Nous avons tous une échelle de priorités dans la vie, qui reflète l’échelle de nos préoccupations. C’est-à-dire que nous avons un certain nombre de choses qui sont importantes pour nous, et c’est parce que ces choses sont importantes, que nous allons vivre d’une certaine manière et pas d’une autre, en faisant certaines choses en priorité plutôt que d’autres. Par exemple, si vous êtes étudiant et qu’il est très important pour vous d’obtenir un certain diplôme, vous allez sans doute consacrer du temps en priorité à étudier pour pouvoir réussir vos examens. Je vous demande donc : quelles sont vos préoccupations principales aujourd’hui ; qu’est-ce qui est particulièrement important pour vous ? Est-ce que c’est le fait de gagner de l’argent pour pouvoir vous assurer une certaine sécurité matérielle ainsi qu’à vos enfants (ou futurs enfants) ? Est-ce que c’est le fait d’être bien vu par votre cercle d’amis, et bien intégré dans votre collège, votre lycée, votre fac ou votre entreprise ? Est-ce que c’est une certaine carrière professionnelle que vous comptez avoir ? Est-ce que c’est un certain niveau de vie que vous espérez atteindre ? Est-ce que c’est le fait de pouvoir voyager souvent et librement, et de découvrir toutes sortes d’endroits différents dans le monde ? Est-ce que c’est le fait de fonder une famille et d’avoir des enfants ? Est-ce que c’est un certain loisir, comme le foot, le vélo, la musique, les séries télévisées, les jeux vidéo ou la danse écossaise ? Qu’est-ce qui est particulièrement important pour vous aujourd’hui ? Quelles sont vos priorités ? C’est bien la question qui est soulevée par le texte qu’on est sur le point de lire et d’étudier. Il s’agit de la troisième et dernière partie de ce long discours que Jésus fait en réponse à ses disciples qui lui ont demandé à quoi ils reconnaîtraient que le règne du messie sera venu ; ce qu’ils veulent, c’est que Jésus leur donne des éléments qui les encourageraient, plus tard, lorsqu’ils seront confrontés aux difficultés de la vie chrétienne. Ils veulent savoir comment ils pourront tenir bon et persévérer malgré tout ! Et dans sa réponse, on a déjà vu que Jésus, d’abord, donne à ses disciples tous les éléments nécessaires pour qu’ils puissent être sûrs, le moment venu, que Jésus règne bel et bien et qu’il est en train d’accomplir ce qu’il a promis ; et ensuite, on a vu dans un deuxième temps, que les croyants doivent vivre dans la perspective de leur rencontre imminente avec le Seigneur. Jésus est donc en train d’expliquer à ses disciples certaines conséquences qu’ils doivent tirer, pour leur vie quotidienne, de l’œuvre que lui, Jésus, était sur le point d’accomplir par sa mort, sa résurrection, et son ascension auprès de Dieu le Père. Et maintenant, pour confirmer et conclure tout ce qu’il a déjà dit, Jésus soulève de manière un peu plus explicite la question de ce qui devrait occuper la priorité dans la vie des croyants (tant qu’on est sur terre). Ce que le texte va nous faire comprendre, ici, c’est tout simplement l’idée suivante : l’œuvre de Jésus impose à notre vie présente des préoccupations hors du commun. Autrement dit, puisque Jésus est mort, ressuscité et monté au ciel, et puisqu’il règne aujourd’hui et puisqu’il va revenir pour juger le monde et pour établir de manière complète, manifeste et définitive son règne dans toute la création, eh bien il y a certaines choses qui devraient se situer tout en haut de notre échelle de priorités. Lesquelles ? Regardons le texte.
