Dans le film « À la poursuite de demain » (2015), un mystérieux scientifique demande à une adolescente : « Imagine que je sache avec une certitude absolue le jour et l’heure exacts de ta mort. Est-ce que tu voudrais que je te le dise, ou non ? » Et la réponse de la jeune fille : « Bien sûr que je le voudrais. Qui ne le voudrait pas ? ». Et si vous pouviez connaître avec une absolue certitude le jour et l’heure de votre mort, est-ce que vous voudriez le savoir, et pourquoi ? En fait, qu’est-ce que ça changerait à votre vie si vous saviez exactement quand vous alliez mourir ? Pour ma part, si je savais pour sûr que je n’allais pas mourir avant 85 ans, je me mettrais à la pratique de plusieurs sports extrêmes, je ne porterais jamais ma ceinture de sécurité dans la voiture, et je mangerais sans réfléchir tous les champignons que je trouverais dans la forêt. Aucune inquiétude, puisque je ne vais pas mourir avant l’âge de 85 ans ! Mais je vais reformuler la question quelque peu. La plupart d’entre nous ici aujourd’hui, nous sommes croyants, et si nous nous fions à la Bible, nous savons que le jour où nous quitterons ce monde, nous comparaîtrons devant Dieu notre Créateur. Et donc si je pouvais vous dire le jour et l’heure exacts où vous rencontrerez Dieu face à face, est-ce que vous voudriez le savoir, et qu’est-ce que ça changerait à la façon dont vous allez vivre en attendant ? Si nous sommes honnêtes, je pense que si je vous disais que vous alliez rencontrer Dieu dans 24 ans, 256 jours, 13 heures et 47 minutes, cela entraînerait sans doute en vous aussi—comme en moi—un certain relâchement et une forme d’insouciance. Vous vous diriez sans doute : « J’ai une bonne vingtaine d’années pénard devant moi. Ce n’est pas le moment de penser à la fin. J’aurai bien le temps d’ici-là, de régler ma vie et de servir Dieu. » Il se trouve que dans le texte qu’on va lire, Jésus est en train de répondre à une question de ses disciples qui lui ont demandé, justement, quand est-ce qu’ils seront confrontés à la réalité de son règne. Et ce qu’on a vu la dernière fois, c’est que Jésus leur donne des indications qui leur permettront (et qui nous permettent aussi) de tenir bon, de persévérer malgré les difficultés, en sachant que Jésus règne déjà bel et bien et qu’il est en train d’accomplir ce qu’il a promis. Nous vivons aujourd’hui, depuis la mort-résurrection-ascension de Jésus, dans « les derniers temps » ; nous vivons l’époque de la « conclusion », la dernière étape de l’histoire, où Jésus règne déjà, où l’Évangile est en train d’être proclamé dans toute la terre, mais où nous attendons encore d’être confrontés pleinement et définitivement au règne éternel, glorieux et bienveillant de Jésus-Christ. Et maintenant, Jésus va parler de la date précise où ça arrivera. Ça vous intéresse ? Sauf que… malheureusement pour nous et pour notre curiosité déplacée, Jésus va insister sur une chose, c’est qu’il nous est impossible de connaître le jour et l’heure de « l’avènement du Fils de l’homme », c’est-à-dire le jour et l’heure où nous rencontrerons Dieu face à face et où nous entrerons de façon complète et indéniable dans la réalité du règne de Jésus. Et vous allez voir qu’à travers ce passage, c’est comme si Jésus nous disait : « Écoute Alex, notre rencontre est imminente ; et tu ferais mieux de vivre en conséquence ».
