Je pense que la plupart d’entre nous, nous avons conscience que nous sommes des êtres faibles et fragiles. Je pense que nous avons tous été tristes, au moins une fois dans la vie. Nous nous sommes tous sentis seuls, un jour. Nous avons tous été en proie au stress et à l’angoisse. Peut-être que vous êtes un collégien qui se fait harceler à l’école. Peut-être que vous êtes un quadragénaire qui a l’impression d’avoir raté sa vie. Peut-être que vous êtes une personne âgée qui se sent encombrante. Peut-être que vous avez l’impression d’être incompris par votre entourage. Peut-être que vous avez de la fatigue, ou des regrets, peut-être même des remords. Peut-être que vous avez été trahi ou abandonné par quelqu’un—un ami, un amoureux, un parent—ou peut-être que c’est vous qui avez trahi ou abandonné quelqu’un d’autre. Peut-être que vous êtes tout simplement découragé, démoralisé, voire même déprimé, devant tous vos échecs. Vous êtes animé, pourtant, de bonnes intentions, mais vous ne faites que décevoir les autres, et vous décevoir vous-même !
Et si vous êtes croyant, cela affecte peut-être aussi votre relation à Dieu : votre foi vous semble si petite, vous avez l’impression d’être un mauvais chrétien ; et vous avez l’impression que Dieu vous regarde constamment d’un œil désapprobateur, en secouant la tête, comme s’il était déçu de vous ; et peut-être même que vous cherchez à compenser, ou à dissimuler, votre faiblesse et votre fragilité, par des efforts de piété et d’obéissance redoublés, mais qui vous semblent voués à l’échec, et qui ne finissent que par vous rappeler, au fond, votre impuissance et votre vulnérabilité.
Il y en a ici qui se disent : « Mais comment il fait, Alex, pour décrire si bien ce que je ressens à l’intérieur ? » C’est parce que vous et moi, nous avons quelque chose en commun : la nature humaine. Mais voici surtout une extraordinaire bonne nouvelle : c’est qu’il y a quelqu’un d’autre qui a cette nature humaine en commun avec nous. C’est Jésus-Christ. Et ce que le texte d’aujourd’hui va nous montrer, c’est que Jésus-Christ, s’il a connu toutes les fragilités de notre nature, il les a aussi surmontées pour nous, de sorte que nous pouvons—et même, nous devrions—nous jeter sans réserve dans les bras de Jésus-Christ, car personne n’est mieux placé que lui pour nous secourir dans nos faiblesses. Pour nous convaincre de cela, le texte va souligner trois choses : d’abord, que nous sommes faibles ; ensuite, que Jésus aussi a connu cette faiblesse ; enfin, que Jésus a regardé cette faiblesse en face et l’a surmontée, de façon héroïque, au profit des croyants.
La première chose qu’on est censé remarquer dans ce passage, c’est la façon dont les disciples échouent lamentablement ; et le but, c’est que nous nous identifiions à leur faiblesse. L’histoire est vraiment tragique. Jésus annonce d’avance que ses disciples vont le laisser tomber, mais ils sont tous persuadés que non (v. 31-35). Mais ensuite, on découvre les disciples incapables d’être auprès de Jésus pour le soutenir lorsqu’il est « saisi de tristesse et d’angoisse » à Gethsémané (v. 36-46) ; puis on a la trahison de Judas (v. 47-50) ; puis on a un disciple qui fait quand même un effort pour défendre Jésus, mais dont Jésus dit qu’il est à côté de la plaque (v. 51-54) ; et enfin, le récit nous rapporte que tous les disciples finissent par abandonner Jésus et prendre la fuite (v. 56). Après cela, on découvre Jésus qui doit comparaître devant les autorités juives sans personne pour le défendre (v. 57-68), et l’épisode se termine avec le reniement pathétique de Pierre (v. 69-75).
