Il est ressuscité

Par Alexandre Sarranle 9 avril 2023

Je pense que tout le monde a compris que la fête de Pâques, pour les chrétiens, c’est la commémoration de la résurrection de Jésus-Christ. Et la question que je veux poser ce matin—je ne vais pas y aller par quatre chemins—c’est : est-ce que vous y croyez ?

Déjà, est-ce qu’on peut réfléchir à ce que ça veut dire, quand on parle de Jésus qui serait ressuscité ? C’est très simple. Ça veut dire que ce personnage historique qu’on appelle Jésus-Christ, il est mort un jour, et puis un peu plus tard, il est redevenu vivant. Il est mort—c’est-à-dire que son cœur s’est arrêté de battre, il a arrêté de respirer, son cerveau s’est arrêté de fonctionner, il n’y avait plus d’oxygénation du sang, plus d’irrigation des membres, le corps s’est refroidi et le processus naturel de décomposition a même commencé.

Il est mort. Et ensuite, un peu plus tard—le troisième jour après sa mort, pour être exact, d’après les chrétiens en tout cas—eh bien, Jésus-Christ est redevenu vivant. Son corps a repris vie. Et les chrétiens affirment ça depuis deux mille ans. C’est dans le Credo : « Il a été crucifié sous Ponce Pilate, il est mort, il a été enseveli, il est descendu au séjour des morts [ou aux enfers] ; le troisième jour, il est ressuscité des morts. »

Ce n’est pas banal. C’est même tout-à-fait invraisemblable, pour être honnête ! Vous avez déjà vu un mort redevenir vivant, vous ? Moi non !

Alors certes, parfois, on entend parler de gens qui font ce qu’on appelle une « expérience de mort imminente ». On a des témoignages de gens qui, pendant quelques minutes, eh bien ils n’avaient peut-être plus de pouls et il ne respiraient plus, mais ils ont quand même pu être réanimés après un petit moment, et ils décrivent des choses bizarres comme l’impression d’être sortis de leur corps, d’être dans un tunnel avec une lumière au bout, et pour certains, même, l’impression d’être super bien et en paix, tandis que pour d’autres c’était plutôt l’impression d’être super mal et en danger.

Mais peu importe ce qu’on pense de ces témoignages—le moins qu’on puisse dire, c’est qu’on ne parle pas ici de gens qui sont morts, refroidis, ensevelis, et qui sont ensuite redevenus vivants le troisième jour !

Alors je repose ma question : est-ce que vous croyez que Jésus est réellement ressuscité des morts ? Est-ce que vous avez déjà réfléchi à la question ? Et surtout, est-ce que vous vous rendez compte de ce qui est en jeu derrière cette question ?

Je suis prêt à parier que si vous n’y croyez pas, eh bien ce n’est pas parce que vous avez déjà pris le temps de vraiment étudier la question, mais plutôt parce que ça vous semble a priori tellement absurde comme idée, que vous l’avez balayée vite fait, sans jamais vraiment accorder de crédit à cette hypothèse.

À l’inverse, peut-être que vous êtes un chrétien et que vous y croyez, mais sans jamais vraiment avoir réfléchi à la question non plus ! Et ce matin, je voudrais surtout nous inciter tous à vraiment consacrer à cette question le sérieux qu’elle mérite. Parce que mine de rien, c’est une question qui a des répercussions existentielles de la plus haute importance !

On va lire dans un instant un court passage de la Bible qui affirme très explicitement (comme vous allez le voir) que Jésus serait bel et bien ressuscité des morts. Mais avant d’y venir, et avant de se demander si on peut—ou devrait—y croire, réfléchissons à ce que ça voudrait dire si c’était vrai. Et je voudrais juste soulever trois choses très simples (mais très importantes).