Dans cette partie du discours de Jésus en réponse à la question des disciples, il y a une seule idée principale, c’est que nous devons vivre dans la perspective de notre rencontre imminente avec le Seigneur. Au verset 36, Jésus établit une vérité importante, c’est qu’il nous est impossible de connaître le jour et l’heure de cette « rencontre » ; mais malgré tout, il faut que la perspective de cette rencontre nous préoccupe, et il va nous expliquer pourquoi, principalement à travers trois comparaisons. Alors avant d’aller plus loin, je voudrais juste préciser que dans ce discours où Jésus parle de son « avènement », il parle d’un ensemble de réalités qui sont liées entre elles et qui sont plus ou moins implicites. Il parle d’une part de la manifestation historique, spectaculaire, et pratiquement cataclysmique, de son règne, lors du siège de Jérusalem et de la destruction du temple en l’an 70 ; il parle aussi de la manifestation complète et définitive de son règne à la « fin de la conclusion » de l’histoire, lorsqu’il reviendra sur terre en personne pour purger le monde de tout mal, pour glorifier les croyants et pour établir définitivement son règne aux yeux de tous ; et il parle aussi implicitement du jour où nous serons « subjectivement » confrontés à la réalité de son règne lorsque nous mourrons et comparaîtrons devant lui (dans le cas où nous mourrions avant son retour). Bref, le dénominateur commun de ces différentes réalités qui sont liées entre elles et qui sont plus ou moins implicites dans le discours de Jésus, c’est la question de notre rencontre avec le Seigneur exalté. Et il nous explique donc pourquoi cette question devrait nous préoccuper, principalement à travers trois comparaisons.
D’abord, il dit que l’avènement du Fils de l’homme ressemblera à ce qui s’est passé à l’époque de Noé et du déluge (24.36-44). Ici, ce que Jésus veut nous faire comprendre, c’est que notre rencontre avec Jésus impliquera un jugement soudain et inéluctable. Jésus rappelle qu’à l’époque de Noé, les gens ne se souciaient pas du déluge qui devait venir, que Dieu avait annoncé, et qui semblait tarder à venir, mais qui est venu, et lorsqu’il est venu, il est venu soudainement. Et Jésus dit que son avènement sera pareil, que notre rencontre avec lui sera pareille. Lorsque le moment sera venu, ce sera soudain, c’est-à-dire qu’on n’aura plus le temps d’y réfléchir. Et ce sera un jugement, c’est-à-dire qu’il y aura une séparation qui sera faite entre les croyants et les non-croyants. De deux hommes, ou de deux femmes, qui s’occupent à faire la même chose, l’un sera pris et l’autre laissé (v. 40-41). Et donc, dit Jésus, puisque cette réalité du jugement de Dieu arrive sans qu’on sache quand exactement, nous devons nous tenir prêts.
Jésus ajoute ici une petite image, qui est celle du propriétaire d’une maison, qui sait à peu près à quel moment de la nuit le cambrioleur va venir. Et donc il veille pour ne pas se laisser surprendre. Si vous saviez que votre maison allait être cambriolée entre 2h du matin et 5h du matin, je pense que vous mettriez votre réveil à 1h45, vous vous feriez un café bien fort, et vous resteriez éveillé pendant tout ce créneau horaire pour être prêt au moment où le cambrioleur pointerait le bout de son nez. Et de la même façon, nous savons, puisque Jésus nous le dit, que notre comparution devant le Seigneur est imminente. Nous savons que nous vivons pendant la conclusion de l’histoire, c’est-à-dire dans les derniers temps, et que Jésus va revenir. Nous savons aussi que nous pouvons mourir d’un moment à l’autre et être instantanément confrontés à la réalité du règne suprême de Jésus-Christ. Nous devons prendre un café bien fort et rester éveillés et nous tenir prêts, non ?
Je mentionnais la semaine dernière notre amie qui est morte soudainement il y a quelques jours. Ce matin-là, j’imagine qu’elle s’est levée comme tous les matins ; elle a pris son petit-déjeuner, elle a peut-être consulté ses emails, jeté un coup d’œil à Facebook ; elle a embrassé son mari avant de partir au travail, elle a écouté la radio dans sa voiture, comme tous les matins. Et au beau milieu de la journée, alors qu’elle discutait peut-être avec des collègues, ou peut-être qu’elle était assise à son ordinateur, elle s’est effondrée, morte. Sans doute une rupture d’anévrysme. Je lisais un article cette semaine sur ces différents cas de « mort subite de l’adulte », et comme tout bon article de médecine, la question de la prévention est soulevée à la fin. Sauf que l’auteur de l’article, conscient que l’on ne peut pas prévenir la mort subite, qui par définition est imprévisible, écrit ceci : « Parler de prévention dans ce domaine revient à vivre avec cette idée que l’on puisse mourir subitement, ce qui est psychologiquement intenable ». C’est peut-être psychologiquement intenable, parce que nous ne sommes pas prêts à accepter cette réalité, décrite par l’auteur de l’épître aux Hébreux :
« Il est réservé aux hommes de mourir une seule fois, après quoi vient le jugement. » (Hé 9.27)
Notre rencontre avec Jésus impliquera un jugement soudain et inéluctable. Et il faut que nous nous tenions prêts. Comment, exactement ? On le verra dans un petit instant.