On est censé être frappé par le comportement des disciples. Mais le but n’est pas que nous les pointions du doigt, ou que nous nous moquions d’eux. Car leur faiblesse, c’est notre faiblesse. On est censé se dire : « Mais si même ces gens qui ont côtoyé Jésus, qui l’ont touché, qui ont vu ses miracles, sont capables de se comporter comme ça, à combien plus forte raison nous aussi ! ». Parfois on utilise cette expression, qui est d’une grande lucidité, et même d’une grande humilité : « Ça peut arriver à n’importe qui, même aux plus forts d’entre nous ». Je me souviens d’avoir lu des articles qui racontaient l’intervention des secours au Bataclan après les attentats, et qui décrivaient la façon dont certains policiers, et certains pompiers, avaient craqué, certains ayant fondu en larmes, après avoir vu ce qu’ils ont vu. Personne avec un brin de sensibilité ou de compassion ne penserait même à se moquer de ces policiers ou de ces pompiers ! Personne ne se dirait : « Eh bé, je pensais qu’en tant que policier ou pompier, il aurait le cœur un peu mieux accroché que ça. Moi à sa place j’aurais fait preuve d’un peu plus de sang-froid ». Ce serait complètement déplacé, et même indigne, et carrément présomptueux, non ? Je pense que les gens normaux se sont plutôt identifiés à ces policiers et à ces pompiers, et se sont reconnus dans leurs larmes.
De même dans le texte ici, nous sommes censés nous reconnaître dans la faiblesse des disciples, dans leur assoupissement alors que Jésus souffre, dans leur fuite face au danger, dans le reniement de Pierre, puis dans ses larmes, et même dans la trahison de Judas. Le texte nous décrit ici nos faiblesses. Ce que font les disciples nous met mal à l’aise, parce que c’est exactement ce que nous ferions dans des situations similaires ; à plus forte raison nous qui n’avons pas touché Jésus, qui ne l’avons pas vu de nos yeux ni entendu de nos oreilles, qui ne l’avons pas vu multiplier les pains ou marcher sur l’eau ou calmer la tempête ou guérir les aveugles et les paralytiques !
Et donc ce que le texte nous enseigne à faire, ici, dans un premier temps, c’est d’abord prendre conscience (si ce n’est déjà fait) de l’étendue de notre faiblesse. Jésus dit : « L’esprit est bien disposé, mais la chair est faible » (v. 41), c’est-à-dire que nous pouvons être animés de plein de bonnes intentions, mais notre condition humaine est telle que nous sommes faibles. Prendre conscience, donc, de notre faiblesse, mais aussi l’accepter pleinement, la reconnaître, la confesser. Ne pas chercher à la nier ou à la minimiser ou à la dissimuler.
C’est dur, parce que nous sommes des êtres fiers, et en plus, notre culture valorise la compétence et la performance, alors nous ne voulons pas perdre la face, nous ne voulons pas passer pour des faibles, et cela, même à l’église ! Malheureusement, cela nous conduit parfois à être présomptueux, au point parfois de nous persuader nous-mêmes que nous n’avons pas besoin d’aide, que nous pouvons très bien nous débrouiller tout seul. Et nous finissons par ressembler à Pierre, dont Calvin dit : « On voit combien lourde et profonde est l’ivresse de la présomption humaine, vu que Pierre étant averti de sa faiblesse par le Fils de Dieu même avec serment, au lieu qu’il s’abaisse ou lâche un seul point de sa folle persuasion, il continue à jeter ses grandes bouffées d’orgueil plus hardiment qu’auparavant. »
Nous sommes faibles. Mais ensuite, il y a une deuxième chose que le texte veut nous faire remarquer. C’est que Jésus aussi a connu notre faiblesse. Bien sûr, Jésus n’a jamais péché ; il n’a jamais chuté moralement, comme l’ont fait les disciples, et comme nous le faisons tout le temps. Mais Jésus, qui affirme que « la chair est faible », a vécu lui aussi « dans la chair » ; c’est-à-dire qu’il était pleinement un homme, un être humain comme nous.
Et quand on regarde ce qui se passe dans ce passage, c’est incroyable de voir combien Jésus fait l’expérience de toutes les fragilités de notre nature humaine. Dans l’ordre du texte, Jésus est contredit (v. 31-35), esseulé, triste, angoissé, tourmenté (v. 36-45), trahi (v. 46-50), incompris (v. 51-54), abandonné (v. 55-56), calomnié (v. 57-65), injustement condamné (v. 66), insulté, frappé, humilié (v. 67-68), et renié (v. 69-75) ! Ses plus proches amis n’ont pas confiance en lui, ils ne sont pas là pour lui quand il souffre, et ils finissent par le laisser tomber. L’un deux le trahit… par un baiser. Jésus se retrouve seul à comparaître devant la plus haute autorité des Juifs, c’est-à-dire devant le conseil d’anciens de l’Église dont il est le chef, et il n’est pas reconnu, ni respecté ; et il se retrouve face au souverain sacrificateur qui est censé, de par sa fonction, être la préfiguration du messie, et celui-là condamne Jésus à mort ! Et ce qu’il faut comprendre, c’est que toutes ces épreuves et toutes ces afflictions ne lui ont pas juste glissé dessus comme l’eau sur le dos d’un canard.
