La foi, ça change !

Par Alexandre Sarranle 24 avril 2022

Dans la vie, on fait tous des choses qui ne sont pas bien. On est parfois malhonnête ou paresseux. On se dispute avec des gens. On est égoïste et jaloux. On a du mépris envers les autres, et même parfois, on a de la haine. On est médisant. Il arrive qu’on mente, qu’on triche, qu’on vole. Des fois on va sur internet et on regarde des trucs en secret, et on ne voudrait pas que les gens le sachent parce qu’on sait que ce n’est pas bien. Parfois on pète un câble et on peut même avoir des gestes violents. Et que dire des pensées, des émotions et des motivations complètement tordues qu’on peut avoir, parfois, à l’intérieur ?

Bref, on fait tous des choses qui ne sont pas bien, et on le sait. La question ce matin, c’est : est-ce que ça change quelque chose d’être un chrétien ? Est-ce qu’on continue de faire des choses pas bien, comme les autres ? Est-ce qu’on fait moins de choses pas bien, ou bien est-ce qu’on peut espérer faire de moins en moins de choses pas bien ?

Ou bien à l’inverse, est-ce qu’on fait encore plus de choses pas bien—puisqu’on pense qu’on est pardonné par Dieu, alors on n’a qu’à faire ce qu’on veut ? C’est peut-être un genre d’effet pervers de la foi ?

Mais surtout, qu’on soit chrétien ou non, si on n’aime pas le fait qu’on fait des choses qui ne sont pas bien… est-ce qu’il y a de l’espoir pour nous ? Peut-être que vous vous sentez franchement découragé ou coupable ce matin, ou peut-être que vous avez honte du mal que vous êtes capable de commettre dans votre vie, et vous aimeriez bien savoir comment ça pourrait changer.

Eh bien, bonne nouvelle : on va regarder ensemble un texte de la Bible ce matin qui nous dit que oui, le changement c’est possible, et ce texte va nous décrire le point de départ de ce changement, qui est tout simplement de s’attacher sans réserve à Jésus-Christ. C’est ce qu’on va appeler ici le fait d’avoir la foi, une vraie foi, c’est-à-dire de faire totalement confiance à Jésus au point de lui remettre les clefs de notre existence.

Alors depuis plusieurs mois, on est en train d’étudier un texte qui est en fait une lettre que Saint Paul (un des apôtres de Jésus-Christ) a écrite à une communauté chrétienne de son époque, qui se trouvait dans la ville de Rome, au premier siècle. On va entamer le sixième chapitre, et jusqu’ici, l’apôtre Paul a expliqué que c’était possible pour nous, les humains, d’être pardonnés pour le mal qu’on fait, d’être réconciliés avec Dieu, et de recevoir l’assurance d’aller au paradis. Tout ça par la foi, donc, en Jésus.

L’apôtre Paul a passé cinq chapitres à expliquer tout ça, et maintenant, il veut montrer que si on reçoit cette grâce de Dieu, alors ça va changer des choses tout de suite, ici-bas, à la manière dont on va conduire notre vie, notamment dans le domaine de notre tendance naturelle à faire des choses qui ne sont pas bien. Le fait d’avoir la foi, ça va changer quelque chose dans ce domaine, très positivement, et c’est ce qu’on va voir ce matin.

Voici même comment on pourrait résumer tout ce qu’on va voir dans ce passage : c’est que la foi en Jésus, ça réoriente radicalement notre existence, dès à présent.

1/ Les humains commettent le mal naturellement (v. 1-2)

Donc la foi en Jésus, ça réoriente radicalement notre existence, dès à présent. C’est toute la leçon de ce passage, et on va voir ça en trois étapes. 1/ On va voir que les humains commettent le mal naturellement, 2/ on va voir que le mal n’a plus le même pouvoir sur les croyants, et 3/ on va voir que grâce à Jésus, on peut vraiment vivre différemment.