Jésus a donc comparé son avènement à ce qui s’est passé à l’époque de Noé et du déluge ; maintenant, il va faire une autre comparaison, en disant que son avènement sera comme un employeur qui rend visite à ses employés de manière impromptue (24.45-51). Ce que Jésus veut nous faire comprendre cette fois, c’est qu’en attendant notre rencontre avec Jésus, nous avons une vocation à assumer. Jésus raconte donc une sorte de petite parabole, où il oppose deux types de serviteurs. Il y a le serviteur fidèle : son maître lui a confié une mission, et ce serviteur accomplit fidèlement cette mission, même en l’absence du maître, de sorte que quand le maître revient, il trouve son serviteur occupé à le servir fidèlement. Et ce serviteur est félicité. L’autre serviteur, lui, il profite de l’absence du maître pour trahir sa mission, il se laisse conduire par ses propres passions et ses désirs, il devient tyrannique, paresseux et débauché. Et lorsque le maître revient, c’est trop tard pour changer. Il reçoit le juste et terrible châtiment de son infidélité.
Dans cette parabole, Jésus décrit très bien la tentation à laquelle nous faisons face, qui consiste à oublier ce qui est censé conduire notre vie. On ressemble un peu à Dory, le poisson bleu dans le film d’animation « Le monde de Némo ». Si vous avez vu le film, vous vous souvenez du moment où Marin, le papa de Némo, rencontre Dory et lui explique qu’il recherche son fils. Et Dory lui dit, « Ah oui, un petit poisson-clown, j’en ai vu un il y a pas si longtemps, il est parti par là, suivez-moi, je vais vous montrer ». Du coup, Marin se met à suivre Dory, mais ce qu’il ne sait pas, c’est que Dory est amnésique ; elle a une mémoire à court terme. Et donc quelques minutes après être partie à la recherche de Némo, Dory ne sait déjà plus où elle va, ni pourquoi il y a un étrange poisson derrière elle qui la suit de partout.
Et sérieusement, nous les êtres humains, croyants ou non-croyants, nous souffrons aussi d’amnésie, c’est-à-dire que nous oublions ce qui est censé conduire notre vie. Nous oublions dans quelle direction nous sommes censés aller, et pourquoi. Nous oublions pourquoi nous existons, et quel est le but de notre vie. Et le fait que nous vivons dans un monde rempli de distractions, ne nous aide pas ! Or, pour tous ceux qui veulent s’y intéresser, la Bible est assez claire : nous existons dans le but de glorifier Dieu et de trouver en lui notre bonheur éternel. C’est ça qui doit conduire notre vie.
Si nous ne sommes pas croyants, nous devons par conséquent nous intéresser à la question de savoir comment on peut connaître Dieu, comment on peut être réconcilié avec lui, comment on peut recevoir l’assurance du pardon de nos péchés, et la vie éternelle. Et la Bible dit que tout cela, on peut le recevoir gratuitement, par grâce, par le moyen de la foi. Jésus est venu de la part de Dieu pour subir la peine de nos péchés à notre place, pour que nous en soyons délivrés. Il suffit de l’aimer en retour de son amour, et de lui faire confiance. Et si nous sommes déjà croyants, si nous faisons profession de foi chrétienne, nous devons nous souvenir que nous n’existons pas juste dans l’attente d’aller au paradis. Nous avons un service à accomplir, auquel Jésus nous a appelés. Nous devons proclamer la bonne nouvelle du royaume dans le monde entier. Cette proclamation se fait d’abord par nos paroles, par notre témoignage ; elle se fait aussi par nos actes d’amour et de service envers notre prochain. Elle se fait par notre engagement dans l’Église et par notre solidarité avec nos frères et sœurs dans la foi. Elle se fait par notre propre sanctification, notre propre croissance dans la foi et dans la fidélité, par tous les moyens de grâce que Dieu a mis à notre disposition, comme la prière, l’étude de la Bible, le culte, les sacrements et la communion fraternelle. Nous allons rencontrer Jésus, cette rencontre est imminente ; heureux les croyants que Jésus trouvera occupés de la sorte ! En attendant notre rencontre avec Jésus, nous avons donc une vocation à assumer. Mais passons à la dernière partie de ce passage.