Une seule idée principale, ici, c’est que l’œuvre de Jésus impose à notre vie présente des préoccupations hors du commun. Mais il y a deux points pour nous faire comprendre cela ; le premier, c’est que Jésus attend des croyants qu’ils le servent de manière fructueuse. Dans le texte qu’on vient de lire, il y a donc, tout d’abord, cette fameuse « parabole des talents » (v. 14-30). C’est l’histoire d’un homme qui confie ses biens matériels à ses serviteurs, et qui s’absente pendant longtemps. À son retour, il félicite les serviteurs qui ont investi et fait fructifier les richesses du maître, mais il punit le serviteur qui n’a rien fait avec. La moralité est simple, c’est que tous les gens qui se disent disciples de Jésus ont la capacité de le servir ; c’est une grâce de Dieu d’avoir des mains, des pieds, du temps, de l’argent, un cerveau, des connaissances, de l’expérience, et toutes sortes d’aptitudes particulières ; mais il ne suffit pas d’avoir reçu tout cela de Dieu, il faut encore investir tout cela au profit du Seigneur. C’est ce qu’il veut, et le jour où nous le rencontrerons, il fera le constat de ce que nous aurons fait des biens qu’il nous a confiés.
C’est clair, non ? Il faut encore remarquer deux choses. Premièrement, vous vous dites peut-être que c’est pas juste, il y en a un qui a reçu moins que les autres. En fait, Jésus dit bien que chacun a reçu « selon sa capacité » (v. 15), ce qui veut dire que le Seigneur distribue ses biens comme il veut, mais de manière parfaitement sage, selon les capacités de chacun. C’est ce que dit aussi l’apôtre Paul, lorsqu’il parle de ce qu’on appelle communément les « dons spirituels » (c’est-à-dire ces aptitudes particulières, propres à chacun, que Dieu veut que nous utilisions à son service), et qu’il dit que l’Esprit de Dieu distribue ses grâces « à chacun en particulier comme il veut » (1 Co 12.11), et dans un autre passage : « À chacun de nous la grâce a été donnée selon la mesure du don de Christ » (Ép 4.7), et encore dans un autre passage : « Nous avons des dons différents, selon la grâce qui nous a été accordée » (Rm 12.6). Ce qu’il faut comprendre en tout cas, c’est que un talent ou cinq talents, dans les deux cas, ça représente une grande richesse, un talent étant équivalent à pratiquement vingt ans du salaire moyen de l’époque ! La deuxième chose qu’il faut comprendre, c’est que l’infidélité du troisième serviteur n’a rien à voir avec la quantité d’argent qu’il a reçue. On n’est pas trop sûr, à vrai dire, de la logique invoquée par ce serviteur pour expliquer pourquoi il n’a rien fait des richesses qui lui avaient été confiées. Est-ce qu’il avait peur d’échouer et par conséquent, peur d’encourir la colère de son maître ? Est-ce qu’il avait peur du regard des gens autour de lui qui le verraient travailler pour cet homme dur que personne n’appréciait ? Ou bien est-ce que ce serviteur cherche simplement à se justifier de manière assez hypocrite en renvoyant la responsabilité de son inactivité… sur le maître lui-même ? On n’est pas trop sûr de son intention, mais ce qui est sûr, c’est qu’il se cherche des excuses, et que la réponse du maître, ensuite, est destinée à faire disparaître toute excuse. Il n’y a aucune raison qui puisse justifier le fait que ce serviteur n’a rien fait des richesses que le Seigneur lui avait confiées.
Jésus attend des croyants qu’ils le servent de manière fructueuse. Et ce n’est pas de l’exploitation, c’est un incroyable privilège. Rendez-vous compte : la Bible explique que par nature, nous sommes séparés de Dieu, par notre faute, et que nous sommes même morts spirituellement par nos péchés. Mais dans cet évangile que nous étudions depuis plusieurs mois, nous avons déjà vu que Jésus a expliqué qu’il était venu, conformément aux promesses de Dieu, pour « donner sa vie en rançon pour beaucoup » (Mt 20.28). C’est-à-dire que Jésus a souffert et qu’il est mort pour régler la dette de nos péchés, pour justement nous réconcilier avec Dieu. Jésus a aussi annoncé d’avance qu’il ressusciterait le troisième jour (Mt 20.19), en vainqueur sur le mal et sur la mort ; et il a aussi dit qu’en tant que messie, il établirait son royaume, et qu’il déploierait son royaume sur la terre, pour le bien des croyants, pour le bien de toute la création, et pour sa gloire. Et il nous invite à devenir, par la foi, des sujets de son royaume, c’est-à-dire des serviteurs de ce Roi bienveillant, si bienveillant qu’il a donné sa vie pour nous. Ce n’est donc pas du tout de l’exploitation, mais bien un incroyable privilège, non, d’être au service de Jésus-Christ ? Plutôt qu’au service de nous-mêmes, de nos intérêts égoïstes, de nos passions néfastes, de nos péchés et en fin de compte du diable !
