Je connais une église qui est propriétaire de superbes locaux dans un arrondissement huppé de Lyon. Le dimanche, ils sont plusieurs centaines à se réunir pour le culte. Leur budget annuel tourne autour des 200 000 EUR et ils sont capables de rémunérer plusieurs personnes à temps plein.
Je connais une autre église qui n’a pas de locaux. Ils sont à peine une trentaine de personnes à se réunir pour le culte le dimanche après-midi dans une salle qui se trouve au sous-sol d’une église catholique. Ils ont un budget dix fois inférieur à celui de la première église et ils dépendent de soutiens extérieurs pour avoir un pasteur.
Laquelle de ces deux églises est en situation de glorifier Dieu le plus ? La deuxième. Pourquoi ? Parce que la première a moins besoin de Dieu pour faire de grandes choses. Alors bien sûr, c’est une caricature ; mais le but de cette caricature est de vous faire comprendre la leçon du texte qu’on est sur le point d’étudier.
C’est un passage un peu particulier, alors essayons de nous souvenir du contexte. Moïse et Aaron ont été envoyés par Dieu auprès du Pharaon pour lui dire de laisser partir les Israélites (ch. 5). Mais au lieu de cela, la réponse du Pharaon a consisté à durcir leur oppression. Du coup, les Israélites ont perdu toute confiance en Moïse et en Dieu, bien que Dieu ait confirmé par des promesses solennelles son intention de libérer le peuple (6.1-9).
En racontant tout cela, Moïse fait augmenter la tension et le suspense, de façon à nous préparer au récit spectaculaire des dix plaies qui vont frapper l’Égypte à partir du chapitre 7. Mais juste avant de « passer aux choses sérieuses », Moïse ajoute une sorte de parenthèse où il va officiellement présenter Moïse et Aaron à ses lecteurs. L’essentiel de cette présentation consiste en des informations généalogiques.
Mais ce qu’il faut remarquer, c’est que cette parenthèse de Moïse est structurée selon un effet de style qu’on appelle un « chiasme ». C’est un procédé littéraire assez courant dans la littérature hébraïque, qui consiste à créer une symétrie textuelle dont le but est d’attirer l’attention sur ce qui est au centre du motif. Je mentionne ce point en introduction, simplement pour que vous compreniez que cette parenthèse de Moïse n’a rien d’anodin. Elle sert un but précis.
Et ce qu’on va voir aujourd’hui, c’est qu’au moment d’aborder le récit de cette confrontation prodigieuse entre la puissance de l’Éternel et la puissance du Pharaon, Moïse cherche à souligner et à confirmer sa propre faiblesse à lui. Moïse met sa propre faiblesse en avant, et s’il le fait, c’est parce qu’il sait, et parce qu’il veut nous faire comprendre, que sa faiblesse sert la gloire de Dieu. Et telle est la leçon qu’on va retenir aujourd’hui : Dieu est glorifié dans la faiblesse de ses enfants.
L’élément qu’on trouve au début et à la fin de ce chiasme, c’est le suivant : Dieu ordonne à Moïse d’aller parler au Pharaon, et Moïse répond à cet ordre par une objection. « J’ai des lèvres malhabiles ». Littéralement : j’ai des lèvres incirconcises, autrement dit, « je n’y arriverai jamais, et la façon dont le Pharaon a réagi la première fois, et la façon dont les Israélites ne veulent plus me faire confiance, tout cela le confirme » ! Tout ce passage est donc encadré par cette affirmation de Moïse : je suis un incapable ! Moïse est en train de souligner sa propre inaptitude à faire le travail que Dieu lui a confié.
Il ne faut pas oublier que Moïse est l’auteur de ce récit. C’est donc un genre d’autobiographie qu’il nous présente ici. Et par conséquent, c’est un peu bizarre de voir l’auteur de cette autobiographie mettre en avant sa propre faiblesse.
