Presque tout le monde a entendu parler de Jésus. Mais ce n’est pas tout le monde qui reconnaît vraiment la valeur de qui est Jésus et de ce qu’il a accompli. La raison, c’est que beaucoup de gens ont une idée de qui est Jésus et de ce qu’il a accompli, qui n’est pas exactement conforme à la réalité. Je me souviens du témoignage d’une jeune fille qui est membre de notre église, et qui disait qu’ayant grandi dans une famille athée, elle pensait quand même savoir, à peu près, qui était Jésus. Jusqu’au jour où elle a lu les évangiles et où elle a découvert que le vrai Jésus (en tout cas celui de la Bible) était très différent de celui qu’elle s’imaginait sur la base de ses idées préconçues ou sur la base d’informations erronées colportées par la société.
Le problème, c’est que quand on ne connaît pas le vrai Jésus, on ne comprend pas non plus pourquoi on devrait s’attacher à lui par la foi et le suivre de tout notre cœur. On ne peut pas comprendre ce qu’une relation personnelle avec lui peut avoir d’extraordinairement bénéfique. Et c’est peut-être votre cas aujourd’hui. Jésus vous intrigue peut-être, mais parce que vous le connaissez mal, ou parce que vous comprenez mal qui il est et ce qu’il a accompli, vous ne voyez pas vraiment la pertinence de Jésus pour votre vie personnelle.
D’autres parmi vous, vous êtes déjà des chrétiens, c’est-à-dire des disciples de Jésus, mais pourtant, vous aussi vous avez du mal à vraiment estimer que Jésus, c’est, de loin, ce que vous avez de plus précieux. Jésus est mort et ressuscité pour vous sauver, OK, c’est ce que vous croyez, mais à part ça ? Est-ce que votre vie est tout entière, du matin au soir, conditionnée par Jésus, suspendue à lui, manifestement caractérisée par la relation que vous avez avec lui ? Ou bien Jésus dans votre vie ressemble-t-il plutôt au glaçage que l’on met sur un gâteau ? C’est bon, c’est joli, c’est important, mais ce n’est pas ce qui détermine le goût de ce qu’il y a à l’intérieur. Le problème, c’est que nous avons du mal à voir pourquoi un gars qui est mort il y a deux mille ans, dans l’humiliation la plus totale, comme un bandit, sur une croix romaine—et même s’il est vraiment ressuscité—pourquoi un gars comme ça devrait retenir toute notre attention et recevoir notre adoration la plus fervente !
Eh bien le texte qu’on va lire a été écrit pour nous aider dans ce domaine. Ce qu’on va découvrir, c’est que Jésus veut qu’on voie en lui, et en ses souffrances, sa mort et sa résurrection, l’accomplissement de toutes les attentes qui reposaient depuis des siècles et des siècles sur le fameux personnage du « messie », dont la venue est annoncée d’avance tout au long de l’Ancien Testament. Ce qui est absolument énorme pour nous aujourd’hui ! On va y revenir, mais pour l’heure, on peut retenir l’idée principale de ce passage. Les mots sont simples, mais la leçon est de la plus haute importance : Jésus a tout fait pour que nous recevions tout ce dont nous avons besoin.
Ce texte veut nous faire mieux comprendre qui est Jésus et ce qu’il a accompli, pour que nous en appréciions un peu plus la valeur. Dans le texte, il sera question d’un règne, celui du fils de David ; d’une réputation, celle de Jésus de Nazareth ; d’un rétablissement, celui du culte de l’Éternel ; et d’une réponse, la nôtre. Le but du texte, c’est tout simplement qu’en considérant ces choses, nous nous sentions concernés au plus haut point par la personne et l’œuvre de Jésus. Vous êtes prêts ?
Pour commencer, ce qu’on voit dans le texte (v. 1-7) c’est que Jésus veut qu’on associe ses souffrances, sa mort et sa résurrection, à l’établissement d’un règne suprême et bienveillant. Alors il faut bien comprendre une chose, c’est que l’auteur a établi un contexte très particulier pour ce passage : il vient de dire, quelques versets plus haut, que Jésus a pris la route de Jérusalem pour y accomplir une mission précise, qui consiste à souffrir, à mourir et à ressusciter (20.17-19). Cette information est censée conditionner notre interprétation ensuite de tout ce qui va se passer en chemin et une fois arrivé à Jérusalem. Comme le disent certains commentateurs de ce passage, la croix est visible à l’horizon, et tout ce qui se passe ici, se passe comme à l’ombre de cette croix.