Parfois, on imagine Jésus comme étant cette espèce de super-héros invulnérable, insensible, impassible, à qui on ne peut pas faire mal. On s’acharne sur lui, mais il ne ressent rien, un peu comme Terminator. Il avance, inexorablement, il a une mission à accomplir, et toutes ces insultes, ces trahisons, ces incompréhensions de la part de ses disciples, c’est comme des balles qui lui ricochent dessus, qui ne lui font rien. On imagine Jésus qui n’est jamais découragé, jamais stressé, jamais blessé, jamais angoissé ; il n’a jamais le trac, il n’est jamais déçu, il n’a jamais marché sur une crotte de chien, et même les moustiques, quand ils le voient, ils l’évitent ! Pourquoi ? Parce qu’on a déifié la nature humaine de Jésus. Alors qu’en réalité, en tant qu’homme, Jésus n’est pas un demi-dieu. Il n’est pas non plus essentiellement Dieu qui n’a fait que prendre une enveloppe ou une apparence humaine. Il est pleinement Dieu, oui, mais il est aussi pleinement homme.
Et donc lorsque Jésus dit que « l’esprit est bien disposé, mais la chair est faible », cela est vrai aussi de lui-même en tant qu’homme. En tant qu’homme, Jésus a connu notre fragilité, notre vulnérabilité, et il a fait l’expérience de nos souffrances, y compris de nos souffrances intérieures. L’auteur de l’épître aux Hébreux dit ceci : « Nous n’avons pas un souverain sacrificateur incapable de compatir à nos faiblesses ; mais il a été tenté [ou éprouvé] comme nous à tous égards, sans commettre de péché. […] C’est lui qui, dans les jours de sa chair, offrit à grands cris et avec larmes, des prières et des supplications à celui qui pouvait le sauver de la mort » (Hé 4.15 ; 5.7).
Ça veut dire que lorsqu’on lit un passage comme celui qu’on a lu aujourd’hui, où l’on voit Jésus incompris, abandonné, trahi, calomnié, méprisé, et affligé d’une tristesse mortelle (v. 38), nous devons y voir un puissant encouragement pour nous. Pensons à notre propre fragilité. À notre stress, à nos angoisses, à nos découragements. Pensons à notre sentiment de solitude, à notre fatigue psychologique, à notre dépression. Pensons aux trahisons et aux humiliations subies, pensons à nos blessures intérieures. Eh bien Jésus sait ce que c’est. Personne ne peut compatir mieux que lui à nos souffrances.
Ce qui veut dire que même si vous avez l’impression, parfois, d’être livré à vos faiblesses, d’être en proie à votre propre fragilité sans qu’il n’y ait personne pour vous comprendre et vous accompagner, vous pouvez être sûr qu’il y a au moins quelqu’un qui est disposé à, et capable de, rester et veiller avec vous (cf. v. 38) : c’est Jésus, alors que Jésus lui-même n’a eu personne pour se tenir à ses côtés et pour compatir à ses faiblesses, puisque sur la croix, à l’apogée de son agonie, Jésus s’est même écrié :
« Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Mt 27.46)
C’est vrai que nous avons du mal à percevoir et à recevoir la compassion de Jésus lorsque nous faisons l’expérience de la faiblesse de notre chair, peut-être, tout simplement, parce que nous ne sommes pas croyants ; parce que nous ne nous sommes jamais approché de Jésus par la foi ; mais aussi, si nous sommes croyants, peut-être parce que nous avons une mauvaise idée de qui est Jésus. Nous pensons à lui comme étant radicalement différent de nous, alors qu’en réalité, en tant qu’homme, il est radicalement comme nous, à l’exception du péché ! Ce n’est pas pour rien que Dieu s’est fait homme ; il a réellement pris notre nature, et a réellement connu notre faiblesse. Sauf que, contrairement à nous, il n’a jamais succombé à cette faiblesse de la chair, mais il l’a surmontée, pour devenir l’auteur de notre salut.