D’abord, si Jésus est vraiment ressuscité, ça voudrait dire que notre univers n’est pas régi seulement par les lois de la nature. Ça contredirait ce qu’on appelle « le naturalisme philosophique ». Normalement, scientifiquement, médicalement, naturellement, un mort ça ne revient pas à la vie. Ce n’est pas possible selon les lois de la nature. Donc si c’est vraiment arrivé, au moins une fois, alors ça voudrait dire qu’il existe autre chose à l’œuvre dans l’univers que seulement les lois de la nature. Vous comprenez ? Le monde ne serait pas seulement matériel, et il ne serait pas seulement ordonné par des mécanismes naturels.

Deuxièmement, si Jésus est vraiment ressuscité, ça ôterait à la mort son caractère définitif dans notre condition humaine. C’est-à-dire que jusqu’à preuve du contraire, on dirait bien que la mort, c’est la fin de notre existence, non ? C’est ça d’ailleurs qui explique pourquoi beaucoup de gens se disent que la vie, finalement, c’est assez absurde. Métro, boulot, dodo... tombeau ! Mais justement, si quelqu’un est ressorti de ce tombeau, au moins une fois, eh bien ça change tout, non ? Ça voudrait dire que la mort, en fait, n’a pas absolument le dernier mot !

Et troisièmement, si Jésus est vraiment ressuscité, ça établirait de manière quasi-suprême la crédibilité de Jésus et de ses enseignements. Imaginez que vous rencontriez quelqu’un qui vous raconte plein de choses très surprenantes, vous avez du mal à les croire, et puis pour couronner le tout, il vous dit qu’il va bientôt mourir, mais qu’après sa mort, il va ressusciter. Vous le regarderiez certainement un peu de travers ! Mais maintenant, imaginez qu’effectivement, vous le voyiez mourir, et qu’ensuite, le troisième jour, vous le revoyiez vivant ! Je pense que tout d’un coup, vous allez accorder beaucoup de poids à tout ce qu’il vous avait dit, et à tout ce qu’il va encore vous dire !

Donc vous voyez, la question de la résurrection de Jésus a des répercussions hyper importantes sur la manière dont on va percevoir le monde et notre propre existence. Si on ne s’est jamais demandé si c’était vrai, alors c’est peut-être le moment d’y réfléchir.

1/ Jésus est réellement mort

Si Jésus est vraiment ressuscité, alors ça devrait complètement bouleverser notre perception du monde, et la perception qu’on a de notre propre existence. C’est toute l’idée que j’aimerais qu’on retienne aujourd’hui.

Et dans le texte qu’on a lu, la première chose qu’il faut qu’on voie—avant même qu’on réfléchisse à la question de la résurrection de Jésus—c’est que Jésus est d’abord réellement mort. Au début du passage qu’on a lu, il y a quelques femmes qui vont voir le « sépulcre » de Jésus, c’est-à-dire son tombeau, là où il a été enseveli. D’après le récit, c’est le troisième jour depuis la crucifixion de Jésus.

Et dans le texte qui précède ce passage, l’auteur a donné plein de détails par rapport à la mort et à l’ensevelissement de Jésus, et ce n’était pas pour rien. C’était pour établir très, très clairement, que Jésus est vraiment mort, au sens strict du terme !

Par exemple, l’auteur nous dit que Jésus est mort en public, il y avait plein de témoins : à la fois des Juifs et des Romains, notamment des soldats romains. L’auteur donne aussi le nom de la personne qui a récupéré le corps de Jésus pour l’ensevelir, comment il l’a récupéré (avec l’autorisation des autorités romaines), et où c’est qu’il l’a enseveli.

Tous ces détails sont importants, parce qu’en fait, si on voulait nier la résurrection de Jésus le troisième jour après sa crucifixion, on pourrait tout simplement, déjà, prétendre qu’il n’est pas mort lors de sa crucifixion ! Mais ça, c’est une hypothèse qui est pratiquement intenable.