Premièrement, donc, les humains commettent le mal naturellement. C’est ce que Paul sous-entend dans les versets 1-2. Ces deux versets, qui sont le début de notre passage, présupposent évidemment tout ce que Paul a déjà dit dans sa lettre au sujet de ce truc qu’il appelle « le péché. » Et vous avez vu ce qu’il demande : « Étant donné ce que je vous ai expliqué concernant le sens de la foi chrétienne, est-ce que maintenant, on va demeurer dans le péché, ou pour le dire autrement, est-ce qu’on va encore vivre dans le péché ? »

Donc Paul sous-entend très clairement que sans la foi, en tout cas, l’état ordinaire (naturel) des humains, c’est d’être dans le péché, ou de vivre dans le péché, comme il le dit. Et ça, bien sûr, c’est quelque chose qu’il a déjà expliqué longuement, notamment dans les chapitre 1 à 3.

Dans quelques minutes on verra exactement ce que ça change d’avoir la foi, mais avant ça, il faut quand même qu’on rappelle brièvement ce qui est sous-entendu ici.

À l’état naturel, par défaut si j’ose dire, les humains commettent le mal. À vrai dire, ça on le sait assez intuitivement n’est-ce pas ? En fait, on n’a pas vraiment besoin qu’on nous apprenne à faire le mal. On est assez naturellement préoccupé par notre propre intérêt avant celui des autres, on a assez naturellement des désirs qui demandent à être satisfaits au dépens de notre prochain ; et tout ça, ça produit assez naturellement de l’égoïsme, de la manipulation, de l’exploitation, de la jalousie, de la colère, et en bout de chaîne de la haine et de la violence.

Mais selon la Bible (et selon ce que l’apôtre Paul nous explique dans les premiers chapitres de sa lettre), le mal ne se mesure pas seulement en termes de conséquences néfastes ou douloureuses sur le plan purement personnel ou social, comme si « ce qui est mal, c’est seulement ce qui me fait du mal, ou qui fait du mal aux autres ». La Bible définit plutôt le mal dans le contexte de l’existence de Dieu et donc de la justice de Dieu.

S’il y a un Dieu, par définition, Dieu est juste, et la justice divine est la définition ultime de la justice. Et donc, le mal, avant d’être quelque chose de néfaste pour l’homme, doit d’abord être compris comme étant une offense envers Dieu. Donc quand Paul utilise le terme de « péché » dans notre passage, il fait référence à tout ce qu’on fait, dit, pense, désire ou ressent qui n’est pas conforme à la justice de Dieu.

Et les humains à l’état naturel, c’est-à-dire indépendamment d’une relation spéciale qu’ils pourraient avoir avec Dieu (indépendamment de sa grâce)—les humains à l’état naturel font, disent, pensent, désirent et ressentent naturellement, ordinairement, spontanément, habituellement, instinctivement des choses qui sont qualifiées de « péché » selon la Bible, c’est-à-dire des choses que Dieu lui-même considère comme des transgressions de sa loi, des atteintes à sa justice, et donc des offenses envers lui.

Bien sûr, quand on ne connaît pas Dieu, quand on ne s’intéresse pas à la Bible ou à la religion, on ne s’en rend pas compte de ça. On a quand même, généralement, l’intuition que le bien et le mal, c’est des choses qui existent, et on reconnaît généralement qu’il y a des choses qu’on fait qui ne sont pas bien. Il n’y a pas beaucoup de gens dans le monde, en fait, croyants ou non-croyants, qui auraient la prétention d’affirmer qu’ils ne font jamais rien de mal !

Mais ils ne définissent pas ça en termes d’offenses envers Dieu, et bien sûr, comme on l’a vu la semaine dernière, c’est seulement quand on commence à étudier la Bible (qui est la révélation de Dieu), qu’on commence à découvrir non seulement que le péché ça existe, mais en plus à quel point il y en a dans notre vie, et quelle devrait être la rétribution du péché selon les termes de la justice parfaite de Dieu.

