L'homosexualité : un passage de la Bible qui en parle

Par Alexandre Sarranle 5 octobre 2008

Introduction

Selon un sondage réalisé en 2001, environ 82% des 18-24 ans en France considèrent l’homosexualité « comme une manière acceptable de vivre sa sexualité » (http://www.monchoix.net/premier-pas/statistique-sur-la-population-homosexuelle-article89.html). C’est dire qu’il y a une opinion qui se démarque très clairement parmi les jeunes adultes, ceux qui commencent aujourd’hui à être les acteurs principaux de notre société. Je n’ai pas besoin de vous convaincre que de nos jours, le politiquement correct veut que l’homosexualité soit considérée comme une alternative légitime à l’hétérosexualité. Le mariage homosexuel a été légalisé dans plusieurs pays, tels que l’Espagne, la Belgique, les Pays-Bas, L’Afrique du Sud et le Canada. Certaines églises acceptent de célébrer ces unions, et reconnaissent même aux ministres du culte (pasteurs, évêques…) le droit d’être homosexuel et de l’afficher. De l’autre côté, il y a encore certains pays où l’homosexualité est passible de la peine de mort : l’Iran, le Nigéria, l’Arabie Saoudite, le Pakistan, et quelques autres. Au milieu de ces opinions contradictoires à l’extrême, nous devons toujours nous poser la question de savoir qu’est-ce qui détermine notre position. La plupart d’entre nous, je pense, avons une opinion sur le sujet de l’homosexualité. Mais d’où vient cette opinion ? Je veux, ce matin, vous inviter à considérer le regard que la Bible nous invite à porter sur l’homosexualité. Nous allons voir que ce qu’on pense de l’homosexualité dépend fondamentalement de la vision que l’on a du monde. Dans ce texte, Paul cite l’homosexualité comme un phénomène découlant de quelque chose de plus large ; l’homosexualité n’est pas d’abord un problème, mais le symptôme d’un problème. Pour comprendre ce que la Bible dit de l’homosexualité, il faut comprendre quel est ce problème, et pour cela, nous allons voir d’après ce texte quel est le rapport de l’homosexualité vis-à-vis de l’ordre de la création, de la dignité de l’homme, et de la justice de Dieu, et nous verrons aussi quelle est la portée du message de l’Évangile sur cette question.

La révélation générale exclut toute neutralité

La première chose que fait Paul, c’est exposer le principe de l’universalité du péché. Tout le monde est pécheur, et personne n’a d’excuse pour son péché. Pourquoi ? Parce qu’il y a dans la nature suffisamment d’indices qui pointent vers Dieu pour que personne ne puisse dire qu’il n’était pas au courant. Le problème ce n’est pas que les gens ne savent pas qu’il y a un Dieu, le problème c’est plutôt que les gens savent qu’il y a un Dieu mais ne s’intéressent pas à lui. Ayant connu Dieu, ils ne l’ont pas glorifié comme Dieu et ne lui ont pas rendu grâces (v. 21).

Imaginez que vous achetiez un nouvel appareil high-tech, avec tous ses boutons, son écran tactile, ses trucs et ses bidules. Moi, j’aurais tendance à ouvrir le carton, et tout de suite à mettre l’appareil sous tension pour mon usage personnel, et j’essaierais de deviner comment ça marche, à quoi servent les boutons, etc. Je sais bien au fond que cet appareil a été conçu et construit par quelqu’un, qui a pris le soin de mettre le mode d’emploi dans la boîte, mais pourquoi est-ce que je ne prends pas le temps de chercher et de consulter ce mode d’emploi ?

La Bible dit que Dieu a mis dans le cœur de l’homme la pensée de l’éternité (Ec 3.11). L’homme est en permanence confronté à cette pensée qui le travaille, qui le force à trouver des réponses ; mais l’homme résiste à toute idée qui puisse compromettre son autonomie. C’est pour cette raison qu’une écrasante majorité d’êtres humains croient en Dieu, mais ne s’intéressent pas à ce qu’il a à dire, ou bien rejettent les idées qu’eux-mêmes jugent erronées car elles ne sont pas compatibles avec leurs intérêts. C’est pourquoi Paul dit que les hommes ont fabriqué leurs propres dieux, avec en première position parmi ces dieux, l’homme lui-même (v. 23).

Pourquoi Paul affirme-t-il ce principe ? Car il veut montrer que face à la révélation générale, ou naturelle, tout ce qu’on peut observer dans la nature et dans notre conscience, et qui est commun à tous les êtres humains en tous lieux et en tout temps, il n’y a pas de neutralité possible. Ou bien on se rend compte qu’il y a un Dieu et qu’on est à 100% redevables envers lui pour tous les domaines de notre vie y compris nos opinions et nos goûts (et notre sexualité), ou bien on se rend compte qu’il y a un Dieu mais on le remplace par autre chose pour préserver notre autonomie et ce qu’on pense être nos intérêts. C’est le problème fondamental de tous les hommes, notre tendance à tous. Mais Paul va parler des conséquences de cette tendance, toujours pour pouvoir situer le phénomène de l’homosexualité dans une vision biblique du monde.