Imaginez que François Hollande, dans le cadre de sa campagne électorale, ait sorti un livre sur la relation qu’il a entretenue avec François Mitterrand. Et imaginez que dans ce livre, François Hollande révèle tous les mauvais conseils qu’il a prodigués à François Mitterrand et que ce dernier, heureusement, a refusé de suivre pendant ses deux mandats de président. Imaginez qu’il y révèle aussi que François Mitterrand ne pouvait pas le supporter, et qu’en fait, ils avaient des idées très contraires, ils se fâchaient souvent, et François Mitterrand considérait que François Hollande était vraiment un incompétent, au mauvais leader, incapable de diriger un parti, d’avoir de bonnes idées et de faire de la politique.
Ce serait bizarre que François Hollande sorte un tel livre, écrit de sa main, quelques semaines avant l’élection, non ? Quand on cherche à promouvoir sa cause, on ne souligne normalement pas ses propres faiblesses dans son autobiographie. Pourtant, Moïse, c’est ce qu’il fait.
Et la raison est toute simple : contrairement à un candidat à une élection, Moïse ne cherche pas à rallier le peuple à sa propre personne ; il cherche à rallier le peuple à une autre personne : à savoir la personne de l’Éternel. Vous voyez donc que Moïse est en train de souligner sa propre inaptitude. Moïse est en train de nous dire : quoi qu’il arrive à partir du prochain chapitre, je n’ai aucun mérite là-dedans ! Mais regardons la suite.
Et voici le deuxième élément de ce chiasme : Dieu adresse une vocation non pas à Moïse tout seul, mais cette fois à Moïse et à son frère Aaron. C’est très frappant de voir que le personnage d’Aaron est introduit dans ce passage en réponse à l’objection de Moïse. Cette réalité correspond exactement à ce qu’on avait vu lorsqu’on a étudié le chapitre 4. Moïse là aussi avait répondu à Dieu par des objections, cinq en tout, et la dernière consistait en un refus pur et simple : « Seigneur, envoie quelqu’un d’autre ». Alors « la colère de l’Éternel s’enflamma contre Moïse » (4.14), et Dieu fournit Aaron comme coéquipier pour assister Moïse.
Et ce qu’on avait vu lorsqu’on a étudié ce texte, c’est que malgré les objections de Moïse, malgré l’incrédulité de Moïse, Dieu persiste dans son projet, et il est capable de mobiliser tous les moyens nécessaires à l’accomplissement de sa volonté.
Aaron est donc introduit comme un moyen que Dieu pourvoit pour compenser la faiblesse de Moïse. En fait, ce n’est pas très flatteur pour Aaron. Et Moïse et Aaron ensemble, c’est encore moins impressionnant que Moïse tout seul. Je m’explique. Imaginez que vous croisiez un loubard dans une ruelle sombre du vieux Lyon. Dans quel cas aurez-vous le plus peur : s’il s’approche de vous en boitant, ou s’il s’approche de vous en marchant avec des béquilles ?
De la même façon dans le texte, même si le personnage d’Aaron revêtira au fil de l’histoire une importance de plus en plus grande (notamment en tant que premier grand-prêtre), pour l’instant il est présenté comme une béquille pour Moïse. Imaginez Moïse, du haut de ses quatre-vingt ans, qui s’adresse au Pharaon : « Comme ça je ne t’impressionne pas ? Tu penses que je ne suis qu’un pauvre vieillard sénile et inoffensif ? Laisse-moi te présenter mon assistant : c’est mon grand-frère. Il a quatre-vingt trois ans ! » (cf. 7.7).
Vous voyez que le fait que Dieu fournisse Aaron comme une aide pour Moïse, ça manifeste un peu plus la faiblesse de ces deux hommes. En même temps, ça révèle la détermination de Dieu à réaliser son plan. Il n’y a aucun doute : Dieu va faire quelque chose. Il persiste quand même dans son projet.
