La fiabilité de l'Éternel

Par Alexandre Sarranle 26 février 2012

La prochaine élection présidentielle approche. Le premier tour aura lieu dans moins de deux mois, et d’après les sondages, il paraît qu’il y aurait encore 40% des électeurs qui n’ont pas décidé pour qui ils allaient voter. C’est un taux d’indécision important, mais qui n’est pas si surprenant que ça, étant donné que nous vivons à l’âge de la désillusion générale vis-à-vis des institutions et de l’autorité, qu’elle soit politique ou autre. Pour le dire autrement, nous avons du mal à nous fier à qui que ce soit et à quoi que ce soit d’autre qu’à nous-mêmes. Nous sommes sceptiques, et par conséquent, indécis.

Mais cette indécision, si vous la vivez vis-à-vis de la politique, peut-être que vous la vivez aussi vis-à-vis de la religion. Peut-être que cet après-midi, vous êtes encore quelque peu sceptique et indécis vis-à-vis du Dieu que vous allez suivre, vis-à-vis des croyances qui vont être les vôtres, et vis-à-vis de la foi qui va vous animer tout au long de votre vie.

Ou peut-être que vous avez déjà choisi de suivre le Dieu judéo-chrétien. Vous affirmez que Dieu se fait connaître dans la Bible et par la personne de Jésus-Christ, et vous vous fiez globalement à tout ce qu’il dit, mais quand même : parfois vous avez du mal à croire à certaines choses que Dieu déclare, ou qu’il promet, ou qu’il ordonne. Dans ce cas, ce n’est pas de l’indécision de votre part, mais plutôt du doute.

Quel que soit votre cas, la question que vous vous posez au fond est la même : le Dieu de la Bible est-il vraiment, totalement, incontestablement fiable ?

Voilà une question qui était aussi de la plus haute importance pour le peuple d’Israël au moment où il s’apprêtait à quitter le désert pour essayer de conquérir la terre promise, qui était alors occupée par des peuples qui étaient expérimentés au combat et armés jusqu’aux dents (Nb 13.31-33). Devant un tel projet, les Israélites avaient intérêt à être sûrs de la fiabilité de Dieu et des promesses qu’il leur avait faites par l’intermédiaire de Moïse !

On a déjà eu l’occasion de le mentionner, mais c’est dans ce contexte que Moïse rapporte aux Israélites l’histoire de leur servitude en Égypte et de leur libération spectaculaire. Globalement, le livre de l’Exode (notamment les chapitres 1-19) est destiné à encourager le peuple à persévérer dans la fidélité à Dieu.

Jusqu’ici, Moïse a rappelé aux Israélites le genre de peuple qu’ils étaient (ch. 1), ensuite le genre de libérateur qu’il leur fallait (ch. 2), et ensuite le genre de Dieu qu’ils avaient (ch. 3). À ce stade de l’histoire, Moïse vient d’être mandaté par Dieu pour faire sortir d’Égypte les Israélites, mais Moïse n’est pas trop emballé par cette idée. Dieu est donc en train de parler à Moïse sur la montagne, et Moïse est en train de nous raconter la suite et la fin de cet échange, dans un but précis : c’est qu’après avoir lu ce récit, nous soyons pleinement convaincus que les promesses de Dieu, si invraisemblables qu’elles puissent paraître, sont toutes complètement fiables.

Dieu veut nous montrer cet après-midi que nous pouvons entièrement nous fier à lui.

Des promesses tenues (3.15-22)

Dieu veut que nous nous fiions à lui, premièrement, parce qu’il a toujours tenu toutes ses promesses, si incroyables qu’elles aient pu paraître au départ.

Dans les versets 15-22, Dieu annonce un programme absolument invraisemblable, une confrontation très ambitieuse avec une des puissances les plus redoutables de l’époque, à savoir l’Égypte et son « divin » chef : le Pharaon. En rapportant ces paroles, Moïse est en train de montrer au peuple que Dieu avait annoncé un programme tout-à-fait irréaliste et qu’il l’a parfaitement réalisé. Il savait d’avance que le Pharaon ne serait pas d’accord, il a bel et bien frappé l’Égypte par toutes sortes de plaies, le Pharaon a fini par céder, et les Israélites ne sont pas partis les mains vides mais avec un butin important. La victoire a été totale, et Dieu a parfaitement tenu ses promesses.