Ça me fait penser à quand on était aux États-Unis il y a quelques semaines avec Suzanne, et qu’on roulait sur l’équivalent de l’autoroute là-bas. On avait une voiture de location pour la dernière semaine, et en roulant, on a vu des trucs qui ressemblaient un peu à des péages, mais on n’était pas sûr. Il n’y avait pas de barrière où on devait s’arrêter, et il y avait des panneaux qui donnaient quelques explications, mais on n’y comprenait rien. Donc on a fait comme si de rien n’était, mais quand même, on n’était pas hyper à l’aise. Eh bien quelques semaines plus tard, ma carte bancaire a été débitée de plusieurs dizaines d’euros, sans qu’on me demande mon avis. Parce que sans que je le sache, c’était bien des péages, et il fallait bien payer, et grâce à des caméras judicieusement placées sur la route, et à travers le contrat de location de la voiture, on a bien retrouvé ma trace.

Bref, avec la loi de Dieu, c’est pareil. On ne la connaît peut-être pas, on ne sait peut-être pas ce qu’elle exige, mais dans la vie, on lui est quand même redevable, et on enfreint cette loi même si on ne le sait pas. Et un jour, il faudra bien qu’on paie.

Et notre ignorance à Suzanne et moi sur l’autoroute, c’est (un peu) l’ignorance de tous les gens dans la vie qui ne connaissent pas Dieu. On fait tous le mal naturellement, mais si on ne connaît pas Dieu et qu’on ne s’intéresse pas à la Bible, eh bien on reconnaît peut-être intuitivement qu’on fait des choses qui ne sont pas bien, mais c’est un peu flou et on ne définit pas ça comme des transgressions de la loi de Dieu et des offenses envers Dieu.

Mais la réalité, c’est que ça en est (et ça, c’est ce que l’apôtre Paul a voulu démontrer assez longuement dans toute la première partie de sa lettre). Et c’est ce qui est sous-entendu dans ces deux premiers versets de notre passage. Les humains commettent le mal naturellement, et c’est grave parce que ce mal qu’on commet, ce sont des atteintes à la justice de Dieu, et que la facture à la fin du voyage risque d’être très lourde.

Avant d’aller plus loin, je vous pose la question : est-ce que vous êtes d’accord pour dire que vous faites le mal, au moins occasionnellement, et que c’est quelque chose qui vous vient assez naturellement ? Et si oui, est-ce que vous êtes d’accord pour dire que ce qui est mal dans votre vie doit être évalué selon les termes de la justice de Dieu ? Et si oui, est-ce que vous êtes d’accord pour dire que le mal que vous faites, au moins occasionnellement, est probablement plus grave que ce que vous pensez, et qu’il y en a probablement plus que ce que vous pouvez percevoir par vous-même ?

Et si oui, alors la suite de cette prédication devrait vous intéresser et je vous encourage à écouter très attentivement. Parce que c’est là que Paul pose cette question : est-ce que ça change quelque chose d’être un chrétien ? Et la réponse est oui. S’attacher à Jésus par la foi, ça change énormément de choses.

2/ Le mal n’a plus le même pouvoir sur les croyants (v. 3-7)

Deuxièmement, le mal n’a plus le même pouvoir sur les croyants.

Alors vous avez peut-être noté l’expression que Paul a employée au verset 2 pour désigner les croyants. Il a dit : « Nous qui sommes morts au péché. » C’est bizarre comme expression. Mais il va l’expliquer dans les versets 3-7 pour nous faire comprendre que notre relation au mal a changé si on est chrétien.

Paul nous explique que si on est attaché à Jésus par la foi, ça veut dire qu’on est spirituellement uni à lui, à un tel point que c’est comme si on était mort en lui, ou avec lui, sur la croix, et enseveli en lui, ou avec lui, dans la tombe. Et ça, c’est très, très pertinent pour le sujet qui nous intéresse ce matin, parce que la raison-même de la mort et de l’ensevelissement de Jésus, c’est justement le péché.