« Ils sont devenus fous »

La conséquence de cette tendance, dit Paul, c’est que l’homme a hérité d’une intelligence pervertie. Puisque l’homme a remplacé la référence ultime et infaillible du Dieu créateur par les références faillibles des dieux que l’homme a créés, se plaçant lui-même comme référence ultime, l’homme a créé un système de pensée qui semble cohérent mais qui est fondé sur le sable. Ils se sont égarés dans de vains raisonnements (v. 21). Tout cela parce que l’homme a voulu préserver son autonomie et le droit qu’il voulait avoir de suivre ses désirs. Et bien Paul dit que Dieu a permis à l’homme de suivre ses désirs ; il lui en a donné la liberté, non pas parce que Dieu est d’accord avec ces désirs, mais parce que Dieu n’a pas créé des robots ; il a doté l’homme d’un libre-arbitre et d’une responsabilité.

Paul dit que l’homme est dans la même situation qu’un fumeur devant un paquet de cigarettes. C’est marqué dessus : « Fumer tue », mais le désir de la cigarette est plus fort que la raison. Le message « Fumer tue » est bien là, et il s’adresse à l’intelligence. Mais le message du désir du fumeur, c’est « Fumer, c’est agréable ». Et le fumeur finit par rationaliser ce désir, pour accorder son intelligence à son désir, et faire le choix de fumer malgré l’avertissement sur le paquet. Mais l’avertissement ne disparaît pas pour autant, ni la réalité des problèmes de santé qu’aura le fumeur.

L’homme veut être autonome, il veut protéger son autonomie, mais Paul dit que cette sagesse humaine est folie (v. 22). Elle est folie parce que si l’homme était autonome, qu’est-ce qui conditionnerait ses choix ? Il suivrait ses désirs, ses passions, ses convoitises, qui sont toutes affectées par le péché. L’homme autonome est enclin à faire les mauvais choix à cause de son péché, et en fin de compte, à se faire du mal. Et ce texte dit que Dieu permet à l’homme de faire les mauvais choix ; il ne lui en donne pas le droit, mais il lui en donne la liberté.

Paul a donc d’abord affirmé successivement ces deux principes : 1. l’homme préfère adorer la créature au lieu du Créateur (parce que cela lui permet de protéger son autonomie et de suivre des dieux qui sont adaptés à ses intérêts), et 2. à cause de cela-même, l’homme a remplacé la vérité de Dieu par le mensonge (en protégeant son autonomie, l’homme se retrouve orienté par ses désirs plutôt que par l’intelligence de Dieu ; l’homme répond à ses convoitises plutôt qu’à la volonté divine). C’est dans le cadre de ces principes universels que Paul en vient à parler de l’homosexualité, qu’il va présenter comme étant le symptôme de ce problème.

« Ils commettent l’infamie »

Paul dit que l’homosexualité, étant donnée la déchéance du monde entier à cause du péché, est un symptôme logique. Dieu permet à l’homme de suivre ses passions (v. 26) selon la liberté dont Dieu l’a doté. Mais Paul utilise des termes durs pour qualifier la pratique homosexuelle : ce sont des actes contre-nature (v. 26), des passions déshonorantes (v. 26), et une infamie (v. 27). On voit que l’homosexualité, en tant que symptôme de la chute du genre humain, est affreuse aux yeux de Dieu, d’après la Bible, car elle porte atteinte à la dignité de la création, à la dignité de l’homme, et donc, à la dignité de Dieu.

Imaginez un vase en cristal superbe, délicatement sculpté, magnifique. Allez-vous utiliser ce vase pour récupérer l’huile de vidange de votre voiture ? Ca marcherait bien pourtant, ce serait assez fonctionnel… Mais vous imaginez bien que de faire cela, ce serait porter atteinte à la destination originelle du vase, ce serait porter atteinte à la dignité du vase lui-même, et du coup, ce serait porter atteinte à la dignité de celui qui a façonné ce vase.

Avoir des relations homosexuelles, c’est détourner l’usage originel de notre sexualité. La Bible est très claire sur la place de la sexualité dans un couple : la sexualité est un don de Dieu, qui est absolument réservé au couple marié, monogame, hétérosexuel. La sexualité est précieuse aux yeux de Dieu, car elle occupe une place particulièrement importante dans l’ordre de la création, et chez l’être humain. C’est pourquoi les déviances d’ordre sexuel sont particulièrement condamnées dans la Bible (cf. Lv 20.13, Gn 19.4 – 8).

Ici, Paul cite l’homosexualité dans un texte qui parle, avant tout, de l’universalité du péché, car c’est un des exemples les plus flagrants de la façon dont le péché dans le monde pousse l’homme dans une direction totalement opposée à l’ordre de la création, à la dignité de l’être humain et à la justice de Dieu. Paul dit que la colère de Dieu se révèle du ciel contre toute impiété et toute injustice des hommes, dont l’homosexualité est un symptôme (v. 18). Mais Paul livre aussi dans ce texte une promesse, et tandis que la colère de Dieu se révèle du ciel, il dit que la justice de Dieu se révèle aussi, dans l’Évangile, et nous allons voir, pour terminer, ce que cela veut dire concernant tout ce qu’on a dit au sujet de l’homosexualité.