Si nous sommes croyants, si nous avons placé notre confiance en Jésus, si nous l’aimons, si nous désirons le suivre, cela veut dire, premièrement, que nous sommes sauvés des conséquences pénales de nos péchés (c’est-à-dire qu’au lieu d’être condamnés au jour du jugement, nous serons plutôt accueillis par Dieu dans son paradis), et deuxièmement, que nous sommes aujourd’hui au service de sa majesté le Seigneur Jésus-Christ. Il nous a confié toutes sortes de richesses (selon sa sagesse et selon notre capacité) : notre santé, notre intelligence, notre temps, notre argent, notre expérience, notre sagesse, et toutes les aptitudes qui nous sont propres, soit parce que nous les avons acquises par les études et la formation, soit parce qu’elles nous sont venues presque naturellement, en raison de notre personnalité : il y a des aptitudes relationnelles, organisationnelles, musicales, médicales, artistiques, scientifiques, culinaires, linguistiques, des aptitudes relatives à l’enseignement, au leadership, au discernement, à la prière, à l’évangélisation, à la réflexion critique, à la philosophie, à la comptabilité, à l’entraide, au sport, aux nouvelles technologies, à la mécanique, à la logistique, et plein d’autres encore. Il y a une incroyable richesse parmi nous, et tout ça, en plus, si on est croyant, est sanctifié par Dieu et « infusé », en quelque sorte de la puissance du Saint-Esprit ! Et donc il faut prendre à cœur cette phrase célèbre prononcée par l’oncle Ben à l’attention de son neveu Peter Parker : « Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités » !
Nous sommes riches et puissants en Jésus, parce que nous avons ces « talents » qu’il nous a confiés, et parce que le Saint-Esprit habite en nous. (En passant, je vous fais remarquer que le mot « talent » en français, qui désigne nos aptitudes particulières, provient directement de cette parabole, où « talent » est une unité monétaire). Nous avons donc des talents, mais est-ce que nous nous soucions de l’usage que nous en faisons pour le Seigneur ? Ou bien l’usage que nous en faisons est-il principalement… pour nous ? Ou bien encore est-ce que nous avons enfoui ces talents, pour une raison quelconque, par peur ou par paresse, en nous cherchant des excuses pour ne pas les faire fructifier pour Dieu ? Jésus attend des croyants qu’ils le servent de manière fructueuse. Parce que Jésus est mort, ressuscité, et monté au ciel, et parce qu’il règne et parce qu’il va revenir, une de nos principales préoccupations aujourd’hui devrait être de savoir comment servir Dieu avec toutes les richesses qu’il nous confiées, et comment faire porter du fruit à ces richesses, pour sa gloire. Rien que ça, ça devrait déjà modifier quelque peu notre échelle de priorités, non ?
Mais deuxième point. Jésus attend des croyants… qu’ils affectionnent son Église. Après cette fameuse parabole des talents, Jésus va conclure ce long discours en décrivant ce qu’on appelle communément « le jugement dernier » (v. 31-46). Et on pourrait penser que toute cette conclusion a pour objet principal, en effet, le jugement dernier, et la doctrine du paradis et de l’enfer, peut-être pour à la fois nous encourager dans nos afflictions présentes, et en même temps nous faire trembler d’une crainte positive et bénéfique pour notre vie chrétienne. Sans doute y a-t-il un peu de ça ! Mais il faut bien remarquer deux choses : d’abord, que Jésus a déjà enseigné ses disciples concernant le jugement dernier (Mt 13, par ex.) et donc que la doctrine du paradis et de l’enfer n’est pas une nouveauté à ce stade du récit. La deuxième chose, c’est que le texte ici n’explique pas sur quelle base on sera accueilli au ciel ou condamné au châtiment éternel ; tout ce qu’on sait, c’est qu’il y a des brebis et des boucs (les sauvés et les non-sauvés), et Jésus va décrire une caractéristique particulière de leur vie sur terre. Jésus ne dit pas que c’est cette caractéristique particulière qui aura fait qu’ils sont sauvés ou non, mais plutôt c’est le fait qu’ils soient sauvés ou non qui aura entraîné cette caractéristique dans leur vie. C’est parce qu’ils sont des brebis et des boucs qu’ils ont agi de telle ou telle manière, et ce n’est pas le fait qu’ils ont agi de telle ou telle manière qui a fait d’eux des brebis et des boucs, ou des justes (v. 37) et des injustes. Vous suivez ?