Ce que Paul a expliqué un peu plus tôt dans sa lettre, c’est que Jésus s’est offert volontairement en sacrifice de substitution pour régler la peine des péchés des croyants. « Sacrifice de substitution », ça veut juste dire que les croyants auraient dû, selon les termes de la justice de Dieu, être punis pour leurs péchés, mais Jésus s’est présenté pour être puni à leur place. C’est donc une substitution, ou un échange.

Mais le lien spirituel qui existe entre un croyant et Jésus, par le moyen de la foi—ce lien est si fort et si réel d’après ce qui nous est affirmé dans les Écritures, que l’effet de la mort de Jésus sur la croix est vraiment attribué aux croyants, comme si les croyants eux-mêmes étaient morts avec lui sur la croix et ensevelis avec lui dans la tombe.

C’est comme une procuration. Aujourd’hui, il y a certainement des gens qui vont voter par procuration. C’est très pratique : si vous voulez voter par procuration, c’est quelqu’un d’autre qui se déplace au bureau de vote, mais ça compte comme si c’est vous qui avez voté. Si vous voulez retirer un paquet à la poste par procuration, c’est quelqu’un d’autre qui s’en charge de votre part, mais c’est comme si c’est vous qui avez récupéré le paquet.

Maintenant imaginez que vous puissiez perdre des points sur votre permis de conduire, mais les perdre par procuration, c’est-à-dire que c’est quelqu’un d’autre qui perd les points, mais ça compte comme si c’était vous qui les aviez perdus. Ce serait bien, non ? Imaginez que vous puissiez faire de la prison par procuration, c’est-à-dire que vous seriez condamné à 10 ans de prison, mais ce serait quelqu’un d’autre qui subirait la peine à votre place et ça compterait, au regard de la loi, comme si c’était vous qui y étiez allé.

Eh bien la Bible dit que Jésus a accepté d’assumer ce type de procuration en faveur de tous ceux qui lui font confiance. Et c’est ça que Paul veut dire, quand il dit que si on est croyant, on est « mort au péché. » C’est-à-dire que quand on est attaché à Jésus par la foi, Dieu nous associe à Jésus dans sa mort, de sorte qu’aux yeux de Dieu, c’est comme si c’était nous qui étions morts sur la croix et qui avions pleinement subi la sanction pénale qui nous était destinée—cette sanction étant la mort.

La dette de nos péchés ayant été intégralement réglée par procuration, ça veut dire maintenant que cette dette ne pèse plus sur nos épaules, et donc, si on est croyant, ça veut dire qu’on est libre à l’égard du péché. Au verset 7, Paul dit que « celui qui est mort est quitte du péché. » Ça veut dire que le péché ne peut plus exiger d’être remboursé !

Le péché a été désarmé, vous comprenez ? C’est pourquoi le mal n’a plus le même pouvoir sur les croyants. C’est un concept vraiment incroyable, mais écoutez bien. C’est un peu comme une immunité diplomatique. Quand un diplomate étranger se trouve sur le territoire français, il bénéficie d’un truc qu’on appelle « l’immunité de juridiction, » c’est-à-dire, en gros, que la police et les tribunaux de France n’ont pas de pouvoir sur lui puisqu’il reste soumis à la juridiction de son pays d’origine.

Eh bien si on est croyant, on bénéficie aussi d’une sorte d’immunité de juridiction vis-à-vis du péché. Si on commet le mal en tant que croyant, on n’est plus sous la juridiction du péché, mais sous la juridiction de la grâce, ce qui veut dire que la « police » et les « tribunaux » du péché n’ont pas de pouvoir sur nous. La peine de nos péchés a déjà été réglée par Jésus (et même par nous, par procuration, en Jésus), et l’acte d’accusation a été effacé, et supprimé et cloué à la croix (Col 2.14).