Et c’est justement ce dernier point qu’on est censé remarquer dans ce passage. C’est que Jésus affronte la faiblesse de sa chair, et même les faiblesses de ses disciples, de manière héroïque. Et ce n’est pas pour lui-même qu’il le fait, mais pour les autres. Dès le début de ce passage, Jésus a annoncé la couleur en affirmant que ses disciples lui tourneraient le dos (v. 31), mais il annonce aussi l’issue de ses souffrances et sa réunification avec ses disciples (v. 32). On voit que Jésus est sensible à la faiblesse de ses disciples, et il leur donne d’avance une consolation.
À Gethsémané, Jésus affronte sa tristesse et son angoisse par la prière, et malgré une affliction qui nous est inimaginable, Jésus ne panique pas, il ne devient pas hystérique, il ne perd pas les pédales, il ne s’enfuit pas, mais il se soumet volontairement à Dieu. De même, lorsque Judas arrive avec « une foule nombreuse armée d’épées et de bâtons », Jésus n’offre pas de résistance (alors qu’il pourrait facilement les exterminer, v. 53), il appelle même Judas son « ami », c’est dire l’héroïsme de Jésus en face de la faiblesse de la chair ! Ensuite, bien qu’abandonné par tous ses amis, il garde le silence devant ses accusateurs, puis il rappelle sa mission, et il déclare sa foi (v. 64).
Jésus ne perd pas de vue ce qu’il est venu accomplir. Jésus traverse ces épreuves terribles, sa solitude, son angoisse, sa peine émotionnelle, avec une détermination héroïque. Il a les yeux fixés sur son objectif, à savoir l’agonie de la croix, où il va prendre sur lui le poids des péchés d’une multitude d’êtres humains, pour payer le prix de leurs péchés à leur place ; mais il va ensuite ressusciter en vainqueur, et revoir ses disciples pour leur annoncer cette bonne nouvelle et les envoyer dans le monde annoncer à leur tour cette bonne nouvelle ; et il va monter au ciel pour régner « à la droite du Tout-Puissant » (v. 64). Donc Jésus poursuit victorieusement cet objectif malgré la faiblesse de sa chair, malgré la faiblesse qui a emporté ses disciples, et malgré la faiblesse qui nous a emportés ; et il subit et il surmonte tout cela en notre faveur, sachant d’avance que nous en sommes indignes !
Ça me fait penser au dernier film de Mel Gibson : Tu ne tueras point. Dans ce film, il y a un personnage christique (c’est-à-dire qui fait penser au Christ) qui surmonte beaucoup de faiblesses—les siennes d’abord, puis celles des autres—pour sauver les autres. C’est un objecteur de conscience qui s’engage dans l’armée comme infirmier, et qui va poursuivre sa vocation malgré les humiliations, malgré les violences physiques qu’il subit, malgré un procès et des accusations injustes. À tout moment, il peut faire demi-tour, il peut renoncer à sa mission d’infirmier (c’est-à-dire à sa mission de sauver des gens), mais jusqu’au bout, il demeure fidèle à sa conscience. Et en fin de compte, il sauve la vie à de nombreuses personnes, y compris aux gens qui étaient ses bourreaux et ses accusateurs au début. Bien sûr, il est aujourd’hui reconnu comme un authentique héros de guerre, alors qu’il n’a jamais appuyé sur une gâchette.
Il y a une autre histoire que vous connaissez peut-être, celle de David Wilkerson, un prédicateur américain qui a eu à cœur d’évangéliser les gangs de New York à la fin des années 1950. Il a rencontré beaucoup de difficultés. Un jour il se fait tabasser par un chef de gang, mais au lieu de paniquer ou de s’enfuir, il lui a dit cette phrase devenue célèbre : « Tu peux me couper en mille pièces et tu peux les éparpiller sur le trottoir, mais chaque morceau va continuer à crier fort : Nicky, Jésus t’aime ! ». La personne en face de lui était Nicky Cruz, qui s’est converti peu après, et qui est devenu un grand évangéliste à son tour. Son histoire est racontée dans un livre intitulé La Croix et le poignard. Dans un certain sens et par la grâce de Dieu, David Wilkerson a surmonté sa propre faiblesse, mais aussi celle de Nicky Cruz, pour le salut de celui-ci. Et de façon très amplifiée, il y a aussi cette caractéristique héroïque chez Jésus, qui a surmonté la faiblesse de sa chair, et la nôtre, pour nous offrir le salut.