Ça voudrait dire que les gens qui ont vu Jésus mourir—et qui l’ont vu mort—ont globalement tous fait un mauvais diagnostic. Jésus aurait été dans un état si proche de la mort qu’il paraissait mort. Et dans cet état, il aurait été détaché de la croix, enveloppé d’un linceul, déposé dans un tombeau taillé dans le rocher, laissé dans un trou froid et humide, derrière une énorme pierre de la taille et du poids d’une grosse meule de moulin—et tout ça, ça ne l’aurait pas achevé ; au contraire, ça l’aurait revigoré ; on ne sait pas trop comment mais il serait ressorti de là, et en l’espace de quelques jours il se serait présenté en pleine forme à ses disciples ? Sans parler du soldat romain qui lui a transpercé le flanc avec sa lance quand il était sur la croix, pour s’assurer qu’il était vraiment mort ! Et donc toutes les personnes qui ont vu Jésus sur la croix et qui ont manipulé et transporté son corps, se sont toutes trompées ?

Alors il y a des médecins dans la salle ce matin. Est-ce qu’on leur demande si ça leur semble plausible, ce scénario ? Franchement, si Jésus a bien été crucifié ce jour-là, sur l’ordre de Ponce Pilate qui était gouverneur romain de cette région entre l’an 26 et 36, alors Jésus est réellement mort et il ne s’est pas simplement réveillé d’un coma à la morgue un peu plus tard, comme ça arrive des fois dans les films !

Je vous rappelle que l’auteur de ce texte était un des disciples de Jésus, et qu’il a écrit ces choses alors que les témoins de ces événements étaient encore vivants. En nous parlant de la mort de Jésus, il veut vraiment qu’on comprenne que si après, il va nous raconter que Jésus est ressuscité (et il va le faire), eh bien en tout cas, l’hypothèse d’un quiproquo ou d’un tour de passe-passe n’est tout simplement pas possible.

La question n’est pas de savoir si Jésus est mort, mais plutôt si, après sa mort, il est ressuscité. Est-ce qu’on est d’accord avec ça, déjà ? Est-ce qu’on est d’accord que Jésus est mort sur la croix ce jour-là, à Jérusalem, à la demande des autorités religieuses juives de l’époque, et sur l’ordre des Romains ? Comme l’atteste d’ailleurs un historien de l’Antiquité qui n’était lui-même pas chrétien, mais juif, qui s’appelait Flavius Josèphe, et qui a lui-même vécu au premier siècle—à une grande proximité historique de ces événements. Dans son livre d’histoire intitulé « Antiquités judaïques », il parle d’un homme sage qui s’appelait Jésus, qui a entraîné beaucoup de Juifs et de Grecs, qu’on disait être le Christ, et il ajoute : « Sur la dénonciation des notables de notre nation, Pilate le condamna à la croix ; mais ceux qui l’avaient aimé au début ne cessèrent pas de l’aimer. […] Encore aujourd’hui subsiste la secte qui a reçu le nom de Chrétiens, d’après lui. » (Antiquités judaïques, XVIII. 3, 3)

Bon, ce premier point, ce n’est pas le plus compliqué, n’est-ce pas ? Jésus est réellement mort. D’ailleurs, même si vous ne croyez pas aux circonstances de sa mort qui nous sont rapportées dans les Évangiles et qui sont très bien attestées historiquement—si vous croyez que Jésus a existé, alors vous devez bien croire au moins qu’il est mort un jour, quelque part. Et c’est ce qui nous amène au deuxième point.

2/ Son corps est introuvable

Deuxièmement : son corps est introuvable.

Alors oui, bien sûr, le corps de Jésus est introuvable aujourd’hui, comme le corps de millions de gens connus ou inconnus qui sont morts au fil des siècles et qui ont eu tout le temps de retourner à la poussière. Non, ce qui doit nous frapper, ce n’est pas que le corps de Jésus soit introuvable aujourd’hui, mais qu’il soit introuvable trois jours après sa mort et pendant les semaines et les mois qui ont suivi, quand ça aurait été vraiment bien pour certaines personnes de pouvoir le produire, ce corps.

