C'est quoi la sainte-cène ?

Par Alexandre Sarranle 6 novembre 2016

Cette semaine, le 11 novembre, beaucoup de gens vont se réunir devant les monuments aux morts de la première guerre mondiale, et y accomplir certaines cérémonies. Imaginez quelqu’un qui se rendrait à une de ces cérémonies, dans votre commune, mais uniquement pour boire le pot qui sera offert à cette occasion. Ce type de personne, vous auriez peut-être envie de la prendre par les épaules et de la secouer un peu, en lui disant : « Non mais oh ! Tu ne te rends pas compte ! Cette cérémonie représente quelque chose d’incroyablement important ! Tu ne peux pas juste venir comme ça, sans mesurer le sérieux de l’affaire, et sans avoir conscience de ce qui fait l’objet de cette commémoration ! ».

Si je vous dis ça, c’est parce que dans la vie de l’Église chrétienne, il y a aussi une sorte de cérémonie, qui commémore des événements autrement plus importants, en réalité, que la fin de la première guerre mondiale. Cette cérémonie, c’est ce qu’on appelle communément la sainte cène (parfois aussi appelée le repas du Seigneur, ou chez d’autres chrétiens, la communion ou encore l’eucharistie—c’est ce fameux moment dans l’office, où du pain et du vin sont distribués aux fidèles). Et la question qui est soulevée dans le texte qu’on est sur le point de lire, c’est : est-ce que nous mesurons vraiment le sens extrêmement important de cette cérémonie, ou bien est-ce que nous avons tendance à sous-estimer ce dont il s’agit ?

Beaucoup de gens ne comprennent pas vraiment d’où ça vient, ce rite. Il y a des gens qui ne connaissent peut-être pas très bien le christianisme, et qui voient ça et qui se disent que ça doit être une tradition religieuse, comme il en existe d’autres. Ils ont à l’esprit des images de messe catholique romaine, où les gens font la queue pour recevoir de la main du prêtre une sorte de petite chips (hostie) déposée directement sur la langue. C’est un peu bizarre, mais bon, les religions font des trucs bizarres ! C’est pas pire que les processions, l’eau bénite et les signes de croix. D’autres personnes ont peut-être un peu plus d’expérience, et ont fréquenté des églises protestantes, et ces personnes se sont peut-être habituées à la sainte-cène (surtout si elle a lieu tous les dimanches) ; pour elles, la sainte-cène est devenue un élément presque anecdotique de la liturgie, comme la prière d’ouverture, la prédication, l’offrande ou les annonces, un moment peut-être particulièrement propice au recueillement (ou bien, si on a de jeunes enfants qui font du bruit, c’est peut-être au contraire le moment le plus gênant du culte) !

Quoi qu’il en soit, nous avons tendance à ignorer, à oublier, ou à négliger le sens de la sainte-cène, tout simplement parce que nous avons tendance à ignorer, à oublier, ou à négliger les circonstances dans lesquelles ce rite a été institué pour l’Église chrétienne. Et on va remédier à ça aujourd’hui, parce que précisément dans le texte qu’on va lire, l’objectif de l’auteur est de nous montrer quel a été le contexte de l’établissement de la sainte-cène comme cérémonie chrétienne, cela pour nous montrer que la sainte-cène, en réalité, commémore les événements les plus importants de toute l’histoire de l’humanité jusqu’à présent ; et tout cela, en fait, dans le but d’exalter Jésus-Christ, le héros de notre foi. J’espère que j’ai suffisamment piqué votre curiosité pour que vous soyez bien attentifs à cette lecture et à ce qui va suivre !

1. Une mort programmée (v. 1-25)

La sainte-cène commémore donc les événements les plus importants de toute l’histoire de l’humanité jusqu’à présent, et cela concerne la mort de Jésus-Christ. Mais regardons plus en détail comment l’auteur nous en parle. Ce qui fait l’objet principal de tout ce passage, c’est le moment où Jésus donne le pain et la coupe à ses disciples (v. 26-30), mais ce moment est précédé d’un long passage (v. 1-25) où l’auteur établit le contexte de ce moment. Et le but de cette première partie est de nous faire comprendre que la sainte-cène, si elle pointe vers la mort de Jésus-Christ, elle pointe vers la mort programmée de Jésus-Christ.

