Les fruits de la vraie foi

Par Alexandre Sarranle 8 août 2021

On est sur le point de faire ce qu’on fait, ici, chaque dimanche : on va lire un texte biblique, je vais prier, et ensuite, on va essayer de voir ce que ce texte veut dire et quelle leçon on est censé en tirer.

Et vous, vous êtes peut-être aussi sur le point de faire ce que vous faites chaque dimanche à ce moment du culte : vous allez peut-être faire défiler votre compte Instagram pour faire passer le temps ; ou peut-être que pendant la prochaine demi-heure, vous allez faire une analyse méthodique de la coiffure et de l’habillement des personnes qui sont assises devant vous ; ou peut-être que vous allez plutôt faire votre petite sieste du dimanche matin, le plus discrètement possible ; ou peut-être que vous allez, comme d’habitude, passer en revue tous les défauts du prédicateur (ses mimiques, ses fautes de français, ses lapsus, ses approximations théologiques…) ; ou peut-être encore que vous allez écouter attentivement en vous disant : « Hé bé, j’espère qu’un tel est en train d’écouter, parce qu’il a vraiment besoin de mettre de l’ordre dans sa vie, celui-là ! ».

En fait, est-ce qu’il y a une bonne façon d’accueillir l’enseignement de la Bible ? Et si oui, est-ce que c’est comme ça que vous l’accueillez ?

Dans le texte qu’on est sur le point de lire, Jésus est en train de prêcher son fameux sermon sur la montagne, et on va lire précisément la dernière partie de cette prédication de Jésus qui se trouve dans l’Évangile selon Matthieu. C’est vers le début de cet évangile, mais quand même si on avait lu depuis le tout début, on aurait vu pas mal de choses qui constituent le contexte du texte qu’on va lire maintenant.

On aurait vu notamment que Jésus est venu conformément à des promesses millénaires, pour restaurer la relation du monde avec Dieu, en établissant un royaume sur la terre (le royaume des cieux ou de Dieu), au sein duquel il y aurait des choses assez extraordinaires : la consolation, la justice, le pardon, la paix et la vie éternelle.

Et le « sermon sur la montagne », c’est vraiment un « sermon sur le royaume », c’est-à-dire un sermon où Jésus décrit ce qui caractérise ce royaume, et notamment ce qui est censé caractériser les sujets de ce royaume (c’est-à-dire les chrétiens). Notamment, Jésus a fait comprendre aux gens qui l’écoutaient, qu’il était censé y avoir des différences importantes, parfois radicales, entre l’intérieur du royaume et l’extérieur.

Et donc Jésus approche de la fin de son discours, et la question que tous les auditeurs attentifs commencent à se poser, c’est : Comment entrer dans le royaume des cieux et avoir part à tous ses bienfaits ?

Et Jésus va donc amener son auditoire à comprendre comment il faut accueillir son discours, et par extension tout l’enseignement de la Bible, de façon à ce que ces enseignements produisent leur effet salutaire, qui consiste à assurer à leurs destinataires une place dans le royaume. Écoutez bien : tout le monde peut entendre les enseignements de la Bible, mais seuls les gens qui les accueillent avec une vraie foi en reçoivent en fin de compte tous les bienfaits.

Et donc vous allez voir que la façon dont vous accueillez l’enseignement de la Bible ce matin-même, et tous les dimanches, n’est pas anodine ! Ce qui est en jeu, c’est votre place dans le royaume de Dieu ! Est-ce que vous accueillez cet enseignement avec une vraie foi ? C’est la question que Jésus veut que son auditoire se pose au moment, donc, de conclure son sermon sur la montagne.

Et il va décrire la vraie foi par ses fruits (ou ses symptômes), qui se manifestent dans notre cœur, dans notre croyance et dans notre conduite.

1/ Les fruits de la foi dans notre cœur (v. 1-12)

La première chose que ce texte nous fait comprendre, c’est que l’enseignement de la Bible est bien accueilli quand il est accueilli par un cœur sincère et contrit.

