Y a-t-il un Dieu ?

Par Alexandre Sarranle 9 juin 2020

Introduction

La question la plus importante qu’une personne puisse se poser, c’est sans doute, Est-ce que Dieu existe ? La réponse que chacun donne à cette simple question devrait avoir des répercussions énormes sur la façon dont on vit. Le truc, c’est que beaucoup de gens disent qu’ils croient en Dieu sans vraiment réfléchir à cette affirmation, et ils n’en vivent pas jusqu’au bout les conséquences. De la même façon, beaucoup de gens disent qu’ils ne croient pas en Dieu, mais eux non plus, ils ne réfléchissent pas vraiment au sens de cette affirmation et ils n’en tirent pas non plus les véritables conséquences pour leur vie. De toute façon, la question de l’existence de Dieu reste une question existentielle pour l’homme, parce que c’est à partir de la réponse à cette question que l’on va donner un sens à notre propre existence.

Les limites de la science

On entend souvent dire que la science et la religion sont des choses qui s’opposent ou en tout cas, des choses qu’on ne devrait pas mélanger, et parfois, on entend dire que croire en Dieu ce n’est pas scientifique, ou que la science prouve que Dieu n’existe pas. On aimerait appliquer la méthode scientifique à la question de l’existence de Dieu. Mais pour mesurer quelque chose scientifiquement, il faut encore que cette chose soit scientifiquement mesurable. Par exemple, je peux vous dire que je suis très amoureux de ma femme, mais est-ce que quelqu’un peut le vérifier scientifiquement ? Non, et pourtant, cela ne veut pas dire que mon amour pour elle n’existe pas. On pourrait mesurer scientifiquement la forme de cette Bible, son poids, son apparence, sa place précise sur la table, mais on ne pourrait plus le faire si je l’enlève. Est-ce que cela voudrait dire que cette Bible n’avait pas la même forme, le même poids, la même apparence, la même place précise sur la table il y a deux secondes ? Bien sûr que non, pourtant on ne peut pas le prouver scientifiquement. Vous voyez que la science est limitée en ce qui concerne la recherche de la vérité dans certains domaines, et cela est vrai de la question de l’existence de Dieu.

La question de l’origine du monde

Comment on va faire, alors ? Et bien essayons de nous faire une idée à partir des choses qui sont observables. Le monde qui nous entoure… d’où vient-il ? Cet univers dans lequel on vit, il existe, c’est sûr, mais comment ça se fait qu’il existe ? Il y a trois possibilités. Soit il a toujours existé, et il existera toujours, c’est-à-dire qu’il est éternel. Soit il est apparu à partir de quelque chose d’éternel. Soit il est apparu tout seul. Le problème avec l’idée que l’univers est éternel, c’est qu’il n’y a presque aucun physicien sérieux, croyant en Dieu ou non, qui soutienne cette idée aujourd’hui. L’observation de l’univers, de la matière et de ses propriétés, des galaxies qui s’éloignent, des étoiles qui consomment une quantité monumentale d’hydrogène, etc., suggère très fortement que l’univers ne peut pas être éternel, mais qu’il a eu un commencement, et qu’il aura une fin. Cela nous laisse avec deux possibilités. L’univers a-t-il pu se créer tout seul ? Le problème avec cette idée, c’est que ça voudrait dire qu’avant qu’il existe quelque chose, rien n’existait ; et qu’à partir de rien, et à cause de rien, quelque chose est venu à l’existence. C’est absurde et ça contredit non seulement la logique mais aussi tout ce qu’on connaît sur le fonctionnement de l’univers aujourd’hui, notamment que tout effet a une cause. La plupart des physiciens sont honnêtes, et s’ils ne croient pas en Dieu, ils disent en tout cas, Nous, on est physiciens ; la question de la cause originelle de l’univers, on la laisse aux métaphysiciens, aux philosophes et aux religieux. Si on croit en Dieu, le problème est résolu. On peut dire qu’avant que l’univers existe, il n’y avait pas rien ; il y avait Dieu, et parce qu’il est éternel et que ses ressources sont infinies, il a très bien pu créer lui-même l’univers. Il n’y a rien d’irrationnel ou d’illogique là-dedans. À partir de l’observation que quelque chose existe, on peut en tirer la conclusion logique que quelque chose a toujours existé, et en admettant l’idée de l’éternité, on a déjà identifié un des attributs de Dieu.

Le monde est ordonné

Maintenant si on observe ce qui existe aujourd’hui, on se rend compte qu’on vit dans un univers extrêmement bien ordonné. Par exemple, la taille de la terre, l’inclinaison de son axe, sa distance par rapport au soleil, la forme de son orbite, la proportion d’eau sur terre, l’altitude et l’épaisseur de la couche d’ozone ne sont que quelques exemples de facteurs incroyablement précis et indispensables à la vie sur notre planète. Quand on observe l’univers, on se rend compte que tout se tient et subsiste grâce à des lois qui sont incroyablement bien imbriquées les unes dans les autres. C’est pour cette raison que quelqu’un d’aussi brillant que Albert Einstein ne pouvait pas croire au hasard, et il disait que Dieu ne joue pas aux dés, et que le hasard, c’est Dieu qui se promène incognito. Contempler l’univers et ne pas croire en Dieu, ça revient à regarder cette télé, et se dire que toutes les parties de cette télé sont venues à l’existence à partir de rien et à cause de rien, et se sont mises ensemble toutes seules par hasard, chacune parfaitement à sa place. Là où il y a ordre et fonctionnalité, on a l’habitude de supposer qu’il y a aussi quelque part un ingénieur ou un inventeur intelligent. Pourquoi faire de l’univers une exception ? L’explication la plus plausible de l’ordre et de la fonctionnalité dans l’univers, c’est l’existence d’un Dieu éternel, tout-puissant et intelligent.