Qu’est-ce que je veux dire par là ? Eh bien en lisant le texte, vous avez peut-être remarqué la façon dont l’auteur veut nous montrer que Jésus, à l’approche de sa mort, est en train de suivre et d’accomplir un plan dont il a pleinement conscience. Il sait que sa mort est imminente et qu’elle va coïncider avec la fête de la Pâque juive (v. 2) ; ensuite il reçoit ce parfum de grand prix comme sépulture, parce qu’il sait qu’il va mourir (v. 12) ; ensuite Jésus organise le repas de la Pâque qu’il va célébrer avec ses disciples, mais le texte nous montre bien qu’il y a là un plan préétabli par Dieu (v. 18) ; ensuite Jésus annonce d’avance la trahison de Judas (v. 21) ; et enfin, Jésus affirme très clairement que sa mort est imminente, conformément aux prophéties de l’Écriture (v. 24). Jésus est en train d’aller au-devant de sa mort en toute connaissance de cause, et l’auteur cherche à nous montrer qu’il s’agit du plan de Dieu qui est en train de s’accomplir, ce dont Jésus a parfaitement conscience. Et l’auteur estime que c’est important pour nous de le savoir, pour mieux comprendre dans quelles circonstances la sainte-cène a été instituée.

Pourquoi est-ce important ? Eh bien parce qu’il y a un autre élément qui est mis en tension avec celui-ci, dans ces mêmes versets. D’un côté, on a donc Jésus qui avance dans le projet souverain de Dieu, il y a le plan de Dieu qui s’accomplit souverainement ; mais de l’autre côté, on a aussi les adversaires de Jésus qui sont très actifs dans ce passage, et eux aussi ont un plan. Et au fil du récit, il y a comme un va-et-vient entre ces deux réalités. Jésus annonce que sa mort va coïncider avec la Pâque (v. 1-2), et les responsables religieux complotent contre lui (v. 3-5) ; les disciples assistent à la sépulture prophétique de Jésus (v. 6-13), et Judas décide de le trahir (v. 14-16) ; Jésus organise son dernier repas avec ses disciples (v. 17-20), mais en même temps, le traître est assis à table avec Jésus (v. 21-25).

Et finalement il y a cette affirmation très emblématique de cette double réalité décrite dans ce texte (d’une part, le plan souverain de Dieu qui est en train de s’accomplir, et d’autre part la responsabilité des adversaires de Jésus) : « Le Fils de l’homme s’en va, selon ce qui est écrit de lui. Mais malheur à cet homme-là par qui le Fils de l’homme est livré ! » (v. 24). Et donc ce que l’auteur veut nous montrer, ce n’est pas seulement que Jésus est en train de suivre et d’accomplir un plan dont il a pleinement conscience, mais aussi qu’il fait cela en utilisant l’opposition de ses adversaires. Autrement dit, Jésus est tellement supérieur à ses ennemis qu’il fait concourir leur opposition, même la plus rusée et la plus féroce, à l’accomplissement de son propre plan.

En fait, on est censé être très impressionné par ce qui se passe dans le texte, ici. L’auteur aurait pu simplement nous rapporter le complot des responsables religieux, et la trahison de Judas, et nous présenter Jésus comme étant la victime passive de cette adversité. À la place, l’auteur veut vraiment nous faire comprendre que Jésus, à aucun moment, n’a été pris de court, n’a été dépassé par les événements, ni n’a eu à improviser. Ce qui se passe ici, c’est comme dans un bon film, où on a des méchants qui complotent contre des gentils, et où on serait tenté de croire que les gentils sont en train de tomber dans le piège des méchants ; mais à la fin on se rend compte qu’en réalité, pendant tout ce temps, les gentils avaient un plan pour vaincre les méchants, et en fait, ils ont délibérément laissé le piège se refermer sur eux pour pouvoir ensuite retourner le piège contre les méchants.

C’est un peu comme dans la série TV « Le Mentalist », où le héros, qui a toujours un temps d’avance, va prendre les méchants au piège de leurs propres intentions mauvaises, dans le but, justement, de révéler ce qu’il y a dans leur cœur, de les confondre et de les vaincre. Dans le texte ici, il se passe à peu près la même chose, c’est-à-dire que les méchants complotent contre Jésus, en pensant qu’ils ont la main (et ils sont pleinement responsables et coupables de ce qu’ils font) ; mais le texte nous montre qu’en réalité, c’est Jésus qui a la main, et que même l’opposition des méchants (une opposition coupable) concourt à l’accomplissement de son plan.