« Une puissance de Dieu pour le salut »

La justice de Dieu se révèle dans l’Évangile, d’abord parce que dans l’Évangile, on voit combien Dieu déteste le péché, et on comprend mieux pourquoi la Bible emploie des termes durs à l’encontre de l’homosexualité. La Bible dit que Dieu, par amour pour les hommes pécheurs, a livré son propre Fils pour qu’il prenne sur lui le châtiment que nous méritions. Et ce châtiment a eu la forme d’une croix, sur laquelle Dieu a abandonné son Fils unique, innocent et parfait qu’il était. La justice de Dieu est révélée à la croix car c’est à la croix que l’on voit, de façon dramatique et sanglante, combien le péché est ignoble aux yeux de Dieu.

La justice de Dieu se révèle dans l’Évangile, aussi parce que c’est là que Dieu a vaincu pour nous le mal. La Bible dit que Jésus est ressuscité, et que par sa résurrection, il a manifesté sa victoire définitive sur la puissance du péché. Jésus est ressuscité en vainqueur et il est monté au ciel pour siéger à la droite de Dieu, sur un trône au-dessus de toute principauté, autorité, puissance, souveraineté, au-dessus de tout nom qui peut se nommer, non seulement dans le siècle présent mais encore dans le siècle à venir (Ép 1.21).

Puisque Jésus a vaincu le mal et qu’il est aujourd’hui au-dessus de toute puissance imaginable, tous ceux qui se confient en lui peuvent être pardonnés pour leurs péchés et délivrés de la puissance du péché. C’est un changement radical ; c’est l’échange de notre autonomie et de notre intelligence pervertie contre l’intelligence de Dieu et une vie nouvelle que lui-même va conduire selon sa volonté. Cela veut dire que Jésus a la puissance de transformer toutes nos passions, toutes nos déviances, toutes nos addictions, et c’est ce qu’il veut faire, parfois soudainement, parfois progressivement, sous l’action du Saint-Esprit.

Cela veut dire, concernant l’homosexualité, que celui qui se confie en Jésus-Christ est appelé à ne jamais avoir de pratiques homosexuelles, ni d’entretenir une convoitise homosexuelle dans son cœur, ce que Jésus considère comme étant une relation sexuelle (Mt 5). L’homosexualité a des causes diverses : physiologiques, psychologiques, voire même philosophiques. Aucune de ces raisons n’est suffisante pour légitimer l’homosexualité ; mais aucune de ces raisons n’est trop puissante pour résister au changement que Jésus, le Roi suprême, peut opérer dans une vie.

Conclusion

Nous avons vu successivement, ce matin, à travers ce texte, que 1. l’homme cherche à être son propre dieu ou à se créer des dieux selon ses propres intérêts car cela lui permet de protéger son autonomie, 2. à cause de cela, l’homme a pu rationaliser ses désirs et construire sa vie sur ce que Dieu considère comme étant un mensonge néfaste et une folie, 3. le phénomène de l’homosexualité est un symptôme par excellence de cette réalité, un phénomène condamné par la Bible car il porte atteinte à l’ordre de la création, à la dignité de l’homme et à la justice de Dieu, 4. enfin, Dieu dans son amour a voulu proposer une solution en traitant le problème du péché à la croix, révélant par là même non seulement combien détestable est l’homosexualité à ses yeux, mais encore combien grande est sa puissance pour changer les vies et restaurer l’ordre de la création, la dignité de l’homme, et manifester ainsi de nouveau sa justice ici-bas. Ce que Dieu veut pour les homosexuels, ce n’est pas qu’ils soient mis à mort aujourd’hui. Ce qu’il veut pour eux, c’est ce qu’il veut pour nous tous : que nous nous repentions de nos péchés et que nous placions en Jésus toute notre confiance pour qu’il conduise notre vie et nous transforme par sa puissance, à son image. Le discours biblique sur l’homosexualité, comme sur d’autres sujets d’ailleurs, n’est pas du tout correct politiquement parlant. Mais je crois qu’il faut revenir à la question que je posais en introduction : qu’est-ce qui détermine nos opinions ? D’où viennent nos opinions ? Le regard que la Bible nous invite à porter sur l’homosexualité est effectivement fondé sur une certaine vision du monde. Quelle est votre vision du monde, et d’où la tenez-vous ? Vous avez la liberté de ne pas être d’accord avec ce que j’ai dit, mais votre devoir, si vous reconnaissez les indices autour de vous qui pointent vers Dieu, c’est de vous intéresser à lui, de chercher sa face, et de le laisser conditionner toute votre vie, vos opinions, vos goûts, et même votre sexualité.

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