Moïse a donc souligné sa propre inaptitude, et maintenant il souligne le contraste entre sa propre faiblesse et la détermination de Dieu. Vous voyez ce qui est en train de se passer ? Moïse est en train d’utiliser sa propre faiblesse pour mettre Dieu en valeur.
Mais regardons la suite. On s’approche du centre de ce chiasme, et avant d’y parvenir, on découvre des éléments généalogiques. Cette généalogie est centrée sur les deux frères que sont Aaron et Moïse (v. 20), puisque c’est eux qu’on est en train de présenter. D’une part on a les générations jusqu’à Moïse et Aaron, de l’autre on a les générations depuis Moïse et Aaron.
On ne va pas rentrer dans tout le détail de cette généalogie, mais je voudrais relever deux choses. Premièrement, Moïse nous fait bien comprendre que lui-même et Aaron sont issus de la lignée de Lévi, le troisième fils de Jacob. Il dresse ce lignage de façon explicite en nous donnant la durée de vie des principaux ancêtres directs de Moïse et d’Aaron. C’est important, car les descendants de Lévi seront plus tard consacrés au service du temple (les Lévites). Du coup, Moïse et Aaron se rattachent aussi à certains héros emblématiques de l’histoire future d’Israël, que sont Éléazar et Phinéas. Il y a donc dans cette généalogie des éléments de noblesse et de vertu.
En même temps (et c’est la deuxième chose que je voulais relever), cette généalogie attire aussi notre attention sur des choses moins glorieuses et moins vertueuses : d’abord la présence d’une Cananéenne dans la famille sainte (v. 15), mais surtout la mention qui est faite de Qoré (le cousin de Moïse et d’Aaron), de ses fils et de ses clans. Qoré, dans l’histoire d’Israël, c’est un personnage tristement célèbre pour avoir mené une révolte contre Moïse et contre Dieu dans le désert, et qui a subi par conséquent un terrible châtiment (cf. Nb 16).
Moïse nous fait bien comprendre que la famille sainte, et notamment la famille de Lévi, mêle des éléments de noblesse et de vilénie. Moïse nous dresse le tableau d’une famille éminemment sainte mais en proie à de terribles vicissitudes.
Vous voyez encore une fois le réalisme et la franchise de Moïse. Combien d’entre nous, si on nous demandait de présenter notre famille, ferions spontanément mention de ce proche cousin qui, sous l’occupation, a collaboré avec les nazis et a dénoncé de nombreux Juifs et de nombreux résistants ? Je ne sais pas si nous aurions cette même honnêteté spontanée, sauf si nous cherchions volontairement à révéler l’opprobre qui a été jeté sur notre famille.
En fait, c’est exactement ce que fait Moïse. Il a souligné sa propre faiblesse, il l’a ensuite mise en contraste avec la détermination de Dieu illustrée par le personnage d’Aaron que Dieu a fourni comme une béquille pour l’aider, et maintenant, Moïse souligne la faiblesse et les terribles imperfections de sa propre famille. La famille de Lévi (c’est-à-dire la famille des prêtres !), et plus largement le peuple d’Israël, mêle noblesse et vilénie. Le peuple saint de Dieu ne porte pas bien son nom. Mais le pire reste encore à venir : regardons le dernier point.
Ce dernier point, c’est le centre du chiasme. Rappelez-vous que la structure en chiasme a pour but d’attirer l’attention sur son centre, et qu’est-ce qu’on trouve au centre ? Une énorme casserole ! Il y est question de la naissance d’Aaron et de Moïse (évidemment puisque c’est eux qu’on est en train de présenter). Mais le texte dit, sans sourciller, qu’ils sont tous les deux nés d’une union incestueuse.