La sainte-cène pointe donc vers la mort programmée de Jésus, et cette mort a été programmée par Dieu. Ce qui veut dire que lorsque nous célébrons la sainte-cène, nous ne sommes pas en train d’honorer la mémoire d’une victime passive, un peu comme lorsque, dans quelques jours, nous allons commémorer les attaques terroristes du 13 novembre. Beaucoup de gens sont tombés ce jour-là, sous l’effet d’une attaque aussi barbare que soudaine et imprévue. Mais Jésus n’est pas tombé comme ça. Jésus est allé au-devant de sa mort en connaissance de cause. Il contrôlait parfaitement la situation. Il n’a pas été entraîné malgré lui dans cette situation ; il y est allé volontairement.

Il y a quelques jours, nous avons regardé le film Hancock (Will Smith), qui raconte l’histoire d’un super-héros qui est un peu le contraire des supers-héros. C’est-à-dire que Hancock, il dort dehors sur un banc public, il boit, il est désagréable avec les gens, et il va au combat vraiment à contre-cœur. On le force à aller combattre les méchants, alors qu’il préférerait poursuivre sa sieste. Jésus n’est pas du tout comme ça. Jésus n’est pas quelqu’un qu’on a forcé à aller au combat ; Jésus n’est pas quelqu’un avec des super pouvoirs, qui se serait retrouvé crucifié par accident, et puis qui s’en sort bien à la fin ; Jésus n’est pas un soldat apeuré qu’on aurait poussé au front à son corps défendant ; non, Jésus est le héros qui est allé volontairement au-devant de ses souffrances et de sa mort, en pleine connaissance de cause, et dans un but précis.

2. Une mort triomphale (v. 26-30)

Vous voyez que l’auteur, ici, nous aide déjà à prendre conscience, un peu mieux, de ce qui est représenté dans la sainte-cène ; et son but ultime, c’est d’exalter Jésus-Christ, le héros de notre foi. C’est aussi ça, le but de la sainte-cène ! Or, on en vient maintenant au moment solennel où Jésus distribue le pain et la coupe à ses disciples ; le moment historique, donc, où il institue la sainte-cène comme cérémonie chrétienne. Et si nous savons, maintenant, que la sainte-cène pointe vers la mort programmée de Jésus, nous allons découvrir maintenant qu’elle pointe aussi vers la mort triomphale de Jésus. C’est un concept curieux, mais regardons le texte. Depuis le début du chapitre, nous savons qu’il y a une corrélation entre la fête de la Pâque juive et la crucifixion de Jésus (v. 2). Jésus a voulu manger ce repas de la Pâque avec ses disciples (v. 18), et c’est au cours de ce repas que Jésus institue la sainte-cène. Et c’est en ce même jour que Jésus va être crucifié et qu’il va mourir (les jours commencent au coucher du soleil, pour les Juifs de cette époque).

Ce n’est pas pour rien que tout cela se passe le jour de la Pâque juive. En effet, la Pâque juive est déjà une fête qui commémore des événements extrêmement importants pour les Israélites. Rappelez-vous. Les Israélites étaient esclaves en Égypte, et Dieu suscite Moïse comme libérateur. Le Pharaon ne veut pas les laisser partir, mais ce qui va enfin provoquer leur départ, c’est la dernière des dix plaies d’Égypte. Dieu va parcourir le pays et faire mourir tous les premiers-nés ; mais les Israélites seront épargnés à condition de mettre le sang d’un agneau sur la porte de leur maison. C’est ce qui s’est passé, et depuis ce jour, une fois par an, les Israélites doivent commémorer cette délivrance spectaculaire, à l’occasion d’un repas où ils doivent manger de l’agneau rôti et du pain sans levain. Ce repas leur rappelle la mort des premiers-nés égyptiens, prix de leur propre délivrance, et le sang de l’agneau sacrifié, qui a été mis sur la porte, et qui a rendu Dieu propice aux Israélites (qui avaient exercé la foi).

C’est le corps de cet agneau que les Israélites mangent tous les ans à l’occasion de la Pâque, et c’est ce que Jésus et ses disciples sont en train de manger ce soir-là, lorsque Jésus prend du pain, le rompt, et le donne à ses disciples en disant : « Prenez, mangez, ceci est mon corps » (v. 26). Jésus est en train de dire qu’un meilleur sacrifice que celui des premiers-nés égyptiens et de l’agneau de la Pâque (pascal) est sur le point d’être offert en faveur des disciples, pour leur délivrance. C’est le sacrifice du premier-né de Dieu, de Jésus lui-même, de son corps sur la croix.