Et c’est sur cette caractéristique particulière de la vie présente, que le texte veut attirer notre attention, plus que sur la réalité future du jugement dernier. Cette caractéristique, c’est la sollicitude (ou l’absence de sollicitude) à l’égard des « frères » de Jésus (v. 40). C’est-à-dire le soin, l’amour, l’affection manifestés concrètement à leur égard. Jésus félicite les brebis car elles ont nourri, abreuvé, accueilli, vêtu et visité Jésus pendant leur vie terrestre, et il explique que c’est en faisant tout cela pour ses frères, et même pour le moindre de ses frères, qu’ils ont fait tout cela pour Jésus. Et les frères de Jésus, ce sont les croyants. À l’inverse, les boucs n’ont pas fait cela. Ils ont été soit indifférents, soit peut-être même délibérément cruels, à l’encontre des croyants. Ce que Jésus est en train de souligner ici, à l’attention de ses disciples et à notre attention à nous aujourd’hui, c’est qu’un amour authentique pour Jésus se traduit par un amour authentique pour les autres croyants. C’est-à-dire pour l’Église. Tout simplement.
Imaginez quelqu’un qui se dirait supporter de l’Olympique Lyonnais. Quelqu’un qui serait fier d’arborer son T-shirt et son écharpe aux couleurs du club, qui aurait aussi le cartable de l’OL, la trousse de l’OL, le stylo plume de l’OL, la tirelire de l’OL, les draps, la couette et les oreillers de l’OL, la tasse, le bol, l’assiette et les couverts de l’OL, etc. Mais ce bonhomme ne s’intéresse jamais aux matchs de l’OL. Il n’a aucune idée du classement de l’OL. Il ne sait même pas qui sont les joueurs, ou l’entraîneur, ou le président. Ce serait assez curieux, non ? Ou bien imaginez quelqu’un qui se dirait fan de Johnny Haliday, mais qui n’écouterait jamais ses CDs. Ou encore quelqu’un qui se dirait amoureux de la montagne, qui aurait des photos de montagne en arrière-plan sur son ordi et sur son téléphone, qui serait abonné à toutes les pages Facebook sur la montagne, mais qui préfère aller à la plage dès qu’il a un moment de libre. Curieux, n’est-ce pas ?
Quand on aime quelque chose de manière sincère, il est naturel que cela se traduise au niveau de nos préoccupations et de nos priorités. Le supporter de l’OL qui ne s’intéresse pas aux matchs de l’OL n’est pas un vrai supporter. Le fan de Johnny qui n’écoute jamais ses CDs, ce n’est pas un vrai fan de Johnny. L’amoureux de la montagne qui a le choix entre la plage et la montagne, et qui choisit la plage, ce n’est pas un vrai amoureux de la montagne. Et de la même façon, le chrétien qui n’a pas le Corps de Christ qu’est l’Église, tout en haut (ou presque) de son échelle de priorités, n’est pas un vrai chrétien. Aimer Jésus, ce n’est pas juste se dire chrétien, ce n’est pas juste mettre un autocollant de poisson à l’arrière de sa voiture, ce n’est pas juste posséder une Bible et avoir quelques posters avec des versets bibliques sur les murs de la maison, ce n’est pas juste donner des sous à des œuvres caritatives, ce n’est pas juste écouter de la musique chrétienne ; non, aimer Jésus, c’est aimer ce que Jésus aime. C’est s’intéresser à ce à quoi s’intéresse Jésus. C’est s’investir dans ce en quoi Jésus s’est investi, et continue de s’investir. Aimer Jésus, c’est écouter Jésus, et « suivre son actualité », et se consacrer à lui de manière pratique ; et tout ça, ça se passe par excellence dans le cadre de la communauté des autres croyants.