Ce que Moïse est en train de faire ici, en rapportant au peuple les promesses invraisemblables que Dieu avait faites d’avance et qu’il a tenues, c’est un peu comme ce que ferait le porte-parole d’un président à l’approche d’une nouvelle élection. Rappelez-vous les promesses qu’il avait faites lors de la campagne : est-ce qu’il les a tenues ?

Imaginons donc un président qui aurait promis, avant d’être élu, de faire tomber le chômage à 1%, d’augmenter le pouvoir d’achat de 200%, et d’éradiquer complètement l’insécurité. Invraisemblable, non ? Mais imaginons qu’à l’issue de son mandat, toutes ces promesses ont été entièrement tenues et qu’il se présente pour être réélu. Pour qui allez-vous voter ?

De façon similaire dans le texte, Moïse est en train de rappeler au peuple les promesses que Dieu avait faites, et qu’il a entièrement tenues. Elles avaient l’air incroyables, ces promesses, mais jusque là, Dieu les a réalisées. La différence, bien sûr, c’est que Dieu ne se présente pas pour être réélu. Mais ce qu’il veut, c’est que son peuple continue de se fier à lui et qu’il croie à la réalisation de ses autres promesses, notamment celle d’entrer dans ce fameux pays découlant de lait et de miel (3.17).

Nous aussi, nous sommes invités à regarder en arrière et à nous poser la question : Dieu a-t-il jamais failli à ses promesses ? Si vous êtes un sceptique vis-à-vis des institutions et de l’autorité, je vous comprends ! Combien de fois les institutions politiques, éducatives ou religieuses nous ont-elles trompés !

Mais Dieu n’est pas comme ça. Prenez la Bible, étudiez-la depuis le début, et montrez-moi à quel endroit Dieu n’a pas été fidèle à ses promesses. Si Dieu a jusqu’ici tenu ses promesses, aussi invraisemblables qu’elles aient pu paraître au départ, vous avez toutes les raisons de croire qu’il tiendra toutes ses autres promesses.

Des prodiges significatifs (4.1-9)

Dieu veut donc que nous nous fiions à lui, premièrement parce qu’il tient ses promesses, mais aussi, deuxièmement, parce que la véracité de ses paroles a été attestée par des prodiges significatifs.

Dans ces versets, Moïse rappelle au peuple que Dieu lui avait donné d’accomplir trois prodiges destinés à prouver que Moïse était bien envoyé par Dieu. Autrement dit, Moïse est en train de dire au peuple : « Je savais bien que vous auriez du mal à croire à la parole de Dieu, c’est pourquoi Dieu m’a envoyé auprès de vous avec ces miracles, pour vous prouver que ce n’est pas moi qui ai tout inventé, mais que ce message vient vraiment de Dieu, et qu’il est vraiment fiable. »

De nos jours, lorsqu’un nouveau livre est publié, par un auteur peu connu, il n’est pas rare de pouvoir lire sur la couverture des citations courtes d’autres auteurs bien plus connus, qui expriment leur soutien au contenu du livre. Imaginez par exemple que moi, sombre inconnu, j’écrive un livre sur l’existence de Dieu et que lors de la publication, je puisse faire apparaître en couverture cette citation : « Ce livre est la plus convaincante démonstration de l’existence de Dieu que j’aie jamais lue », signée : Richard Dawkins ! Impressionnant, non ?

De même lorsqu’un film sort au cinéma, il est courant de voir sur l’affiche des citations de critiques positives tirées de magazines ou de journaux connus. Sur la couverture du DVD du film « L’Arbre de vie », par exemple, on peut lire ceci : « Au bout de dix minutes, on sait qu’on s’en souviendra toute sa vie. Grandiose ! ». Signé : le journal « Libération ». Ça donne envie de voir le film, non ?