En fait, ce qui est frappant dans ce qui s’est passé à cette époque, c’est non seulement que personne n’a contesté que Jésus était réellement mort (comme on l’a vu), mais ensuite, que personne n’a contesté que trois jours plus tard, son corps n’était plus dans le tombeau où il avait été déposé.

Donc reprenons un petit peu le contexte. On n’a pas lu tous les détails, mais ils se trouvent dans le récit un peu avant le passage qu’on a lu. Le vendredi en fin d’après-midi, le jour où Jésus a été crucifié, son corps a été récupéré par quelqu’un dont on connaît le nom et qui avait formulé une demande officielle au gouverneur de pouvoir récupérer le corps pour l’ensevelir.

Ensuite, il a mis le corps de Jésus dans un tombeau qui était un tombeau de riche—et ça c’est un détail important, parce que Jésus n’était pas riche, et puisqu’il n’était pas riche, normalement son corps aurait dû être mis avec les corps des pauvres—là où vont les gens qui n’ont pas d’argent pour se payer une jolie sépulture—c’est-à-dire à cette époque, dans une fosse commune, recouverte simplement de terre et de cailloux. Et dans ces conditions, vous comprenez, il y aurait eu plusieurs hypothèses possibles pour expliquer, par la suite, la disparition du corps de Jésus.

Or là, ce qu’on a, c’est un tombeau facilement identifiable, propriété de quelqu’un d’identifiable, fermé par une pierre extrêmement lourde—une fermeture scellée par les autorités, d’ailleurs, et surveillée nuit et jour par une garde romaine (vraisemblablement au moins 8 hommes, donc imaginez 2 patrouilles sentinelles comme on les voit parfois en ville près des lieux sensibles—2 patrouilles qui montent la garde devant le tombeau de Jésus).

Ce que je veux que vous compreniez, c’est que là, on est carrément dans le registre d’un numéro de Houdini, le célèbre illusionniste, ou de David Copperfield, ou plus récemment de David Blaine. On a tous déjà vu un de ces numéros, où le gars en sous-vêtements se fait ligoter, il se fait mettre des menottes, ensuite il est enfermé dans un coffre, qui est verrouillé, ensuite on rajoute une grosse chaîne autour du coffre, et ensuite on jette le coffre dans un lac. Et le tour de force consiste à s’échapper de ce truc avant de mourir noyé.

Et comme normalement, ce n’est pas possible—eh bien quand ça arrive, forcément on se dit qu’il doit y avoir un truc. Houdini, par exemple, il pouvait dissimuler une clef passe-partout dans son œsophage (donc plus bas que la gorge), qu’il arrivait ensuite à régurgiter pour pouvoir l’utiliser et se défaire de ses menottes et de ses chaînes.

Et donc là, avec le tombeau de Jésus, on a un peu la même chose, sauf que c’est même un peu plus dur, parce que le gars qui est enfermé dedans et qui doit s’échapper, il est mort ! Ce que j’essaie de vous dire, c’est que tout le monde autour—tous les gens qui étaient là au moment de ces événements—tout le monde savait dans quelles conditions le corps de Jésus avait été enseveli. C’est comme dans un spectacle d’illusionnisme, où on vous montre le coffre, on vous laisse toucher le coffre pour vérifier que ce n’est pas du carton, on vous laisser examiner la chaîne et le verrou, pour que vous vous disiez : « Eh bien, je ne vois pas du tout comment on pourrait sortir de là si on y était enfermé avec des menottes ! »

Et donc quand le troisième jour, le corps de Jésus n’est plus là—manifestement, le tombeau a été rouvert et le corps a disparu malgré la surveillance des soldats—eh bien, de la même façon, ça paraissait tellement impossible, que soit il y a eu un miracle, soit il y avait un truc. Et ce serait quoi le truc le plus plausible—peut-être le seul plausible—si on ne voulait pas admettre la possibilité d’un miracle ? Le passage qu’on a lu nous le dit.