Et donc le mal continue d’exister, certes, mais il n’a plus le même pouvoir sur nous. On peut regarder le mal en face et lui dire : « Non, tu ne peux plus me faire du chantage. Tu peux me tirer dessus, mais tu n’as plus de cartouches. Je ne vais plus vivre dans la peur, la honte ou la culpabilité, parce que Christ est mort, et je suis mort en lui, et en lui, je suis mort à toi, et toi et moi on est désormais quittes et je ne te dois plus rien ! Je suis libre ! »

Alors attention, parce que l’immunité diplomatique, ça ne veut pas dire qu’on va par conséquent en profiter pour faire n’importe quoi puisqu’on ne va pas être inquiété par la police ou les tribunaux. On va revenir à ça dans la dernière partie. Il y a une raison précise qui fait qu’en tant que croyants, on ne va pas faire ça.

Mais avant d’y venir, est-ce que vous avez remarqué la façon dont Paul utilise le terme de « baptême » pour désigner cette réalité de l’union spirituelle des croyants à Jésus ? (v. 3-4) Je veux m’arrêter un instant là-dessus parce qu’il ne faut pas croire que Paul est en train de dire que le baptême réalise ou produit par lui-même les bienfaits spirituels qui sont décrits dans ce texte. Paul utilise simplement le langage du signe extérieur et visible pour désigner la réalité spirituelle qui est pointée par ce signe.

C’est une figure de style qu’on appelle une « métonymie. » C’est quand on utilise la partie pour désigner le tout, le contenant pour le contenu, ou le signe pour la réalité. C’est comme si je vous disais : « La carte de ce restaurant est très bonne pour le transit intestinal. » Ça ne veut pas dire qu’il faut manger la carte pour aider la digestion. Ça veut dire que la nourriture proposée dans ce restaurant et qui est signalée sur la carte est bonne pour le transit intestinal.

De la même façon, ce n’est pas le fait d’être baptisé qui nous fait entrer au bénéfice de la mort de Jésus. C’est plutôt notre attachement spirituel à Jésus, et qui est signalé par le baptême, qui nous fait entrer au bénéfice de la mort de Jésus. Et de la même façon que l’existence et le message de la carte du restaurant qui est entre vos mains n’entraînent pas nécessairement l’ingestion de la nourriture, de même l’existence et le message du baptême des gens qui ont été baptisés, n’entraînent pas nécessairement la mise en application de la foi.

Le baptême chrétien est destiné à tous ceux qui font partie de l’Église chrétienne, y compris les enfants, parce qu’ils sont tous visés par les promesses que Dieu a faites à son peuple. Ces promesses sont signalées par le baptême ; elles concernent le salut qu’on obtient en étant uni à Jésus-Christ par le moyen de la foi. Tous ceux qui font partie de la communauté chrétienne, tous ceux qui font partie de ce peuple qui invoque le nom de Jésus-Christ, sont solennellement invités à venir à Jésus-Christ et à placer toute leur foi en lui, qui est le Seigneur et Sauveur de ce peuple et le Chef de son Église. Ils tiennent la carte du restaurant entre leurs mains—mais cela ne présume pas qu’ils mangent le repas.

Et si je dis tout ça, c’est tout simplement pour que nous tous ici qui avons reçu le baptême chrétien—le baptême au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit—eh bien qu’on entende de nouveau le message de notre baptême. C’est un appel solennel à placer toute notre confiance en Jésus et à nous attacher à lui pour toujours, par la foi.

Si vous n’avez jamais répondu à cette invitation, faites-le maintenant ! Il est possible que vous ayez été baptisé, mais que vous n’avez jamais vraiment, jusqu’à aujourd’hui, considéré le sens de ce baptême, et le sens de ce que Jésus a accompli en mourant sur la croix. Ou peut-être que vous n’avez jamais été baptisé. Quoi qu’il en soit, je vous en supplie, si vous n’êtes pas encore attaché de tout cœur à Jésus, venez à lui sans tarder.

3/ Grâce à Jésus, on peut vivre différemment (v. 8-11)

Ça nous amène au dernier point. On a vu que 1/ les humains commettent le mal naturellement, et que 2/ le mal n’a plus le même pouvoir sur les croyants. Eh bien troisièmement, grâce à Jésus, on peut vivre différemment.