Et donc avec cet objectif qui a été établi, on a Jésus ici, sur le point d’arriver à Jérusalem, qui organise une petite mise en scène, de façon très intentionnelle, dans le but d’être vu comme un certain roi qui est mentionné dans une ancienne prophétie. Dans ce texte du prophète Zacharie (ch. 9, env. 520 av. J.-C.), ce roi désigne tout simplement le messie (ou le « fils de David », qui est un autre titre du messie, comme on le voit juste après dans le passage) ; c’est celui qui va vaincre les ennemis de Dieu et de son peuple, qui va délivrer les captifs, et qui va établir un règne de paix au profit de tous ceux qui se confient en lui, que ce soient des Israélites ou des non-Israélites. Et donc ce que Jésus veut que les gens comprennent, notamment ses disciples, c’est que s’il vient à Jérusalem pour souffrir, mourir et ressusciter, c’est précisément pour accomplir la mission de ce roi.
On voit donc dans le texte que Jésus veut qu’on associe ces deux réalités : d’un côté ses souffrances, sa mort et sa résurrection, de l’autre côté l’établissement d’un règne suprême et bienveillant. C’est un point très important, parce qu’il nous est facile de sous-estimer la nature et les ramifications de ce qui a été accompli par la mort et la résurrection de Jésus. Une petite analogie : imaginez que je parte pendant neuf mois à l’étranger. Et que pendant mon absence, vous receviez régulièrement de ma part des nouvelles où je vous raconte les difficultés et la fatigue de mon voyage. Vous pourriez vous dire : « On l’aime bien Alex, et on a hâte qu’il rentre, mais on ne comprend vraiment pas pourquoi il s’inflige une telle épreuve. Il ne pouvait pas juste rester parmi nous ? » Et quelqu’un vous répondrait peut-être : « Attends, tu te souviens ? Alex nous a expliqué que ce voyage, bien qu’embêtant, allait en fait favoriser son ministère pastoral parmi nous ». Et donc dans un sens, en rappelant le lien entre mon séjour à l’étranger et mon ministère à Lyon, il y a une façon de comprendre et d’apprécier un peu mieux la nature et les ramifications de mon voyage.
Bon, c’est une comparaison vraiment nulle, mais d’une certaine façon, le texte ici nous invite aussi à associer deux réalités, et à faire le lien, entre le séjour de Jésus à Jérusalem avec tout ce qu’il va y faire, et le ministère de Jésus auprès des croyants en tant que roi suprême et bienveillant. Et cela, pour qu’on puisse voir combien les souffrances, la mort et la résurrection de Jésus à Jérusalem sont infiniment importantes, précieuses et pertinentes pour notre vie.
Quel est, plus précisément, le rapport entre ce que Jésus a fait à Jérusalem et ce qu’il fait pour nous aujourd’hui en tant que roi, en tant que « fils de David » qui règne ? Eh bien la Bible explique que par ses souffrances, sa mort et sa résurrection, Jésus a mené une bataille extrêmement importante, dont il est sorti victorieux. Il a affronté les ennemis de Dieu, qui sont aussi les ennemis des hommes, à savoir le péché, le diable et la mort. En mourant volontairement à la croix, Jésus a entraîné ses ennemis avec lui dans la mort, un peu comme Gandalf qui tombe dans le précipice avec le Balrog pour le combattre et le terrasser, en y laissant lui-même la vie, mais en ressuscitant glorieux sous la forme de Gandalf le Blanc.
La Bible, de même, dit que Jésus a combattu pour les croyants. Il a détruit la puissance du péché qui nous condamnait, et :
« Il a dépouillé les dominations et les autorités, et les a livrées publiquement en spectacle, en triomphant d’elles par la croix. » (Col 2.15)
Il est ensuite ressuscité en vainqueur et il a pris place sur un trône dans le ciel au-dessus de toute la création. La Bible dit que :
« Dieu a tout mis sous ses pieds, et l’a donné pour chef suprême à l’Église. » (Ép 1.22)
Tous ceux qui placent leur foi en lui entrent au bénéfice de ce qu’il a fait et de ce qu’il fait maintenant. Donc oui, on voit dans ce texte, dans un premier temps, que Jésus veut qu’on associe ses souffrances, sa mort et sa résurrection, à l’établissement d’un règne suprême et bienveillant.