Et ensuite, Jésus prononce une autre parole, qui rend encore plus explicite la première, lorsqu’il dit, au sujet de la coupe, littéralement : « Ceci est mon sang de l’alliance (ou de la nouvelle alliance), qui est répandu pour beaucoup, pour le pardon des péchés » (v. 28). Jésus reprend ici des paroles de Moïse, qu’il a prononcées devant le peuple d’Israël après la sortie d’Égypte, lorsque Dieu a renouvelé ses promesses de grâce auprès du peuple, sous la forme d’une alliance (un accord ou un contrat). Ce jour-là, Moïse a pris du sang, et il l’a répandu sur le peuple, en disant :

« Voici le sang de l’alliance que l’Éternel a conclue avec vous. » (Ex 24.8)

Verser le sang de cette manière servait à entériner une promesse, un peu comme on mettrait, aujourd’hui, une signature en bas d’un contrat. Ce qui se passait, c’était que Dieu confirmait ses promesses de grâce auprès du peuple. Et ce que Jésus est en train de dire en s’appropriant cette parole et en présentant son sang comme sang de l’alliance au lieu du sang des animaux, c’est que l’effusion de son sang à la croix accomplit ce qui était préfiguré par le sang des sacrifices d’animaux dans tout l’Ancien Testament. À savoir : le pardon des péchés de tous ceux qui ont foi en l’Éternel, sur la base de ses promesses.

Tout cela peut vous paraître un peu compliqué, mais ce que j’essaie de vous montrer (et surtout, ce que l’auteur de ce texte veut nous montrer), c’est qu’au moment où Jésus institue la sainte-cène comme cérémonie chrétienne, il est en train de montrer que ses souffrances sur la croix réalisent quelque chose qui était attendu depuis des millénaires, en fait, depuis les premières pages de la Bible. D’une certaine façon, je suis prêt à dire que ce moment où Jésus distribue le pain et la coupe à ses disciples constitue le dénouement littéraire de tout l’Ancien Testament. Par cette cérémonie, Jésus interprète auprès de ses disciples ce qui va se passer au chapitre suivant, lorsqu’effectivement, son corps sera offert, et son sang versé, sur la croix. Et Jésus affirme par des paroles très solennelles que son corps et son sang, donnés pour ses disciples, réalisent leur salut, de manière complète et définitive, conformément au projet de Dieu qui s’accomplit depuis la création du monde.

La mort de Jésus est une mort triomphale, vous voyez, parce qu’elle est le moyen efficace—et le seul moyen—de notre délivrance. Ici, Jésus distribue le pain et la coupe à ses disciples comme signes tangibles de cette réalité, et comme attestation de cette réalité. Encore une fois, c’est un peu comme une signature en bas d’une promesse. C’est la signature de Dieu en bas d’un contrat, dont les termes stipulent ceci :

« Je mettrai mes lois dans leur intelligence, je les inscrirai aussi dans leur cœur ; je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple. […] Je leur ferai grâce de leurs injustices, et je ne me souviendrai plus de leurs péchés. » (cf. Hé 8.10-12 et Jr 31.31-34)

Cette promesse de Dieu qui concerne le salut des hommes, a été réalisée par l’offrande du corps de Jésus-Christ et par l’effusion de son sang ; et le pain et la coupe sont à la fois le signe et le sceau de cette réalité. Le pain et la coupe à la fois pointent vers cette réalité de manière très solennelle, et en même temps en attestent la fiabilité (et l’efficacité) au profit de tous ceux qui reçoivent le salut de Dieu par la foi.

Lorsque Jésus distribue le pain et la coupe à ses disciples, il n’est donc pas juste en train d’inventer une petite cérémonie symbolique destinée à entretenir la mémoire de son œuvre. Il nous donne ce qu’on appelle un « sacrement », c’est-à-dire un rite sacré (tout comme le baptême, qui est l’autre sacrement chrétien) où il y a « une relation spirituelle entre le signe et la réalité signifiée », et où une grâce est même présentée et conférée par l’action du Saint-Esprit à tous ceux qui ont la foi (Westminster, art. 27).