Alors aux chapitres 5 et 6, Jésus a dit beaucoup de choses concernant le royaume des cieux, et maintenant, aux v. 1-12, on a l’impression que Jésus évoque plusieurs points un peu pêle-mêle, comme s’il ajoutait une catégorie « divers » juste avant de conclure son sermon. En réalité, il me semble que Jésus est en train de décrire, par ses fruits, l’attitude de cœur qui convient à celui qui veut recevoir à profit la parole de Jésus, et ainsi avoir part à son royaume.

Jésus sous-entend ici qu’il y a deux façons d’accueillir sa parole : d’une part la sincérité et la contrition (ou l’humilité), d’autre part l’hypocrisie et l’orgueil.

Contrairement au cœur hypocrite et orgueilleux, le cœur sincère et contrit ne remarque pas la paille dans l’œil du voisin et se préoccupe plutôt de la poutre dans son œil à lui (v. 1-5). Le cœur sincère et contrit reçoit ce qui est saint et ne le foule pas aux pieds comme un chien ou comme un pourceau, c’est-à-dire que contrairement au cœur hypocrite et orgueilleux, il reçoit la parole de Jésus avec gratitude et il accepte de s’y fier et de s’y soumettre (v. 6). Contrairement au cœur  hypocrite et orgueilleux, le cœur sincère et contrit a conscience de sa faiblesse, il a conscience qu’il ne mérite pas sa place dans le royaume des cieux, mais il se tourne vers son Père céleste qu’il sait plein de bonté et de miséricorde, et il lui demande sa grâce et son aide (v. 7-11). Le cœur sincère et contrit, enfin, n’est pas centré sur lui-même et sur ses propres intérêts, mais il est résolument tourné vers autrui ; c’est un cœur débonnaire (gentil envers les autres), et ce renoncement à soi, c’est la loi et les prophètes (v. 12) !

C’est à cette attitude de cœur, donc, que Jésus veut amener les gens qui l’écoutent, dans un premier temps, au moment de conclure son discours, pour leur faire comprendre comment entrer dans le royaume des cieux et avoir part à tous ses bienfaits. L’enseignement de la Bible est bien accueilli quand il est accueilli par un cœur sincère et contrit.

Imaginez deux jeunes frères qui, le matin de Noël, reçoivent chacun un cadeau de la part de leurs parents. L’un reçoit une maquette de voiture de course à assembler soi-même, l’autre une maquette d’avion de guerre. Celui qui a reçu la voiture de course commence immédiatement à se vanter d’avoir reçu le meilleur cadeau des deux, il n’a aucun signe de gratitude envers ses parents, il va assembler sa maquette tout seul et montrer à tout le monde comme il est fort et intelligent, et surtout, il prévient tous les membres de sa famille qu’ils n’ont pas intérêt à toucher son cadeau.

Son frère quant à lui, en découvrant l’avion de guerre que ses parents lui ont offert, pose immédiatement le cadeau par terre et se précipite vers ses parents pour les remercier, il félicite son frère pour le beau cadeau qu’il a reçu lui aussi, en lui disant que s’il le veut, il pourra aussi jouer avec son avion, et il demande humblement à son papa de bien vouloir l’aider à assembler la maquette puisqu’il ne l’a jamais fait avant et qu’il ne s’en sent pas capable.

Je n’ai pas besoin de vous dire lequel des deux frères est un « chien et un pourceau », et lequel a accueilli le cadeau de ses parents avec un cœur sincère et humble !

Et de la même façon, comment réagissez-vous à la parole de Jésus, et plus largement, aux enseignements de la Bible ? Est-ce que vous les recevez comme autant de munitions pour attaquer vos amis ou vos frères qui ne croient pas comme vous ? Est-ce que vous réagissez à ces enseignements avec un esprit critique en vous disant que sur tel ou tel point, Jésus et les apôtres étaient un peu naïfs ou ignorants ? Est-ce que vous vous désintéressez de ces enseignements en vous disant que vous avez déjà réfléchi à toutes ces questions vous-mêmes et que vous avez déjà trouvé vos réponses ?