J’ai posé cette question il y a quelques minutes : si on est délivré des conséquences pénales du péché grâce à Jésus qui est mort et qui a été enseveli en notre nom (si on est croyant), et qui donc s’est substitué à nous, est-ce que ça veut dire qu’on peut en profiter pour faire tout le mal qu’on veut ? C’est donc ça, le sens et la conséquence de notre « immunité de juridiction ? »

Eh bien pas vraiment. Parce que Paul nous fait remarquer que si on est croyant, on n’est pas seulement uni à Jésus dans sa mort, mais on est aussi uni à lui dans sa résurrection. D’après la Bible, Jésus est réellement mort, et il est réellement ressuscité le troisième jour ; et nous, par la foi, on est réellement associé à Jésus dans les deux : dans sa mort et dans sa résurrection.

Dans sa mort, on est nous-mêmes « morts au péché », c’est-à-dire que l’Alex naturel qui commettait le mal naturellement est mort par procuration et qu’il a donc subi, par procuration, la peine de sa condamnation, une fois pour toutes. L’Alex naturel est mort en Christ. Mais il y a un Alex nouveau qui est revenu à la vie avec Christ. Un Alex nouveau qui est destiné aussi à ressusciter un jour corporellement, comme Jésus, mais qui dès à présent a une vie nouvelle en lui, qui est la vie du Christ ressuscité, et qui lui est communiquée (à Alex) par le Saint-Esprit.

Et cette vie nouvelle, ça réoriente radicalement et positivement l’existence d’Alex. L’apôtre Paul a utilisé une image au verset 5 (si on revient un petit peu en arrière dans le texte) qui est très forte pour nous parler de la réalité de notre union avec Jésus si on a la foi en lui. Il dit que c’est comme si on était devenu « une même plante » avec lui. C’est littéralement ça en grec. Ça veut dire être greffé à lui, comme on peut greffer un rameau sur un arbre.

Ce qui se passe quand on fait ça, c’est qu’on prend une petite branche d’un autre arbre, et on l’attache à un tronc, en quelque sorte, et ensuite les deux deviennent une seule plante. Après un moment, les deux deviennent soudés et solidaires, et il partagent la même sève. Et donc ça, c’est l’image que prend Paul pour nous parler de notre « greffage » à Jésus par la foi !

Si on a vraiment placé notre foi en Jésus, c’est sa sève qui coule dans nos veines, c’est sa vie qui nous anime dorénavant, et cette vie va nous amener jusque dans l’éternité. Ça veut dire que de la même façon que Jésus est ressuscité pour ne plus jamais mourir, eh bien nous aussi, on va bénéficier de cette puissance de la résurrection de Jésus pour ressusciter à notre tour, corporellement, d’entre les morts, pour vivre éternellement avec lui au paradis. La mort ne domine plus sur lui, et donc la mort ne domine plus sur nous non plus.

Mais ça veut aussi dire que de la même façon que Jésus vit maintenant pour Dieu—lui qui est monté au ciel et qui s’est assis à la droite du Père et qui règne sur tout l’univers et qui est en train d’étendre son règne à travers la prédication de sa parole et en attirant à lui des hommes, des femmes et des enfants de toute langue et de toute origine—eh bien de la même façon que Jésus vit maintenant pour Dieu, nous aussi, en lui, on vit pour Dieu.

Si on est attaché à Jésus par la foi, notre existence est radicalement réorientée, parce que dorénavant, on est dédié à Dieu. Et dans un sens, ce n’est pas nous qui nous dédions à Dieu, c’est Jésus qui nous dédie à Dieu en lui.

On a donc radicalement changé de position par rapport à notre état naturel, vous comprenez ? On a dit que les humains commettaient le mal naturellement, mais si on est en Jésus, attaché à Jésus par la foi, alors « notre vieille nature a été crucifiée avec lui » (v. 6), ou « notre vieil homme, » et on a maintenant une nouvelle nature en Jésus, une vie nouvelle en lui, qui fait que notre vie n’est plus orientée vers le mal, mais elle est orientée vers le bien. Elle est orientée vers Dieu, en fait.