C’est incroyable quand on y pense ! Jésus a dit que là où deux ou trois sont assemblés en son nom, il est présent au milieu d’eux (Mt 18.20). Votre relation avec les autres croyants, c’est donc une partie extraordinairement importante de votre relation avec Jésus lui-même ! Votre sollicitude à l’égard des autres croyants traduit votre amour pour Jésus, et c’est comme ça que Jésus le voit et l’interprète ! Nous devons considérer notre investissement dans la vie de nos frères et sœurs de l’Église comme étant extrêmement important, si du moins nous considérons que notre relation avec Jésus est extrêmement importante. Ce qui se passe le dimanche, chaque dimanche dans ce lieu, est incroyablement significatif, si nous prenons à cœur ce que dit Jésus dans ce passage. Et ce qui se passe le mercredi et le jeudi dans les groupes de maison est incroyablement significatif ; et aussi tout ce qui se passe au groupe d’ados, et à chaque fois que deux ou trois croyants se réunissent au nom du Seigneur. Mais est-ce que c’est important pour nous ? Ou bien est-ce que nous nous soucions davantage de notre relation avec les copains de classe ou avec les collègues de bureau ou avec les autres membres de mon club de tir à l’arc ? Jésus attend des croyants qu’ils affectionnent son Église. À chaque fois que j’aurai eu l’occasion de servir un frère ou une sœur dans la foi, d’être là pour lui ou pour elle, de l’écouter, de prier pour lui ou pour elle et avec lui ou avec elle, de l’encourager, de lui donner des conseils, de subvenir à ses besoins, de l’aider pratiquement, et que j’aurai préféré mon propre intérêt, mon propre confort, ou mes propres relations avec le monde, Jésus me dira : « En vérité je vous le dis, dans la mesure où vous n’avez pas fait cela à l’un de ces plus petits, c’est à moi que vous ne l’avez pas fait ».
C’est dur, c’est radical, mais telle est la vocation chrétienne. Ce n’est pas que nous devons remplir toutes ces exigences pour plaire à Dieu, pas du tout ! Mais parce que Jésus est mort, ressuscité et monté au ciel pour nous, et parce qu’il règne aujourd’hui et parce qu’il va revenir pour juger le monde et pour établir pleinement son règne dans toute la création, eh bien il y a certaines choses qui devraient se situer tout en haut de notre échelle de priorités, comme on l’a vu à travers ce passage. L’œuvre de Jésus impose à notre vie présente des préoccupations hors du commun. Si nous sommes croyants, l’œuvre de Jésus nous impose comme préoccupation notre service de Dieu par tous les talents qu’il nous a confiés. Nous avons été rachetés à un grand prix pour glorifier Dieu. Nous sommes « au service de sa majesté » (comme James Bond) et nous devons nous souvenir chaque jour de la mission que Jésus a confiée aux chrétiens, qui consiste à le faire connaître dans le monde entier et à étendre son règne dans tous les domaines de la vie. Nous devons prendre le temps de réfléchir, dans la prière, au meilleur moyen de faire fructifier pour Dieu toutes les ressources et les aptitudes qu’il nous a données. Et puis si nous sommes croyants, l’œuvre de Jésus nous impose aussi comme préoccupation le service de notre prochain dans le cadre de l’Église. L’Église est le corps de notre Seigneur Jésus-Christ ; il en est la tête, et nous en sommes les membres, unis par le Saint-Esprit autour d’un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême (Ép 4.5) ; et si nous sommes authentiquement attachés à Jésus, nous devrions être tout autant attachés les uns aux autres. Nous devons peut-être, par conséquent, prendre le temps aussi de réfléchir à la place qu’occupent nos frères et sœurs de l’Église, déjà dans notre cœur, et ensuite peut-être dans notre emploi du temps. Puissent ces choses qui sont si importantes pour Jésus prendre toute leur place dans nos préoccupations ; et j’espère que le Saint-Esprit va prendre ces choses—ces préoccupations hors du commun qui découlent de l’œuvre de Jésus en notre faveur—et les imprimer sur notre cœur de telle façon à ce que toute notre échelle de priorités se conforme au désir de Dieu.