Ça, ce sont quelques symptômes d’un cœur hypocrite et orgueilleux, et ce n’est pas la vraie foi. L’enseignement de la Bible est bien accueilli quand il est accueilli par un cœur sincère et contrit. Ce cœur sincère et contrit a conscience de sa propre misère, de ses propres limites, de sa faiblesse et de sa culpabilité (et pas de celles des autres !). Il est reconnaissant que Dieu ait bien voulu se révéler aux hommes et venir à leur secours. Il baisse la tête, se frappe la poitrine, et supplie Dieu d’avoir pitié de lui (cf. Lc 18.9-14).

Et par conséquent, le cœur sincère et contrit n’est pas nonchalant ou désinvolte ou snob, mais au contraire il est très attentif à ce que Dieu veut lui faire comprendre au moyen des Saintes Écritures. C’est ce qui nous amène au deuxième point.

2/ Les fruits de la foi dans notre croyance (v. 13-20)

En effet, la deuxième chose que l’on est amené à comprendre à travers ce passage, c’est que l’enseignement de la Bible est bien accueilli quand on lui accorde une attention suprême et vigilante.

Aux v. 13-20, Jésus fait comprendre à son auditoire qu’il y a une rivalité ou une concurrence qui existe entre son message et d’autres messages. Son message à lui est le bon, c’est celui qui permet d’entrer dans le royaume des cieux ; mais les messages contraires (qui mènent à la perdition, c’est-à-dire qui ne mènent pas à Dieu et au royaume) sont si nombreux ou se font entendre si fort, que son message à lui est comme une porte étroite ou un chemin resserré en comparaison avec eux (v. 13-14).

En plus, il y a des « faux prophètes », c’est-à-dire des gens qui se présentent comme ayant été envoyés par le vrai Dieu (le Dieu de Jésus et de la Bible), et qui, en son nom, annoncent un message contraire à celui de Jésus et de la Bible. Ils sont attirants, séduisants, ces faux prophètes, mais en réalité ce sont des loups ravisseurs. Leur message est un piège qui détourne du royaume. Ils existent, dit Jésus, et il faut être vigilant : il faut les éprouver (les mettre à l’épreuve), ces gens qui prétendent enseigner de la part de Dieu, en examinant notamment le fruit de leur travail (v. 15-20).

La vraie foi, donc, ne croit pas n’importe quoi. La vraie foi porte ses fruits dans notre cœur (comme on l’a dit), mais aussi dans notre croyance. Jésus veut donc qu’on accueille son message avec un cœur sincère et contrit, mais aussi avec une attention suprême et vigilante, car son message est précis, et c’est le message de notre salut et de notre entrée dans le royaume ! On ne peut pas se permettre de se tromper !

Vous vous rappelez le jeu télévisé « Qui veut gagner des millions » ? Imaginez que vous êtes un candidat dans ce jeu, et que vous arriviez à la question à un million d’euros, et qu’il vous reste encore deux jokers : coup de fil à un ami, et vote du public. Et le présentateur vous pose la question, une question difficile, mais il se trouve que ça entre pile dans votre domaine de compétence, et vous savez exactement quelle est la bonne réponse !

Mais le présentateur, qui joue son rôle, arrive à vous mettre subtilement le doute dans l’esprit, et vous convainc d’utiliser vos jokers. De toute façon, c’est la dernière question, alors pourquoi pas utiliser les jokers ! Vous appelez donc un ami, et il vous donne, avec beaucoup de conviction, une autre réponse que celle que vous pensiez. Aïe ! Alors, vous faites voter le public, et l’immense majorité vote pour la même réponse que celle de votre ami. Cette fois, le doute s’est solidement installé, et vous êtes très partagé entre ce que vous pensiez être vrai, et l’opinion écrasante de la majorité. Qu’est-ce que vous faites maintenant, sachant que si vous répondez mal, vous perdez pratiquement tout l’argent que vous avez accumulé ? Vous ne pouvez pas vous permettre de vous tromper ! Comme c’est difficile !