Quand les autorités religieuses responsables de la crucifixion de Jésus apprennent que son corps a disparu et qu’il y a des gens qui disent qu’il y a eu un miracle, eh bien ces autorités vont soudoyer les soldats qui avaient été chargés de surveiller le tombeau, pour qu’ils disent plutôt : « Ses disciples sont venus de nuit le dérober, pendant que nous dormions. »

Alors j’aimerais juste qu’on s’arrête un instant, là, et qu’on réfléchisse. Les gens qui ont cherché à éliminer Jésus, et qui ont réussi à le faire condamner à mort—les gens qui ont tout intérêt à prouver que Jésus est bel et bien mort et qu’il est resté mort—ces gens-là, au moment où il y a d’autres gens qui commencent à dire que Jésus est redevenu vivant, ils sont incapables de produire son corps, et donc la meilleure version officielle possible qu’ils arrivent à imaginer, c’est ça. C’est que les disciples ont dérobé son corps pour faire croire qu’il était ressuscité.

Et donc nous, à notre tour, il faut qu’on se pose des questions. Si ça, c’est la meilleure explication possible (à l’exception d’un miracle), ça veut dire que tout le monde est d’accord—les chrétiens, les Juifs, les Romains—tout le monde est d’accord que Jésus a bel et bien existé, qu’il est réellement mort, qu’il a été enseveli, que son corps a disparu, et que ce ne sont pas les ennemis de Jésus qui ont fait disparaître son corps, parce que si ça avait été eux, ils n’auraient eu qu’à produire son corps ensuite, pour prouver qu’il n’était pas ressuscité, au moment où des gens commençaient à affirmer qu’il l’était.

Donc si vous avez suivi, à ce stade vous et moi on devrait aussi être d’accord que Jésus est réellement mort, que son corps était introuvable quelques jours après sa mort, et donc qu’à part un miracle, il n’y a pas vraiment d’autre explication possible que celle de gens qui auraient subtilisé son corps pour faire croire qu’il était ressuscité.

Et les seules personnes qui auraient pu, peut-être, oser prendre le risque—au péril de leur vie—de voler le corps de Jésus alors qu’il était surveillé par des soldats, ç’aurait été des gens qui auraient été déterminés à faire croire qu’il était ressuscité ; et ce serait qui, ça, sinon les disciples de Jésus ? Ça se tient à peu près, comme hypothèse, non ?

3/ Ses disciples sont convaincus

Mais il y a un problème. Et c’est le troisième et dernier point. Les disciples de Jésus sont convaincus. Ils sont convaincus que Jésus est ressuscité. Je veux dire par là qu’en fait, on a la preuve presque indubitable—presque incontestable—que la disparition du corps de Jésus, ce n’est pas un prank des disciples de Jésus (c’est-à-dire un canular, un poisson d’avril, une manipulation). Alors c’est quoi cette preuve ?

C’est très simple. Pratiquement tous les disciples de Jésus sont morts en martyrs. Ils ont maintenu leur version—celle de la résurrection de Jésus—alors même qu’on les persécutait, et qu’on les torturait, jusqu’à la mort, précisément à cause de ce qu’ils affirmaient.

Ceux qu’on appelle les douze « apôtres », qui étaient proches de Jésus et qui sont devenus les fondateurs, ensuite, de l’Église chrétienne—ces apôtres ont voyagé tout autour de la Méditerranée ; on pense que le disciple Thomas est même allé jusqu’en Inde, et que Matthieu (qui a écrit le texte qu’on a lu) serait allé jusqu’en Éthiopie. Ils avaient un message à annoncer aux gens, et ils étaient pressés de l’annoncer au plus grand nombre possible. Et ils ont fait ça en dépit des menaces et des mauvais traitements, jusqu’à être exécutés à cause de ce message. Mis à mort dans des théâtres romains, flagellés, lapidés, décapités, crucifiés, écorchés vifs, découpés à la scie, ils ont persévéré jusqu’au bout dans ce qu’ils affirmaient.