Et pour confirmer cette idée, la deuxième chose qu’on est censé comprendre à travers ce texte (v. 8-11), c’est que Jésus a toutes les qualifications pour pleinement assumer la fonction du messie. Ce que le récit nous montre à partir du verset 8, c’est que la foule n’a pas de difficultés à voir en Jésus le messie qu’on attendait. Il y a comme une grande célébration populaire qui entoure l’arrivée de Jésus à Jérusalem, où les gens l’acclament comme étant le messie, le fils de David venu pour les sauver (« Hosanna » est une exclamation de louange qui signifie littéralement « sauve, je te prie »), et où d’autre part il est reconnu comme étant un prophète (v. 11, sauf erreur, c’est la première fois que ce terme est employé pour désigner Jésus dans le récit). Ce qui se passe ici sert à nous montrer que lorsque Jésus s’est présenté au lieu où il allait souffrir, mourir et ressusciter, il était réputé pleinement qualifié pour être le messie.
C’est un argument important pour l’auteur, parce qu’il cherche notamment à répondre aux objections de certaines personnes de son époque qui avaient beaucoup de mal à croire que Jésus était le messie, vu qu’au lieu de triompher de l’occupant romain, on a plutôt l’impression que ce sont les romains qui ont triomphé de lui en le crucifiant. Mais l’auteur ne veut pas qu’on évalue la messianité de Jésus en fonction de ce qui s’est passé à la croix ; ici, il veut qu’on fasse l’inverse : qu’on évalue ce qui s’est passé à la croix en fonction de la messianité de Jésus qui est déjà établie. Ce n’est pas que Jésus est sorti d’on ne sait où, qu’il est mort et ressuscité, et qu’ensuite on se soit dit : « Ah ben ça se trouve, c’est lui le messie ? ». C’est plutôt que Jésus avait déjà toutes les qualifications pour pleinement assumer la fonction du messie, et que c’est en tant que messie, accueilli et acclamé par le peuple, qu’il s’est rendu d’un pas déterminé au lieu de ses souffrances, de sa mort et de sa résurrection.
C’est un point important pour nous parce qu’une des raisons pour lesquelles nous avons tendance à sous-estimer la valeur de qui est Jésus et de ce qu’il a fait, c’est parce que nous ne comprenons pas bien quelle est la fonction du messie qui devait venir. On a une compréhension limitée des enjeux de sa venue.
Voici une autre de mes analogies pourries : imaginez que ces jours-ci vous allumiez la TV et que vous tombiez sur une émission où il y a plein de gars sur une pelouse qui courent après un ballon. Ça vous amuse pendant quelques minutes, mais après un petit moment vous vous en lassez et vous passez à autre chose. Mais imaginons que quelqu’un s’approche de vous et vous explique qu’il s’agit en fait de l’équipe de France de football qui est en train de disputer la finale de l’Euro 2016, et que c’est très important qu’ils gagnent pour infuser un peu d’optimisme dans la société, et même qu’en cas de victoire, l’équipe s’est engagée à reverser leur prime à notre église pour que nous puissions acheter un local (on peut rêver). Tout de suite, ces gars sur une pelouse qui courent après un ballon revêtent beaucoup plus d’importance et d’intérêt à vos yeux !
De même, ce passage nous aide ici à prendre un peu plus la mesure des enjeux de la mort et de la résurrection de Jésus, en nous faisant remarquer que c’est celui qui est venu avec toutes les qualifications pour pleinement assumer la fonction du messie, qui a souffert à Jérusalem, qui est mort sur la croix et qui est ressuscité le troisième jour. Autrement dit, la mort et la résurrection de Jésus, ce n’est pas juste une intervention ponctuelle de Dieu qui a voulu payer l’amende de nos péchés à notre place pour qu’on puisse être pardonné et recevoir la vie éternelle—bien que ce soit vrai. Mais c’est beaucoup, beaucoup, beaucoup plus que ça !