Et bien les prodiges que Dieu donne à Moïse d’accomplir devant le peuple servent un peu la même fonction. Ils sont là pour donner à Moïse de la crédibilité aux yeux du peuple, ou plus précisément, pour soutenir la crédibilité du message que Moïse est chargé de transmettre. Ce sont trois prodiges différents qui témoignent symboliquement de la suprématie de Dieu sur le bien et le mal, sur le pur et l’impur, et sur la vie et la mort. Ce Dieu suprême sur toutes choses, c’est lui qui a envoyé Moïse, qui le soutient, et qui approuve son message.

Vous voyez donc que la parole de Dieu, transmise par Moïse, a été authentifiée par des prodiges très significatifs. En fait, au fur et à mesure que Dieu s’est fait connaître au fil de l’histoire, depuis les premières pages de l’Ancien Testament jusqu’aux dernières pages du Nouveau Testament, il a pratiquement toujours confirmé sa révélation par des signes et des prodiges. Nous devons donc nous aussi regarder en arrière et constater la façon dont la parole de Dieu a été attestée par divers miracles au fil de l’histoire, des miracles significatifs, le miracle suprême étant la résurrection de Jésus.

Tout cela peut vous paraître très invraisemblable, et vous avez raison de le penser ! Un miracle, par définition, ça paraît invraisemblable ! Mais ces prodiges ont-ils vraiment eu lieu ? Je vous encourage à mener l’investigation si vous le souhaitez, en n’oubliant pas de mettre de côté les idées reçues. Car si Dieu a vraiment attesté la véracité de ses paroles, transmises par les prophètes au fil de l’histoire, en confirmant ces paroles par des prodiges, alors nous avons toutes les raisons de croire à ces paroles et de nous fier entièrement à Dieu.

Des moyens mobilisés (4.10-17)

Dieu veut donc que nous nous fiions à lui, premièrement parce qu’il tient ses promesses, deuxièmement parce qu’il a confirmé ses promesses par des prodiges, mais aussi, troisièmement et dernièrement, parce qu’il est capable de mobiliser tous les moyens nécessaires à l’accomplissement de sa volonté.

C’est ce que nous voyons dans ces derniers versets, où Moïse met en contraste la fiabilité de Dieu avec sa propre faiblesse et sa propre incrédulité. Dieu est fiable, mais Moïse est faillible ! En réponse aux deux dernières objections de Moïse, on découvre la détermination de Dieu à réaliser son plan. D’abord Dieu rappelle qu’il est tout-puissant, ensuite il pourvoit une aide à Moïse en la personne d’Aaron. Autrement dit, Dieu est capable de réaliser ce qu’il a promis, malgré la faiblesse et l’incrédulité de ses serviteurs.

Il y a une progression très intéressante dans cet échange entre Moïse et Dieu, qui a commencé au chapitre 3. La conversation aurait pu finir au verset 10 (ch. 3) si Moïse n’avait pas présenté ces cinq objections à Dieu. Ce qu’on découvre au fil de la conversation, c’est un Moïse de moins en moins crédible, et un Dieu de plus en plus présent.

Imaginez qu’un jour, le PDG de votre entreprise vous convoque dans son bureau. « Cher M. Sarran, je vous confie cette mission de la plus haute importance – À moi ? Mais je ne suis qu’un simple ouvrier qui travaille à la chaîne – Oui, mais moi je vous ai choisi et d’ailleurs, je vous promets une belle augmentation de votre salaire – Ah bon, mais c’est la première fois que je vous rencontre, vous avez vraiment le pouvoir d’augmenter mon salaire ? – Je suis le PDG de cette entreprise ! Bien sûr que j’en ai le pouvoir ! Alors voilà ce que vous allez faire – D’accord, mais, heu, je ne suis pas sûr que ça va marcher : à l’atelier, ils ne vont jamais croire que c’est vous qui m’avez envoyé – Écoutez, M. Sarran, voici une lettre de recommandation signée de ma main. Voici aussi votre badge et votre nouvel uniforme – Monsieur le PDG, je ne pense vraiment pas avoir les compétences – Non mais, qui c’est qui dirige cette entreprise ? Qui est en mesure de juger des compétences des employés ? Allez, je vais vous faire un dessin pour vous expliquer exactement comment vous aller procéder – Monsieur le PDG, je suis vraiment désolé, ne le prenez pas mal, mais je préfère ne pas le faire – Je ne vous laisse pas le choix, M. Sarran ! Mais puisque vous avez tellement peur, je vais nommer quelqu’un d’autre pour vous accompagner. Je vais aussi vous donner à tous les deux des oreillettes avec un récepteur, et je vous dirai en temps réel vers quels services vous devrez vous rendre, quoi dire à vos collègues, et toutes les décisions que vous devrez prendre. »