Jésus a donc comparé son avènement à ce qui s’est passé à l’époque de Noé et du déluge, puis il a comparé son avènement à un maître qui revient voir ses serviteurs au moment où ils ne s’y attendent pas. Maintenant, il fait une troisième comparaison, où il dit que son avènement sera comme l’arrivée d’un époux pour ses noces. Quand l’époux arrive, et que commence la cérémonie de noces, il y a ceux qui avaient pris leurs précautions et qui avaient conditionné leur vie à l’arrivée future de l’époux, et puis il y a ceux qui avaient été un peu nonchalants ou présomptueux, et qui se sont retrouvés pris au dépourvu lorsque l’époux fut venu ! Ce que Jésus veut nous faire comprendre ici, c’est que la perspective de notre rencontre avec Jésus doit nous motiver à lui être pleinement consacrés. Dans la parabole que raconte Jésus ici, il y a « dix vierges » qui attendent l’époux ; c’est une coutume de l’époque qui consistait à faire accompagner l’époux par des demoiselles d’honneur, en quelque sorte, pour son arrivée dans la salle de noces. Et donc comme dans tous les mariages, on n’est pas trop sûr à quelle heure ça va commencer, et le cortège attend l’arrivée du principal protagoniste. Sauf que voilà, il y a une partie de ces demoiselles d’honneur qui accordait tant d’importance à cette occasion, qu’elles ont été prudentes, elles ont pris de l’huile pour leurs lampes, elles ne voulaient surtout pas prendre le risque de gâcher la fête. Mais les autres ont été désinvoltes, elles y sont allées à la légère, elles n’ont pas accordé à l’occasion l’importance qu’elles auraient dû. Elles n’ont pas mesuré l’honneur qui leur était fait d’accompagner l’époux et d’être invité aux noces. En fait, elles se sont rendues coupables d’exactement la même chose que, dans un passage précédent, l’invité aux noces qui était venu sans s’habiller pour l’occasion (ch. 22). Ce n’est pas qu’elles n’ont pas rempli les bonnes conditions pour venir, c’est plutôt qu’elles n’ont pas tiré les bonnes conséquences du fait d’avoir été invité. En réponse au rôle qui leur était confié d’accompagner l’époux et d’entrer avec lui dans la salle de noces, elles ont été indifférentes, négligentes et pratiquement insolentes.
Imaginez que vous me demandiez de prêcher à votre mariage, et que le jour venu, tous les invités sont là, vous avez revêtu votre robe de mariée ou votre plus beau costume, et moi j’arrive, et je me présente devant tout le monde au pupitre, et je suis mal coiffé, mal rasé, mal habillé, et je me mets à balbutier dans le micro parce que j’ai rien préparé comme prédication. Vous vous sentiriez un peu vexé, non ? Et si vous aviez confié à quelques amis l’animation de la louange, et qu’ils se présentaient à la cérémonie sans avoir répété une seule fois, ni accordé leurs instruments ? Et si vous aviez demandé à quelqu’un de coordonner la décoration de la salle et qu’ils avaient attendu la dernière minute pour s’organiser et que c’était super mal fait ? Vous seriez blessé ! Tous ces gens qui n’accordent pas à l’occasion l’importance qu’ils devraient ! Alors que vous, votre mariage, c’est quelque chose qui occupe vos pensées depuis des semaines, des mois, peut-être des années !