Comme le résume bien le catéchisme de Heidelberg (1563) : « Pourquoi Christ appelle-t-il le pain son corps, et la coupe son sang ou la nouvelle alliance en son sang […] ? – Christ ne parle pas ainsi sans grande raison : par là il veut nous enseigner non seulement que, comme le pain et le vin entretiennent la vie présente, de même son corps crucifié et son sang versé sont la vraie nourriture et le vrai breuvage de nos âmes pour la vie éternelle (Jn 6.51-55) ; mais bien plus il veut nous assurer par ce signe et gage visible que nous sommes faits participants de son vrai corps et de son vrai sang par l’action du Saint-Esprit, aussi véritablement que nous recevons par la bouche du corps ces signes sacrés en mémoire de lui […] » (Q. 79).

On pourrait dire que de la même façon que l’on « achète un film à Carrefour », c’est en fait un objet, un DVD, qu’on rapporte à la maison, et le film est pour ceux qui mettent ce DVD dans le lecteur par la foi ; eh bien de la même façon, quand on « mange le corps du Seigneur et que l’on boit son sang », c’est en fait du pain et du vin qui descend dans notre estomac, et les bienfaits spirituels de l’œuvre de Jésus (la communion à son corps et à son sang) sont assurément pour ceux qui les reçoivent par la foi.

Tout ça pour dire quoi ? Eh bien le but de l’auteur, ce n’est pas de nous dire tout ce qu’il y aurait à dire au sujet de la sainte-cène. Son but, c’est de rappeler dans quel contexte la sainte-cène a été instituée, pour que nous puissions voir que la sainte-cène commémore les événements les plus importants qui ont jamais eu lieu dans toute l’histoire de l’humanité jusqu’à aujourd’hui. Ces événements, ce sont les souffrances, la mort, et la résurrection de Jésus.

Et donc l’auteur voudrait que nous considérions cette œuvre exceptionnelle de Jésus, qui est le héros de notre foi, qui est allé au-devant de ses souffrances et de sa mort délibérément, pour nous, et qui a accompli par l’offrande de son corps et par l’effusion de son sang, la pleine et entière délivrance dont les hommes ont besoin. C’est ce que Jésus a accompli à la croix qui expie nos péchés, qui nous réconcilie avec Dieu, et qui nous fait hériter de la vie éternelle.

Et donc au moment où le pain et la coupe vont être distribués dans quelques instants, la toute première question à se poser, c’est : est-ce que j’ai reçu ce cadeau de Dieu ? Aujourd’hui, par les lectures bibliques, par les chants, par la prédication de la Parole de Dieu, et dans un instant par la sainte-cène, Dieu vous présente la bonne nouvelle de qui est Jésus et de ce qu’il a accompli ; est-ce que vous avez tendu le bras, par la foi, et reçu ce que Dieu vous présente ? Il suffit, dans le secret de votre cœur, de dire oui à Dieu !

Et si vous êtes chrétien, au moment de prendre le pain et la coupe, nous devons nous souvenir que ce n’est pas un acte anodin ou anecdotique. Ce n’est pas non plus un acte de superstition, ou un acte purement traditionnel. Ce n’est pas juste un de ces trucs bizarre qu’on fait dans la religion ! Et non, ce n’est pas grave si les jeunes enfants font du bruit pendant la distribution du pain et de la coupe, parce qu’on va faire quelque chose qui est bien plus important que juste un moment de recueillement. Nous allons commémorer le dénouement de tout l’Ancien Testament, la réponse efficace et complète aux besoins les plus profonds de l’humanité depuis que l’homme existe, le triomphe de notre héros Jésus-Christ, notre libérateur, notre Sauveur, qui a été fidèle au plan de Dieu jusqu’au bout, qui était en parfait contrôle de la situation et qui est allé au-devant de l’adversité des responsables religieux, de la trahison de Judas, de l’abandon de ses meilleurs amis, de son procès, de son humiliation, de son agonie et de sa crucifixion, tout cela pour retourner le piège de ses adversaires contre eux-mêmes, pour engloutir nos péchés dans sa mort et ressusciter victorieux le troisième jour en notre faveur, alors que nous aussi, nous étions, par nature, ses ennemis !

Alors vous voyez, des fois, il est utile que le Saint-Esprit nous prenne par les épaules et nous secoue un peu pour nous dire : « Non mais oh ! Tu ne te rends pas compte ! La sainte-cène, ça représente quelque chose d’incroyablement important ! Tu ne peux pas juste venir comme ça, sans mesurer le sérieux de l’affaire, et sans avoir conscience de ce qui fait l’objet de ce sacrement ! » Puissions-nous donc nous approcher, non seulement de la table du Seigneur, mais du Seigneur lui-même, avec une vraie foi et le cœur débordant de reconnaissance pour ce qu’il a accompli pour nous.

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