d’abord une allusion à l’histoire de Noé (v. 20), et il insiste sur un aspect particulier de cette histoire, c’est qu’un petit nombre de personnes seulement a survécu au déluge en prenant place dans l’arche.

Ensuite il met cela en relation avec le salut que Dieu nous offre maintenant par Jésus, et dont le baptême chrétien est un signe (v. 21). Et cette fois, il insiste sur le fait que ce salut, qui est figuré (ou symbolisé) par l’eau du baptême, ne vient pas par l’eau du baptême, mais par la foi sincère que l’on place en Dieu.

Donc 1/ c’est un petit nombre de personnes qui a été sauvé à l’époque de Noé, et 2/ c’est par la foi sincère qu’on peut être sauvé.

C’est un peu comme si Pierre disait : « Il y a une similitude entre le salut que Dieu a offert à Noé et à sa famille à l’occasion du déluge, et le salut qu’il vous offre en Jésus aujourd’hui. À l’époque de Noé aussi, comme pour vous, il y avait une pression sociale importante, et il y avait peu de gens pour croire aux promesses de Dieu. Et finalement, ils ne sont pas nombreux, hein, ceux qui ont placé sincèrement leur espoir en Dieu ! Maintenant quand on y pense, l’eau de votre baptême ressemble à l’eau du déluge à l’époque de Noé ; c’est une figure, un symbole, qui vous renvoie à ce salut que Dieu vous présente en Jésus. Ça pointe vers ce salut que Dieu vous présente assurément, en dépit de la pression sociale à laquelle vous êtes soumis à votre tour. C’est un salut certain, parce que Jésus est ressuscité, et il est même monté au ciel, il siège à la droite de Dieu le Père, et l’univers tout entier lui a été soumis ! Mais attention, je tiens à préciser que l’eau du baptême chrétien, par elle-même, ne sert qu’à rincer le corps ; ce qui sauve en vérité, c’est de placer sincèrement sa confiance en Dieu ».

Et donc si on est bien attentif à ce que l’apôtre Pierre est en train de dire, il est en train de pointer deux écueils possibles. D’abord, tout comme la génération de Noé n’a pas cru à l’annonce du jugement de Dieu qui allait venir contre le mal, eh bien nous aussi, on risque de rester indifférent à la gravité de notre situation et au salut que Dieu nous présente en Jésus.

Et deuxièmement, il faut faire attention parce que notre réponse à cette offre de salut, si elle n’est pas indifférente, risque quand même d’être superficielle, comme ces gens à qui Pierre s’adresse et qui, pour certains, ont bien été baptisés, mais qui n’ont pas une vraie foi sincère en Dieu. Ils ont juste été mouillés, ils ont été rincés, ça les a lavés extérieurement peut-être, mais ils ne se sont jamais tournés sincèrement vers Dieu « en bonne conscience ».

Deux écueils possibles, donc, en réponse à la personne et l’œuvre de Jésus : l’indifférence, ou la superficialité. Quelle est la nôtre, de réponse, ce matin ?

Imaginez que vous appreniez, lors d’une visite de routine chez le médecin, que vous êtes probablement atteint d’une tumeur à l’estomac et que vous devriez vous faire opérer en urgence. Comment est-ce que vous allez réagir ? Vous n’avez jamais remarqué de symptômes particuliers, vous ne souffrez pas, donc… peut-être que vous n’allez pas vous en préoccuper, surtout que votre vie est bien remplie, vous avez des responsabilités à assumer, et d’autres chats à fouetter ! Indifférence, donc ?

Ou bien, vous croyez ce que vous dit votre médecin, mais vous vous dites en même temps qu’une opération chirurgicale, c’est quand même un peu invasif, et franchement, ça vous fait un peu peur, donc à la place, vous allez simplement faire un peu plus attention à votre régime : vous allez couper sur l’alcool et le saucisson, arrêter de fumer, et faire un peu de sport. C’est bien. Mais c’est superficiel. Ça ne règle pas le problème.

Et donc comment est-ce qu’on va réagir à la question de notre relation à Dieu, et de ce que Jésus a accompli par rapport à ça ?

L’apôtre Pierre nous dit dans notre texte, que la question de notre relation à Dieu est si importante, c’est une préoccupation qui devrait tellement surpasser toutes les autres, et ce que Jésus a fait pour nous amener à Dieu est tellement extraordinaire et radical, que notre réponse ne peut être ni indifférente, ni superficielle. Ce serait de la folie !

Surtout, dit Pierre (v. 22), qu’il y a encore autre chose : c’est que le monde entier a été soumis à l’autorité de Jésus après sa résurrection ! C’est ce que les chrétiens affirment depuis des siècles à chaque fois qu’ils récitent le crédo : « Le troisième jour, il est ressuscité des morts, il est monté au ciel, il siège à la droite de Dieu, le Père tout-puissant, il viendra de là pour juger les vivants et les morts. » L’histoire tend vers le jour où tout le monde devra rendre compte de la façon dont il aura répondu à ce que Jésus a fait !

Tout comme la tumeur discrète dans l’estomac, qu’on ne ressent pas, qui ne nous gêne pas (ou, si on la sent, qu’on pense pouvoir faire partir par des remèdes superficiels), nous aussi on pense peut-être que les choses ne vont pas si mal dans notre vie et dans le monde, et finalement on renverse notre échelle de préoccupations, de sorte que la question de notre relation à Dieu devient secondaire, ou elle est reléguée à la dernière place.