Puisque c’est le messie qui a souffert, qui est mort et qui est ressuscité, et puisque ces événements constituent l’objet principal de sa venue, alors ça veut dire que la croix de Jésus-Christ et son tombeau vide représentent le dénouement de tout l’Ancien Testament et la satisfaction de toutes les attentes qui reposaient sur la venue de l’envoyé de Dieu, le second Adam, la semence promise, la descendance d’Abraham, le lion de Juda, le fils de David, le roi-libérateur de Zacharie chapitre 9 qui devait établir son règne bienveillant, le prophète comme Moïse qui fait connaître Dieu, le grand prêtre qui réconcilie la création avec le Créateur, qui expie nos fautes et qui plaide désormais perpétuellement en faveur des croyants. Comme le dit l’apôtre Paul :
« Pour ce qui concerne toutes les promesses de Dieu, c’est en lui [Jésus] qu’est le oui. » (2 Co 1.20)
Vous voyez pourquoi je disais en introduction que la leçon de ce passage, finalement, était simple mais puissante : Jésus a tout fait pour que nous recevions tout ce dont nous avons besoin. Alors on va s’arrêter là pour aujourd’hui, et on s’attachera à la suite du texte la semaine prochaine. Mais pour conclure, je voudrais tirer quelques applications déjà de ce qu’on a pu voir.
On faisait le constat au début, que Jésus était quelqu’un de très connu, et en même temps de pas très bien connu. Les non-croyants connaissent mal Jésus et donc ne voient pas forcément sa pertinence pour leur vie ; mais les croyants aussi, parfois, connaissent mal Jésus, et par conséquent ne lui accordent pas toute la place qui lui revient dans leur vie. Non pas qu’ils n’aiment pas Jésus ou se méfient de lui, mais tout simplement parce que leur compréhension de qui il est et de ce qu’il a fait est limitée. Le but de ce texte a été tout simplement d’élever Jésus, de l’exalter, de nous révéler un peu plus de sa gloire et de la portée de son œuvre en faveur de ceux qui se confient en lui.
Et il y a une application toute simple qui devrait en découler pour nous : nous devons apprendre à connaître Jésus ! Apprendre à le connaître, et apprendre à mieux le connaître. Dites-vous bien qu’aujourd’hui, nous n’avons qu’effleuré la surface de ce trésor de connaissances que contient la Bible sur la personne et l’œuvre de Jésus. Parfois on blague à l’étude biblique, parce que quel que soit le texte que nous étudions, il arrive toujours un moment dans l’étude biblique, généralement vers la fin, où la réponse à la question qui est posée par celui qui anime l’étude, est : Jésus. C’est drôle, mais c’est juste. Jésus est vraiment le héros de ce livre. Si vous voulez connaître, ou mieux connaître Jésus, étudiez ce livre. Posez-vous constamment la question : quel est le rapport entre ce passage et la personne et l’œuvre de Jésus ? Comment ce passage m’aide-t-il à mieux comprendre qui est Jésus et ce qu’il a fait ?
Venez donc à l’étude biblique le jeudi, où nous nous posons ces questions ensemble, ou réunissez-vous avec un ou deux autres chrétiens à un autre moment dans la semaine, pour étudier la Bible et grandir dans votre connaissance de Jésus. Si vous ne savez pas par où commencer, ou si vous avez des questions qui vous semblent insurmontables, venez m’en parler, ou à Jonah ou à Denis, ou à Gilles ou à quelqu’un d’autre dans l’église. Venez le plus fidèlement possible au culte le dimanche, qui est le rendez-vous par excellence des chrétiens ; c’est l’occasion, chaque semaine, de réfléchir à qui est Jésus, à ce qu’il a fait, et à adorer Dieu en retour, Père, Fils et Saint-Esprit.
Oui, nous avons du mal à voir pourquoi un gars qui est mort il y a deux mille ans, dans l’humiliation la plus totale, comme un bandit, sur une croix romaine, pourquoi un gars comme ça—et même s’il est vraiment ressuscité—devrait retenir toute notre attention et recevoir notre adoration la plus fervente ! Eh bien c’est parce que Jésus a tout fait pour que nous recevions tout ce dont nous avons besoin. Et aujourd’hui, comme aussi la semaine prochaine, comme tous les dimanches et même tous les jours, nous voulons saisir un peu plus toute la portée de cette magnifique et glorieuse réalité.
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(Photo by Erik Odiin on Unsplash)