Et tout ça, ça fait dire à Paul, au verset 11, qu’on doit donc se « considérer » comme morts au péché et comme vivant pour Dieu en Christ-Jésus. Le terme qu’il emploie n’est pas du tout anodin. La dernière fois qu’il l’a utilisé, c’était au chapitre 4, où Paul l’avait utilisé onze fois pour décrire le statut des croyants aux yeux de Dieu, quand il expliquait ce que ça voulait dire d’être « justifié. » Il avait dit que si on avait la foi, cela nous était compté comme justice. Autrement dit, que si on plaçait notre foi en Jésus, alors nos péchés étaient pardonnés, et la justice de Jésus nous était attribuée par la grâce de Dieu. Et donc on est considéré comme juste, par Dieu.

Et maintenant, Paul dit : « À votre tour ! Considérez-vous comme morts au péché, et comme vivants pour Dieu en Christ-Jésus. » Autrement dit, considérez-vous comme Dieu vous considère. Apprenez à vous percevoir vous-même selon la perception que Dieu lui-même a de vous. Regardez-vous vous-même avec les yeux de Dieu.

Et c’est là-dessus que je veux terminer ce matin. Au début, on faisait le constat que tout le monde faisait des choses qui sont pas bien. Et vous et moi, on fait aussi des choses qui ne sont pas bien. Régulièrement. On le sait. Et la question qu’on se posait, c’était : est-ce que ça change quelque chose d’être un chrétien ? Eh bien oui, ça change quelque chose.

La bonne nouvelle de ce passage qu’on a vu ensemble, c’est que le changement c’est possible, et le point de départ de ce changement, c’est tout simplement de s’attacher sans réserve à Jésus-Christ. Toute la leçon de ce passage, finalement, c’était en effet que la foi en Jésus, ça réoriente radicalement notre existence, dès à présent.

On n’est pas obligé de continuer de vivre dans la peur, la honte ou la culpabilité. On n’est pas obligé de continuer de vivre avec des regrets ou des remords, ou dans le découragement. Par la foi en Jésus, on peut connaître une vraie liberté. Mais pour grandir dans cette liberté, on doit grandir dans notre compréhension de ce que Jésus a accompli pour nous, et dans notre compréhension de ce que ça veut dire d’être uni à lui par la foi.

On doit prendre le temps de réfléchir à ce que c’est vraiment que le péché. Pour ça, on doit lire la Bible et étudier la loi de Dieu (comme on l’a dit la dernière fois)—c’est comme une loupe qui nous permet de mieux voir combien le péché est dégoûtant.

On doit prendre le temps de méditer sur la grâce de Dieu qui nous est présentée en Jésus-Christ. Oui, il a vraiment supporté la peine de tous nos péchés, si on est croyant. Il en a payé le prix pour nous, en notre nom. Et on doit s’émerveiller d’un tel amour.

On doit prendre le temps de comprendre comment Dieu le Père nous perçoit en son Fils Jésus-Christ. On est beau et propre et juste et saint et infiniment aimable à ses yeux. On est ses enfants et on vit pour lui, et on va vivre pour lui pour toujours.

Et on peut grandir dans tous ces domaines en lisant la Bible, en priant, en venant à l’église, en passant du temps avec nos amis chrétiens, en discutant de ces choses entre nous et avec notre conjoint et nos enfants. Et au fur et à mesure qu’on grandit dans la compréhension de qui on est en Christ, alors on ne va même pas se demander si grâce à notre « immunité diplomatique » on va pouvoir en profiter pour faire tout le mal qu’on veut—parce qu’en fait, on ne va plus « vouloir » faire le mal.

Oui, toute notre existence va être réorientée en Jésus, radicalement et positivement. Et ça, c’est le sujet de ce que Paul va développer dans les prochains chapitres, et qu’on verra, par la grâce de Dieu, dans les prochaines semaines.

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