C’est pareil avec les enseignements de la Bible. Ils nous communiquent un message vrai et précis. Mais c’est rarement l’opinion de la majorité des gens autour de nous.

En France, vous pouvez trouver une église où il y a marqué : « Église protestante » à l’entrée, et pourtant, dans cette église, il est possible que le pasteur enseigne que Jésus n’est pas Dieu ou qu’il n’est pas ressuscité des morts. Il y a des églises où il y a marqué : « Église évangélique », et pourtant, il est possible que le pasteur enseigne que Jésus est mort pour que nous, si on a assez de foi, on soit riche et en bonne santé ici-bas. Il y en a qui enseignent que les rites de l’Église sont indispensables au salut, d’autres que toutes les religions mènent de toute façon à Dieu, d’autres que l’éthique du mariage et de la sexualité, c’est quelque chose qui doit évoluer avec le temps.

Toutes ces idées peuvent être très séduisantes, pour les uns ou pour les autres, non ? Mais ces idées ne sont pas celles de Jésus ou de la Bible. Comment le savoir ? En éprouvant ces idées, ou ce message, fruit du ministère de gens qui se prétendent enseignants de la part de Dieu, à la lumière de l’Écriture Sainte. Et c’est ce qu’il faut faire avec tous les messages que vous recevez, au travail ou à la maison, à la télé ou sur internet, à l’école ou à l’église, y compris ce que je suis en train de vous dire maintenant-même !

L’enseignement de la Bible est bien accueilli quand on lui accorde une attention suprême et vigilante. La vraie foi écoute attentivement, et éprouve ce qu’elle entend à l’aune (à la lumière) de ce que Dieu a déjà révélé.

Venez à l’église avec votre Bible, suivez les lectures qui sont faites, gardez-la ouverte pendant la prédication, demandez des comptes à votre pasteur sur la façon dont il a exposé (ou non) le message du texte biblique, étudiez-la vous-même tout au long de la semaine, et lorsque vous entendez un message nouveau, même s’il est majoritaire, éprouvez-le !

Ce que dit Dieu compte plus que ce que dit la majorité. C’est la porte étroite, certes, mais c’est la porte du royaume. C’est le chemin resserré, mais c’est le chemin du salut ! Je vais être plus clair encore : vous ne pouvez pas être sauvé si vous rejetez le message de la Bible au profit d’un autre message qui serait plus séduisant.

Le message de Jésus et de toute la Bible est exclusif, parce que le moyen du salut des hommes est exclusif. Jésus a dit :

« Moi, je suis le chemin, la vérité et la vie. Nul ne vient au Père que par moi » (Jn 14.6).

Et la Bible nous explique que Jésus a ouvert cet accès à Dieu et à son royaume par sa propre mort sur la croix, où il a pris sur lui le poids de nos fautes pour nous en délivrer, et par sa résurrection en vainqueur sur le mal et sur la mort et sur toute puissance hostile à Dieu et aux croyants. Ce qui fait dire à l’apôtre Pierre :

« Le salut ne se trouve en aucun autre ; car il n’y a sous le ciel aucun autre nom donné parmi les hommes, par lequel nous devions être sauvés » (Ac 4.12).

Vous ne pouvez donc pas vous permettre de négliger ce message, de vous en désintéresser, voire pire, de le rejeter au profit d’un autre message. Sachez donc ce qu’enseigne la Bible !

Mais le savoir ne suffit pas. Il faut encore accepter de s’y fier et de s’y soumettre. Et c’est ce qui nous amène au dernier point.

3/ Les fruits de la foi dans notre conduite (v. 21-29)

En effet, la troisième et dernière chose que ce passage nous fait comprendre, c’est que l’enseignement de la Bible est bien accueilli quand il est mis en pratique. Ça peut paraître évident, mais regardez quand même ce que dit Jésus.