Mais d’où pouvait venir une telle force de conviction ? Imaginez un instant. Avec quelques amis, vous allez dérober un corps dans un cimetière—disons le corps de Johnny Hallyday. C’est totalement illégal, ça s’appelle du recel de cadavre et c’est puni de deux ans d’emprisonnement et de 30,000 euros d’amende. Mais vous le faites avec vos complices, et vous cachez le corps quelque part où personne ne pourra le retrouver. Et ensuite, vous essayez de faire croire aux gens un truc complètement invraisemblable : « Johnny est ressuscité ! Si, si, je vous assure, on l’a rencontré avec mes amis et il nous a parlé ! »

Bon, déjà, je ne sais pas si vous arriveriez à recruter beaucoup d’adeptes. Mais peut-être que oui, si vraiment avec vos amis vous étiez de très, très bons acteurs qui arriviez à persuader les gens de votre bonne foi. Mais maintenant, imaginez que les plus hautes autorités du pays vous disent : « Arrêtez de dire ça aux gens, sinon on vous tue. En fait, on va vous torturer d’abord, pour vous faire réfléchir, et vous donner une chance de vous rétracter. »

Mais dans quel univers est-ce que vous accepteriez d’être torturé et exécuté pour un truc que vous savez être un mensonge et qui ne vous profite absolument en rien ? Et non seulement vous, mais encore tous vos complices accepteraient ça ? Il n’y en a même pas un pour balancer les autres ?

Et ça, donc, c’est un vrai problème pour la thèse du vol du corps de Jésus par ses disciples. Mais comme on l’a vu, c’était la seule thèse qui tenait un petit peu la route, si on ne voulait pas admettre la possibilité d’un miracle !

Et ce qui est super intéressant, en plus, c’est qu’au moment où cette version officielle est formulée par les autorités, ils s’imaginaient que ça allait passer, parce que la sincérité des disciples de Jésus n’avait pas encore été prouvée devant ces autorités (puisqu’on est juste après la prétendue résurrection de Jésus, et que les disciples n’ont pas encore commencé à témoigner de cette résurrection auprès de la population).

Mais rendez-vous compte, la force de conviction de ces disciples, finalement, a été telle que non seulement ils ont donné leur vie pour ce témoignage, mais en plus, leur conviction a été contagieuse et elle s’est répandue dans tout l’Empire Romain, malgré la contradiction et l’opposition et des persécutions horribles, même jusqu’ici, à Lugdunum, où dès le IIème siècle des chrétiens étaient exécutés par les Romains, pour leur foi.

Aujourd’hui environ 2,6 milliards de personnes dans le monde se disent chrétiennes (soit un tiers de la population mondiale) alors que le christianisme continue d’être aussi la religion la plus persécutée dans le monde. Tout ça… pour un canular ?

Et si finalement, la version la plus plausible, et de loin, c’était ce qui nous est rapporté dans le texte qu’on a lu ? Les soldats qui surveillaient le tombeau ont tremblé de peur devant le déploiement d’une puissance surnaturelle qui a rouvert le tombeau, et devant cet être surnaturel, mystérieux, appelé un « ange » dans notre texte, qui a pris la parole et qui a annoncé aux femmes que Jésus était ressuscité.

Et si Jésus, effectivement, était ressuscité ? Et s’il avait repris vie sous l’effet d’un acte surnaturel de Dieu—bref, par miracle ? S’il y a un Dieu, est-ce que vous pensez que ce serait au-dessus de ses forces ? Et si Jésus, vivant de nouveau, était ensuite allé à la rencontre de ces femmes, et ensuite à la rencontre de ses disciples—et si eux-mêmes, en le voyant vivant après sa crucifixion et après son ensevelissement, avaient été si bouleversés qu’ils en étaient tombés par terre à ses pieds ?