C’est à la fois grave et pas grave. C’est grave parce que la loi de Dieu, qui sera donnée plus tard, interdit ce genre d’union (Lv 18.12-14 ; 20.19-20). En même temps ce n’est pas si grave, car la loi de Dieu n’a pas encore été donnée et ce n’est donc pas, à proprement parler, une désobéissance à la loi, en tout cas pas en connaissance de cause. Mais ce qui est sûr, c’est que quand Moïse écrit cette généalogie, la loi a été donnée, et le lecteur en a connaissance.
Ce verset (au cœur du chiasme) est donc terriblement embarrassant pour Moïse et Aaron, et confirme finalement tout le sens de ce passage : c’est que Moïse et Aaron ne sont pas du tout présentés comme des héros mais bien plutôt comme des antihéros. Ils sont tout le contraire de ce qu’on attendrait d’un héros dans ce type de littérature.
Moïse et Aaron ne sont pas des espèces de demi-dieux, investis de pouvoirs extraordinaires, à l’image de tous les héros de la mythologie antique. Non, bien au contraire : ce sont deux frères de plus de quatre-vingt ans, faibles, hésitants, incrédules, craintifs, issus d’un peuple esclave et d’une famille, disons… compliquée ! Qui c’est le véritable héros de l’histoire, alors ? C’est l’Éternel, bien sûr. C’est là toute la leçon que Moïse veut que nous comprenions avant d’aborder le chapitre suivant et le récit des plaies et de la libération d’Égypte proprement dite.
C’est aussi là la leçon que Moïse veut que nous retenions avant de considérer toute la suite de l’histoire d’Israël. Le héros, c’est l’Éternel. De simples hommes ne peuvent rien faire pour le peuple par eux-mêmes, ni les prophètes, ni les prêtres, ni les rois. Toute cette multitude de conducteurs que le peuple d’Israël a eus dans son histoire, tous étaient faibles et pécheurs. Ce qu’il nous faut, c’est bien plus que des moyens seulement humains.
Ce qu’il nous faut, c’est Dieu, et c’est l’ultime prophète, prêtre et roi, qui est le Christ-Jésus, Dieu en personne, l’Éternel qui s’est fait homme pour venir au secours de son peuple, une fois pour toutes. D’une certaine façon, on peut dire que la faiblesse de Moïse sert la gloire de Christ, puisque Moïse s’humilie pour que l’œuvre de Dieu apparaisse dans toute sa beauté et sa force. Moïse et Aaron sont des antihéros, mais Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit, est le vrai héros.
Et voici comment cette leçon s’applique à nous aujourd’hui : c’est que notre faiblesse aussi sert la gloire de Christ. Spirituellement, notre faiblesse est décrite en termes d’esclavage et de mort. Nous ne pouvions rien faire pour nous sauver nous-mêmes, et il n’y avait rien vers quoi nous tourner pour trouver le salut : ni l’argent, ni l’amour, ni la politique, ni les médicaments, ni les rites religieux, ni la violence, ni la drogue, ni l’occultisme, ni la célébrité… Tous ces moyens sont voués à l’échec. Mais Dieu est venu en personne pour nous secourir.
Jésus est mort et ressuscité pour payer à notre place la rançon de notre délivrance. Ce qu’il a fait pour nous est d’autant plus merveilleux que nous étions sans force, absolument faibles, morts dans nos péchés. Notre faiblesse est sa gloire. Si nous pouvions faire la moindre partie du chemin par nous-mêmes, cela diminuerait d’autant son mérite et sa gloire ! « Aide-toi et le ciel t’aidera », ce n’est pas dans la Bible. Dieu est bien plutôt glorifié dans notre faiblesse et dans notre incapacité à nous aider nous-mêmes.