Et c’est cet héroïsme de Jésus que l’auteur veut nous montrer dans ce passage. Nous, nous sommes faibles, et nous succombons à nos faiblesses. Jésus aussi est faible, mais il surmonte ses faiblesses par la foi qu’il a en Dieu son Père. Mais il surmonte aussi les faiblesses de ses disciples : bien qu’ils l’aient abandonné, il les précédera en Galilée. Bien que Pierre l’ait renié, il le reprendra auprès de lui.
Et Jésus surmonte aussi nos faiblesses : bien que nous nous plaignions, bien que nos angoisses nous font douter de Dieu, bien que notre solitude et nos blessures nous conduisent à l’amertume, bien que le découragement et la dépression nous conduisent au péché, il y a un secours qui nous est quand même disponible ! Nous pouvons, et nous devrions, nous jeter sans réserve dans les bras de Jésus-Christ, qui a pris nos infirmités et nos péchés sur lui, qui les a assumés à notre place en mourant sur la croix, et qui les a vaincus par sa résurrection. Jésus ne nous regarde pas d’un mauvais œil à cause de nos faiblesses, il ne nous méprise pas ! Quand nous souffrons intérieurement, il veut être là avec nous au cœur de cette souffrance ; c’est comme s’il était au téléphone, en train de nous appeler pour nous offrir sa parfaite compassion, mais si souvent, nous ne voulons pas répondre. Nous nous morfondons dans notre faiblesse, sans raison, alors que Jésus nous offre sa miséricorde et un secours adapté au moment et à la nature de nos souffrances, comme le dit l’auteur de l’épître aux Hébreux :
« Il a été tenté comme nous à tous égards, sans commettre de péché. Approchons-nous donc avec assurance du trône de la grâce, afin d’obtenir miséricorde et de trouver grâce, en vue d’un secours opportun. » (Hé 4.15-16)
Quand j’avais 15 ans, le groupe de rock Smashing Pumpkins a enregistré une chanson qui est devenue un de leurs tubes, et dont les paroles sont les suivantes : « Le monde est un vampire qui est là pour te vider ; il y a des destructeurs secrets qui t’exposent au feu ; et qu’est-ce que j’obtiens en échange de toute cette souffrance ? Juste des désirs trahis et une part dans cette farce. […] Je suis nu, rien qu’un animal, mais est-ce que tu peux faire semblant au moins pour la durée du spectacle ? […] Malgré toute cette rage en moi, je ne suis qu’un rat enfermé dans une cage. Quelqu’un a dit que ce qui était perdu ne pouvait jamais être sauvé. […] Je persiste à croire que je ne peux pas être sauvé. » Cette chanson, c’est un cri de désespoir face à cette faiblesse de la chair, qui est caractéristique de notre nature humaine. L’auteur de cette chanson a besoin d’entendre le message de ce texte que nous venons d’étudier : c’est que Jésus-Christ a lui aussi connu toutes les fragilités de notre nature, mais il les a aussi surmontées pour nous, de sorte qu’on peut dire que personne n’est mieux placé que Jésus pour nous secourir dans nos faiblesses.
Et peut-être que vous aussi, vous êtes au bout du rouleau aujourd’hui. Approchez-vous de Jésus. Décrochez le téléphone, c’est-à-dire invoquez-le dans la prière et mettez-vous à l’écoute de la parole de celui qui est « l’homme de douleur, et habitué à la souffrance, [qui a été] méprisé et abandonné des hommes […]. Certes, ce sont nos souffrances qu’il a portées, c’est de nos douleurs qu’il s’est chargé ; et nous, nous l’avons considéré comme atteint d’une plaie ; comme frappé par Dieu et humilié. Mais il était transpercé à cause de nos crimes, écrasé à cause de nos fautes ; le châtiment qui nous donne la paix est tombé sur lui, et c’est par ses meurtrissures que nous sommes guéris. […] Il a été maltraité, il s’est humilié et n’a pas ouvert la bouche, semblable à l’agneau qu’on mène à la boucherie, à une brebis muette devant ceux qui la tondent ; il n’a pas ouvert la bouche. » (És 53.3-7). Tel est notre Sauveur et Seigneur, le Christ homme, qui nous aime et qui nous comprend !