Et si Jésus leur avait dit alors : « Tout pouvoir m’a été donné dans le ciel et sur la terre. Allez, faites de toutes les nations des disciples, baptisez-les au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et enseignez-leur à garder tout ce que je vous ai prescrit. Et voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde. » ? Peut-être que c’est pour ça que les disciples ont fait… eh bien, ça, précisément, jusqu’à la fin de leur vie, et en dépit de toutes les menaces, tous les dangers, toutes les persécutions, jusqu’à ce que vous et moi 2000 ans plus tard, on se trouve ici, ce matin, à Lugdunum, non pas dans un théâtre romain, mais au théâtre de Lulu pour célébrer, en ce dimanche de Pâques, cet événement qui a tout changé !

Est-ce que vous y croyez ?

Est-il possible que notre univers ne soit pas régi seulement par les lois de la nature ? Est-il possible que la mort ne soit pas définitive dans notre condition humaine ? Est-il possible que rien ne soit plus crédible, en fait, que la personne de Jésus—et donc tous ses enseignements, puisque lui, a démontré sa crédibilité en accomplissant l’exploit suprême : il est revenu de la mort ! Le prophète Mahomet, Bouddha, Confucius, et tous les autres prophètes ou conducteurs religieux, les sages et les philosophes, les personnalités politiques, les artistes et les influenceurs qui ont existé dans l’histoire sont tous morts et ils sont restés morts. Mais Jésus ? Il paraît qu’il est ressuscité—et si c’est vrai, on devrait lui accorder plus d’attention qu’à tous les autres !

Est-ce que vous y croyez ? Ou bien est-ce que c’est quelque chose que vous allez juste balayer vite fait, sans vraiment prendre le temps d’y réfléchir ?

Alors avant de terminer, voici au moins deux choses que Jésus a enseignées, qui devraient retenir toute notre attention, et qu’on devrait prendre avec beaucoup, beaucoup de sérieux, si Jésus est effectivement ressuscité.

Premièrement, Jésus a dit un jour :

« Moi, je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi vivra, quand même il serait mort. » (Jn 11.25)

Et deuxièmement, la veille de sa crucifixion, Jésus était assis à table avec ses disciples, et voici ce qu’il s’est passé. « Pendant qu’ils mangeaient, Jésus prit du pain, et après avoir dit la bénédiction, il le rompit et le donna aux disciples en disant : Prenez, mangez, ceci est mon corps. Il prit ensuite une coupe ; et après avoir rendu grâces, il la leur donna en disant : Buvez-en tous, car ceci est mon sang […], qui est répandu pour beaucoup, pour le pardon des péchés. » (Mt 26.26-28)

Jésus était en train d’indiquer quelque chose d’extrêmement important, qui est en fait le message central de toute la Bible. C’est que les humains sont perdus sans Dieu, et qu’ils ont besoin d’être réconciliés avec lui, et que Jésus est venu précisément pour ça. Jésus lui-même a expliqué qu’il était venu « non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour beaucoup » (Mt 20.28).

Jésus a donné sa vie pour sauver ceux qui lui font confiance. Il n’y a rien d’autre à faire que croire. Il n’y a pas de prix à payer de notre côté, ni d’épreuve à passer, ni de mérite à faire valoir. Croire, ce n’est pas une performance physique, intellectuelle ou émotionnelle. Est-ce que c’est un effort pour vous de croire que le soleil existe, ou de croire que je m’appelle Alex, ou de croire que demain, c’est lundi ?

Est-ce que le moment serait venu pour vous aujourd’hui, de croire que Jésus est mort et ressuscité pour vous délivrer de la culpabilité, de la peur et de la honte, pour vous réconcilier pour toujours avec Dieu qui vous a créé et qui vous aime, et pour donner à votre âme, enfin, le repos que vous désirez tant ?

« Celui qui croit en moi vivra, quand même il serait mort. » Ce n’est pas rien comme promesse, quand ça vient de quelqu’un qui a donné sa vie pour ça, et qui ensuite est revenu de la mort, prouvant par là-même qu’il avait la puissance d’accomplir ce qu’il a promis.

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