C’est un peu ce qui se passe dans cette conversation entre Moïse et Dieu. Moïse recule devant la tâche, et Dieu compense. Ce qui est important de comprendre, c’est que Moïse est en train de souligner sa propre faiblesse alors qu’il sait sans doute déjà, au moment où il écrit ces lignes, qu’il n’entrera pas en terre promise avec le peuple (cf. Nb 20). Moïse est donc en train de s’effacer devant la fiabilité de Dieu. Il est en train de placer les Israélites devant sa faillibilité à lui, et dans l’attente d’un conducteur, d’un libérateur et d’un médiateur qui soit meilleur que lui.

Et Dieu a montré tellement de détermination à réaliser son plan, que la prochaine étape, logiquement, ce serait quoi ? Ce serait qu’il se déplace en personne, lui-même, pour réaliser son plan. Comme un PDG qui, devant l’incompétence de ses employés, décide de se retrousser les manches et de faire le travail lui-même.

Moïse nous montre ici que nous pouvons nous fier entièrement à Dieu parce qu’il est capable de mobiliser tous les moyens nécessaires à l’accomplissement de son plan. Et l’histoire le confirme, puisque pour accomplir son plan bienveillant, Dieu a fini par se déplacer en personne et il a été un conducteur, un libérateur et un médiateur infiniment supérieur à Moïse et à Aaron. Jésus, le Fils éternel de Dieu, est venu, a enseigné, a souffert, est mort, est ressuscité, et il règne aujourd’hui, tout cela au profit de ceux qui lui font confiance.

Alors le Dieu de la Bible est-il vraiment, totalement, incontestablement fiable ? Qu’est-ce que vous en pensez ? Certes, Dieu a fait des promesses assez incroyables au fil de l’histoire, mais a-t-il jamais failli à une seule de ces promesses ? Dieu s’est fait connaître par des prophètes tels que Moïse, tels que les apôtres, et de façon suprême par son Fils Jésus-Christ, mais s’est-il contenté de parler, ou bien a-t-il en même temps authentifié ces paroles par des signes et des prodiges ?

Enfin, puisqu’il est tout-puissant, Dieu est par définition capable de mobiliser tous les moyens nécessaires à l’accomplissement de son plan ; mais en est-il juste capable, ou l’a-t-il réellement fait, en se mobilisant lui-même, en venant parmi les hommes par la personne de Jésus accomplir tout ce qui était nécessaire pour que les êtres humains qui se confient en lui reçoivent le pardon de leurs péchés et l’assurance de la vie éternelle ?

Que nous nous disions chrétiens ou non cet après-midi, nous faisons tous face à la même question au fond : qu’est-ce qui est fiable dans la vie ? La réponse ? Pas grand-chose ! Mais Dieu a voulu nous montrer cet après-midi que nous pouvions entièrement nous fier à lui. Lui est fiable, lui est digne de confiance ! Nous pouvons croire pleinement à tout ce que Dieu déclare, promet ou ordonne dans sa Parole, la Bible. Comme le dit l’apôtre Paul :

« Si nous sommes infidèles, lui demeure fidèle, car il ne peut se renier lui-même. » (2 Tm 2.13)

Ce qu’il a promis par-dessus tout, c’est le salut de tous ceux qui, justement, se fient à lui. Est-ce que c’est votre cas ?

Voici pour terminer une autre affirmation de l’apôtre Paul destinée à conforter notre assurance de la fiabilité de l’Éternel notre Dieu et du salut qu’il nous offre en Jésus :

« L’espérance de la vie éternelle [a été] promise avant l’origine des temps par le Dieu qui ne ment pas. » (Ti 1.2)

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