Où est-ce que je veux en venir, ou plutôt, où est-ce que Jésus veut en venir avec cette parabole ? Eh bien il veut que nous prenions conscience que notre rencontre avec Jésus, c’est quelque chose de très important… pour Jésus ! Jésus pense beaucoup à son mariage, si j’ose dire. La Bible compare Jésus à un époux, et son peuple à l’épouse. Jésus aime son peuple comme un fiancé aime sa fiancée, et se soucie d’elle, au point où Jésus a payé un prix inimaginable pour établir cette relation avec son peuple. Le prix qu’il a payé, ce n’est pas celui d’un collier de perles ou d’une bague avec un gros diamant dessus ; ce qu’il a payé, c’est sa propre vie, en rançon pour la délivrance de son peuple. Comme le dit l’apôtre Paul :
« Christ a aimé l’Église et s’est livré lui-même pour elle, afin de la sanctifier après l’avoir purifiée par l’eau et la parole, pour faire paraître devant lui cette Église glorieuse, sans tâche, ni ride, ni rien de semblable, mais sainte et sans défaut. » (Ép 5.25-27)
Comment donc pouvons-nous oser répondre à la grâce de Jésus par une attitude présomptueuse, ou nonchalante, ou indifférente ? Comment pouvons-nous dire « oui » à l’Évangile, et ensuite vivre comme si nous n’accordions pas beaucoup d’importance à l’Évangile ? C’est peut-être que l’Évangile auquel nous avons dit « oui » n’est pas le vrai Évangile, ou bien c’est que nous avons mis en oubli cet Évangile. Et franchement, combien de gens aujourd’hui se disent croyants mais ne vivent pas comme s’ils allaient rencontrer de façon imminente le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs qui s’est humilié lui-même, qui a été abandonné, méprisé, abusé et crucifié, tout cela pour que nous puissions entrer avec lui au festin de noces. La perspective de notre rencontre avec Jésus doit nous motiver à lui être pleinement consacrés ! C’est exactement ce que dit l’apôtre Pierre quand il écrit ceci :
Sa divine puissance nous a donné tout ce qui contribue à la vie et à la piété, en nous faisant connaître celui qui nous a appelés par sa propre gloire et par sa vertu. Par elles les promesses les plus précieuses et les plus grandes nous ont été données, afin que par elles vous deveniez participants de la nature divine, en fuyant la corruption qui existe dans le monde par la convoitise ; à cause de cela même, faites tous vos efforts pour joindre à votre foi la vertu, à la vertu la connaissance, à la connaissance la maîtrise de soi, à la maîtrise de soi la persévérance, à la persévérance la piété, à la piété la fraternité, à la fraternité l'amour. En effet, si ces choses existent en vous et s'y multiplient, elles ne vous laisseront pas sans activité ni sans fruit pour la connaissance de notre Seigneur Jésus-Christ ; mais celui qui ne les possède pas est un aveugle, il a les yeux fermés, il a mis en oubli la purification de ses anciens péchés. C'est pourquoi frères, efforcez-vous d'autant plus d'affermir votre vocation et votre élection ; en le faisant, vous ne broncherez jamais. C'est ainsi que vous sera largement accordée l'entrée dans le royaume éternel de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ." (2 Pierre 1.3-11)
Alors pour conclure rapidement : si je pouvais vous dire le jour et l’heure exacts où vous rencontrerez Dieu face à face, est-ce que vous voudriez le savoir ? Sans doute que oui. Mais cela ne produirait rien de bon en vous ; cela constituerait plutôt pour vous une excuse pour ne pas régler votre vie tout de suite et pour ne pas chercher à mieux connaître Dieu et à mieux le servir dès aujourd’hui. C’est pourquoi Jésus affirme dans ce passage qu’il est impossible pour nous de connaître le jour et l’heure où nous serons confrontés pleinement et définitivement à son règne éternel, glorieux et bienveillant. Nous devons vivre au contraire dans la perspective de notre rencontre imminente avec le Seigneur, car cette rencontre peut se produire d’un moment à l’autre, et nous devons nous soucier de cette réalité, et même y penser chaque jour ! Comme si Jésus nous disait cet après-midi : « Écoute, Alex, notre rencontre est imminente ; et tu ferais mieux de vivre en conséquence ». Souvenons-nous donc que notre rencontre avec Jésus impliquera un jugement soudain et inéluctable, et que nous devons nous tenir prêts pour ce jour, en vivant dans la repentance et dans la foi au Seigneur Jésus qui nous a réconciliés avec Dieu pour l’éternité ; souvenons-nous qu’en attendant notre rencontre avec Jésus, nous avons une vocation à assumer, et cette vocation consiste à vivre pour la gloire de Dieu, dans la piété, le témoignage et le service ; et souvenons-nous enfin que la perspective de notre rencontre avec Jésus doit nous motiver à lui être pleinement consacrés, c’est-à-dire que nous devons méditer sur ce que Jésus a fait pour nous, sur le prix qu’il a payé sans que rien ne l’y oblige, uniquement parce qu’il nous aime et qu’il veut que nous l’accompagnions au festin de noces, et nous devons vivre en retour une vie de gratitude, complètement transformée et conditionnée par sa grâce. C’est comme ça que nous nous tiendrons prêts, et que nous veillerons, dans l’attente de notre rencontre imminente avec le Seigneur.