Il oppose, dans ces dernières paroles du sermon sur la montagne, deux types de personnes. Les deux ont une relation avec Jésus. Les deux professent un genre de foi en Jésus et les deux ont entendu ses enseignements. Les deux agissent même en son nom ! Mais les uns sont perdus (v. 23, 27), tandis que les autres sont sauvés (v. 21, 25). La différence entre les deux, c’est que ceux qui sont sauvés ont « fait la volonté du Père qui est dans les cieux », en « mettant en pratique » les paroles de Jésus.

Jésus n’est pas en train de dire qu’il faut faire le bien pour mériter d’être sauvé (puisque les autres aussi—ceux qui sont perdus—ont fait le bien à travers leurs exorcismes et leurs miracles !). Il est en train de dire en revanche que si on comprend bien son message, et si on croit vraiment son message, alors ça engage logiquement et fondamentalement toute notre vie.

Dans la métaphore de Jésus, ce n’est pas la maison qui est différente, mais son fondement : d’une part le roc, d’autre part le sable. Faire la volonté du Père, mettre en pratique la parole de Jésus, consiste donc essentiellement à construire sa vie sur un fondement différent.

Ce que Jésus nous fait comprendre, ici, c’est que ce fondement ce n’est pas juste une profession de foi apparente. Ce n’est pas juste de se dire chrétien. Ce n’est pas juste d’assister régulièrement au culte. Ce n’est pas juste d’être né dans une famille chrétienne. Ce n’est pas juste d’être engagé dans un service dans l’Église. Ce n’est pas même d’être capable de chasser des démons ou de faire des miracles ! Le fondement qui assure notre sécurité éternelle, c’est une soumission humble et totale à Jésus. « Mettre en pratique la parole » de Jésus, ça ne désigne pas avant tout la partie visible de notre obéissance, mais avant tout la partie invisible : notre disposition intérieure qui doit être celle d’une loyauté sans réserve à Jésus.

Imaginez que vous essayiez d’assembler une équipe de volley-ball pour gagner la médaille d’or aux jeux olympiques. Entre votre équipe de 2020 et celle d’il y a quatre ans, et celle d’il y a huit ans, et les équipes de la plupart des autres grandes nations engagées dans la compétition, vous n’allez peut-être pas remarquer une grande différence dans les qualités extérieures de tous ces athlètes. Le talent individuel des joueurs, leur santé physique, leur désir de gagner, tout cela est important, et sûrement utile, mais il y a sûrement un paramètre plus important encore, qui va faire la différence. C’est leur disposition intérieure, et plus précisément leur loyauté à l’entraîneur, leur intention d’être humblement et totalement soumis aux consignes du coach. Voilà ce qui peut faire la différence, surtout si le coach est supérieur au coach adverse.

Pardon pour cette comparaison, mais ce que je veux dire, c’est que notre coach en tant que chrétiens est supérieur au coach adverse, et que notre disposition intérieure vis-à-vis de Jésus et de sa parole est plus importante que nos actes, y compris les actes que nous pourrions faire en son nom. En même temps (et je m’empresse de le préciser), la vraie loyauté à Jésus, la vraie confiance, la vraie soumission se manifeste aussi par des actes, mais dans ce cas ce sont les vrais fruits de la vraie foi.

Cela soulève une question qui est adressée à tous les hommes, mais particulièrement à ceux qui sont en lien avec l’Église de Jésus-Christ (et c’est votre cas puisque vous êtes là aujourd’hui). Sur quel fondement construisez-vous votre vie ?

Votre vie a peut-être l’air pas si mal : vous êtes quelqu’un de gentil, de généreux, d’honnête, vous réussissez assez bien à l’école ou au travail, vous êtes plutôt en bonne santé, et peut-être même que vous cherchez à vivre selon la morale biblique ! Vous avez été baptisé ! Vous vous dites chrétien ! Vous venez fidèlement au culte ! Tant mieux ! Sauf que d’après Jésus, tout cela peut être érigé sur un mauvais fondement, qui ne résistera pas au jour du jugement où le livre de votre vie sera ouvert et où Dieu vous demandera de rendre compte de la façon dont vous avez accueilli le message et l’œuvre de Jésus.