La question du bien et du mal

On va aborder la question sous un angle différent. Avez-vous déjà remarqué que tout le monde a un certain sens de ce qui est bien et de ce qui est mal ? Si je vous disais que je frappais ma femme à la maison, vous me diriez, Mais c’est pas bien, ça ! Mais la question que je veux poser, c’est Qui décide ? Qui décide de ce qui est bien et de ce qui est mal, si Dieu n’existe pas ? Vous pourriez me dire, Tu peux faire tout ce que tu veux, tant que tu ne fais pas souffrir les autres. Mais pourquoi devrais-je accepter cette règle morale, si moi j’ai envie d’en poser une autre, du genre, J’ai le droit de faire tout ce que je veux si c’est pour mon profit et mon bonheur ? Si Dieu n’existe pas, ça veut dire que ce sont les hommes qui décident de ce qui est bien et de ce qui est mal. Et quand les hommes décident de ce qui est bien et de ce qui est mal, même démocratiquement, on obtient les génocides, l’esclavagisme ou la torture… Mais si Dieu existe, alors c’est lui qui décide ce qui est bien et ce qui est mal, et c’est lui qui a inscrit une certaine conscience du bien et du mal dans notre esprit, et c’est pour cette raison qu’il y a un certain consensus dans le monde, un consensus qui traverse les époques et les cultures, au sujet, globalement, de ce qui est bien et de ce qui est mal. C’est pour cette raison que lorsqu’on est confronté au bien (par exemple, aider son prochain) on a naturellement tendance à l’accepter, et lorsqu’on est confronté au mal (par exemple, commettre un meurtre), on a naturellement tendance à le refuser. Si tous les hommes ont la vague notion d’un référent universel en ce qui concerne le bien et le mal, la valeur de ce référent doit provenir de quelque chose qui dépasse les hommes, autrement dit, Dieu.

La question de la souffrance

Certains me diront, Comment tu peux dire que Dieu existe, qu’il est tout-puissant et intelligent, et qu’il est le référent de ce qui est bien et de ce qui est mal, quand le monde est tellement imprégné de souffrance ? Ces gens partent d’un constat qui est tout à fait vrai. Le monde est fait de souffrance, souvent injuste. Ils disent que la souffrance prouve que Dieu n’existe pas, ou en tout cas, s’il existe, qu’il ne s’occupe pas des hommes ou encore qu’il n’est pas un bon Dieu. Moi je dis, la souffrance pointe au contraire vers l’existence de Dieu car la souffrance est le signe que nous sommes faits pour autre chose que cette vie ! Lorsqu’on touche une flamme, la douleur qu’on ressent est un message qui indique qu’on n’est pas fait pour manipuler le feu à mains nues. De la même façon, le fait que la souffrance soit désagréable est un message qui indique que nous ne sommes pas faits pour souffrir et qu’il doit y avoir autre chose à l’existence humaine que la réalité douloureuse de ce monde. En fait, face à la souffrance du monde, on a le choix : soit on dit que Dieu n’existe pas, et alors il faut qu’on accepte que la souffrance fasse pleinement partie de la condition humaine et on n’a pas le droit de dire que la souffrance est désagréable ; soit on dit que Dieu existe, et alors, face à la souffrance qui est le signe qu’il y a quelque chose qui cloche dans notre humanité, on peut se mettre à chercher auprès de Dieu la réponse au problème de notre existence douloureuse, à cette aspiration que nous avons tous au fond de nous-mêmes pour quelque chose de meilleur que cette vie.

Conclusion

Qu’est-ce qu’on peut dire en conclusion ? Pour moi, le fait de ne pas croire en Dieu pose beaucoup plus de problèmes que le fait de croire en lui. Je me demande qui est le plus crédule, en fait : celui qui croit qu’à l’origine de tout ce qu’on observe, il y a un Dieu éternel, intelligent, juste et bon, ou celui qui croit que le hasard a pu produire de lui-même la matière, que la matière a pu produire d’elle-même la vie, que la vie a pu produire l’intelligence, et l’intelligence la conscience du bien et du mal, et tout cela dans un environnement incroyablement ordonné et parfaitement fonctionnel ? C’est pour ça que la Bible dit que celui qui ne croit pas en Dieu est un insensé (Ps. 14 : 1). Un idiot, quoi, quelqu’un qui n’est pas intelligent. En fait, on se rend compte que les conséquences du fait de ne pas croire en Dieu sont invivables, et c’est pour cela qu’il y a très peu de personnes dans le monde qui sont convaincues que Dieu n’existe pas tandis qu’une écrasante majorité de personnes croient qu’il y a un Dieu. Bien sûr, ce qu’il reste à savoir maintenant, c’est qui est ce Dieu-là, et quel est son rapport avec les hommes. Mais ça, on le verra une prochaine fois.

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