Mais si on comprend bien ce que l’apôtre Pierre a voulu nous dire dans un premier temps, à savoir que rien dans la vie ne surpasse, en importance, la personne et l’œuvre de Jésus, alors on comprendra sans mal ce qu’il nous dit maintenant, à savoir qu’en réponse à ce que Jésus a fait, on ne peut ni rester indifférent, ni avoir une réaction simplement superficielle.

Quelle réponse avoir, alors ? C’est ce qu’on disait en introduction, et c’est toute la leçon de ce passage : il est absolument impératif que chacun se tourne vers Jésus par la foi et s’attache à lui de tout son cœur !

Alors oui, dans le monde aujourd’hui, il y a des endroits où les chrétiens sont gravement persécutés. Ce n’est pas le cas en France, et pourtant, ici non plus, ce n’est quand même pas complètement évident d’être un chrétien. La pression sociale, les épreuves, une forme d’hostilité, se manifestent de manières différentes, et certainement à des degrés très différents, mais l’effet est le même : on peut se sentir intimidé et découragé en tant que chrétien, on peut hésiter à devenir un chrétien, on peut hésiter à rester un chrétien.

Pourtant, comme on le voit avec l’exemple de cet homme en Arabie Saoudite, dont on parlait au début, et comme on va le voir dans quelques instants avec le baptême de Yoël, il y a des gens un peu partout dans le monde qui sont prêts à engager toute leur vie pour Jésus, comme s’il n’y avait rien de plus important pour eux.

Apparemment, la foi, ça vaut la peine ! Et le texte qu’on a regardé ensemble, sous la plume de l’apôtre Pierre, a cherché à nous en convaincre.

Alors mon ami, quelle est ta situation aujourd’hui ? Est-ce que tu es un croyant qui peines à avancer, qui recules peut-être sous la pression de la société ou en raison de certaines épreuves ? Est-ce que tu es tenté d’abandonner la foi, tout simplement ?

Ou bien est-ce que tu es un chrétien de tradition, mais qui n’as jamais vraiment réfléchi au message central de la Bible, c’est-à-dire à qui est Jésus et à ce qu’il a fait pour t amener à Dieu ? Ou bien tu y as réfléchi, mais c’était il y a bien longtemps, et ça fait un moment que tu n’y penses plus… peut-être justement à cause de la pression de la société qui t’a imposé bien d’autres préoccupations que celle qui concerne ta relation à Dieu ?

Ou bien est-ce que tu n’es tout simplement pas du tout un chrétien ; tu es venu ce matin par curiosité, un peu comme un observateur, et jusqu’à aujourd’hui, tu n’avais jamais pensé que le message de la Bible pouvait te concerner ?

Quelle que soit ta situation ce matin, écoute bien, parce que j’aimerais le dire de la façon la plus claire et la plus solennelle possible : il n’y a rien de plus important que ta relation à Dieu, Jésus a fait ce qu’il fallait pour t’amener à Dieu, et il attend de toi que tu lui fasses sincèrement confiance.

Qu’est-ce que tu vas faire, dès aujourd’hui, pour faire un pas de plus avec Dieu, ou vers Dieu ?

Peut-être que tu veux mieux comprendre qui est Dieu et quel est son projet. Dans notre église, on propose un Parcours Découverte, qui permet de faire un survol de la Bible en six rencontres, où on discute de manière décontractée autour de plusieurs passages de la Bible qui sont des passages emblématiques. Viens m’en parler si ça t’intéresse.

Peut-être que tu veux franchir le pas ce matin, et accueillir Jésus dans ta vie. Peut-être que Dieu a touché ton cœur, et que tu veux avoir une relation personnelle avec lui. On peut en discuter dès la fin de ce culte, on peut prier pour toi, et on peut se rencontrer dans la semaine.

Peut-être que tu as déjà été baptisé, mais que la foi est devenu quelque chose de personnel, quelque chose de sincère et de vrai, récemment, et tu voudrais partager ton témoignage et faire pour la première fois une profession de foi publique, devant l’assemblée. Ou peut-être que tu n’as jamais été baptisé, et que tu voudrais recevoir ce baptême chrétien pour entériner publiquement ton appartenance à l’église de Jésus-Christ.

Qu’est-ce que tu vas faire, à partir d’aujourd’hui, pour faire un pas de plus avec Dieu ? Ça peut être juste une petite chose !

Peut-être que tu veux rejoindre un groupe de maison, c’est-à-dire un petit groupe qui se réunit en semaine pour étudier la Bible et prier ensemble en toute décontraction. Ou peut-être que tu veux te rapprocher juste d’un ami croyant, pour l’encourager, et te laisser encourager, en partageant régulièrement juste tous les deux, sur les hauts et les bas de votre vie chrétienne, et en priant ensemble.

Peut-être que tu veux renoncer à une habitude mauvaise, qui pèse sur ton moral parce que tu sais que ça entrave ta relation avec Dieu. Ça fait longtemps que tu veux arrêter. Eh bien dès aujourd’hui, parle-en à un ami chrétien de confiance, qui va prier pour toi et t’encourager.

Peut-être que tu veux passer moins de temps devant les séries TV et plus de temps à la lire la Bible ou à prier. Peut-être que tu veux prendre ton courage à deux mains et inviter ton ami à venir avec toi à l’église un de ces dimanches. Peut-être que tu dois demander pardon à quelqu’un que tu as blessé.

Il y a bien une petite chose que tu peux faire dès aujourd’hui, ou dès demain, pour avancer avec Dieu. Vas-y, fais-le. Lance-toi. Parce que s’attacher à Jésus, suivre Jésus, servir Jésus, vivre avec lui et persévérer avec lui, honnêtement, ça vaut vraiment la peine !

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