L’enseignement de la Bible est bien accueilli quand il est mis en pratique, et mettre en pratique l’enseignement de la Bible consiste d’abord à reconnaître qu’on est fautif aux yeux de Dieu d’avoir enfreint ses lois, et qu’on est incapable d’acquérir notre propre pardon.

Ça consiste à demander pardon à Dieu et à placer notre confiance en lui sur la base de ses promesses de grâce.

Ça consiste à faire pleinement confiance à Jésus et à lui soumettre notre vie sachant qu’il est un maître bienveillant, et que s’il est mort pour nous, il ne va pas maintenant nous tyranniser ! Il va plutôt nous faire porter du bon fruit pour sa gloire, par la puissance de son Esprit qu’il est disposé à déverser en nous.

Mettre en pratique l’enseignement de la Bible ça consiste en effet à faire pleinement confiance à Jésus et à lui faire tellement confiance qu’on reçoit de sa main le salut qu’il nous offre, et qu’on accepte qu’il transforme notre vie.

Donc j’en reviens à la question que je posais au début : est-ce qu’il y a une bonne façon d’accueillir l’enseignement de la Bible ? Et si oui, est-ce que c’est ainsi que vous l’accueillez ?

On a vu que Jésus arrivait ici à la fin de son fameux sermon sur la montagne, ou plutôt son fameux sermon sur le royaume, et qu’il voulait finalement répondre à la question que tout auditeur attentif aurait été en train de se poser : mais comment entrer dans le royaume des cieux et avoir part à tous ses bienfaits ? La conclusion du chapitre (v. 28-29) laisse d’ailleurs entendre que les gens qui entendaient Jésus étaient interpelés par son enseignement. Alors Jésus leur fait comprendre, ici, comment accueillir ses paroles.

Et nous avons pu en tirer la leçon suivante : tout le monde peut entendre les enseignements de la Bible, mais seuls les gens qui les accueillent avec une vraie foi en reçoivent en fin de compte tous les bienfaits.

Cette vraie foi nous a été décrite par ses fruits, qui se manifestent dans notre cœur, dans notre croyance et dans notre conduite, c’est-à-dire dans ce qu’on ressent, dans ce qu’on croit et dans ce qu’on fait, c’est-à-dire que la vraie foi implique l’orthopathie, l’orthodoxie et l’orthopraxie ! C’est ainsi que les enseignements de la Bible peuvent produire leur effet salutaire, qui consiste à assurer à leurs destinataires une place dans le royaume : quand ces enseignements sont accueillis avec un cœur sincère et contrit, quand on leur accorde une attention suprême et vigilante, et quand ils sont mis en pratique.

Veillons à ces choses donc aujourd’hui, et tous les jours de l’année qui vient : quelle est mon attitude de cœur devant les enseignements de la parole de Dieu ? Est-ce que je fais l’effort d’examiner ce qu’on me dit et de connaître de mieux en mieux la Bible pour pouvoir faire le tri entre ce qui est vrai et ce qui ne l’est pas ? Est-ce que je suis déterminé à faire le bien non pas parce que j’aurais un avantage à en tirer, comme une image ou un statut à préserver, mais parce que j’aime Jésus de tout mon cœur et que je lui fais pleinement confiance ?

On doit accueillir les enseignements de la Bible avec une vraie foi, pour qu’ils produisent en nous leur effet salutaire et nous fassent entrer dans la vie du royaume de Dieu.

Comme il est dit dans l’épître aux Hébreux :

« La bonne nouvelle nous a été annoncée aussi bien qu’à eux. Mais la parole qu’ils avaient écoutée ne leur servit de rien, car ceux qui l’entendirent ne la reçurent pas avec foi » (Hé 4.2).

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