Pour conclure, je voudrais d’abord récapituler, et ensuite élargir ce principe. Nous avons pu voir à travers ce texte qu’au moment d’aborder le récit des dix plaies d’Égypte et de la confrontation spectaculaire entre la puissance de l’Éternel et la puissance du Pharaon, Moïse cherchait à souligner et à confirmer sa propre faiblesse à lui. Moïse met sa propre faiblesse en avant, et s’il le fait, c’est parce qu’il sait que sa faiblesse sert la gloire de Dieu et qu’il veut nous faire comprendre que Dieu est glorifié dans la faiblesse de ses enfants.
En introduction, je vous posais la question de savoir quelle église était en situation de glorifier Dieu le plus : celle qui a les moyens à vue humaine, ou celle qui ne les a pas. Et vous avez bien compris qu’à travers cette simplification, je voulais vous faire comprendre que lorsque nous n’avons pas les moyens à vue humaine, notre besoin de Dieu pour faire de grandes choses est plus grand ! Ainsi, lorsque Dieu se met à agir, il ne peut faire aucun doute que le mérite de ce qu’il fait lui revient entièrement. C’est comme ça que Dieu est glorifié à travers notre faiblesse.
C’est aussi pour ça que Paul dit que :
« Dieu a choisi les choses faibles du monde pour confondre les fortes […] afin que nulle chair ne se glorifie devant Dieu. » (1 Co 1.27-29)
Il dit aussi dans un autre passage que la puissance du Seigneur « s’accomplit dans la faiblesse », et par conséquent, dit-il :
« Je me glorifierai bien plus volontiers de mes faiblesses, afin que la puissance de Christ repose sur moi. […] En effet, quand je suis faible, c’est alors que je suis fort. » (2 Co 12.9-10)
Puissions-nous dire la même chose, non seulement en tant que chrétiens, dans notre marche personnelle avec le Seigneur, mais aussi en tant qu’église, certes toute petite, imparfaite et limitée, mais qui dépend d’un Dieu tout-puissant qui a l’intention de se glorifier à travers nous.
Voici le témoignage d’un croyant qui montre comment Dieu, parfois, choisit d’être glorifié dans la faiblesse de ses enfants et de son Église. L’histoire se déroule en Angleterre au xixe siècle :
« Il m’arrive quelquefois de penser que j’aurais pu rester dans l’obscurité et le désespoir jusqu’à aujourd’hui, si Dieu, dans sa bonté, n’avait envoyé une tempête de neige, un certain dimanche matin, tandis que je me rendais à un certain lieu de culte. Je bifurquai dans une petite rue obscure, et entrai dans une petite Église méthodiste. Il y avait dans cette chapelle peut-être douze ou quinze personnes. J’avais entendu parler de ces Méthodistes Primitifs, qui chantaient si fort qu’ils vous donnaient mal à la tête. Cela n’avait pas d’importance pour moi. Je voulais seulement savoir comment je pouvais être sauvé. Le prédicateur ne put venir ce matin-là, bloqué par la neige, je suppose. Finalement, un homme d’une grande maigreur, un cordonnier ou un tailleur, ou quelque chose de cette sorte, monta en chaire pour prêcher. Il faut, bien sûr, que les prédicateurs soient instruits, mais cet homme, lui, était vraiment primaire. Il ne pouvait pas sortir de son texte pour la simple raison qu’il n’avait pratiquement rien d’autre à dire. Le texte disait: "Regardez à moi et vous serez sauvés, vous tous qui êtes aux extrémités de la terre !"(És 45.22). Il ne prononçait même pas les mots correctement, mais cela n’avait pas d’importance. Il me semblait qu’il y avait, dans ce texte, une lueur d’espoir pour moi ».
Et c’est ainsi que fut converti Charles Spurgeon, un des plus grands prédicateurs de ces deux derniers siècles, dans une petite chapelle où se réunissaient douze ou quinze personnes et où prêchait un pauvre Moïse aux lèvres malhabiles. Gloire à Dieu, n’est-ce pas ?
Nous pouvons donc, comme Paul, nous glorifier de nos faiblesses et de notre dépendance de Dieu, car nos faiblesses servent sa gloire.